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« La Vérité », n° 2, octobre 1963

Éditorial

OBJECTIFS : 40 HEURES

CONGÉS : 3 SEMAINES

SALAIRES 10 POUR CENT PENSIONS ABAISSEMENT DE 5 ANS

SALAIRES

AUGMENTATION MINIMUM HORAIRE DE 3 FRANCS

Rendement, rythmes accélérés, productivité accrue, rendement, rendement…

Voici le vocabulaire des patrons d’aujourd’hui. Leurs revues, leurs journaux, sont pleins d’articles sur l’organisation du travail et ses succès. « Ici, on a économisé trois heures. Là, il ne faut plus que deux hommes pour faire le travail de cinq, etc… » On « rationalise », on « automatise », on « mécanise » le travail d’atelier, on « mécanise » le travail de bureau.

On exploite les hommes comme les machines, avec un souci constant du « prix de revient ». « Jusqu’à la limite des possibilités », telle est la devise.

Mais le travailleur qui doit faire la même tâche en quelques heures de moins, le travailleur qui fait tout seul, même avec du matériel un peu plus perfectionné, ce qu’il faisait autrefois avec deux collègues, ce travailleur voit sa résistance physique et nerveuse soumise à rude épreuve.

La production plus rapide, la « mécanisation » qui ne tolère aucune erreur, aucune défaillance, la hantise du « rendement » entraînent une fatigue bien plus grande. Tout cela « use » les hommes.

Mais les travailleurs n’acceptent pas d’être utilisés comme des machines. Contre ces cadences infernales de travail, ils ont posé des revendications claires et nettes, des revendications sur lesquelles la classe ouvrière tout entière se mobilisera

– 40 HEURES DE TRAVAIL PAR SEMAINE !

– 3 SEMAINES DE VACANCES MINIMUM !

– LA PENSION PLEINE A 60 ANS POUR LES HOMMES, A 55 ANS POUR LES FEMMES !

Et les salaires ?

Chaque jour nous apporte l’annonce de nouvelles revendications salariales.

Ces revendications, propres à chaque secteur, sont justes et légitimes. Elles doivent être soutenues et elles le seront. Mais TOUS les salaires sont insuffisants et les travailleurs le savent bien. Ils savent que le coût de la vie augmente tous les jours, malgré l’optimisme officiel de l’index truqué.

Déjà d’importantes forces syndicales sont mobilisées pour arracher une augmentation de 10 % des salaires ; les travailleurs du bâtiment, les dockers, ceux des ACEC sont à l’avant-garde du mouvement.

TOUS les travailleurs doivent les rejoindre et se battre pour faire aboutir cette juste revendication :

– AUGMENTATION DE 10 % DE TOUS LES SALAIRES !

Et pour que les salaires les plus bas soient relevés à un minimum décent, cette augmentation devrait être, à notre avis, de 3 Fr A L’HEURE AU MINIMUM !

Semblables revendications interprofessionnelles n’excluent aucune des revendications propres, mais au contraire, les renforcent, par l’ampleur du mouvement qu’elles déclenchent. Que les travailleurs se rassemblent donc en un puissant front uni de classe pour arracher ces augmentations de salaires.

En avant, tous ensemble, pour

– les 40 heures,

– les 3 semaines de congé,

– la pension pleine à 60 ans pour les hommes, à 55 ans pour les femmes,

– et l’augmentation de 10 % de tous les salaires, avec minimum de 3 F à l’heure !


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