ANNEXE 8

ETRE ATTAQUE PAR L’ENNEMI EST UNE BONNE CHOSE…

(L’Exploité n° 22 du 29 mai 1973)

C’est le camarade Mao Tsé-toung qui nous explique cela : si l’ennemi nous attaque, c’est que nous sommes sur la bonne voie.

Depuis 6 ans, en avons-nous subi, des attaques ! Combien de nos camarades ont été frappés dans leurs conditions d’existence, perdant, coup sur coup, leurs emplois !

Nous avons tenu, malgré tout. Nous avons tenu grâce aux travailleurs, à la confiance qu’ils nous ont manifestée.

Avons-nous fait du bon travail ?

Du bon et du moins bon. Il est certain, par exemple, que la dénonciation impitoyable des trahisons syndicales a été et reste une œuvre utile, dans le cadre de la dénonciation générale du régime capitaliste et de ses agents.

Il est certain également que notre ligne politique générale de liaison étroite avec les masses, notre souci d’apprendre avec modestie auprès de la classe ouvrière pour mieux combattre le régime capitaliste – et, finalement, le détruire – constituait un phénomène nouveau, dans un pays où les marxistes-léninistes se complaisaient surtout dans les bavardages savants et prétentieux, coupés de la réalité concrète.

De même, nous croyons avoir agi en révolutionnaires en déterminant comme point essentiel de notre action l’organisation de notre parti au sein des entreprises par la création et la consolidation de cellules marxistes-léninistes.

Des erreurs, nous en avons commises. Et nous en commettrons encore.

Une de ces erreurs − et la plus grave − a été le sectarisme à l’égard des autres organisations révolutionnaires existant en Belgique. Il est toujours tentant de se croire et de se prétendre les purs, les infaillibles, les détenteurs de la vérité révélée et de traiter les autres par le mépris et l’ironie.

Comme cette erreur était commune à tous les groupes marxistes-léninistes, la bourgeoisie a pu se frotter les mains avec satisfaction pendant des années. Quand le mouvement révolutionnaire est divisé, on se réjouit dans les conseils d’administration des sociétés capitalistes.

Depuis plus d’un an, notre parti a pris la décision de combattre vigoureusement ce sectarisme. Nous avons voulu faire mieux encore : consacrer une grande partie de nos forces à unifier les diverses organisations marxistes-léninistes en un parti communiste, véritable, puissant.

Avec une grande satisfaction, nous avons rencontré chez les camarades de ces groupes et partis, un désir commun d’en finir également avec les divisions. Même s’il reste encore, de ci, de là, des obstacles à vaincre et si la mode des cheveux coupés en quatre n’est pas éteinte.

A l’heure actuelle, un premier pas est franchi : l’unité entre deux de ces organisations, dont la nôtre, est décidée et sera, sans doute, effective dans les jours à venir.

Nous le répétons : ce n’est là qu’un PREMIER PAS. Mais d’une extrême importance. Et qui doit permettre d’accélérer le processus de regroupement à l’échelle nationale.

C’est au moment où cette possibilité d’unification se precisait que diverses attaques ont commencé à converger contre notre parti.

A l’intérieur de celui-ci, quelques camarades se sont, soudain, déchaînés contre la ligne du parti et ont tenté, par divers moyens, de la modifier.

La lutte menée a été vive. Et, si la ligne prolétarienne a, finalement, triomphé de la ligne petite-bourgeoise que certains voulaient imposer, il est certain que, durant quelques semaines, l’activité de notre parti et l’aspect général de son hebdomadaire, « L’EXPLOITE », s’en sont ressentis.

Nous consacrerons divers articles à cette lutte entre les deux lignes, dans les prochains numéros. Précisons cependant que les attaques portaient principalement sur les points suivants :

– ces camarades combattaient le principe suivant lequel le parti devait se construire à partir des éléments d’avant-garde de la classe ouvrière ;

– ils s’en prenaient tout particulièrement aux rubriques de « L’EXPLOITE » consacrées à la lutte quotidienne au sein des entreprises et, en même temps, tentaient d’imposer des articles en contradiction avec notre ligne politique ;

– ils s’opposaient avec une énergie farouche à toute unité avec les groupes marxistes-léninistes les plus proches de notre parti.

Au moment même où se déroulait cette lutte, une autre offensive se déclencha. Assez traditionnelle car nous en avons déjà subi de semblables. Expliquons-nous.

Nous l’avons dit : l’orientation générale des révolutionnaires de Belgique est, aujourd’hui, à l’unité, à la constitution d’un parti unique et puissant.

Pour la bourgeoisie c’est là un danger évident. Un parti communiste, marxiste-léniniste, développant une ligne politique unique de Verviers à Ostende, d’Anvers à Arlon, créant des cellules dans toutes les grandes entreprises du pays, organisant des actions politiques dans les diverses régions, voilà ce que redoutent le plus les tenants du régime capitaliste.

