Armée Rouge Japonaise
La révolution populaire anti-impérialiste
et anti-monopoliste
1991

1. LA CONDITION PRÉSENTE DU JAPON

a) Comment le Japon est-il développé après la guerre ?

L’impérialisme japonais a été vaincu dans sa guerre d’agression étendue à la zone Asie-Pacifique (2ème Guerre Mondiale). Le facteur principal de sa défaite fut le pouvoir inébranlable de la libération nationale des peuples opprimés de l’Asie et du Pacifique.

Après la guerre, l’impérialisme japonais s’est maintenu, sous le contrôle des forces d’occupation U.S, en s’opposant au peuple du Japon tout en utilisant à ses propres fins l’impérialisme U.S. Porté par sa volonté de domination mondiale, l’impérialisme U.S encouragea les politiques de démocratisation du gouvernement japonais pour garder le Japon à l’intérieur du camp capitaliste et pour liquider la révolution populaire.

C’est pourquoi l’impérialisme U.S n’engagea aucune poursuite contre Tenno (l’empereur) dans un procès pour crime de guerre, bien qu’il fut le criminel de guerre en chef, mais a au contraire maintenu le système Tenno tout en menant la dissolution de la clique militaire et le démantèlement des zaibatsu (les oligarchies financières). Il a également poussé à la promulgation de la Constitution de paix de 1947 et à la réalisation de la réforme agraire.

Ce faisant, l’impérialisme US transforma le Japon en une forteresse de l’anti-communisme et de la contre-révolution en Asie, face aux victoires des luttes de libération nationale en Chine, en Corée, au Vietnam.

En forçant le déclenchement de la guerre d’agression contre la Corée, l’impérialisme U.S et le capital monopoliste du Japon ont déployé une offensive anti-communiste et contre-révolutionnaire totale contre le peuple du Japon qui était en train de se réveiller aux sentiments démocratiques, étouffant ainsi dans l’œuf les luttes populaires.

Le besoin d’approvisionnement dans la guerre spéciale de l’impérialisme U.S pour l’agression de la Corée a redonné vie au capital monopoliste japonais. La classe dominante du Japon conclut alors avec l’impérialisme U.S une paix séparée (le traité de paix de San Francisco) puis le traité de sécurité nippo-américain, et en 1955 mis sur pied les institutions étatiques de l’après-guerre.

Tout cela fut impulsé par les structures de « guerre froide » à l’échelle mondiale, liées à la stratégie impérialiste U.S d’anticommunisme et de contre-révolution visant à enfoncer un coin dans la classe ouvrière et les peuples du monde. Cette stratégie trouva les appuis suivants : imposer aux travailleurs le mouvement pour l’augmentation de la productivité et la « fédération internationale des syndicats libres », octroyer les « aides de reconstruction d’après-guerre ».

Les institutions de 1955 se sont édifiées sur la défaite des luttes menées par la classe ouvrière et les travailleurs pour la démocratisation après la Guerre. Dès lors, la classe dominante n’a pas cessé de déployer sa politique de croissance économique maximum.

En 1960, le peuple s’est soulevé dans tout le pays contre le renouvellement du traité de sécurité nippo-américain et la fermeture des mines de charbon de Miike, mais la classe dominante a maté le mouvement et a imposé la restructuration impérialiste tout en asseyant sa domination sur les fonctionnaires et les employés. En 1965, l’impérialisme japonais, par la conclusion du traité nippo-sud-coréen, déclencha la première des agressions économiques extérieures à grande échelle. Les masses ont résisté à cette offensive, mais sans être en mesure de renverser les dominants.

Dans les années 70, la politique de croissance économique maximum courut un danger de mort, étant données les crises pétrolières et la victoire du peuple du Vietnam forçant le départ de l’impérialisme U.S.

Comme la classe dominante du Japon ne pouvait plus continuer à gouverner comme avant, elle mena une réorganisation de la structure industrielle, en utilisant comme levier l’intensification de l’oppression et de l’exploitation des ouvriers, en procédant militairement à des restructurations successives combinant despotisme par en-haut et travail d’organisation par en bas.

