par Hsin Houa-wen
Un changement de fond en comble

La brigade de production de Tatchai relevant de la commune populaire du même nom, dans le district de Siyang, province du Chansi, en Chine du Nord, est un brillant drapeau rouge sur le front agricole de notre pays. La voie de Tatchai est la voie pour le développement de l’agriculture socialiste en Chine indiquée par notre grand dirigeant le président Mao.

Depuis que le président Mao a lancé en 1964 le grand appel « Que l’agriculture prenne exemple sur la brigade de production de Tatchai », notamment depuis le déclenchement de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, Tatchai, village situé dans le massif du Taihang, attire l’attention de tout le pays.

Des amis étrangers de nombreux pays viennent aussi le visiter. A présent, le mouvement de masses pour prendre exemple sur Tatchai se développe en ampleur et en profondeur dans nos vastes régions rurales, dans les régions montagneuses comme dans les plaines, au Sud comme au Nord, régions agricoles ou régions d’élevage ; ce qui fait progresser rapidement notre agriculture socialiste.

La brigade de production de Tatchai compte actuellement 83 foyers composés de 430 membres. Dans l’ancienne société, Tatchai était un petit village montagneux pauvre, presque isolé de l’extérieur.

Dominé par une haute montagne toute couverte de pierres, cet endroit était atteint par des calamités naturelles neuf années sur dix. Le village était dans un état d’extrême misère : les terres, qui ne comptaient que 800 mous 1 étaient morcelées en plus de 4 700 lopins dispersés dans des ravins et sur les pentes. Ces terres maigres, affectées d’ailleurs par une sérieuse érosion, ne produisaient que 100 livres de céréales par mou, et 60 pour cent d’entre elles appartenaient à un propriétaire foncier et à trois familles de paysans riches.

Les paysans pauvres et moyens-pauvres, représentant environ les 80 pour cent de la population du village, trimaient en tant que salariés agricoles pour le propriétaire foncier et les paysans riches et cruellement opprimés et exploités, vivaient dans une misère noire. Beaucoup d’entre eux étaient forcés de vendre leurs enfants.

Pendant les vingt années et quelques qui suivirent la Libération, les paysans pauvres et moyens-pauvres, à la lumière de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, et avançant dans la voie de la collectivisation agricole socialiste, luttèrent résolument contre les ennemis de classe et la conception millénaire de la propriété privée, et s’attaquèrent aux monts dénudés et aux ravins.

Ils transformèrent ainsi la physionomie de Tatchai du tout au tout. Mettant à profit la force collective, ils ont dressé des centaines de murs de soutènement de pierre dans des vallées et sur des versants; ainsi, ils ont construit des champs échelonnés sur les versants et amené l’eau de la rivière dans les monts pour l’irrigation.

Ils ont procédé à des expérimentations scientifiques et entrepris une importante réforme des techniques culturales de sorte qu’ils ont obtenu des rendements élevés et stables dans la production agricole.

Après l’établissement de la coopérative agricole de production en 1953, la brigade de production a été frappée 17 ans sur 18 par des calamités naturelles grandes ou petites, mais n’en a pas moins augmenté tous les ans sa production. La sylviculture, l’élevage et les productions auxiliaires ont tous connu un grand développement. Plus de 40 000 arbres fruitiers et autres ont été plantés sur les monts dénudés. Le nombre des bêtes de somme, d’une dizaine est passé à plus de quatre-vingt-dix têtes.

Le niveau de mécanisation et de semi-mécanisation s’est élevé rapidement. L’irrigation des champs, le traitement des produits agricoles et le broyage des fourrages se font à l’aide de l’électricité et des machines. Le transport par voiture et par câbles aériens a remplacé le transport par palanche et à dos d’âne. Le fumier, plusieurs millions de livres, est transporté en majeure partie par câbles jusqu’aux champs en terrasse des versants.

La construction de base dans les champs a aussi commencé à adopter la machine. L’hiver-printemps 1970-1971, les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai, donnant libre cours à leur ardeur révolutionnaire pour l’aménagement des terres et des cours d’eau, ont aplani 9 collines avec des bulldozers de sorte que de petites parcelles une fois réunies forment une large étendue de « plaine artificielle ».

Chaque année, les travaux accomplis grâce à la mécanisation agricole équivalent aux 60 pour cent de ceux réalisés par la main-d’œuvre de toute la brigade.

