8. Les organismes révolutionnaires de masse, parce qu’ils sont la manifestation du pouvoir prolétarien, expriment une légalité en tant que telle, qui se place directement face à la « légalité démocratique ».
Dans un tel état de choses, la « défense de la légalité bourgeoise » vient à être définitivement exclue de la perspective du prolétariat métropolitain.
En d’autres termes, les organismes révolutionnaires de masse s’auto-légalisent en exerçant et en imposant leur force organisée.
Le concept de « clandestinité de masse » se pose donc en référence aux forces au moyen duquel s’exprime cette légalité prolétaire.
Si d’une part, en fait, les organismes révolutionnaires de masse doivent exister de manière clandestine, afin de se protéger des attaques de l’État et de s’assurer les meilleures conditions d’attaques, de l’autre côté ils imposent, avec leur propre offensive politico-militaire, un rapport de force et par conséquent une légalité révolutionnaire propre, forçant aussi l’ennemi à des niveaux de clandestinité proportionnels à leur force.
9. L’Organisation, dans son travail de masse à l’intérieur des organismes révolutionnaires de masse, doit éviter deux déviations toujours menaçantes, qui sont :
– la non prise en considération du caractère dynamique de ces organismes, à savoir ne pas voir que la direction de leur développement est celle définie dans la phase successive, suivant la guerre civile anti-impérialiste déployée (déviation économiste) ;
– la confusion entre la conjoncture de transition et la phase non encore mature de la guerre civile, ce qui contient une sous-évaluation des caractéristiques dominantes du Programme Politique Générale aujourd’hui (conquête des masses pour la lutte armée) et une interprétation subjective et aventuriste des actuels organismes révolutionnaires de masse comme éléments déjà opérants de l’armée rouge (déviation militariste).
10. La définition de nos tâches actuelles ne peut cependant pas être clivée par la définition des caractéristiques dominantes des phases successives, étant donné que notre conjoncture est celle d’une transition.
Dans la guerre civile anti-impérialiste, la caractéristique dominante du Programme Politique Générale sera l’anéantissement des forces politico-militaires de l’ennemi et la conquête du pouvoir politique.
La fonction dominante des organismes révolutionnaires de masse dans la phase de la guerre civile anti-impérialiste sera de ce fait celle de l’Armée Rouge.
Définir les organismes révolutionnaires de masse, dans l’actuelle conjoncture de transition, comme éléments en formation de l’armée rouge, c’est souligner le caractère dynamique de ces organismes politico-militaires du pouvoir prolétarien et la tendance objective qui caractérise le mouvement politique de la classe dans notre époque, qui est celle de la tendance à la guerre civile.