Dans les années 80, au moyen de la restructuration des industries et de la réorganisation du travail, l’impérialisme japonais put sortir de la stagnation, ce qui n’était pas encore le cas des USA et de l’Europe de l’Ouest. L’économie japonaise en expansion prit la deuxième place dans le monde après les USA, au moyen d’une immense exportation de marchandises. Ainsi se forma l’énorme excédent dans la balance commerciale, contrairement aux USA qui voyaient pencher cette balance dans le sens opposé. Les contradictions interimpérialistes allaient en s’intensifiant.

Les USA accentuaient leur pression sur le Japon pour l’ouverture du marché japonais aux produits U.S. Pendant ce temps, les capitalistes monopolistes japonais et le gouvernement continuaient sur leur lancée d’ouverture internationale et de « liquidation de la politique d’après-guerre ».

Le gouvernement japonais mena à bien la « réforme administrative ». D’une part elle privatisait les monopoles d’Etat et y rationalisait la force de travail. D’autre part, fut déclaré que le Japon était membre du camp occidental et que l’alliance militaire AMPO (le traité de sécurité nippo-américain) était dirigée contre l’Union Soviétique.

Cela signifiait l’abandon de la tradition de « politique étrangère tous azimuts » et la fin de l’attitude hésitante face à l’orientation anti-guerre du peuple japonais.

La « réforme administrative » détruisit les derniers bastions du mouvement ouvrier progressiste comme le syndicat des chemins de fer nationaux, et mena à la réorganisation de l’ensemble des syndicats, absorbés dans l’entité syndicale impérialiste « Rengo ». La direction de gauche des syndicats nationaux, qui avaient fourni le plus gros des forces du mouvement progressiste au Japon, s’est dissoute d’elle-même. Cela signa la victoire des capitalistes monopolistes. Le processus correspondant eu lieu au niveau politique. Le Parti Socialiste du Japon qui était de gauche passa à droite et chercha à former des coalitions avec les partis du centre.

Dans ces conditions fut formulée la charte de 1985 par le Parti Démocrate Libéral. Le gouvernement japonais renforça son alliance politico-militaire avec les USA et procéda sans hésiter au réarmement des Forces d’Autodéfense. Il ouvrit le marché japonais aux produits agricoles de l’étranger. Ces mesures détruisirent les PME et l’agriculture. La classe ouvrière dut faire face à l’augmentation de l’intensité du travail.

Après les accords du Plaza, la structure industrielle du Japon changea drastiquement. Le quasi doublement de la valeur du yen poussa le capital monopoliste japonais à déplacer ses unités de production à l’étranger (afin entres autres de contourner les mesures de rétorsion US contre la production japonaise – NDT).

Leur destination fut soit l’Asie, soit les USA et l’Europe de l’Ouest. Au Japon, fut imposé de plus en plus de rationalisation dans la production en vue de maintenir la compétitivité des produits.

Le capital monopoliste, qui avait déjà amassé tout le bénéfice des excédents commerciaux, doubla soudain la valeur monétaire de sa mise. Ce surplus immense de capital déboucha dans la formation de la bulle spéculative. Les grandes entreprises se risquèrent dans des spéculations boursières, foncières et immobilières de grande ampleur.

Les prix des terrains et des logements atteignirent des sommets et ainsi s’accrut encore plus le fossé séparant les riches et les pauvres. Les gens ordinaires ne peuvent pas s’acheter un logement bien qu’ils aient, sur le papier, les plus hauts salaires du monde.

Malgré les accords du Plaza et les mesures de rétorsion US, la balance commerciale avec les USA resta globalement inchangée, ce qui eut pour effet d’augmenter la pression U.S. Ils exigèrent que le marché intérieur s’ouvre davantage et que soient changées les structures du business japonais. Le capital monopoliste japonais, qui dépend massivement du marché U.S, accepta ces exigences.

Il sacrifia la paysannerie et les PME en échange du maintien du marché U.S pour ses produits. Pour les mêmes raisons, le gouvernement japonais paya le prix du stationnement des troupes U.S sur son sol et du soutien à la politique extérieure des USA. Le gouvernement japonais imposa des taxes sur la consommation malgré la forte opposition du peuple pour compenser les pertes occasionnées par le soutien à la stratégie US.

