En ce premier mai 2021, nous tenons à réaffirmer qu’une grande transformation historique s’est opérée l’année dernière avec l’irruption de la maladie COVID-19. Il s’agit en effet d’une expression à la fois brutale et mondiale de la contradiction entre les villes et les campagnes rendue explosive en raison du développement du capitalisme.

Cette contradiction joue désormais un rôle essentiel dans la situation historique que nous vivons, comme en témoignent le réchauffement climatique, l’asservissement de milliards d’animaux, la destruction des espaces naturels et de la vie sauvage, la pollution, l’urbanisation dans une forme à la fois chaotique et irrespirable.

La contradiction entre les villes et les campagnes rejoint celle entre le travail manuel et le travail intellectuel, que le capitalisme a déjà développé au plus haut point, avec une exploitation toujours plus raffinée apportant une terrible aliénation dans les activités menées dans le cadre du salariat.

La situation se caractérise de la manière suivante : le capitalisme triomphant ne sait plus comment s’étendre, il pratique la fuite en avant, cherchant à façonner l’ensemble de la Biosphère selon ses besoins, à structurer les mentalités dans un sens qui lui soit encore plus favorable, à intégrer la moindre initiative dans quelque domaine que ce soit, en le détournant vers le subjectivisme et la corruption, afin d’ouvrir de nouveaux marchés.

Le capitalisme n’est plus que destruction, déformation, exploitation, aliénation. Et la crise sanitaire a ajouté du déséquilibre au déséquilibre, faisant passer un cap au capitalisme, enrayant son expansion qui l’a puissamment renforcé ces dernières années.

Autrement dit, la contradiction entre les villes et les campagnes et celle entre le travail manuel et le travail intellectuel, portées à un si haut degré de développement, ont abouti à la crise générale du capitalisme, c’est-à-dire à une situation où l’expansion du capitalisme ne peut plus que passer par la restructuration aux dépens du tissu prolétarien et par la guerre impérialiste pour le repartage du monde.

Nous tenons bien à insister sur ce caractère nouveau, avec en toile de fond la question du rapport entre l’humanité et la Biosphère qu’est la Terre. La situation actuelle n’est pas une aggravation quantitative de la « mondialisation », ni un sous-produit de la « crise financière de 2008 », ou quoi que ce soit de ce genre. C’est l’expression de toute une expansion ayant atteint sa limite, au niveau planétaire.

En tant que communistes de Belgique et de France, deux pays impérialistes, nous avons pu voir que la vie quotidienne a toujours été plus déformée ces dernières décennies par le 24 heures sur 24 du capitalisme, que l’expansion capitaliste a trouvé de nouveaux terrains par la force, la persuasion ou la corruption, que la croissance capitaliste a été effrénée.

Depuis les années 1990, la systématisation du capitalisme s’est déroulée à travers un incroyable nombre de formes, depuis les fast-foods jusqu’à Facebook et Instagram, depuis les modes vestimentaires jusqu’au cinéma et les séries, depuis les sports jusqu’aux expressions artistiques et notamment le pseudo « art contemporain », depuis la pornographie jusqu’aux drogues dites récréatives.

Les progrès technologiques, la transformation de la Chine en atelier puis en usine du monde, l’intégration des pays de l’Est européen… ont donné un élan formidable au capitalisme, étouffant la proposition historique communiste, asséchant les rébellions, démolissant le patrimoine révolutionnaire, affectant particulièrement le tissu prolétarien.

Le terme de « mondialisation » est erroné car le capitalisme ne s’est pas développé que dans l’espace : le moindre interstice de la vie quotidienne des gens a été occupé de manière généralisée par le capitalisme, tout leur temps subit les assauts du capitalisme. L’exploitation systématisée s’accompagne d’une aliénation généralisée.

Mais la base même du développement capitaliste est rentrée en conflit avec la réalité et ses exigences ; la crise sanitaire montre que le capitalisme est incompatible avec un développement rationnel de l’humanité et de manière plus générale avec une vie naturelle sur Terre. C’est tout ce processus qui touche à sa fin et appelle à un dépassement, dans une réponse qui ne peut être que mondiale.

Avec la crise sanitaire, l’humanité entière connaît une même actualité, des mêmes défis ; les questions sont posées à l’échelle mondiale et exigent une réponse à cette échelle. C’est là une situation nouvelle, qui n’a d’équivalent qu’avec la révolution d’Octobre 1917, au moment de la première crise générale du capitalisme.

C’est là-dessus qu’il faut se fonder. La bourgeoisie favorise le subjectivisme, l’égoïsme, l’égocentrisme, et pousse dans le sens d’une bataille générale pour le repartage du monde, pour l’appauvrissement des masses populaires ; le prolétariat exige l’unification mondiale de l’humanité, l’organisation rationnelle de la société sur la base de la planification, la réalisation de la démocratie à tous les niveaux, la culture fondée sur le réalisme, la vision matérialiste dialectique du monde.

Face aux restructurations, l’autonomie prolétarienne ! Face au fascisme, le Front démocratique populaire ! Face à la guerre impérialiste, la guerre populaire mondiale !

La révolution mondiale est la réponse à la crise générale du capitalisme !

 Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
Parti Communiste de France (Marxiste-Léniniste-Maoïste)
1er mai 2021


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