Le village a pris un aspect tout nouveau. Des grottes pavées de pierre et des maisons à étage nouvelle ment construites et bien alignées ont remplacé les anciennes grottes creusées à même la terre. Chaque famille a l’éclairage électrique et l’eau courante. Non seulement la brigade de production possède d’importantes quantités de céréales et de fonds de réserve, mais chaque famille a aussi son dépôt en banque et ses réserves de grain personnelles.

Quelle est la raison de ces énormes et profonds changements survenus à Tatchai ? Tchen Yong-kouei, secrétaire de la cellule du Parti, a fait la remarque suivante : « La raison fondamentale, c’est le changement de l’idéologie de l’homme. Ce changement est à la base des changements qui se sont produits dans les champs, la technique, la production et le village, et il est dû lui-même à l’assimilation du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung. » Tout comme le président Mao l’a indiqué : « Les idées justes qui sont le propre d’une classe d’avant-garde deviennent, dès qu’elles pénètrent les masses, une force matérielle capable de transformer la société et le monde. »

A la lumière de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et sous la direction de la cellule du Parti, les quelques centaines de paysans pauvres et moyens-pauvres et autres membres de la commune populaire de Tatchai, auteurs de tant de réalisations peu commune et qui témoignent de tant d’héroïsme, ont à cœur de placer la politique prolétarienne au premier plan et de mettre la pensée-maotsétoung à la place de commandement en toute chose.

Ils ont acquis l’esprit de compter sur leurs propres forces et de lutter avec endurance et le style communiste d’aimer l’Etat et la collectivité ; c’est ainsi qu’ils ont pu apporter de grandes contributions à la révolution et à l’édification socialistes.

Avancer victorieusement dans la voie du socialisme

L’histoire de Tatchai durant plus de deux décades après la Libération est celle d’une brigade de production avançant vaillamment dans la voie de la collectivisation socialiste, au milieu de la lutte acharnée entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la voie socialiste et la voie capitaliste.

La cellule du Parti de Tatchai, ayant Tchen Yong-kouei pour secrétaire, s’en tient à armer les cadres et les membres de la commune populaire avec le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung ; elle a remporté victoire sur victoire dans la lutte inflexible contre Liou Chao-chi, renégat, agent et traître à la classe ouvrière, contre ses agents locaux et une poignée d’ennemis de classe, les propriétaires terriens et les paysans riches non rééduqués.

Après la réforme agraire, alors que les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai, en réponse à l’appel du président Mao « Organisez-vous ! », avaient établi sous la conduite du camarade Tchen Yong-kouei un groupe d’entraide, premier pas vers la collectivisation socialiste, les propriétaires fonciers et les paysans riches, ne se résignant pas à leur défaite, tentaient d’entraîner Tatchai dans la mauvaise voie, celle du capitalisme, sous le couvert du retour à l’exploitation individuelle dans l’agriculture et en prédisant l’échec inévitable des groupes d’entraide.

Les paysans pauvres et moyens-pauvres ont alors déclenché d’une part une lutte contre l’ennemi de classe pour ses actes de sabotage, et d’autre part organisé activement un groupe d’entraide.

Celui-ci, sous la conduite de Tchen Yong-kouei, étant composé de quatre vieux paysans, les plus pauvres du village, cinq jeunes orphelins issus de familles de paysans pauvres. Avec cette maigre main-d’œuvre et des moyens de production très restreints, le groupe d’entraide, dès la première année de son établissement, a obtenu une bonne récolte, sa production de céréales ayant dépassé celle des familles non organisées. Ce fut un coup porté à l’ennemi de classe et une leçon pour les villageois. Bientôt, 49 autres foyers se sont organisés en groupe d’entraide.

En 1952, les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai, suivant la voie du socialisme indiquée par le grand dirigeant, le président Mao, projetèrent d’établir, sur la base du groupe d’entraide, une coopérative de production agricole avec propriété collective des terres.

Mais, Liou Chao-chi et consorts taxèrent cette aspiration d’« utopie du socialisme agricole » et prônèrent au contraire l’ineptie révisionniste contre-révolutionnaire assurant que la coopérative de production agricole devrait venir après la réalisation de la mécanisation agricole.

La cellule du Parti de Tatchai, avec Tchen Yong-kouei comme secrétaire, la rejeta fermement et établit en 1953 une coopérative de production agricole répondant au désir des paysans pauvres et moyens-pauvres.

La première année qui suivit la fondation de la coopérative, le rendement des céréales atteignit 240 livres par mou, soit une augmentation de 50 pour cent par rapport à l’exploitation individuelle. En 1958, sur la base de la coopérative, les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai ont mis en place une commune populaire dont Tatchai est une brigade de production.

