Extrait de la Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine sur les relations internationales entrant dans une nouvelle ère et le développement durable mondial, 4 février 2021

Les parties sont gravement préoccupées par la création par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie (AUKUS) d’un « partenariat de sécurité triangulaire », qui prévoit un approfondissement de la coopération entre ses participants dans des domaines affectant la stabilité stratégique, en particulier leur décision d’entamer une coopération dans le domaine des sous-marins nucléaires.

La Russie et la Chine estiment que de telles actions vont à l’encontre des objectifs d’assurer la sécurité et le développement durable de la région Asie-Pacifique, augmentent le risque de déclencher une course aux armements dans la région et créent de graves risques de prolifération nucléaire.

Les parties condamnent fermement de telles mesures et appellent les participants à AUKUS à remplir fidèlement leurs obligations en matière de non-prolifération nucléaire et de missiles, ensemble pour protéger la paix, la stabilité et le développement dans la région (…).

Les parties estiment que le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), l’accélération des études et du développement de missiles à portée intermédiaire et à courte portée basés au sol et la volonté de les déployer en Asie-Pacifique et en Europe, ainsi que de les transférer à leurs alliés, entraînent une augmentation des tensions et de la méfiance, augmentent les risques pour la sécurité internationale et régionale, conduisent à un affaiblissement du système international de non-prolifération et de maîtrise des armements, et compromettent la stabilité stratégique mondiale.

La partie chinoise comprend et soutient les propositions avancées par la Fédération de Russie sur l’établissement de garanties de sécurité juridiquement contraignantes à long terme en Europe (…).

La partie russe note la signification positive du concept de la partie chinoise de construire une « communauté avec un destin commun pour l’humanité » afin de renforcer la solidarité de la communauté mondiale et d’unir les efforts pour répondre aux défis communs. La partie chinoise note la signification positive des efforts de la partie russe pour former un système multipolaire équitable des relations internationales.

Les parties ont l’intention de défendre fermement l’inviolabilité des résultats de la Seconde Guerre mondiale et de l’ordre mondial établi d’après-guerre, de défendre l’autorité de l’ONU et de la justice dans les relations internationales, et de résister aux tentatives de nier, de déformer et de falsifier l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Afin d’éviter une répétition de la tragédie de la guerre mondiale, les Parties condamneront résolument les actions visant à niveler la responsabilité des atrocités des agresseurs fascistes, des envahisseurs militaristes et de leurs complices, souiller et ternir l’honneur des pays vainqueurs.

Les parties défendent la formation d’un nouveau type de relations entre les puissances mondiales fondées sur le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération mutuellement bénéfique. Ils confirment que les relations interétatiques russo-chinoises d’un nouveau type sont supérieures aux alliances militaro-politiques de l’ère de la guerre froide. »

Extrait de : La Russie et la Chine : un partenariat stratégique tourné vers l’avenir, article du président russe Vladimir Poutine à l’occasion de sa visite en Chine début février 2022

« A la veille de ma prochaine visite en Chine, j’ai le plaisir de communiquer directement avec le public chinois et étranger de Xinhua, la plus grande agence de presse.

Nos deux pays sont de proches voisins liés par des traditions séculaires d’amitié et de confiance. Nous apprécions hautement le fait que le partenariat de coordination stratégique globale Russie-Chine, qui est entré dans une nouvelle ère, a atteint un niveau sans précédent et est devenu un modèle d’efficacité, de responsabilité et d’aspiration pour l’avenir.

L’an dernier, nous avons célébré le 20e anniversaire du Traité sino-russe de bon voisinage et de coopération amicale. Les principes fondamentaux et les lignes directrices du travail commun ont été définis par nos deux pays dans ce traité. Il s’agit avant tout d’égalité, de prise en compte des intérêts de l’autre, d’absence de circonstances politiques et idéologiques, ainsi que des vestiges du passé (…).

Fin 2021, le volume des échanges mutuels a augmenté de plus d’un tiers, dépassant le niveau record de 140 milliards de dollars. Nous sommes en bonne voie pour atteindre notre objectif de porter le volume commercial à 200 milliards de dollars par an. Un certain nombre d’initiatives importantes sont mises en œuvre dans les secteurs de l’investissement, de la manufacture, de l’industrie et de l’agriculture.

En particulier, le portefeuille de la Commission intergouvernementale sur la coopération en matière d’investissements comprend 65 projets d’une valeur de plus de 120 milliards de dollars. Il s’agit d’une collaboration dans une série de domaines tels que l’exploitation minière et le traitement des minéraux, la construction d’infrastructures et l’agriculture.

Nous ne cessons d’étendre les règlements en devises nationales et de créer des mécanismes pour compenser l’impact négatif des sanctions unilatérales. Un jalon important à cet égard a été la signature en 2019 d’un accord entre les gouvernements de la Russie et de la Chine sur les paiements et les règlements.

Un partenariat énergétique mutuellement bénéfique est en train de se former entre nos deux pays. Avec l’approvisionnement à long terme de la Chine en pétrole et en gaz, nous prévoyons de mettre en oeuvre un certain nombre de projets conjoints de grande envergure.

