THEOGONIE. Système des mythes religieux sur l’origine des dieux ; généalogie des dieux. Dans la littérature européenne on connaît surtout la « Théogonie » d’Hésiode (VIIIe et VIIe siècles av. n. è.), recueil poétique de mythes grecs.
THEOLOGIE. Pseudoscience qui se propose de justifier la religion par des arguments philosophiques des idéalistes.
THEORIE (du grec […] — observation, étude). Système d’idées directrices dans une branche du savoir ; expérience humaine généralisée ; ensemble des connaissances sur la nature et la société, accumulées au cours de l’histoire. (V. Théorie et pratique.)
THEORIE DE LA CONNAISSANCE. V. Gnoséologie.
THEORIE DE LA RELATIVITE. Théorie physique qui considère les propriétés des corps et des champs physiques en fonction du mouvement. L’étude physique des propriétés que possèdent les objets matériels dans l’espace et dans le temps (dimensions des corps et durée des processus) en forme la partie essentielle.
La théorie de la relativité est née au début du XXe siècle quand on est parvenu à résoudre les contradictions profondes de la théorie du champ électromagnétique et des particules matérielles chargées qui le créent.
La théorie électronique, élaborée par Lorentz vers la fin du XIXe siècle, considérait le champ électromagnétique comme un état spécial (sorte de mouvement) d’un milieu homogène universel, l’éther, remplissant l’espace de l’univers. On se représentait l’éther comme un milieu absolument perméable, à travers lequel les particules (électrons) pouvaient se déplacer sans obstacle, l’éther restant immobile, c’est-à-dire sans que ses parties se déplacent les unes par rapport aux autres.
D’après cette théorie, les champs électromagnétiques, engendrés par les électrons, se propageraient dans l’éther avec une vitesse absolue par rapport à l’éther immobile (vitesse de la lumière) ; l’intensité du champ dépendrait également de la vitesse, par rapport à l’éther, des particules chargées.
Ce principe fondamental de là théorie électronique, selon lequel le champ est fonction d’une certaine vitesse absolue des particules chargées qui en sont la cause, est entré en contradiction avec la mécanique pour laquelle les interactions et les mouvements des corps sont définis uniquement par les distances qui les séparent et par leurs vitesses relatives.
Il a été de même réfuté par des expériences directes (Michelson et autres).
On n’a pu résoudre cette contradiction qu’en abandonnant l’idée selon laquelle le champ est un état du milieu immobile universel et, donc, en rejetant l’hypothèse même de l’existence d’un tel milieu : l’éther en tant que substance du champ.
Les physiciens matérialistes se mirent à considérer le champ électromagnétique comme une forme spécifique de la matière liée à la substance et assurant le transfèrement des actions de certaines particules chargées à d’autres particules ; la conception du champ en tant que forme de matière a été entièrement confirmée par la découverte des transmutations réciproques des particules matérielles et des quanta du champ électromagnétique (photons).
On a démontré en même temps que la structure du champ lié à la particule influe sur de nombreuses propriétés importantes de celle-ci, en particulier sur sa masse, ses dimensions, et la cadence des processus qui s’y déroulent. Ces propriétés du champ nouvellement découvertes, ainsi que la variabilité des propriétés des particules et leurs dépendances par rapport au champ, ont formé la base de la théorie de la relativité.
La théorie de la relativité a été développée, principalement, par Lorentz et Einstein. Einstein prend pour point de départ un principe qui, généralisant l’expérience acquise, exprime la loi générale du transfèrement des actions de certaines particules matérielles (systèmes) à d’autres particules, dans le champ.
Selon ce principe la vitesse de propagation des actions dans un champ électromagnétique dans le vide (vitesse de la lumière) est une valeur limite ; une particule matérielle ne peut pas se déplacer par rapport à un système matériel fermé (système inertial) avec une vitesse égale ou supérieure à la vitesse de la lumière dans le vide.
La théorie de la relativité est encore fondée sur le principe de relativité (connu de la physique classique) d’après lequel la vitesse du mouvement inertial d’un système matériel, pris comme un tout, par rapport aux autres systèmes, n’influe pas sur les lois du mouvement et des interactions des parties du système ; les actions réciproques des particules dans un tel système dépendent uniquement des distances qui les séparent et de leurs vitesses relatives.
En partant de ces idées de la théorie de la relativité on est arrivé à plusieurs conclusions importantes. Ainsi, selon cette théorie, la structure du champ électromagnétique liant les particules matérielles chargées, change à mesure que varie la vitesse de leur mouvement.