Encouragés par la ligne générale de l’édification socialiste définie par le président Mao, les paysans pauvres et moyens-pauvres, animés d’un enthousiasme révolutionnaire débordant, ont aménagé sur une vaste échelle montagnes et ravins et appliqué des méthodes scientifiques dans les cultures, d’où nouvelle augmentation du rendement des céréales. Les paysans pauvres et moyens-pauvres ainsi que tous les membres de la commune populaire acclament ces beaux résultats comme étant la victoire de la voie de la collectivisation indiquée par le président Mao.

En 1961, Liou Chao-chi et consorts, profitant des graves calamités naturelles en Chine, ont colporté de sinistres pacotilles dont le san-zi-yi-bao 2 dans la vaine tentative de saper l’économie collective et de restaurer le capitalisme. Un responsable du district de Siyang, engagé dans la voie capitaliste, se rendit à la commune populaire pour prêcher l’exploitation individuelle et l’ouverture des marchés libres. Il incita aussi les ennemis de classe à spéculer sur les produits agricoles.

Au cours de cette lutte, la cellule du Parti de Tatchai, suivant ce grand enseignement du président Mao « Seul le socialisme peut sauver la Chine » et ses directives sur la consolidation de l’économie collective, encouragea les paysans pauvres et moyens-pauvres à évoquer les souffrances du passé et apprécier par comparaison, le bonheur d’aujourd’hui. Elle propagea sur une vaste échelle le socialisme, critiqua le capitalisme et perça à jour les complots des ennemis de classe visant à saboter l’économie collective et à restaurer le capitalisme. Ce faisant, elle a défendu fermement la cause de la collectivisation socialiste.

Une fois, une brigade de production offrit à Tatchai d’acheter à haut prix son surplus de paille. La cellule du Parti de Tatchai saisit cette occasion pour organiser un débat sur le thème suivant : « Comment devons-nous agir lorsqu’une brigade de production sœur a des difficultés ? » Les paysans pauvres et moyens-pauvres dénoncèrent violemment les actes criminels commis, avant la Libération par les propriétaires fonciers, les paysans riches et les commerçants spéculateurs qui profitaient des années de calamité et de disette pour élever les prix des céréales, exploitant ainsi sans merci le peuple misérable, forçant les paysans à vendre leurs enfants.

La brigade déclara qu’ils ne devaient pas tirer de hauts profits de la vente; ils décidèrent donc à l’unanimité de vendre leur surplus de paille aux autres brigades selon le prix fixé par l’Etat. En outre de leur propre initiative, ils vendirent 240 000 livres de surplus de grain à l’Etat, dépassant la norme fixée par le plan d’Etat.

D’autre part, ils prêtèrent une partie de leur grain de réserve aux brigades de production sœurs en difficulté pour les aider à consolider et développer leur économie socialiste collective. Ils ont montré ainsi le style communiste de Tachai qui est amour de la patrie et de la collectivité.

En 1964, le président Mao a lancé le grand appel « Que l’agriculture prenne exemple sur la brigade de production de Tatchai » qui a grandement encouragé les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai ; mais Liou Chao-chi et consorts, qui vouaient une haine farouche à Tatchai, ce drapeau rouge, cette unité d’avant-garde fermement engagée dans la voie socialiste, faisaient courir le bruit que « le mât de ce drapeau est rongé ». Ils envoyèrent une équipe de travail à Tatchai « inspecter le travail » dans la vaine tentative d’abattre ce drapeau rouge.

En collusion étroite avec les propriétaires fonciers et les paysans riches locaux, dès son entrée dans le village, l’équipe de travail a imputé une série de « crimes » à la cellule du Parti, porté des attaques contre elle et son secrétaire Tchen Yong-kouei et a privé celui-ci de son rôle de direction.

Ils cherchèrent par tous les moyens à trouver des prétextes qui serviraient à frapper la cellule du Parti, aussi s’affairèrent-ils à mesurer les terrains, examiner la comptabilité, faire le bilan des réserves, vérifier le revenu des membres de la commune.

Cependant, les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai, unis étroitement autour de la cellule du Parti, ont mené une lutte du tac au tac contre l’équipe de travail. Ils ont réfuté, faits à l’appui, tous les « crimes » fabriqués par celle-ci ; son responsable se trouva confondu lorsque Tchen Yong-kouei et les masses lui demandèrent sévèrement quelle ligne politique il poursuivait. Finalement, l’équipe de travail dut quitter Tatchai l’oreille basse.