La construction depuis l’an dernier de quatre nouvelles unités d’énergie dans des centrales nucléaires chinoises, avec la participation de la compagnie nucléaire publique russe Rosatom, en est un exemple. Tout cela renforce considérablement la sécurité énergétique de la Chine et de la région asiatique dans son ensemble.

Nous voyons toute une série d’opportunités dans le développement des partenariats en matière de technologies de l’information et de la communication, de médecine, d’exploration spatiale, y compris l’utilisation de systèmes de navigation nationaux et le projet de station de recherche lunaire internationale. Une forte impulsion au renforcement des liens bilatéraux a été donnée aux Années croisées d’innovation scientifique et technologique russo-chinoises en 2020 et 2021.

Nous sommes reconnaissants à nos collègues chinois pour leur aide au lancement de la production des vaccins russes Spoutnik V et Spoutnik Light en Chine et pour la fourniture en temps voulu d’équipements de protection à notre pays. Nous espérons que cette coopération se développera et se consolidera.

L’un des objectifs stratégiques de la Russie est d’accélérer le développement socio-économique de la Sibérie et de l’Extrême-Orient russe. Ces territoires se trouvent dans le voisinage immédiat de la Chine. Nous avons également l’intention de développer activement la coopération infranationale. Ainsi, la modernisation de ligne ferroviaire Baïkal-Amour et du Transsibérien a été engagée.

D’ici 2024, leur capacité sera multipliée par 1,5 grâce à l’augmentation du volume de fret en transit et à la réduction du temps de transport. Les infrastructures portuaires de l’Extrême-Orient russe se développent. Tout cela devrait consolider la complémentarité des économies russe et chinoise. »

Résumé sommaire du parcours historique de l’Ukraine

Source : https://agauche.org/

1. L’Ukraine a la même origine que la Biélorussie et la Russie : la Rus’ de Kiev, un État slave qui a existé au moyen-âge avant de se faire écraser par l’invasion mongole. Il y a un grand dénominateur commun entre ces trois pays, les « trois sœurs ».

2. Contrairement à la Pologne (avec une composante lituanienne) et la Russie cependant, l’Ukraine n’a pas formé d’État et s’est retrouvé coincée entre ces deux puissances s’affrontant (la Pologne parvient même momentanément à prendre le contrôle de la Russie). A cela s’ajoutent les invasions tatares. L’Ukraine est alors grosso modo devenu un terrain de passage pour des soldats et en réaction apparaissent les cosaques luttant contre les uns et les autres, comme le raconte le fameux roman de Gogol, Taras Boulba.

3. Finalement, l’Ukraine passe sous la coupe russe dans une sorte d’accord conte la Pologne et les Tatars, devenant une « petite Russie » victime du chauvinisme russe dans l’empire tsariste. L’Est du pays connaît en même temps une immigration russe, voire une colonisation, avec une grande influence de la langue russe.

4. Une intense affirmation nationale ukrainienne a lieu au 19e siècle, avec comme principale figure Taras Chevtchenko. La révolution russe d’Octobre 1917 permet ensuite la reconnaissance de l’affirmation de la nation ukrainienne : le pays est reconnu tel quel, la langue est enfin développée, la culture se développe, etc.

5. L’affirmation nationale ukrainienne a eu une tendance à tourner au nationalisme, qui est réprimée mais se réaffirme pendant la seconde guerre mondiale avec un mouvement nationaliste s’alliant aux nazis sous l’égide de Stepan Bandera.

6. La victoire sur les nazis permet une récupération des territoires ukrainiens encore possédés par la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ils sont historiquement les plus éloignés de la culture russe et du mouvement ouvrier, formant le bastion des ultra-nationalistes.

7. L’effondrement de l’URSS amena l’indépendance de l’Ukraine, qui devint un satellite de la Russie. Le pays est dominé par des oligarques comme en Russie, mais étant en plus soumis à la Russie, il est totalement corrompu, l’économie s’effondre, etc.

8. Le développement de l’OTAN dans l’Est de l’Europe ainsi que des entreprises occidentales amènent la formation d’un camp pro-occidental en Ukraine. Se tourner en Europe apparaît comme un espoir de développement dans un pays gelé socialement, économiquement, culturellement.

9. En 2012-2014, une vague de révolte qui fut appelée Euromaïdan amène le renversement du régime pro-Russie. Elle est portée par les gens en ayant assez de la corruption et de l’oppression, par le camp pro-occidental qui prend le contrôle, par les petites mouvances anarchistes et par les puissants mouvements ultra-nationalistes.

10. Une partie tout à l’Est du pays fait alors sécession en formant des « républiques populaires » de Donetzk et de Louhansk, dans un soulèvement armé touchant toute la région. La Russie en profite pour annexer la Crimée.

11. Le nouveau régime interdit tout ce qui est relatif à l’URSS et promet le nationalisme le plus agressif, alors que les « républiques populaires » mêlent nostalgie de l’empire soviétique et nationalisme russe.

12. En 2020-2021 les États-Unis font passer l’Ukraine dans leur orbite et poussent le pays à une adhésion à l’OTAN et à l’affrontement avec la Russie, tandis que cette dernière vise toujours à en faire un satellite de nouveau, sinon à au moins en annexer une partie.


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