L’impérialisme japonais a dominé l’économie asiatique, il y a créé à son profit des divisions horizontales et verticales du travail. Désormais, il cherche à étendre son action non seulement sur le terrain économique, mais aussi sur le terrain politico-militaire.

La communauté Européenne et les USA ont créé leurs propres blocs au nom du libre-échange, pour maintenir en vie leur économie face au Japon. Le Japon à son tour a besoin de son propre bloc pour maintenir en vie ses monopoles.

b) Le capital monopoliste contrôle l’Etat et domine le peuple.

Le capital monopoliste, sur la base d’une énorme accumulation et concentration de capital et à partir du noyau constitué par le capital bancaire moderne, forme des groupements de grandes entreprises réunissant le capital monopoliste industriel et les plus englobantes des compagnies commerciales. Ainsi est exercé un contrôle total et absolu sur l’économie japonaise, y compris l’agriculture, la forêt, la pêche, les PME.

Le capital monopoliste adhère à l’Etat, parasite l’Etat et forme des oligarchies financières hautement organisées ayant pour but d’inciter l’Etat à prendre des mesures comme : le financement officiel de certaines dépenses, prêts et investissements financiers, toute une série de stimulants économiques et de dérogations, des aides officielles pour le commerce extérieur, des exemptions spéciales dans la taxation sur le commerce intérieur, des aides en capitaux pour les investissements lourds à l’étranger comme au Japon. Cette intrication Etat-monopoles forme la substance de ce que certains appellent la « Japan Incorporation ».

Émergeant de la récession économique de 74-75, le capital monopoliste japonais lança une deuxième vague d’agression économique extérieure. Pour tenir le choc face à la compétition inter-impérialiste, aggravée par la libéralisation du mouvement des capitaux et la défense du dollar, et reflétant le développement inégal de l’impérialisme, les monopolistes du Japon impulsèrent un mouvement de fusion, d’O.P.A, de coopération interne, tout en accentuant la rationalisation de leurs propres groupes. De cette façon, par cette réorganisation via un système généralisé de contrats de sous-traitance, le capital monopoliste forma un gigantesque système de monopoles (6 zaibatsu et entreprises géantes) recherchant un déploiement néo-colonialiste dont les objectifs sont l’Asie d’un côté, la stratégie transnationale d’un autre côté.

Cependant, le monde moderne est ainsi fait que le capital monopoliste ne put réagir seul, mais fut obligé, étant donné l’assaut pour le socialisme et la libération nationale, de dépendre de l’alliance anti-communiste et contre-révolutionnaire ayant les USA comme figure de proue, pour confirmer sa position et réaliser ses buts agressifs.

Le capital monopoliste a ainsi constitué un poste avancé et une base arrière de l’anti-communisme et de la contre-révolution contre les peuples de l’Asie et du Moyen-Orient en renouvelant et renforçant l’AMPO, en conservant les bases US au Japon et en augmentant les Forces d’Autodéfense. De la sorte, le capital monopoliste peut continuer sa recherche illimitée du profit et opprimer les nations. Plus particulièrement, il durcit son joug économique et politique sur le sud de la péninsule coréenne, dans l’intention d’édifier une alliance militaire entre le Japon, la Corée du sud et les USA.

La stratégie monopoliste responsable de tant de destruction provient d’un tout petit groupe sur le total de la population, une poignée. Ces groupes monopolistes resserrent leurs rangs avec les instances générales du capital et forment des organismes fédérés pour arranger les querelles internes aux capitalistes monopolistes, pour prendre la direction et le contrôle du Parti Libéral Démocrate, pour organiser l’ensemble de la classe capitaliste, pour combattre et juguler la classe ouvrière et les masses populaires. Il s’agit du KEIDANREN (fédération de l’organisation économique), du NIKKEIREN (fédération japonaise des organisations patronales), du NISS-HOU (chambre japonaise du commerce et de l’industrie) et du DOUYUKAI (comité japonais pour le développement économique), qui sont quatre organisations stratégiques du système.

Le capital monopoliste intensifie sa domination sur le peuple à l’intérieur et son oppression et ses initiatives contre-révolutionnaires à l’extérieur. Son but est de rechercher le profit maximal et pour cela il met sur pied des restructurations rapides, militaristes.