Au cours de ces polémiques, les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai ont élevé davantage leur niveau de conscience quant à la lutte de classe et à la lutte entre les deux lignes.

Durant la Grande Révolution culturelle prolétarienne, Tchen Yong-kouei, secrétaire de la cellule du Parti, a conduit les masses dans la révolte contre les responsables du Comité du Parti du district de Siyang engagés dans la voie capitaliste, et dans la critique de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi et consorts. Ce qui a permis à la brigade de production de Tatchai d’aller vaillamment de l’avant à la lumière de la ligne révolutionnaire indiquée par le président Mao et d’apporter de nouvelles contributions à l’édification d’une campagne nouvelle, socialiste.

Édifier une nouvelle campagne socialiste par ses propres moyens

A l’époque où les paysans étaient organisés en coopérative agricole de production, leurs terres, 800 mous, étaient divisées en 4 700 parcelles dispersées dans des ravins, aux faîtes des montagnes et sur les versants. Comme moyens de production, seulement quelques bêtes de trait et un certain nombre de charrues, pioches, pelles, gros paniers et palanches. Ils ne comptaient que cinquante hommes et femmes disponibles pour les gros travaux.

La collectivisation socialiste a fourni à Tatchai les conditions favorables pour transformer son état arriéré. La question suivante fut mise en discussion à la cellule du Parti et devant les paysans : « Comment transformer les terres stériles en champs fertiles, et un village de montagne arriéré en un nouveau village prospère, socialiste, et cela dans le plus bref délai et en comptant sur ses propres moyens dans les conditions difficiles du moment. »

La plupart des paysans montrèrent une pleine confiance pour édifier Tatchai par leurs propres forces. Un petit nombre d’entre eux seulement proposèrent de demander des emprunts à l’Etat.

Tchen Yong-kouei et les paysans pauvres et moyens-pauvres disent : « Pour faire la révolution, nous devons compter sur nous-mêmes, et ne pas nous appuyer sur les autres », « L’Etat nous appartient, si nous comptons sur l’Etat, sur qui va-t-il compter à son tour ? » Encouragés par la cellule du Parti, les membres de la commune populaire, se conformant aux instructions du président Mao de « Compter sur ses propres forces et lutter avec endurance » ont élaboré un plan de dix ans pour transformer la nature et aménager les champs en terrasse.

Dès le premier hiver après la mise sur pied de la coopérative agricole, la cellule du Parti de Tatchai dirigea les masses dans la lutte pour la transformation de la nature. Malgré le froid perçant, les paysans étaient trempés de sueur.

Ils extrayaient des pierres à l’aide de marteaux et de ciseaux, et en un mois et demi seulement réussirent à construire dans un ravin vingt murs de soutènement à différentes hauteurs. Ils transportèrent par palanches de la bonne terre pour remplir l’espace situé derrière les murettes et aménagèrent ainsi des champs.

Ce premier résultat fit éclater aux yeux de tous la puissance de cette politique de compter sur ses propres moyens. Ils s’activèrent plusieurs hivers de suite, transformant ainsi les ravins l’un après l’autre. Ce qui mérite une attention particulière, c’est l’héroïsme révolutionnaire, comparable à celui du vieux Yukong, déployé par les paysans pauvres et moyens-pauvres de Tatchai, dans l’aménagement du ravin Langwotchang, le plus long du village, mesurant trois lis 3 de long, plus de six mètres de large, et ayant une forte déclivité.

En hiver 1955, les paysans, à la sueur de leur front, construisirent 38 murs de soutènement, transportèrent plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de terre pour aménager les champs en terrasse. L’été suivant, une pluie torrentielle et les crues des torrents de montagne emportèrent tout, les murs, la terre et même les cultures.

L’hiver suivant, nos héros refaisaient les murs, cette fois en les construisant plus épais, avec des fondations plus profondes et des blocs de pierre plus gros. Pour prévenir les crues des torrents de montagne, ils construisirent même un petit réservoir dans la partie haute du ravin. Hélas! dans l’été 1957, un orage plus terrible encore se déchaîna, les torrents emportèrent tous les barrages.

Sur ce, les propriétaires fonciers et les paysans riches saisirent l’occasion pour jeter le trouble. Ils clamèrent :

« Comment l’homme pourrait-il vaincre le Dieu Dragon ! » Mais Tchen Yong-kouei, qui sous l’ancien régime avait été pendant vingt ans travailleur agricole chez des propriétaires fonciers réfuta résolument les balivernes débitées par les ennemis de classe. Il encouragea ses hommes en présentant à leur réflexion la pensée suivante :

« Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel », ce qui les amena à comprendre que le peuple révolutionnaire peut vaincre la nature une fois qu’il est à même de saisir les lois objectives et qu’il déploie son ardeur révolutionnaire.

