Taïwan est la plus grande île de la côte sud-est de la Chine. Des liens serrés tant culturels qu’économiques existent depuis des temps reculés entre Taïwan et le continent.
Dès l’époque des Trois Royaumes, c’est-à-dire en 230, les généraux Wei Wen et Tchoukeh Tche, sur l’ordre du monarque des Wou, naviguèrent jusqu’à « Yitcheou », l’actuelle province chinoise de Taïwan, avec plus de 10 000 guerriers. Quant aux Iles Penghou, elles appartenaient déjà au district de Tsinkiang, province du Foukien, au XIIe siècle, du temps des Song du Sud, et se trouvaient en conséquence sous l’administration chinoise.
Vers le milieu du XIIIe siècle, le gouvernement des Yuan installa à Penghou un Service de patrouille et d’inspection qui était chargé d’administrer Taïwan et les îles avoisinantes, et ce Service relevait, lui, du district de Tongan, préfecture de Tsiuantcheou.
Dès lors, Taïwan fut officiellement intégré à la Chine. Depuis la dynastie des Ming, Taïwan et Penghou constituent des places fortes pour la défense de la côte chinoise. A partir du XVIe siècle, les colonialistes occidentaux étendirent leur lutte pour la conquête de territoires aux mers de l’Orient, lutte à laquelle se trouva également mêlé le Japon. Dès 1557, le Portugal s’emparait du territoire chinois de Macao pour s’en servir comme base, puis tentait d’occuper Taïwan en proclamant peu après l’île territoire dépendant de Macao. Au XVIIème siècle, comme l’hégémonie maritime passa aux mains des colonialistes néerlandais et anglais, les visées du Portugal d’envahir Taïwan ne purent aboutir.
En 1624 et 1626, les Pays-Bas et l’Espagne, pays colonialistes d’Europe, occupèrent respectivement Tainan et Kilong qui leur servirent par la suite de centres pour étendre leur agression, et c’est ainsi que le territoire chinois de Taïwan fut occupé pour la première fois. Dès lors, ces deux pays colonialistes se livrèrent à une dispute acharnée dans le nord de l’île.
Vaincus, les Espagnols durent évacuer les lieux en 1642. A la fin de la dynastie des Ming, le héros national Tcheng Tchengkong débarqua en 1661 à Taïwan à la tête d’une importante armée et eut vite fait de reprendre l’île en expulsant les agresseurs néerlandais, grâce à une coopération étroite avec la population locale.
En 1684, le gouvernement des Tsing fit de Taïwan une sous-préfecture relevant de la préfecture de Taïwan-Amoy de la province du Foukien.
En 1885, Taïwan fut élevé à l’échelon de province de la Chine. Depuis plus de dix siècles, Taïwan est mis en valeur principalement par une population venue des provinces littorales chinoises du Foukien et du Kouangtong, de concert avec les Kaochans, originaires de la province de Taïwan. Les dialectes parlés actuellement par la majeure partie des habitants de Taïwan sont le dialecte du sud du Foukien et le Hakka de la province du Kouangtong.
Les faits précités démontrent que Taïwan fait depuis longtemps partie du territoire sacré de la Chine et en est inséparable. La nationalité Kaochan qui vit dans la province de Taïwan appartient à la communauté des nationalités de la Chine, et les habitants de Taïwan sont partie constituante du grand peuple chinois.
Depuis le milieu du XIXe siècle, après la Guerre de l’Opium, les puissances impérialistes, en particulier les États-Unis et le Japon, bavant d’envie devant les richesses de la province de Taïwan, accentuèrent continuellement leurs activités d’agression, dans le but de s’en emparer et de s’en servir comme tremplin pour étendre leur agression à la partie continentale de la Chine.
Ce n’est qu’après la Guerre sino-japonaise de 1894 qu’aux termes du Traité inégal de Simonoseki, signé par le gouvernement corrompu des Tsing, que Taïwan fut occupé de force par l’impérialisme japonais.
Pendant cette cruelle occupation coloniale, qui dura un demi-siècle, la population de l’île ne cessa jamais de lutter pour le retour de Taïwan à la patrie.
Elle mena avec une volonté inébranlable des luttes épiques et de longue haleine contre l’occupant impérialiste japonais, dont les plus importantes à elles seules se chiffrent déjà à plus d’une vingtaine, parmi lesquelles on peut citer l’héroïque insurrection des Kaochans à Taitchong, et qui coûtèrent des centaines de milliers de vies. A ce sujet, même le Département d’Etat des États-Unis dut admettre dans son livre blanc, Relations des États-Unis avec la Chine, que : «La population autochtone a été 50 ans durant sous la domination d’un envahisseur étranger et a accueilli par conséquent les forces chinoises comme des libératrices. Durant l’occupation japonaise l’espoir principal du peuple a été la réunification avec le continent. »
C’est précisément à cause du fait que Taïwan est depuis toujours territoire chinois que la Déclaration du Caire signée le 1er décembre 1943 par la Chine, les États-Unis et la Grande-Bretagne spécifie en termes explicites : Tous les territoires volés aux Chinois par le Japon, tels que la Mandchourie, Taïwan, et les Iles Penghou, seront restitués à la Chine. L’article 8 de la Déclaration de Potsdam faite par la Chine, les États-Unis, la Grande-Bretagne (à laquelle s’est jointe par la suite l’Union soviétique) le 26 juillet 1945 pour mettre le Japon en demeure de capituler sans conditions, affirme de nouveau : « Les termes de la Déclaration du Caire seront appliqués et la souveraineté du Japon sera limitée aux îles de Honshu, Hokkaido, Kyushu, Shikoku et aux petites îles que nous déterminons ».