Les éléments clés qui permettent cela consistent d’une part à changer la Constitution pour l’empirer encore plus et renforcer l’AMPO, d’autre part à consolider son emprise sur la petite bourgeoisie des administrations et des bureaux contre les ouvriers afin d’obtenir une mobilisation nationale et préparer les masses aux agressions extérieures et aux menées contre-révolutionnaires.

C’est spécialement après l’effondrement de l’Union Soviétique que l’impérialisme japonais expose clairement son intention de restaurer « la grande sphère de coprospérité est-asiatique » qui était la devise de l’invasion japonaise de l’Asie orientale pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

Le gouvernement japonais tente d’envoyer des Forces d’Autodéfense en Asie sous le drapeau des opérations de maintien de la paix de l’ONU au Cambodge, faisant ainsi apparaître un Tennoisme nouvelle manière. Quoiqu’il arrive, l’accroissement de la pression US forcera le Japon à prendre le chemin de la « grande sphère de coprospérité est-asiatique ».

c) le capital monopoliste, en dominant et dépouillant tout le peuple aggrave les contradictions entre le peuple et lui, ce qui se traduit dans la situation sociale suivante.

La classe ouvrière, qui comprend presque 70% de la population laborieuse, subit les assauts suivants : durcissement de l’intensité du travail, rationalisation (licenciements), baisse de salaire sous le prétexte de brider la stagnation et l’inflation. Dans le processus du travail aussi, les ouvriers sont divisés par l’automatisation et l’informatisation, subissent des campagnes pour l’organisation de l’auto-management du travail… etc.

Ou bien ils doivent se plier à de sévères conditions de travail, dans les entreprises de sous-traitance ou de sous sous-traitance. Les ouvriers sont forcés d’endurer un taux d’exploitation de 300%. Dans la consommation aussi, les ouvriers vivent dans la frustration, transformés en esclaves du crédit, enchaînés de plus en plus au capital et par conséquent privés de la possibilité d’une vie humaine.

Sous cette structure sociale, qui est spécifique au Japon, où s’additionnent de nombreuses strates de différentiation et discrimination, par la sous-traitance, les contrats indirects, les contrats saisonniers… le capital monopoliste intensifie l’exploitation et le pillage des femmes, des Burakus (minorité nationale opprimée, descendants des « Intouchables » hors caste, NdT) et des Asiatiques immigrés.

Malgré cette détérioration des conditions de travail et l’aggravation de l’incertitude du lendemain, le mouvement syndical n’a pas pu montrer sa puissance en opposant l’unité de la classe. Ceci est principalement dû à l’offensive stratégique de l’ennemi et à ses tactiques de différentiation et discrimination. Le fait est que l’activité des syndicats dans les grandes entreprises consiste plus à s’opposer aux ouvriers qu’à les défendre. C’est pourquoi la lutte des masses pour un travail et une vie humaine se propage à la base, sans passer par les syndicats.

Un des résultats de l’orientation systématiquement poursuivie dans le cadre de la « politique de croissance économique maximum » vers l’industrie lourde, les grandes villes, la concentration du capital, a été que les paysans furent contraints d’abandonner l’agriculture, de subir les importations de produits agricoles des USA, d’affluer dans les villes après la dévastation de leurs espaces cultivables et de leurs villages et de devenir ouvriers ou ouvriers à mi-temps.

Même les fermes de dimension moyenne sont sous le joug de la NOKYO (coopérative étatique agricole).

Les pêcheurs, spécialement les exploitations côtières et les exploitations petites et moyennes, connaissent une baisse relative de leur nombre à cause des politiques gouvernementales donnant la priorité au captai monopoliste et à l’industrie. Les petits et moyens pêcheurs ont du mal à subsister et n’ont pas d’autre choix que devenir salariés dans les grandes entreprises de pêche.

Les artisans et commerçants des villes font face à une telle concentration de la production et de la circulation dans les zones urbaines qu’ils sont soit rachetés par les monopoles, soit déclinent, soit deviennent ouvriers à mi-temps. Ainsi, le cycle de l’ouverture-fermeture de leurs affaires se raccourcit à l’extrême, produisant incertitude du lendemain et instabilité de la vie.