Avec les paysans pauvres et moyens-pauvres il résuma consciencieusement leurs expériences, analysa avec minutie les raisons de leur échec. Après une chaude discussion, le village entier d’une voix unanime demanda de « livrer une troisième bataille au ravin Langwotchang », d’« obliger les crues à reculer ». Ils ne considéraient pas seulement cela comme une lutte contre la nature, mais aussi contre les ennemis de classe.

Les travaux s’avérèrent plus ardus encore. Pour amortir la chute des eaux de ruissellement, les murs de soutènement furent construits en forme circulaire, le nombre des échelons fut augmenté, les fondations bâties encore plus profondément, les blocs de pierre choisis plus gros encore. Enfin, on coula de la pâte de chaux entre les pierres pour augmenter la solidité des murs.

Au cœur de l’hiver, lorsque le froid vous pénètre jusqu’à la moelle, Tchen Yong-kouei, à la tête des membres du Parti et des cadres, allait au-devant des travaux les plus lourds. Tous les jours avant l’aube, Kia Kin-tsai, vieux membre du Parti et paysan pauvre se rendait dans la montagne pour y extraire les blocs de pierre avec un marteau de près de 40 livres. Lorsque les fortes secousses lui eurent crevassé les mains, il n’en continua pas moins son travail. Grâce à ses efforts, des rocs pesant chacun 500 à 600 livres furent extraits.

Les actes exemplaires des membres du Parti et des paysans pauvres et moyens-pauvres ont encouragé les masses. Toutes les femmes et écoliers du village vinrent prendre part à la bataille pour dompter le Langwotchang. Des familles entières y participèrent.

Après 27 jours de lutte acharnée, les travaux furent terminés avec trois jours d’avance. Les constructeurs avaient élevé 44 murs de soutènement de forme circulaire et, déplacé des dizaines de milliers de mètres cubes de terre pour aménager 44 champs en terrasse. Leurs travaux ont résisté aux plus grandes pluies et torrents de montagne et ces terres donnent aujourd’hui les plus hauts rendements à Tatchai.

Dix années d’effort ont permis aux gens de Tatchai de construire 228 murs de soutènement de pierre de différentes dimensions en 250 000 journées de travail. Les 4 700 parcelles ont été réaménagées en 1 800 champs.

Par l’apport de terre neuve aux champs, le labourage en profondeur et une large utilisation d’engrais organiques, ils sont parvenus à couvrir chaque champ d’une couche de terre fertile de près d’un demi-mètre, ce qui permet de résister à la sécheresse et à la stagnation d’eau et d’assurer des rendements stables et élevés.

L’éducation des paysans par le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung

Une expérience fondamentale de Tatchai, drapeau rouge sur le front de l’agriculture en Chine, consiste en ce que la cellule du Parti poursuit à tout moment l’éducation des paysans dans le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung, qu’elle attache une importance particulière à la révolutionnarisation idéologique de l’homme afin de permettre aux paysans de rompre avec le concept millénaire de la propriété privée et d’acquérir le style communiste caractérisé par l’amour de la patrie et de la collectivité, et d’épouser l’idée de cultiver pour la révolution. Les paysans de type nouveau se forment vigoureusement, éduqués par la cellule du Parti.

Le changement apparu chez Tchao Siao-ho, membre de la commune populaire, en est un exemple typique. Dans l’ancienne société, il gardait les moutons pour un propriétaire foncier et il fut vendu avec le troupeau dans un autre district. Après la Libération, il est revenu à Tatchai.

En 1953, il adhéra à la coopérative agricole lors de son établissement. Il y travailla activement et fit preuve d’un amour ardent pour la collectivité. Une fois, il alla avec une voiture à chevaux au chef-lieu du district pour ramener des pièces d’acier laminé, mais il en prit une de trop. « Faut-il la rendre ? se disait-il, l’Etat en possède en quantité, une ou deux de moins, qu’est-ce que ça peut lui faire ? » Mais la cellule prêta une grande attention à cet incident et aida Tchao Siao-ho à étudier l’article du président Mao : « Servir le peuple ».

Elle lui fit comprendre patiemment qu’il fallait aimer non seulement la petite collectivité dont il faisait directement partie, mais surtout la grande collectivité, c’est-à-dire notre pays socialiste. Tchao Siao-ho se rendit compte de son erreur et rapporta la pièce d’acier au chef-lieu du district.