Les propriétés de la particule, énumérées plus haut, changent à mesure que varie sa vitesse relative ; les dimensions d’une particule animée d’une grande vitesse (comparable à celle de la lumière) diminuent, la cadence des processus se ralentit, mais la masse augmente infiniment, au fur et à mesure que la vitesse de la particule s’approche de celle de la lumière.
Ces conclusions de la théorie de la relativité ont été confirmées par l’expérience: un usage particulièrement étendu a été fait (dans les réactions nucléaires) de la corrélation entre la masse (m) et l’énergie (E) : E = mv 2 (v — vitesse de la lumière).
L’expérience montre que pour de très grandes énergies les particules matérielles se transforment, lors des interactions, en d’autres particules plus stables dans des conditions données ; le calcul de ces transformations, qui jouent un grand rôle dans la physique du noyau atomique, est impossible si l’on ne tient pas compte de la relation entre la masse et l’énergie.
Les principes exposés forment la théorie de la relativité restreinte. Le développement de ces idées appliquées à la gravitation forme la théorie de la relativité généralisée. Selon cette dernière, les forces de gravitation sont des manifestations du champ de gravitation matériel, dont la structure dépend de la répartition des masses et de leurs mouvements ; les actions du champ de gravitation sont aussi transmises avec une vitesse terminale.
De la structure du champ de gravitation dépendent les propriétés des grandeurs spatio-temporelles (géométrie de l’espace-temps) qui sont ainsi déterminées par la répartition et le mouvement de la matière. Certaines conclusions de la théorie de la relativité généralisée ont été confirmées expérimentalement.
Ainsi, la théorie de la relativité a provoqué un changement radical des idées sur l’espace, le temps, le champ et la masse, qui avaient dominé au XIXe siècle.
Avant l’apparition de la théorie de la relativité la physique considérait l’espace et le temps comme des objets autonomes, existant à côté de la matière et indépendamment d’elle, comme des « réceptacles » vides pour les objets et les processus. La physique du XIXe siècle admettait, à la suite de Newton (V.), le caractère absolu et immuable des lois de l’espace (géométrie) et du temps : les grandeurs spatiales obéissent à la géométrie d’Euclide, celles du temps aux lois de la série de nombres.
Ce point de vue métaphysique sur l’espace est indissolublement lié au point de vue métaphysique sur la matière, selon lequel cette dernière se compose de particules de volume invariable. L’idée de l’espace absolu et du temps absolu n’est pas en contradiction manifeste avec les lois de la mécanique newtonienne, selon laquelle la masse du corps ne dépend pas de la vitesse du mouvement et la vitesse du corps peut croître infiniment.
Les idées métaphysiques sur le caractère absolu des grandeurs de l’espace et du temps et sur l’immutabilité des lois qui les régissent, ont été utilisées par Kant (V.) comme preuve de la soi-disant apriorité de l’espace et du temps. Le premier coup à ces idées fausses a été porté par N. Lobatchevski (V.) qui a prouvé que les géométries non euclidiennes pouvaient exister et qui a indiqué la liaison entre la géométrie et la physique, la dépendance de l’espace par rapport à la matière.
Engels a soumis les conceptions métaphysiques de l’espace et du temps à une critique profonde. Le matérialisme dialectique considère le temps et l’espace comme les formes de l’existence de la matière en mouvement. L’espace et le temps n’existent pas en dehors des choses qui ont une certaine étendue et des processus matériels qui ont une certaine durée.
Les lois de l’espace et du temps sont déterminées par les propriétés générales de la matière. Etant donné qu’il n’existe pas de matière absolument homogène et dépourvue de propriétés, il n’y a pas non plus d’espace ou de temps absolument homogènes obéissant à des lois identiques, toujours et partout.
La théorie de la relativité a confirmé le point de vue du matérialisme dialectique sur l’espace et le temps.
Le bouleversement des notions physiques de matière ; la découverte des champs, de la relation entre les propriétés des corps et la structure des champs qu’ils engendrent, ont nécessairement entraîné le changement des conceptions physiques sur les grandeurs spatio-temporelles. Les physiciens ont été obligés d’abandonner la théorie selon laquelle l’espace et le temps sont des objets spéciaux existant en dehors et à côté de la matière.