Les petites et moyennes entreprises (au capital inférieur à 100 millions de yens) constituent 99% du total des entreprises. Elles sont aussi à la merci du capital monopoliste en ayant le choix entre la sous-traitance ou la banqueroute. Cependant, c’est bien sur leur base que s’édifie le capital monopoliste du Japon. Ces PME, existant sous les monopoles, imposent des conditions et une intensité du travail pires que dans les grandes entreprises.

Le capital monopoliste, pour sortir vainqueur de la compétition internationale, recherche à la fois la multinationalisation et l’intensification de l’exploitation et de l’oppression des ouvriers.

d) A l’extérieur du Japon, les exportations de marchandises et de capitaux aggravent l’exploitation et le pillage d’autres peuples et nations au bénéfice du capital monopoliste, aiguisant ainsi les conflits antagoniques entre le Japon et les peuples du monde.

Le capital monopoliste du Japon, dans sa recherche illimitée du profit, tout en tenant en réserve une immense quantité de capital accumulé, durcit son agression économique et son

contrôle politique sur les peuples du monde. Sa cible prioritaire est l’Asie. Dans sa quête de matériaux à bas prix, de ressources naturelles, de force de travail et de marchés pour ses marchandises et ses capitaux, le capital monopoliste du Japon intensifie la multi-nationalisation et l’agression néo-colonialiste, ce qui a pour effet d’aggraver la confrontation antagonique entre lui et les peuples du monde.

2. LA NATURE DE LA RÉVOLUTION JAPONAISE

Etant données ces circonstances prédominantes au Japon, la contradiction principale régissant la société japonaise se situe entre les forces réactionnaires dirigées par la classe capitaliste monopoliste et le peuple, dont la force principale est la classe ouvrière. La tâche de la révolution japonaise au stade actuel est donc de démanteler le système de domination des capitalistes monopolistes japonais sur le peuple, d’expulser les forces impérialistes US et d’ouvrir la voie à un développement socialiste.

Pour cette raison, la nature de la révolution est d’être une révolution populaire anti-monopoliste et anti-US, contre le capital monopoliste et son alliance avec l’impérialisme US. Le peuple, en resserrant ses rangs, hisse cette révolution à son stade supérieur, socialiste, par l’exercice le plus complet de la démocratie, avec la conscience que cette révolution est un chaînon de la révolution prolétarienne mondiale.

La révolution populaire anti-monopoliste et anti-impérialiste est menée par le peuple lui-même prenant appui sur la classe ouvrière. Ceci constitue le fondement social sur laquelle la révolution démocratique peut se poursuivre en révolution socialiste, car en démantelant la domination du capitalisme monopoliste, c’est l’essence de la domination capitaliste qui est attaquée. Le rôle du Parti est de diriger ce processus révolutionnaire vers le socialisme. La révolution, s’affrontant à l’impérialisme japonais et U.S, qui sont les ennemis directs des peuples de l’Asie et du Pacifique, sera connectée aux pays socialistes et aux mouvements de libération nationale dans le monde et en Asie, et jouera le rôle d’une base révolutionnaire.

Quels sont les obstacles de la Révolution Japonaise ?

Il s’agit de la couche des capitalistes monopolistes qui détiennent le pouvoir d’Etat, l’Empereur et la famille impériale qui ont servi de clef de voûte à l’unité nationale au bénéfice de la domination du capital monopoliste, les vieux bureaucrates du gouvernement et de l’appareil d’Etat qui jouissent de relations intimes avec les monopolistes et qui les servent, les gros propriétaires terriens, le gouvernement LDP (parti libéral démocrate) qui est le représentant des ennemis, les Forces d’Auto-défense, la police, la prison, les procureurs et les tribunaux qui sont les gardiens des ennemis. Ces institutions réactionnaires d’Etat doivent être dissoutes.

De surcroît, l’impérialisme US qui soutienne capital monopoliste par le système AMPO, alliance contre-révolutionnaire et anti-communiste, et qui lance des campagnes d’agression et opprime les peuples d’Asie et du monde, est l’objectif de notre combat.

Quels sont les soutiens de la révolution ?