Formé dans le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung, Tchao Siao-ho est devenu un bon membre de la commune populaire qui se distingue par son dévouement à la collectivité.

Un jour d’automne qu’il conduisait des chevaux et mulets dans la montagne pour ramener la récolte de maïs, un mulet se foula une jambe au bord d’un précipice. Pour sauver le bien de la collectivité, il s’élança devant le mulet pour l’empêcher de rouler dans le ravin. Le mulet fut sauvé, mais lui-même, grièvement blessé.

Une fois rétabli, il conduisit la charrette pour la brigade ; il travaillait souvent seul au lieu d’être à deux comme c’est l’usage. Il disait : « Il faut se consacrer corps et âme à la révolution. Si l’on craint la mort et les privations, on décevra l’attente du président Mao. »

La cellule du Parti de Tatchai use de moyens très divers pour éduquer sans cesse les masses par le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung tout comme elle l’a fait pour Tchao Siao-ho ; elle transforme ainsi de simples paysans en paysans nouveaux, socialistes, qui aiment l’Etat et la collectivité, ont la patrie dans le cœur et le monde pour horizon et sont conscients de cultiver pour la révolution.

Les membres de la commune populaire de Tatchai se suffisent largement en céréales, cependant ils mangent parfois du pain de maïs mêlé de balle, et cela pour ne pas oublier l’ancienne société et les travailleurs dans le monde qui ne sont pas encore libérés du joug impitoyable de l’exploitation. Le jeune Li Yeou-lou devenait peu économe maintenant que sa vie s’était améliorée. Pour éduquer le jeune homme et les autres jeunes gens, la cellule du Parti les a réunis sous un grand saule, et a invité Tchen Yong-kouei à leur raconter l’histoire amère de la famille de Li Yeou-lou.

Ce saule était utilisé autrefois par les propriétaires fonciers pour pendre et torturer les pauvres, on l’appelait « l’arbre des misérables ». Les pauvres d’antan, ne trouvant pas de quoi manger, étaient obligés de se livrer à la mendicité. Une fois, la mère de Li ramassa la moitié d’un épi de maïs en bordure d’un champ.

Le propriétaire foncier, prétendant qu’elle l’avait volé dans le champ, la suspendit au saule et la battit toute la nuit durant. Elle mourut quelques instants après qu’on l’eut descendue. Tchen Yong-kouei recommanda aux jeunes gens de ne pas oublier le passé et de se rappeler toujours les larges masses de travailleurs qui souffrent aujourd’hui encore dans le monde. Li Yeou-lou et les autres jeunes ont ainsi reçu une leçon pleine d’enseignements. Par la suite Li a changé, il fait preuve maintenant d’une grande ardeur au travail et mène une vie simple. Il est cité comme militant dans l’étude des œuvres du président Mao.

Quelques années d’édification ont permis aux membres de la commune populaire d’emménager dans de nouvelles habitations, cependant ils ont conservé quelques grottes délabrées. Ils ont aménagé les terrains et les ravins, mais ont gardé dans leur état d’origine un certain lopin de terre et une section d’un ravin, ceci devant servir de matière à enseignement pour la génération suivante.

Ils disent qu’il faut montrer aux jeunes par quels efforts surhumains ces champs en terrasse et ces ravins ont été aménagés. Les gens de Tatchai lient leur travail quotidien à la révolution et l’édification socialistes du pays et à la cause de la révolution des peuples du monde. Éduqués par la pensée-maotsétoung, leur pensée s’ouvre sur un horizon toujours plus vaste.

Aux moments cruciaux de la lutte de classes, la cellule du Parti de Tatchai éduque l’homme à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung. Elle agit ainsi au cours du travail, dans la vie quotidienne, et face aux sérieuses calamités naturelles.

En 1963, Tatchai a connu une épreuve très rigoureuse. Au mois d’août, une pluie torrentielle ayant duré sept jours et sept nuits, des crues extraordinaires, comme on n’en avait pas rencontré depuis cent ans, ont détruit tous les murs de soutènement soit une centaine − sauf ceux de Langwotchang. Elles ont ravagé 139 mous de terre, emporté les cultures sur 41 mous et rasé les 80 pour cent des maisons. C’était un désastre pour Tatchai.

Les masses avaient le cœur gros en voyant les fruits de tant d’années d’efforts si cruellement détériorés. Tchen Yong-kouei qui était à une réunion du district, fut profondément affligé lorsqu’il apprit cette fâcheuse nouvelle.