L’étendue (les dimensions) ainsi que la durée des processus se sont trouvées fonctions du mouvement : elles se sont trouvées aussi liées l’une à l’autre.
Les partisans de l’idéalisme « physique » (V.) interprètent de façon erronée le contenu de la théorie de la relativité. Un des créateurs de cette théorie, Einstein, grand physicien, dont le rôle dans l’élaboration de ses principes physiques concrets avait été décisif, a donné, sous l’influence de la philosophie machiste, une interprétation idéaliste de certains principes de cette théorie.
Il présentait la théorie de la relativité comme une déduction de certains postulats, soi-disant acceptés conditionnellement, et permettant de « décrire » les relations existant entre les grandeurs de l’espace et celles du temps.
Les adeptes de ce point de vue abandonnent une étude plus profonde des processus de variation, en fonction de la vitesse, des propriétés des corps animés d’un mouvement très rapide, étant donné que ces propriétés — inertie, étendue, etc. — sont considérées par eux non comme appartenant objectivement aux corps en mouvement, mais seulement comme des résultats de certaines opérations consistant à mesurer les rapports purement externes du corps avec d’autres corps.
Partant de l’interprétation formaliste de la théorie généralisée de la relativité, on est arrivé à conclure à l’équivalence du système de Copernic (V.) et de celui de Ptolémée. Cette affirmation est complètement fausse, puisqu’elle nie l’unité matérielle et génétique du système solaire ; elle conduit aussi à d’autres conclusions erronées, comme par exemple à celle de la vitesse infinie du mouvement des corps célestes éloignés par rapport à la terre (en translation).
Les philosophes idéalistes ont utilisé l’interprétation idéaliste de la théorie de la relativité ; certains d’entre eux sont allés jusqu’à affirmer que la quatrième dimension de l’espace existe réellement, que le monde est fini, etc. Ces exemples montrent comment une juste théorie progressiste est déformée et utilisée par les idéalistes.
Les physiciens et les philosophes matérialistes ont réfuté nombre d’affirmations des idéalistes « physiques ». Toutefois, la physique n’a pas encore résolu le problème de la justification conséquente, dialectique et matérialiste de la théorie de la relativité, ni éclairci les voies du développement ultérieur de cette théorie.
THEORIE DE L’EQUILIBRE. Théorie antidialectique, relevant du mécanisme vulgaire, hostile à la philosophie marxiste- léniniste ; elle prétend que tous les faits de la nature et de la société sont régis par la loi mécanique de l’équilibre considéré comme l’état « normal » et constant, alors que le mouvement, le développement, serait un phénomène irrégulier et passager.
Le mouvement aurait pour source l’action des forces contraires externes. Cette doctrine nie la lutte des contradictions internes des objets et des phénomènes en tant qu’origine du développement.
L’évolution de la société dépendrait essentiellement de ses rapports avec le milieu environnant, avec la nature ; le moteur d’une société antagonique, affirment les adeptes de cette théorie, ce n’est pas la lutte des contraires, ce n’est pas la lutte de classe, mais les contradictions externes entre la société et la nature.
Ces idées sont partagées par Comte (V.), Spencer (V.), Dühring (V.), Kautsky (V.), Bogdanov (V.). De nombreux idéalistes et éclectiques, ennemis du progrès, les professent encore aujourd’hui tout comme la théorie vulgaire de l’évolution qui nie les bonds révolutionnaires.
La théorie de l’équilibre sert de support aux idéologues de l’opportunisme pour échafauder leurs dogmes antimarxistes sur l’ « intégration pacifique » du capitalisme dans le socialisme, l’ « harmonie » des intérêts de classe, l’ultra-impérialisme, etc.
Le caractère réactionnaire de ce système s’est manifesté avec une force particulière dans l’activité de Boukharine, idéologue de la restauration capitaliste et ennemi du peuple.
Boukharine cherchait à démontrer que par suite des succès du socialisme, la lutte da classe s’apaise et s’éteint et que, de ce fait, l’ennemi de classe abandonnerait sans résistance toutes ses positions.
De là, la théorie bourgeoise de l’intégration du koulak au socialisme. Le parti communiste a mis en déroute cette théorie de koulak, qui n’a rien de commun avec le marxisme-léninisme.
Il a indiqué la nécessité d’éduquer les cadres du parti et tout le peuple soviétique dans l’esprit de la doctrine marxiste de la lutte de classe, dans l’esprit de la lutte intransigeante contre tous les ennemis du socialisme.