Ainsi donc, le Parlement bruxellois a rejeté vendredi la proposition d’ordonnance déposée par les partis DéFI, Groen, et Open Vld visant à interdire l’abattage d’animaux sans étourdissement préalable par 42 voix contre 38 et 8 abstentions !

Ainsi donc, grâce aux votes « de gauche » du PTB, du PS et d’Ecolo, cette barbarie qui consiste à égorger un animal vivant jusqu’à ce qu’il se soit complètement vidé de son sang – le tout sans étourdissement en conformité avec certains préceptes religieux – va pouvoir se perpétuer à Bruxelles, alors même que dans les autres régions du pays (Wallonie, Flandre) cette pratique est aujourd’hui interdite !

Voici une présentation de qui a voté quoi sur l’obligation d’étourdir avant l’abattage.

Source : "La Libre" du 18 et 19 juin 2020

Source : « La Libre » du 18 et 19 juin 2020

Que pouvons-nous bien penser de cette « gauche » qui par son vote a démontré qu’elle n’assume absolument plus rien de son histoire, de sa culture, de ses luttes passées ?! Car le « marxisme 2.0 », le « social-démocratisme rouge-vert » et « l’écologisme beauf » ne sont rien d’autre que les masques derrière lesquels se cache (à peine !) l’idéologie de ces petits-bourgeois de centre-ville faite de consumérisme, de communautarisme, de post-modernisme, d’économisme et d’électoralisme pourri.

Il nous faut encore insister ici sur le vote du PTB, qui, comme un seul homme, s’est opposé à l’obligation d’étourdir. C’est là le prix d’une absence totale de culture, de profondeur et même tout simplement d’idéologie de la part de ces franges égarées de l’extrême-gauche, complètement pénétrée par une forme de populisme électoraliste qui part en tous sens. Avec l’aggravation de la crise, tout cela joue dans le mauvais sens, c’est très inquiétant.

Que pouvons-nous en effet penser de ces positionnements totalement réactionnaires alors qu’aujourd’hui il existe deux clés essentielles, qui permettent de distinguer efficacement ce qui est positif et négatif : la question des alliances militaristes pour le repartage du monde, et la question animale ?

Nous ne verrons évidemment rien de tel chez ces parlementaires bruxellois. Il en résulte que nous sommes aujourd’hui confrontés la honte de leurs votes, alors qu’il existe l’urgence d’avancer avec des valeurs que sont notamment la protection de la nature, la défense des animaux, l’affirmation de l’être humain comme animal social, la valorisation de l’héritage culturel historique.

Héritage culturel historique, parce que, par exemple, dès le début du siècle dernier (1905) est publiée l’œuvre de Upton Sinclair, La Jungle, roman se fondant sur son expérience de sept semaines de travail au sein des Chicago stockyards (Parcs à bestiaux de Chicago). La Jungle décrit la terrible réalité de l’utilisation industrielle des animaux pour la production d’une marchandise se généralisant : la viande.

Il y est expliqué :

« C’était l’incarnation de la cupidité aveugle insensée. C’était un monstre dévorant avec un millier de bouches, foulant avec mille sabots : c’était la Grande Boucherie – c’était l’esprit incarné du capitalisme. »

Plus tard, en 1930, c’est l’Union de Lutte Socialiste Internationale – Internationalen Sozialistischen Kampfbundes (ISK), qui a été une organisation révolutionnaire vraiment intéressante de l’Allemagne qui expliquait alors :

« Un ouvrier qui ne veut pas être un « capitaliste qui n’arrive pas à l’être », et qui donc entend être sérieux dans la lutte contre toute exploitation, ne fléchit pas devant l’habitude méprisable d’exploiter d’inoffensifs animaux.

Il ne participe pas au meurtre quotidien se produisant par millions, qui met dans l’ombre toute la cruauté, la sauvagerie et la lâcheté des horreurs de la première guerre mondiale.

Il s’agit là de responsabilités, camarades, qui échappent à la nécessité d’un vote… Ou bien on veut lutter contre l’exploitation, ou bien on la laisse exister.

Qui, en tant que socialiste, se moque de cette exigence, ne sait pas ce qu’il fait. Il ne montre qu’il n’a jamais considéré sérieusement ce que signifie le mot socialisme. »

Voilà qui à le mérite d’être clair, même si le problème était que le fondateur de l’ISK, Leonard Nelson (1882-1927), tenait surtout une position moraliste, largement influencée par Emmanuel Kant.

Et ce n’est pas tout. Car face à tout cela, impossible de ne pas évoquer le minéralogiste et chimiste russo-ukrainien Vladimir Vernadsky cette grande figure de notre temps, ce grand penseur soviétique qui a été le premier donné naissance au principe de l’écologie.

Il a le premier affirmé que sur la planète Terre, tous les phénomènes existants étaient reliés, et dans son ouvrage La Biosphère publié en 1926, il aborde l’ensemble des questions écologiques qui nous intéressent aujourd’hui. Connaître les thèses de Vernadsky est donc essentiel pour comprendre l’écologie et ce qui se passe sur notre planète.

Cet aspect est très important car si les parlementaires de Bruxelles soi-disant de gauche (mais qui ne sont rien d’autres que des bourgeois) s’opposent à l’abrogation de l’abattage rituel, c’est parce qu’ils refusent le principe de « biosphère » qu’ils ne peuvent pas comprendre. En effet, selon l’idéologie capitaliste, les individus sont en concurrence, les espèces sont en concurrence. Il n’y a pas harmonie mais conflits.

La haine contre certains animaux, tout comme la chasse et la vivisection, sont justifiées par cette idéologie faisant des êtres vivants non humains non pas des partenaires mais des ennemis dans la bataille pour la suprématie.

Pourtant ce combat de ce que la philosophie bourgeoisie nomme la « culture », en opposition à la « nature », est bien entendu perdu par avance.

Si l’on ne comprend pas cela, on ne peut pas assumer l’écologie. La destruction de la forêt amazonienne afin de produire des aliments pour des animaux qui seront « transformés » en burgers a un impact écologique catastrophique, justement en raison de cette idéologie de domination.

Ou bien l’on comprend le principe de la biosphère, et on agit de manière matérialiste, ou bien on dérègle les principes harmonieux de la planète et on amène la catastrophe. C’est un aspect essentiel de la contradiction entre l’ancien, le mode de production capitaliste, et le nouveau, le communisme comme mouvement abolissant l’ordre des choses existant en résolvant les contradictions.

Nous y reviendrons.

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste
20 juin 2022


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