ANNEXE 2
A propos d’une U« CML »B
LES TAMBOURS FONT BEAUCOUP DE BRUIT MAIS ILS SONT CREUX
(Clarté n° 187, première quinzaine de novembre 1972)
Connaissez-vous l’Union des Communistes (marxistes-léninistes) de Belgique ? Il s’agit de petits-bourgeois étudiants ou universitaires qui après avoir trempé dans toutes sortes de groupes et de scissions veulent faire un parti, le seul, le vrai, le leur. Leur journal s’appelle « Unité rouge ». En foi de quoi ils ont, une bonne fois pour toutes, décrété que le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et son organe central « Clarté » étaient néo-révisionnistes. Ce n’est même pas original : c’est le renégat Grippa qui, le premier, nous avait lancé cela à la tête.
Ils se proclament les meilleurs marxistes-léninistes. Ils ne le démontrent pas. Ils n’ont aucune pratique dans la classe ouvrière. Qu’importe ! C’est la vérité révélée. Il y a quelque chose du « peuple élu de Dieu » dans leurs propos. Hors eux, tout le monde se trompe, même ceux qu’ils veulent pour alliés.
Ils écrivent : « Rien ne pourra diviser l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et de la lutte contre le révisionnisme. »
Mais les 9 et 10 octobre 1971, à la Résidence Tennis à Blankenberge, ils ont organisé une conférence internationale avec en ornement un provocateur portugais et des scissionnistes venus de divers pays. Quelques révolutionnaires honnêtes qu’ils avaient entraîné dans cette aventure eurent vite compris. La conférence en question se proposait notamment de « coordonner le travail des véritables marxistes-léninistes contre les révisionnistes et contre ceux qui, dans le Parti communiste chinois et le Parti du Travail d’Albanie, leur apportent leur caution politique ». Très modestement ces petits messieurs se proposaient d’organiser une scission dans les deux partis qui sont les bastions de la révolution prolétarienne mondiale !
Faut-il croire que l’affaire était bien nauséabonde. Les scissionnistes de « Front rouge » de Lyon qui ont participé à cette conférence viennent de la désavouer dans une lettre adressée au Parti du Travail d’Albanie.
Alors qu’en mai 72, les gens de cette étrange UC(ML)B se vantaient encore de cette conférence, ils viennent à leur tour d’envoyer une lettre autocritique au Parti du Travail d’Albanie !
Curieux marxistes-léninistes qui font leur autocritique vers un Parti d’un autre pays mais qui laissent leurs propres membres et leurs lecteurs dans l’ignorance de leurs exercices de style.
Ces gens ont décrété que le Parti Communiste Marxiste-léniniste de Belgique est l’ennemi principal et qu’il faut le détruire. En mages inspirés, ils prennent leurs désirs pour des réalités et ils écrivent à notre propos, entre mille autres invectives : « Ils se débattent comme une bête blessée à mort et ils abandonnent toute façade politique ».
Ceux qui n’admettent pas cela seront excommuniés.
Ils se déclarent de grands amis (les plus grands qui soient, bien entendu) de la Chine et de l’Albanie socialistes mais leurs actes sont à cent lieues de la réalité. Ils mènent un travail de sape systématique en direction de l’Association Belgique-Chine et des Amis de l’Albanie Nouvelle. Ils ont fait circuler un pamphlet calomniateur contre le secrétaire général de l’Association Belgique-Chine, Serge Pairoux. Le président des Amis de l’Albanie Nouvelle, André Vogel, vient de révéler un document interne de cette UC(ML)B dans lequel un de ses chefs raconte complaisamment comment il a tenté de saboter un séjour en Albanie organisé par cette association.
Tout cela n’a guère d’importance. Il s’agit de petits-bourgeois sectaires et opportunistes pour lesquels la parole révélée et l’invective tiennent lieu d’arguments. Toute leur expérience jusqu’ici a consisté en complots, en scissions et en échecs. Chaque fois qu’ils ont essayé d’entrer en contact avec la classe ouvrière, ils ont échoué.
Nous devons nous rendre compte que ces gens d’une prétention infinie peuvent faire beaucoup de mal par la confusion qu’ils entretiennent et parce qu’ils peuvent entraîner sur une voie marécageuse des étudiants révolutionnaires sincères mais peu expérimentés. Si ces individus ont effectivement peu d’importance, soyons conscients que la bourgeoisie pourra un jour employer des agents plus habiles et plus efficaces. Soyons vigilants.