La vie quotidienne dans le capitalisme est une vanité absolue, car elle prétend qu’un individu peut se suffire entièrement à lui-même. Il suffirait de disposer de la propriété privée de son logement et de biens, de suffisamment d’argent, et on pourrait avoir les moyens de trouver son bonheur.
L’Humanité, à l’échelle de la planète, se comporte pareillement que cet individu capitaliste, en se comportant de manière ignoble, égoïste, tyrannique avec les animaux et la Nature.
Car, en réalité, l’être humain est un animal social et il dépend entièrement de la société. Il n’est pas possible de vivre à l’écart des gens, de la société, même dans l’opulence la plus grande. Pour remplir sa vie, il faut que la société l’emplisse, par les relations humaines, les sensations naturelles, l’action transformatrice de la réalité, les sentiments, les arts et la culture.
Il n’y a de joie que par et pour le collectivisme, car tout ce qu’on peut vivre est un écho. Un écho de la nature, un écho amical, un écho amoureux, un écho social, un écho culturel, un écho artistique. L’être humain n’est rien d’autre que des battements de coeur à un moment du cours de l’Histoire. Il faut donc s’insérer au mieux dans les possibilités fournies par son époque. Le collectivisme permet les réciprocités, les échanges productifs ; il permet d’accéder à soi-même et aux autres, en fournissant les moyens de s’épanouir et de développer sa personnalité.
La vie quotidienne dans le socialisme, c’est le contraire du repli sur son propre ego, avec le culte destructeur de celui-ci. Le capitalisme dissout les personnalités dans des individus façonnés par la société de consommation, tout en exploitant et en aliénant dans le travail salarié. Le socialisme affirme les personnalités construites dans une société planifiée où l’on comprend que tout est écho, et qu’il faut faire pour le mieux.
La classe ouvrière représente l’avant-garde au socialisme justement parce qu’elle porte la transformation, la collectivité, que sa situation est irréductiblement opposée à la bourgeoisie. Même au sein de pays capitalistes développés, « riches », la classe ouvrière est placée dans une situation où, si elle se met à réfléchir à partir de son propre point de vue, elle ne peut qu’exiger le changement, la révolution.
Et la révolution, c’est la joie de vivre, dans le collectivisme, qui la porte et qui est, dialectiquement, son objectif. Rendre la vie meilleure, organiser les choses de manière la plus adéquate possible, pour ne léser personne, pour permettre le développement de la vie en elle-même. C’est ce que porte le drapeau rouge, le drapeau de l’universel.
Le socialisme est à la fois une exigence de réalisme, car il faut suivre la réalité, et non pas la détourner, la défigurer par le capitalisme… Et une expression romantique, car ce qui est sous-jacent c’est qu’on ne peut que se sentir pas à sa place, dans le capitalisme.
On rejoint le socialisme par la raison, et par la sensibilité ; on voit que le réel n’est pas celui que présente le capitalisme, et en même temps on a personnellement besoin du socialisme.
La joie de vivre implique le collectivisme, et inversement !