ANNEXE 9
UNITÉ
(L’Exploité n° 24 du 12 juin 1973)
VIVE LA REUNIFICATION DU PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE DE BELGIQUE !
VIVE LE PARTI DE L’AVANT-GARDE OUVRIERE, LE PARTI DE LA REVOLUTION SOCIALISTE
C’est un grand succès révolutionnaire que nous annonçons aux ouvriers, aux paysans travailleurs, aux employés, aux intellectuels et étudiants révolutionnaires, à tous les travailleurs : la réunification du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique, parti de l’avant-garde ouvrière, parti de la révolution socialiste !
FIDELITE AU COMBAT DES COMMUNISTES
Notre Parti se revendique des meilleures traditions révolutionnaires du mouvement ouvrier belge. Notre Parti se revendique du Parti Communiste, section belge de l’Internationale Communiste fondé en 1921 avec, à sa tête, le grand dirigeant révolutionnaire Joseph Jacquemotte, du Parti qui a vaincu le grand complot de la bourgeoisie en 1923, qui a écrasé le révisionnisme trotskiste, qui a dirigé les grandes luttes ouvrières de 1934 et de 1936 ; qui a, durant les dures années de l’occupation hitlérienne, réalisé le front uni anti-fasciste (Front de l’Indépendance), construit une centrale syndicale révolutionnaire (Comité de Lutte Syndicale, plus tard Confédération Belge des Syndicats Uniques).
Il a dirigé de nombreuses grèves et manifestations de masse. Il a édité un organe central « Le Drapeau Rouge » qui a été le journal clandestin qui a paru, régulièrement, le plus grand nombre de fois, avec le plus fort tirage. Ses fédérations, ses sections locales et d’entreprises ont édité de nombreux journaux, tracts et affiches. Surtout, le Parti a dirigé la lutte armée, la guerre populaire anti-fasciste : Armée Belge des Partisans (P.A.) et Milices Patriotiques.
Notre Parti se revendique de la lutte qui a été menée à l’intérieur du PCB par des militants courageux contre la direction qui trahissait, contre l’emprise révisionniste qui s’étendait, contre une dégénérescence de plus en plus prononcée et dont les points les plus marquants ont été le désarmement de la résistance, la participation ministérielle, la liquidation du Syndicat Unique, le crétinisme parlementaire, le suivisme à l’égard de la social-démocratie et de la direction de la FGTB, le sectarisme verbal le plus étouffant, couvrant une pratique opportuniste, le reniement ouvert de Staline, précédant le reniement de Lénine.
Notre Parti est le continuateur de l’œuvre d’un certain nombre de militants communistes qui, en 1963, ont entamé la reconstruction du Parti Communiste sur des bases marxistes-léninistes − le premier parti marxiste-léniniste reconstitué en Europe occidentale.
Le premier dirigeant de ce Parti ayant trahi, nous nous sommes révoltés contre lui et contre la clique d’aventuriers et de courtisans qui l’entouraient. Notre Parti devra poursuivre le bilan de cette expérience. Dès à présent, il déclare que la dégénérescence du Parti, sous la direction de Grippa, a sa base dans une rupture plus formelle que profonde d’avec le révisionnisme, dans le centralisme bureaucratique et l’absence de démocratie, dans la misère idéologique volontairement entretenue de beaucoup de militants, dans l’inexistence de toute organisation léniniste, dans le refus d’accepter l’apport prodigieux de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine.
La trahison de Grippa et de ses lieutenants a nui gravement au prestige du marxisme-léninisme en Belgique, a donné un aliment aux révisionnistes, aux confusionnistes, aux gauchistes, aux trotskistes dans leurs complots contre la construction du parti révolutionnaire prolétarien.
Mais il serait faux de ne pas tenir compte de ce qu’a apporté cette action de quatre ans, l’importance − alors qu’elle commençait à peine dans le monde − de la dure dénonciation du révisionnisme, la remise à l’honneur des concepts de révolution prolétarienne, de dictature du prolétariat, de lutte armée révolutionnaire et d’internationalisme prolétarien.
SURMONTER LES DIVISIONS, S’ENRICHIR DE LA PRATIQUE RÉVOLUTIONNAIRE
Comme conséquence du poids de l’idéologie bourgeoise réformiste-révisionniste sur le mouvement ouvrier belge de la trahison de Grippa et de ses acolytes, des manœuvres et parfois de la prépondérance d’éléments opportunistes de droite ou de « gauche », le Parti a volé en éclats. Nous-mêmes nous nous sommes trouvés séparés ; nous avons été amenés à développer des lignes différentes. Ce que nous avons fait les uns et les autres n’a pas toujours été exempt d’erreurs.