De tous temps, les capitalistes ont tenté de saboter, de gangrener, de liquider pareil parti. Et l ‘un des procédés utilisés est de créer la confusion, de provoquer sans cesse des divisions.

Or, depuis deux mois, comme par hasard, c’est-à-dire depuis que s’est concrétisé la possibilité d’unification au sein du mouvement marxiste-léniniste en Belgique, une nouvelle organisation est apparue dans la région de Charleroi : l’Union des Communistes (m.-l.) de Belgique.

Ce n’est pas tout à fait une inconnue. Organisation ayant sa base à l’Université libre de Bruxelles, elle a, tout d’abord, eu comme principale activité de déverser des torrents d’insultes et d’imprécations contre diverses organisations révolutionnaires.

Sur le plan pratique, son « action » est des plus curieuses. Dans la région bruxelloise comme à Liège où elle décida l’envoi d’un « commando permanent », elle ne tente nullement d’appliquer sa ligne politique − la seule juste, la seule pure, comme de bien entendu ! − dans des entreprises où n’existe aucun groupe révolutionnaire.

Non : ses militants sont orientés vers les usines où se fait déjà quelque chose dans le sens de la lutte de classes, de la dénonciation permanente des directions syndicales.

Le procédé est toujours semblable : employer un langage de « gauche » pour briser l’unité ouvrière là où elle s’est réalisée.

D’autres organisations que la nôtre sont attentives à cette tactique évidente de désagrégation. Le jour n’est pas loin, espérons-le, où l’on découvrira le fil conducteur de cette entreprise de confusion et de division.

Mais prenons l’exemple que nous avons sous les yeux.

Il existe, dans le pays, plusieurs régions où aucune organisation révolutionnaire n’est implantée, où les capitalistes et leurs agents sociaux-démocrates ne rencontrent aucune opposition. Pourquoi les militants de l’Union des communistes (m.-l.) ne sont-ils pas dirigés vers ces régions pour y faire triompher leurs théories, dans la pratique, et pour faire avancer le mouvement marxiste-léniniste ?

Ils ont préféré venir à Charleroi. Et ils ont tout mis en œuvre, immédiatement, pour briser ce qui était en train de se construire, à Caterpillar, pour faire échec aux trahisons syndicales.
A présent, nous les voyons s’intéresser à des entreprises où, depuis 6 ans, « L’EXPLOITE » ne cesse de mener la lutte contre le régime capitaliste.

Orientation étrange également. Car, dans la région même, notre parti n’a pu, encore, s’implanter dans certains secteurs. Or, où trouvons-nous cette organisation, tout à coup? Dans une entreprise où l’on sait que nous disposons de multiples sympathies et d’une certaine influence. Là où, notamment, nous sommes parvenus à battre en brèche l ‘ »autorité » des directions syndicales.

La démonstration est lumineuse. L’Union des communistes (m.-l.) ne veut nullement faire triompher une quelconque ligne politique là où elle pourrait affronter, seule, le patronat et les directions social-démocrate. Elle va là où une organisation révolutionnaire tente de mener la lutte de classes. Pour la classe ouvrière, dès lors, s’offre le spectacle d’organisations marxistes-léninistes s’entredéchirant. Et de là peut naître le découragement, le rejet de tout, en bloc. Avec, comme arrière-fond, la possibilité pour les travailleurs ainsi trompés de s’orienter vers d’autres solutions, de type fasciste.

Nous sommes sûrs que les militants de l’Union des communistes (m.-l.) sont sincèrement convaincus de se battre pour une cause révolutionnaire. Cela n’empêche que, dans les faits, ils sont utilisés pour saboter les efforts de ceux qui, depuis des années, tentent de guider la classe ouvrière dans le grand combat contre le régime capitaliste. Cela n’empêche que, dans les faits, ils sont utilisés pour contrecarrer l’unité des révolutionnaires.

Nos amis de la région de Charleroi savent que nous tentons de réaliser une unité d’action maximum dans la lutte anti-capitaliste. L’aide des militants de l’Union des communistes (m.-l.) eut été la bienvenue et nous l’aurions acceptée avec joie.

Mais la direction de cette organisation a annoncé, froidement, voici quelques mois qu’elle avait l’intention d’envoyer ses commandos s’installer à Charleroi pour tenter de détruire notre parti. Et elle a mis cette intention en pratique en essayant − maladroitement, il faut le dire − de débaucher certains de nos militants.

Ce sont là des jeux stupides dont la bourgeoisie est la seule bénéficiaire.

Notre seul juge, c’est la classe ouvrière. Comme en d’autres occasions, c’est d’elle que nous attendons le soutien actif, celui qui mettra un terme aux tentatives de sabotage et de division.


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