Toutefois, grâce à la longue pratique de la lutte, il était convaincu qu’avec la direction clairvoyante de notre grand dirigeant le président Mao et du Parti communiste, la force de la collectivité et l’ardeur révolutionnaire des paysans pauvres et moyens-pauvres, il n’était aucune difficulté qui ne pût être surmontée.

A son retour, il demanda calmement : « Comment vont nos hommes ? » On lui répondit d’une seule voix : « Tout le monde est sauf, les bestiaux aussi et la majeure partie des céréales est sauvée. » Et Tchen Yong-kouei d’ajouter : « Les gens sont là, c’est une bonne chose : Pensez, dans l’ancienne société, cette calamité aurait tué au moins une centaine de personnes, tandis que les rescapés se seraient vus dans l’obligation d’abandonner leur famille pour aller mendier ailleurs.

Et maintenant, malgré une telle catastrophe, nous n’avons pas un mort et personne ne quittera le village pour aller mendier ni ne vendra ses enfants. C’est l’homme qui a terrassé les champs et construit les maisons ; on peut tout avoir ; tant qu’il y aura des hommes. Tout comme l’a dit le président Mao, une mauvaise chose peut se transformer en une bonne. Les champs sont inondés, nous en aménagerons de plus beaux ; les maisons sont détruites, nous en construirons de nouvelles ; l’édification de Tatchai sera encore plus belle ! » Ces paroles ont vivement enthousiasmé tous les villageois.

Depuis, la cellule du Parti a organisé pour les cadres et les masses une étude répétée du brillant texte du président Mao « Comment Yukong déplaça les montagnes » et de ses enseignements « Compter sur ses propres forces et lutter avec endurance » et « Une mauvaise chose peut se transformer en une bonne », ainsi qu’une discussion pour savoir si, devant cette calamité naturelle, on devait accepter passivement le secours de l’Etat ou compter activement sur les forces de la collectivité en vue d’édifier un Tatchai nouveau et quelle façon d’agir était plus bénéfique pour l’Etat et Tatchai.

Les membres de la commune populaire puisèrent une grande force dans l’étude des brillants enseignements du président Mao. Certains disaient que malgré les grandes difficultés du présent, ils avaient cependant des facteurs en leur faveur : leur brigade de production possédait du grain de réserve et des fonds d’accumulation. D’autres disaient que les difficultés revêtent un double caractère: elles imposent des privations, mais elles forgent en même temps la volonté révolutionnaire, ce qui est particulièrement important pour la jeune génération.

Ils employèrent plusieurs soirées pour les études et la discussion, faisant converger leurs pensées vers un même but à la lumière de la pensée-maotsétoung. Ils firent valoir les nombreux avantages de compter sur leurs propres moyens et avancèrent le mot d’ordre suivant :

« N’accepter ni l’argent, ni le grain, ni l’aide matérielle de l’Etat ». La direction à l’échelon supérieur leur avait envoyé argent et aide matérielle, et une délégation pour exprimer sa sympathie. Par quatre fois, elle a demandé à Tatchai d’accepter l’aide apportée, mais chaque fois la réponse fut : « Donnez cela aux brigades de production sœurs, nous pouvons surmonter les difficultés à nous seuls. »

Hommes et femmes, jeunes et vieux, toute la brigade unit ses efforts, ils remirent debout les plants que l’eau avait couchés et plantèrent des légumes dans les terres où la récolte avait été emportée. Ensuite ils se divisèrent en groupes pour réparer les champs en terrasse, accumuler le fumier, faire des briques. Le jour, ils travaillaient aux champs, la nuit, à la lumière des lampes à kérosène, ils reconstruisaient leurs habitations. Tous s’y mirent de bon cœur et avec beaucoup d’allant.

Cette année-là, grâce à leurs efforts opiniâtres, le rendement moyen des céréales par mou a atteint 740 livres sur 560 mous de terres épargnées par les calamités naturelles. En ce qui concerne le rendement global des céréales, la ration des membres de la commune populaire et le volume du grain livré à l’Etat ne furent pas inférieurs à ceux de l’année précédente.

Une fois le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung assimilés, ils engendrent chez l’homme une force révolutionnaire irrésistible. En moins de deux ans, au lieu des cinq ans prévus, les membres de la commune populaire eurent remis en état, et avec un travail soigné, les champs détruits. Plus tard, en quatre ans, ils ont édifié − et ceci en élevant encore la qualité du travail − des grottes de pierres et des maisons de tuiles dont la construction, selon le plan initial, nécessitait une dizaine d’années. En 1968, malgré une chute de grêle, d’une violence extrême et comme on en voit rarement, qui s’abattit sur 700 mous de cultures d’automne, Tatchai a rentré quand même une bonne récolte.

