Oui ou non, faut-il abolir le système des castes en Inde ? Oui ou non, faut-il que les terres soient partagées et qu’il n’y ait plus de grands propriétaires terriens en Inde ?
A ces deux questions, Vandana Shiva ne répond pas. Née en 1952 en Inde, Vandana Shiva a su se médiatiser en se posant comme la représentante de l’éco-féminisme. Pourtant, ce n’est pas ce qu’elle représente.
Elle critique en effet la domination des grandes entreprises américaines et elle dénonce les OGM, mais parce qu’elle regrette l’Inde du passé. Vandana Shiva elle-même se revendique de la culture védique, c’est-à-dire de la culture hindoue de l’antiquité, d’avant l’arrivée des musulmans et du bouddhisme.
C’est pour cela qu’elle est en sari, qu’elle a un point rouge sur le front. Elle assume totalement l’hindouisme. Lorsqu’elle critique la « révolution verte » en Inde et les OGM aujourd’hui, c’est pour regretter l’Inde des années 1930-1950.
On sait pourtant que cette époque était marquée par la domination totale des grands propriétaires terriens, d’une brutalité inouïe. C’est encore bien souvent le cas. C’est pour cela qu’à l’époque il y a eu de nombreuses révoltes, comme des Naxalites, qui dure encore jusqu’à aujourd’hui.
Vandana Shiva regrette pourtant le passé. Selon elle,
« jusqu’aux années 1960, l’Inde poursuivait avec succès une politique de développement agricole fondée sur le renforcement de la base écologique de l’agriculture et l’auto-suffisance des paysans.»
En réalité, même le moyen âge en Europe est un paradis par rapport à l’Inde de ces années. De nombreux films décrivent la situation terrible, comme le fameux « Mother India ».
On comprend donc que le prince Charles en Angleterre dispose d’un buste de Vandana Shiva à la maison familiale royale de Highgrove. Il n’y a rien de très révolutionnaire dans ce qu’elle dit, c’est du romantisme.
Elle est d’ailleurs membre de la direction de l’International Forum on Globalization, une ONG américaine dont l’objectif est de « chasser l’oligarchie » du pouvoir.
Cette ONG a pourtant été fondée par un millionnaire : Edward Goldsmith. Il se considérait comme « conservateur » mais pas de droite : à ses yeux, les « sociétés traditionnelles » sont les plus stables.
L’idéologie de Goldsmith est donc un romantisme, qui met en avant les modes de vie ancien, traditionnels. Il a lancé la revue « The ecologist » en ce sens, où l’on retrouve Vandana Shiva bien sûr.
On a là le romantisme. Et un romantisme tout à fait soutenu par les entreprises à l’échelle mondiale : Vandana Shiva fait partie d’une agence de conférenciers , on peut lui demander de participer à une conférence pour 35.000 / 40.000 dollars plus les frais de voyage. Qui peut payer cela ?
Certainement pas les gens qui veulent la révolution. Présente à la ManiFiesta du PTB, elle n’a pas dû recevoir cet argent, mais qu’importe cela renforce son prestige et lui permet de faire par la suite d’autres conférences.
Reste une question que personne ne lui a posé certainement du côté du PTB : est-elle prête à assumer la dénonciation du BJP, la formation politique hindouiste et ultra-nationaliste actuellement au pouvoir en Inde ?
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [B]
18 septembre 2015