Depuis quelques semaines, AMADA envoie des forces pour venir militer en Wallonie et à Bruxelles, autour des usines dans lesquelles l’UC(ML)B est implantée depuis plusieurs années.

Cette mesure est une pièce importante du plan de scission du mouvement marxiste-léniniste qu’AMADA met en œuvre depuis le 1er mai de cette année. Elle est extrêmement grave, car elle porte la politique de division des sectaires directement au sein de la classe ouvrière. C’est une manœuvre contre la reconstruction du Parti uni du prolétariat. Les luttes ouvrières contre le capitalisme, le révisionnisme et les directions syndicales en subiront nécessairement le contre-coup. C’est ce que nous pouvons déjà vérifier dans la pratique.

Une des toutes premières actions à laquelle AMADA a participé en Wallonie est la défense des inculpés du procès Hanrez (voir article p.3). La ligne suivie par AMADA dans le Comité de Défense, et en dehors du Comité, est révélatrice des objectifs réels qu’il poursuit en Wallonie.

Le Comité de Défense a été mis sur pied à l’initiative de plusieurs groupes politiques (UC(ML)B, AMADA, POR (trotskiste)), de syndicalistes et de progressistes de la région de Charleroi. Le PCMLB (Clarté-L‘Exploité) et la LRT (trotskiste) y adhérèrent peu de temps après.

La ligne du Comité de Défense est une ligne juste. Il lutte pour l’acquittement des inculpés et dénonce les dirigeants syndicaux traîtres. Sur cette base, le Comité a mobilisé les travailleurs en vue du procès.

Les représentants de l’UC(ML)B au sein du Comité et d’autres camarades ont défendu la tactique de concentrer les forces sur un objectif prioritaire : le jour du procès organiser une manifestation et un meeting dans les rues de Charleroi et venir en masse à l’audience.

Les représentants d’AMADA combattirent cette juste proposition et mirent en avant d’autres actions (une manifestation sur le marché le dimanche matin, etc.).

La première proposition, soutenue par l’UC(ML)B recueillit 11 voix, celle d’AMADA 4 voix. AMADA ne pouvant tolérer une telle situation, prit sur lui, outre sa participation a la campagne prévue par le Comité, d’organiser une autre campagne, une campagne « parallèle ».

Bien que le Comité de Défense fût attaqué tant et plus par les dirigeants syndicaux traîtres, le pôle d’intérêt et de mobilisation d’AMADA était ailleurs : il s’agissait, avant tout, pour lui, de mener sa campagne, d’organiser sa manifestation « autonome », de réaliser ses chaulages à lui.

Ainsi se manifestait l’objectif réel de la tactique d’AMADA : faire connaître son organisation à Charleroi. Et c’est bien dans ce sens que, dans son style triomphaliste habituel, AMADA rend compte de sa performance : la manifestation scissionniste est qualifiée de « plein succès », vu les « centaines d’ouvriers » qui l’ont entendue, etc. (AMADA, 116).

En réalité, la tactique d’AMADA a surtout eu pour effets d’encourager la dispersion et l’indiscipline dans le Comité de Défense et d’en saper la cohésion, au moment où il devait faire face aux attaques des dirigeants syndicaux. L’implantation « autonome » d’AMADA en Wallonie et à Bruxelles, entreprise en vue de construire un parti tout aussi « autonome » en Belgique, implique la volonté de détruire les autres organisations marxistes-léninistes.

AMADA devra donc, ouvertement ou sournoisement (actuellement, c’est cette seconde tactique qui prévaut), attaquer l’UC(ML)B, la calomnier, essayer de la discréditer devant la classe ouvrière et de lui retirer tout appui de masse. Cet aspect-là de la politique scissionniste d’AMADA s’est également manifesté en toute clarté.

Spéculant sur le désir d’unité d’action des militants de l’UC(ML)B, AMADA les invita à sa manifestation de dimanche (tout en soumettant leur participation à l’obligation de faire une autocritique !!). De ce point de vue, la manifestation d’AMADA ne pourra pas être appelée un « plein succès », car l’UC(ML)B a pour objectif, dans cette lutte, de défendre les trois inculpés du procès d’Hanrez, et pour tactique, d’assurer cette défense au sein du Comité de Défense uni sur sa juste ligne.

AMADA en fut donc pour ses frais, et ne manqua pas dès lors de qualifier l’UC(ML)B de scissionniste, du fait qu’elle refusait de s’associer à ses manœuvres de division ! (Dans le journal d’AMADA, cela donne :

« Il apparaît clairement comment le groupe UC(ML)B se sert du mot ‘unité’ pour, en fait, ne rien faire et imposer la passivité à tous les groupes qui font partie du Comité de solidarité  » !

La politique de scission d’AMADA fait le jeu des révisionnistes et des trotskistes. Ceux-ci l’ont d’ailleurs bien compris. Le délégué du POR (trotskiste) a chaudement soutenu la proposition d’AMADA de manifestation « autonome », voyant là une bonne occasion de faire de la propagande pour sa propre chapelle et de profiter de la division des marxistes-léninistes. (De son côté, AMADA poussa la complaisance jusqu’à tolérer un cadre de ce groupe à une réunion de « sympathisants »)1

Le soi-disant PCMLB révisionniste (Clarté-L’Exploité) a, lui aussi, bien saisi l’avantage qu’il peut tirer de la nouvelle situation. Cette clique a été dénoncée et démasquée par l’UC(ML)B et AMADA. Aujourd’hui, au mépris des principes les plus élémentaires, AMADA détourne la pointe de la critique de Clarté-L’Exploité et s’attaque en priorité à l’UC(ML)B.

Du coup, les cadavres politiques pensent pouvoir renaître et applaudissent bruyamment au revirement d’AMADA et à son intervention en Wallonie. Un cadre de la clique a déclaré, lors d’une réunion du Comité de Défense Hanrez,

qu’il comptait beaucoup sur la venue d’AMADA en Wallonie, pour en finir dans les plus brefs délais avec l’UC(ML)B ».

Cette déclaration a le mérite d’être claire et met bien en évidence le projet de Sainte-Alliance qui s’ébauche entre les révisionnistes, les trotskistes et AMADA contre les marxistes-léninistes. Qu’AMADA écoute donc parler nos ennemis, s’il reste aveugle devant les principes : leurs paroles sont pleines d’enseignements.

Nous ne cesserons pas d’appeler AMADA à renoncer à son scissionnisme.

AMADA ne milite pas encore activement aux entreprises en Wallonie, et les dégâts qu’il a commis sont encore loin d’être irréparables. Mais il est clair que la politique scissionniste au sein des cellules et de l’OSR provoquera un très grand tort à la classe ouvrière.

L’avant-garde du prolétariat condamne le comportement scissionniste d’AMADA et exige qu’on en finisse avec la division des marxistes-léninistes. Nous espérons que les camarades d’AMADA écouteront sa voix, qu’ils arrêteront le processus de scission entamé et qu’ils accepteront l’unité d’action avec nous dans tous les domaines.

VIVE L’UNITÉ DES MARXISTES-LÉNINISTES !

  1. En revanche, les militants et sympathisants de l’UC(ML)B en furent exclus, sans discussion. Un seul sympathisant de notre organisation sut imposer sa présence, en s’appuyant sur un des inculpés, présent à la réunion. Notre camarade fut longuement traité de « saboteur » etc.

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