Sortis vainqueurs de la lutte contre de graves calamités naturelles, les hommes de Tatchai ont mieux compris cette vérité mise en lumière par le président Mao: une force spirituelle peut se transformer en une force matérielle ; une mauvaise chose, en une bonne ; et le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel.

Et Tchen Yong-kouei de dire : « Après la crue dévastatrice de 1963, l’ancien Tatchai est devenu le nouveau Tatchai, les grottes et habitations délabrées se sont transformées en grottes de pierre et maisons à étages. Après l’extraordinaire grêle de 1968, nous avons acquis de nouvelles expériences sur la transplantation en grand du millet et la réforme des méthodes culturales. Le marxisme, le léninisme et la pensée-maotsétoung une fois assimilés, Tatchai nous apparaît sous un aspect plus nouveau encore, malgré les graves calamités qui l’ont frappé.

Tout en éduquant les membres de la commune populaire à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung, les membres dirigeants de la cellule du Parti de Tatchai prêtent une attention particulière à leur propre révolutionnarisation idéologique. Ils étudient assidûment les œuvres de Marx, de Lénine et du président Mao et persistent dans la participation au travail de production collectif.

Ils se placent de leur propre chef sous le contrôle des masses, tiennent à tout moment des réunions pour la rectification du style de travail, écoutent les avis des membres de la commune et procèdent à l’autocritique en leur présence. Tchen Yong-kouei, secrétaire de la cellule du Parti, persévère dans le travail manuel, si occupé soit-il.

Parfois, après avoir participé à des réunions en dehors du village, sitôt de retour, il va aux champs travailler aux côtés des membres de la commune populaire, au lieu de rentrer chez lui ou dans son bureau. C’est ainsi qu’il maintient des liens étroits avec les masses.

Toujours consciencieuse dans l’application des enseignements du président Mao sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, la cellule du Parti, par sa propre révolutionnarisation idéologique donne l’exemple aux masses et les incite à en faire autant.

Aguerrie par la Grande Révolution culturelle prolétarienne, la cellule du Parti de Tatchai est devenue encore plus dynamique. Sous sa conduite, les paysans pauvres et moyens-pauvres iront toujours de l’avant pour remporter de plus grandes victoires dans les trois grands mouvements révolutionnaires − la lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique.

Les membres de la cellule aident les cadres et les membres de la commune populaire à discerner les nouveaux aspects caractéristiques de la lutte de classe sous la dictature du prolétariat, à élever leur conscience quant à la continuation de la révolution, élargissant ainsi continuellement le champ de leur pensée.

Dans la production, ils engagent sans cesse leurs hommes à approfondir leur travail et étendre leur sphère d’action. En 1970, la production céréalière à Tatchai a atteint 1 070 livres par mou, battant l’ancien record. Cependant, ils critiquèrent des idées inspirées par la suffisance telles que « la production a atteint son plafond » et « toutes les montagnes sont transformées ».

A l’aide du concept dialectique : « un se divise en deux », ils cherchèrent les insuffisances dans les réalisations. Et leur esprit de persévérer dans la continuation de la révolution leur a permis de transformer les champs échelonnés en champs irrigués, les petites parcelles de terre en grandes. En même temps, ils ont réussi à implanter la culture du riz.

Les cadres de Tatchai s’efforcent d’apprendre auprès des brigades de production sœurs, ils considèrent comme leurs maîtres les cadres ruraux et les paysans pauvres et moyens-pauvres qui viennent visiter Tatchai, les invitent à parler de leurs expériences d’avant-garde.

Ils envoient d’autre part leurs hommes étudier dans différentes localités. « On ne doit jamais s’arrêter sur le chemin de la révolution », disent-ils, « la lutte pour la transformation de la conception du monde ne connaît pas de fin », ou encore « en regardant le passé, nous avons avancé d’un pas, en regardant devant nous, nos réalisations ne constituent qu’un point de départ pour la continuation de la révolution, et il en sera toujours ainsi ».

  1. Un mou est égal à 1/15 d’hectare.
  2. Développer les marchés libres, étendre les parcelles individuelles à usage privé, augmenter le nombre des petites entreprises pouvant assumer l’entière responsabilité de leurs profits et pertes, fixer des normes de production sur la base de la famille.
  3. Un li est égal à 500 mètres.

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