Ce sont les forces populaires opposées aux monopoles : les paysans, les pêcheurs, les travailleurs indépendants urbains, l’intelligentsia, les femmes, les jeunes, les minorités, sous la direction de la classe ouvrière qui les guide. La solidarité entre tous ces groupes et avec tout groupe se soulevant contre les monopoles est impérative.

3. LES TÂCHES DE LA RÉVOLUTION

La tâche actuelle de la révolution qui libérera le Japon de la domination du capital monopoliste et parviendra au socialisme est le démantèlement du pouvoir d’Etat appartenant aux classes dominantes et dirigé par le capital monopoliste, de ses bureaucrates, de sa police, de ses forces armées, la prise du pouvoir par le peuple sous l’hégémonie du prolétariat, l’établissement du pouvoir populaire. C’est lui qui ouvre la voie au premier stade de la révolution socialiste.

La révolution populaire, sans préjuger des formes particulière de pouvoir qu’elle sera amenée à prendre eu égard à l’équilibre des différentes classes et forces à un moment précis, ni préjuger de ses tactiques à venir, ne pourra se constituer en pouvoir populaire ni se développer à des stades supérieurs si le degré de démocratie du peuple n’est pas élevé au maximum dans tous les domaines de la vie des gens. Le fait que le prolétariat soit le guide, c’est-à-dire la dictature du prolétariat, sert à élargir et approfondir cette démocratie du peuple.

Par conséquent, l’élément-clé permettant de réaliser le pouvoir populaire, c’est l’unité du peuple et la cohésion de ses partis qui se concrétise sous l’impulsion de la nature de classe de la classe ouvrière et sous la direction de celle-ci. Parce que la révolution est l’entreprise du peuple et à son bénéfice. Ainsi, c’est seulement lorsque les masses populaires, en tant que maîtresses de la révolution, la prennent en charge et construisent leur unité de classe par la lutte, que le véritable pouvoir populaire peut être construit.

Il est donc nécessaire de former des Alliances Populaires Anti-Monopolistes, rassemblant toutes les forces qui luttent contre les monopoles, comme forme directe de participation des gens à la politique révolutionnaire, renforçant l’unité des diverses forces du peuple. Nous pouvons envisager le processus d’établissement du pouvoir populaire comme le processus d’expansion, qualitative et quantitative, de ce front uni.

Notre parti concentre ses efforts vers le rassemblement et la concentration du pouvoir du peuple à l’intérieur de cette Alliance et œuvre à l’unification de cette Alliance. D’un autre côté nous considérons qu’une forme transitoire de gouvernement, s’élevant sur la base du processus du pouvoir populaire, doit être établie pour renverser la domination du capital monopoliste.

Plus précisément, les forces populaires de la lutte anti¬monopoliste doivent former, dans le but d’établir le pouvoir populaire, un gouvernement de Front Uni avec des objectifs précis, fixés sur le moment. Notre parti pose l’unité du peuple comme sa valeur centrale et vise à la formation d’un front populaire uni anti-monopoliste.

En même temps, notre parti intensifie ses efforts pour augmenter la capacité de direction de la classe ouvrière, condition nécessaire pour passer de façon ininterrompue de la révolution anti-monopoliste et antiimpérialiste US à la révolution socialiste, qui assure la démocratie du peuple avec la plus grande fermeté.

Ce qu’il faut pour développer les luttes du peuple jusqu’à la prise du pouvoir, ce sont des tactiques correctes, la cohésion idéologique, l’indépendance du pouvoir du peuple. Pour cette raison, notre parti fait les préparatifs nécessaires à la matérialisation de la prise du pouvoir, en toute indépendance.

4. LE POUVOIR POPULAIRE

Quel rôle les masses elles-mêmes doivent-elles Jouer pour établir le pouvoir populaire ?

Le pouvoir populaire à établir est un pouvoir actif et démocratique où les gens exercent le pouvoir de façon directe et pratique, en qualité de maîtres de la société, et cela dans tous les domaines et à tous les niveaux du pouvoir étatique. Ouvriers, paysans, pêcheurs, travailleurs indépendants, femmes, jeunes, minorités opprimées, intelligentsia, petits et moyens patrons, les syndicats et organisations de travailleurs et les organisations sociales ont le pouvoir de décision dans le organismes de pouvoir qui concernent leur champ d’activité.