Le 14 août 1945, le Japon vaincu capitula sans conditions. C’est précisément en vertu de ce qui fut spécifié dans les Déclarations du Caire et de Potsdam que le 25 octobre de la même année, le gouvernement chinois de l’époque accepta, dans une cérémonie qu’il présida à Taipei, la capitulation des troupes japonaises à Taïwan, et cette province revint enfin au sein de la patrie.
A partir de ce moment, la Chine recouvra ses droits souverains sur la province de Taïwan. Harry S. Truman, ex-président des États-Unis, admit le 5 janvier 1950, dans une déclaration à propos de Taïwan, que le but de la Déclaration du Caire était que les territoires que le Japon avait volés à la Chine, tels que Taïwan, fussent restitués à la Chine.
«Les dispositions de la Déclaration avaient été acceptées par le Japon au moment de sa reddition… Au cours des quatre dernières années les États-Unis et les autres puissances alliées ont accepté l’exercice de l’autorité chinoise sur l’île ». Le 9 février de la même année, dans une réponse officielle à la Commission, des Affaires étrangères de la Chambre des représentants à propos de la question de Taïwan, le Département d’Etat américain déclarait également que depuis que les forces japonaises dans l’île s’étaient rendues à la Chine, Taïwan était administré par la Chine, « il a été intégré à la Chine en tant qu’une province…
Les puissances alliées associées dans la guerre contre le Japon n’ont pas mis en question ces mesures. Le gouvernement des États-Unis n’a pas mis en question ces mesures parce qu’elles correspondent de façon évidente à ses engagements faits au Caire et réaffirmés à Potsdam. Autrement dit, les puissances alliées y compris les États-Unis ont durant les quatre dernières années considéré Formose (c’est-à-dire la province chinoise de Taïwan) comme une partie de la Chine. »
Il ressort des faits cités plus haut, tant du point de vue historique que de celui de la situation actuelle, que Taïwan est partie intégrante du territoire chinois.
Après la capitulation de l’impérialisme japonais vaincu dans la Seconde guerre mondiale, Taïwan fut restitué intégralement à la Chine, et le Gouvernement de la République populaire de Chine a tous les droits souverains sur lui.
Si la clique de Tchiang Kaï-chek, répudiée depuis longtemps par le peuple chinois, arrive à traîner son existence à Taïwan, c’est exclusivement le fait de l’impérialisme américain. Dans un criminel but d’agression, l’impérialisme américain interpréta les choses selon ses désirs, revint sur ses engagements internationaux et foula aux pieds les accords internationaux sur lesquels il avait pourtant apposé sa signature.
Le 25 juin 1950, les États-Unis déclenchèrent leur guerre d’agression contre la Corée, et immédiatement après, le 27 juin, le président des États-Unis d’alors, Harry S. Truman, ordonna délibérément à la 7e Flotte américaine d’envahir la région du détroit de Taïwan.
La province chinoise de Taïwan fut ainsi occupée par les Etats-unis qui recoururent à la force des armes et qui placèrent du même coup la clique de Tchiang Kaï-chek sous la protection de leurs baïonnettes.
En même temps, Truman, rejetant tous ses engagements, déclara avec arrogance que la détermination du statut futur de Taïwan devait « attendre le rétablissement de la sécurité dans le Pacifique ».
Dès lors, l’impérialisme américain, s’abouchant avec les forces militaristes japonaises, fabriqua et répandit toutes sortes d’absurdités telles que : « le statut de Taïwan reste à déterminer », « la souveraineté n’est pas déterminée » etc., et poussa par ses instigations une poignée d’éléments du « mouvement pour l’indépendance de Taïwan » à se livrer à des activités de complot, dans le vain espoir de détacher Taïwan du territoire chinois, pour l’occuper à perpétuité et en faire une base militaire qui lui permettrait d’étendre son agression à la partie continentale de la Chine et à d’autres pays d’Asie.
C’est là chose que le peuple chinois aussi bien que tous ceux qui sont pour la justice et respectent les accords internationaux ne sauraient tolérer.
Le 28 juin 1950, le premier ministre Chou Enlaï, dans une déclaration qu’il fit au nom du gouvernement chinois, avait souligné que la déclaration de Truman et les actes de la marine américaine « constituent une agression armée contre le territoire chinois, en même temps qu’un sabotage total de la Charte de l’O.N.U. ».
La déclaration annonçait solennellement que « quelles que soient les entraves qu’apporteront les impérialistes américains, le fait que Taïwan appartient à la Chine ne changera jamais… Tout notre peuple, animé d’une même volonté, luttera jusqu’au bout pour libérer Taïwan des mains des agresseurs américains. » Les manœuvres des impérialistes américains, aussi sournoises qu’elles puissent être aboutiront à un échec total et la juste cause du peuple chinois triomphera.