La langue française a connu une évolution de par l’affirmation de la contradiction villes/campagnes qui a amené un éloignement de la concision littéraire et formelle, au profit de tournures orales compactées, bien choisies, cherchant à être décisives.
A l’arrière-plan, il y a la transformation nerveuse de l’être humain de par le triomphe du mode de production capitaliste. Les meilleurs poèmes de Paul Verlaine, qui à part cela a sombré dans la décadence, témoignent de cette évolution.
15 septembre 2021
Dans les Le spleen de Paris (Petits Poèmes en prose), publié en 1869, Charles Baudelaire fait une dédicace à Arsène Houssaye au début de l’œuvre. Il y fait référence à Aloysisus Bertrand et sa poésie en prose. On y lit alors ces lignes, fondamentales dans l’histoire de la langue française : « C’est en feuilletant, […]
16 septembre 2021
Ce poème en prose de Charles Baudelaire résume tout un état d’esprit « nerveux » propre à l’affirmation de la contradiction entre les villes et les campagnes. Le poème est né de la rencontre de deux autres œuvres. Dans « La chanson du vitrier », Arsène Houssaye raconte sa rencontre avec un pauvre vitrier n’ayant […]
18 septembre 2021
Voici la version du vitrier d’Arsène Houssaye. Elle se distingue de celle de Charles Baudelaire par un souci socialisant de la personne individuelle formée par le vitrier. Chez Charles Baudelaire au contraire, le vitrier a un rôle négatif et le reproche lui est fait au nom de l’esthétisation de la vie. « Je descendais la […]
19 septembre 2021
Il y a chez Charles Baudelaire trois constats : la primauté de la ville, la dimension nerveuse qui en découle, l’exigence de l’esthétisation de la vie. Paul Verlaine écrivit un long texte sur Charles Baudelaire, qui parut en plusieurs parties dans la revue L’Art. Il aborde directement la dimension nerveuse en question. Il dit à […]
20 septembre 2021
La langue française est largement marquée par la prévalence de l’écrit, au sens où savoir bien parler, c’est avant tout savoir bien écrire. Cela tient au cadrage de la langue par la monarchie, depuis François Ier jusqu’à Louis XIV, à travers les poètes de la Pléiade à l’origine, puis les auteurs classiques. La comédie de […]
24 septembre 2021
Si l’on prend les poèmes traditionnels, Paul Verlaine n’a aucun intérêt. C’est un auteur relevant du Parnasse, cherchant un esthétisme raffiné et orientalisant au moyen d’un langage à la fois concis et pittoresque. Il suffit citer le poème Vœu qu’on trouve dans les Poèmes saturniens, son premier recueil, datant de 1866. Ah ! les oarystis […]
26 septembre 2021
Lorsque Paul Verlaine a assumé du romantisme (allemand, anglais, très clairement) le fait de se tourner vers la nature, alors un déclic se produit. En ce sens Paul Verlaine est un romantique authentique arrivant trop tard. Il faut bien saisir ici que le romantisme véritable n’amène pas à parler de la nature, mais à placer […]
28 septembre 2021
Le poème Promenade sentimentale, tiré des Poèmes saturniens, est très proche de Soleils couchants, mais sans la dimension compactée : c’est une tentative de se rapprocher de la densité du poème classique, ce qui indique la mauvaise direction de Paul Verlaine, qui justement correspond à cette dimension « compactée », bien choisie, des termes propres […]
30 septembre 2021
Les soleils couchants ont une dimension minimaliste, que n’a pas la promenade sentimentale, qui elle perd le côté compacté. Mais les Poèmes saturniens contiennent chef d’œuvre, très connu en France, échappant tant au minimalisme qu’à l’absence de compactage. Sa qualité musicale est un tour de force, car les éléments sont adéquatement choisis et s’imbriquent parfaitement. […]
2 octobre 2021
Les Poèmes saturniens, la première œuvre de Paul Verlaine, relèvent donc du Parnasse et ne sont pas intéressants, sauf quand ils en décrochent et assument la mélodie. Ils font alors sauter les alexandrins, pour se tourner vers un compactage incisif, un minimalisme concis mais pointu dans le choix des termes. Mais le caractère de chanson […]
4 octobre 2021
Voici deux autres exemples, les derniers, de poèmes de Paul Verlaine témoignant avec réussite de cet engagement dans la fluidité de la langue française. Ils sont tous deux tirés de Romances sans paroles, datant de 1891. Le premier se caractérise par un choix du bon mot particulièrement bien réalisé. Le souci est que la dimension […]