Le pouvoir populaire, qui est le pouvoir de l’alliance populaire sous la direction de la classe ouvrière, exerce une démocratie populaire complète, bouleverse de fond en comble les structures du vieil Etat, jette les bases d’un système social démocratique et le matérialise.

Quel rôle le gouvernement doit-il jouer au sein du pouvoir populaire ?

Le gouvernement populaire s’édifiant dans la lutte contre les monopoles, ce n’est pas celui dans lequel les masses participent et coopèrent, mais c’est celui qu’elles dirigent elles-mêmes et par lequel elles imposent directement leurs exigences et intérêts. Ce gouvernement est basé sur la fédération des gouvernements populaires locaux. Par conséquent, l’administration d’Etat est juchée sur les épaules de ce gouvernement, lui-même sous le contrôle de la Fédération des Conseils Populaires locaux, basés sur les lieux de production et d’habitation qu’est juchée l’administration d’Etat.

Quel rôle le parti doit-il jouer par rapport au pouvoir populaire ?

Chaque force révolutionnaire doit resserrer ses rangs avec toutes les autres, et ne coopération avec les organisations sociales que le peuple se donne, doit assister les masses dans leur lutte active et indépendante pour établir la République populaire et l’internationalisme anti-impérialiste, notre parti doit servir le peuple dans sa lutte pour le pouvoir populaire, pour relier toutes les étapes transitoires de son processus et dans sa lutte pour réaliser l’unité de classe de ce pouvoir.

Au niveau international, à l’essor de la victoire de la Révolution Japonaise, le rôle du parti est d’appuyer l’unité du front antiimpérialiste mondial et du mouvement communiste international.

5. LE PROGRAMME POPULAIRE

Le gouvernement populaire anti-monopliste démantèle intégralement la domination capitaliste-monopoliste avec l’accord général du peuple, transforme l’Etat existant et les institutions et impose la démocratie complète du peuple dans la politique, de sorte que le peuple soit en mesure d’établir la société nouvelle dans laquelle il exerce pratiquement le pouvoir. Le gouvernement populaire anti-monopoliste liquidera les rapports économiques et sociales institutionnalisées par la domination capitaliste-monopoliste et imposera la démocratie du peuple dans ces rapports sociaux, de sorte que le peuple puisse construire activement et indépendamment son travail et sa vie.

De plus, le gouvernement populaire anti-monopoliste imposera la démocratie complète du peuple dans la direction de la société, en renforçant le pouvoir populaire et en établissant la souveraineté de l’Etat, pour que le peuple puisse combattre l’impérialisme à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il réalisera l’unité avec les peuples des autres pays.

– Politiquement

1. Pour rendre le peuple maître des institutions administratives et de l’exercice du pouvoir, le peuple établit des Conseils Populaires qui sont le pouvoir local matérialisant son autonomie et sa gestion de la vie collective. Un organisme national de coordination, la Fédération des Conseils Populaires, sera formé, rassemblant les couches populaires comme les unions ouvrières, paysannes et les organisations sociales. Le pouvoir populaire ne sera basé sur aucune forme de pouvoir centralisé, mais sur le pouvoir populaire local dans lequel les masses peuvent participer et qu’elle peuvent contrôler directement.

2. Rédaction d’une constitution populaire. Elle stipule le système social et politique en vigueur. Son principe est d’accomplir la démocratie du peuple.

– Économiquement et socialement

1. Démantèlement du capital monopoliste et des grandes propriétés terriennes.
Réorganisation des bases de l’économie en vue de son développement autonome et en vue des besoins sociaux.

2. Amélioration des moyens d’existence du peuple. Economie garantissant indépendance, confiance et soutien de la société.

– Militairement et diplomatiquement

1. Démantèlement des Forces d’Auto-défense. Création des Forces armées populaires pour la défense du pouvoir populaire.

2. Non aligné et indépendant, le nouvel Etat sera en paix et en coexistence pacifique avec les autres pays. Abrogation de tous les traités et alliances, comme le traité de sécurité nippo-américain.