Mais dans la mesure où nous avons assimilé et appliqué aux conditions concrètes de notre pays les enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, où nous avons persisté dans notre volonté de constituer le Parti autour de l’avant-garde ouvrière, où nous nous sommes enrichis d’un apport d’éléments jeunes et prolétariens, nous avons mené les uns et les autres la lutte entre deux lignes qui a abouti à la défaite des opportunistes de toute nature, à l’élimination des conceptions erronées.
De décembre 1972 à avril 1973, d’importantes négociations et séances de travail ont été menées et nous sommes arrivés à une large et profonde unité de vue. Aujourd’hui, la réunification du Parti s’impose.
Les expériences positives et négatives menées par le Parti alors qu’il était séparé, appartiennent au Parti tout entier, principalement celles qui se sont faites en direction des entreprises, pour renforcer la liaison avec les masses.
Le Parti tout entier tient à souligner que le « Recueil des documents du Premier Congrès du PCMLB », même s’il n’émane que d’une aile du Parti, celle organisée autour de « CLARTE », est le fruit d’une lutte idéologique intense et est l’élément de base du processus de réunification du Parti. Nous ne serions pas des marxistes-léninistes si nous considérions ce travail comme achevé.
Ces analyses et documents devront être complétés, remaniés et approfondis. C’est même dans la mesure où le processus de réunification s’accomplira, où notre pratique s’enrichira que ces améliorations seront apportées; elles témoigneront précisément de nos progrès.
Le Parti tout entier tient à souligner l’importance de l’expérience qu’a acquise l’aile organisée autour de « L’EXPLOITE » dans son travail en direction des entreprises, l’efficacité avec laquelle a été construit un réseau de correspondants ouvriers dans la région de Charleroi d’où il est résulté une remarquable diffusion de la presse.
Cette expérience jointe à celle acquise par les militants du Parti qui pratiquent un syndicalisme révolutionnaire, notamment ceux qui militent au sein de l’organisation de masse « Arbeiders-Unie » (Union Ouvrière) mérite d’être étudiée en profondeur.
L’UNITÉ DANS LA CONSTRUCTION DU PARTI RÉVOLUTIONNAIRE PROLÉTARIEN
Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul Parti réunifié, donc une seule ligne, une seule direction, un seul journal central.
Le Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique convoque une Conférence Nationale qui se tiendra dans un délai rapproché. Elle établira le bilan de la lutte pour l’unité des marxistes-léninistes et pour la réunification du Parti, pour l’approfondissement de la ligne du Parti, pour la construction et l’édification du Parti de l’avant-garde ouvrière, du Parti de la révolution socialiste en Belgique. Cette Conférence aura valeur de Premier Congrès pour l’aile groupée autour de « L’EXPLOITÉ » et de session extraordinaire du Premier Congrès pour l’aile groupée autour de « CLARTÉ ». Elle procédera à l’élection du Comité Central du Parti réunifié.
Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est un parti prolétarien révolutionnaire. Son programme fondamental est de renverser la classe des capitalistes et toutes les autres classes exploiteuses, de substituer la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie qui, dans notre pays, revêt la forme d’une démocratie parlementaire en voie de fascisation. Ainsi pourra être réalisé le socialisme, étape vers la société communiste.
Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a pour fondement théorique le marxisme, le léninisme, la pensée de Mao Tsé-toung ; il se donne pour tâche d’en appliquer les enseignements universels aux conditions concrètes de la Belgique.
Il existe dans notre pays des organisations et groupes qui se réclament du marxisme-léninisme et qui se tiennent à l’écart du Parti ; nous les considérons comme des camarades, nous voulons discuter avec eux. Il existe en outre des camarades isolés qui sont de véritables révolutionnaires et qui ont place à nos côtés pour construire le Parti qu’ils souhaitent.
Une des conditions essentielles de l’unité des marxistes-léninistes, c’est, à travers la pratique, de conduire à fond la lutte entre les deux lignes pour assurer le triomphe de la ligne prolétarienne sur la ligne bourgeoise et petite-bourgeoise. C’est dans l’action qu’il faut aller à l’unité par l’étude et l’approfondissement idéologique. Cette unité doit se réaliser dans la construction du Parti.
Ouvriers, paysans travailleurs, employés, intellectuels et étudiants révolutionnaires, tous les travailleurs, vous qui voulez mettre fin aux crises et aux guerres de rapine, à tous les maux du régime capitaliste et à l’impérialisme, soyez à nos côtés, luttez avec nous, prenez place dans nos rangs pour abattre un régime d’exploitation par la révolution prolétarienne.
Arrachons le pouvoir aux monopoles capitalistes, instaurons la dictature du prolétariat, le régime le plus démocratique qui soit puisqu’il est le pouvoir exercé par la classe ouvrière en alliance avec les autres travailleurs.
Vive la révolution socialiste!
Vive le communisme!
LE COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LÉNINISTE DE BELGIQUE.
9 juin 1973.