6. PERSPECTIVE DE LA RÉVOLUTION

La révolution populaire anti-monopoliste et anti-impérialiste US doit se prolonger et se développer jusqu’à sa transformation socialiste qui vise à l’abolition générale du mode de production capitaliste. La révolution populaire est déjà en elle-même la première phase de la révolution socialiste.

Que la classe ouvrière soit la classe dirigeante n’est pas seulement la garantie décisive de la victoire de la deuxième phase de la révolution socialiste, mais aussi du renforcement et de la préparation des conditions idéologiques et matérielles pour aller plus avant dans la révolution socialiste.

La Fédération des Conseils Populaires et le gouvernement sous son contrôle appliqueront le programme populaire anti-monopoliste jusqu’au bout, et avanceront vers le socialisme et le communisme, considérés comme résultats de ce développement.

Le fondement de ce développement, c’est d’une part la sagesse et le pouvoir de la classe ouvrière et du peuple, d’autre part l’aide du parti qui les sert. Le chemin qui relie le peuple japonais aux peuples du monde, dont la valeur commune est celle de l’être humain lui-même, c’est celui de la construction du socialisme.

Dans la deuxième phase de la révolution socialiste, le peuple approfondit la substance de la dictature du prolétariat préparée sous le pouvoir populaire et établit des institutions socialistes en liquidant pour de bon les rapports de production capitalistes. A cette phase, la démocratie du peuple est pleinement appliquée.

Pour améliorer la vie de toutes les composantes de la société et garantir leur coexistence, le parti aide le peuple à liquider la propriété privée des moyens de production et de circulation pour la transformer en une propriété général de peuple, à abolir toute forme d’exploitation au moyen de la planification et de la socialisation et à atteindre le but de l’abolition des classes. Au cours de cette œuvre, le peuple abolit les oppressions nationales et les développements inégaux, et procède à l’assimilation des minorités nationales sur la base du principe de l’égalité de toutes les nations.

Dans le système socialiste, sous l’hégémonie du prolétariat, le socialisme obtient sa victoire finale lorsque le prolétariat gagne le soutien de toutes les composantes de la société.

Dans la société socialiste, les êtres humains transforment toutes les chaînes qui les empêchent de vivre avec les autres, et avec la conscience du but à atteindre, regagne sa dignité d’être humain et construit une société communautaire dans laquelle il peut vivre dans le bonheur et l’égalité avec les autres, parce qu’il est libre.

Dans cette société, « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail. »

Les composantes de la société intègrent la direction en tant que groupes et l’administration est faite par des volontaires.

Le mûrissement de cette phase vers le communisme suppose des processus révolutionnaires dans les autres pays.

Au stade communiste, le peuple connaîtra de très hauts degrés de développements et aura construit la nouvelle société communautaire, tout en éliminant les différences entre travail manuel et intellectuel, la ville et la campagne, prolétariat et paysannerie et contradictions entre nations.

« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

L’exigence du meilleur posée par le peuple se résout en révolutionnarisation et transformation sociales, en liquidation des classes et des différences de classes comme de toute restriction et négation, et enfin en extinction de l’Etat lui-même.

Dans cette phase, le peuple réalise l’entière émancipation de l’humanité et la société communautaire dans laquelle les gens partagent la conscience d’un but universel et y bondissent ensemble en vivant des relations humaines où chacun reconnaît une valeur humaine égale en l’autre. C’est là donc que commence l’histoire humaine au sens strict. Avec ce but en tête et visant à la prise du pouvoir, notre parti n’agit pas pour le peuple, ni ne renforce son pouvoir exécutif, mais épaule la lutte révolutionnaire et son processus.

Une fois que le peuple a réussi à s’emparer du pouvoir, notre parti exerce tous ses efforts pour nourrir le pouvoir populaire d’en bas mais ne pose pas comme priorité la participation au gouvernement, en tant que le parti veut l’extinction de l’Etat et du parti.

Cela étant, avec le but de construire une telle société, notre parti vise la victoire de la révolution populaire anti-monopoliste et anti-impérialiste US et d’instaurer dans la réalité la démocratie du peuple en luttant à fond contre la domination du capital monopoliste japonais et pour l’expulsion de l’impérialisme US.


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