Les Belges sont pourris par le capitalisme, ils sont individualistes et égoïstes. Ce n’est pas qu’ils soient naturellement ainsi : la Belgique qui n’a pas connu de révolution démocratique authentique, mais des multiples réformes accompagnant le développement du capitalisme a, à une époque donnée, produit une mentalité ingénieuse, pas ces traits sordides qui ressortent aujourd’hui en raison du libéralisme économique et culturel.
Ainsi, hier en fin d’après-midi, la police de Bruxelles a dû intervenir au Bois de la Cambre où, en ces temps de restriction des rassemblements en raison de la pandémie de Covid-19, se tenait une « boum » réunissant entre 1500 et 2000 participants rassemblés pour la plupart sans masques.
Convoqué par un groupe de personnes « non identifiées », l’évènement devait nécessairement attirer du monde en cette période de fermeture des écoles et de prévisions météo clémentes.
Les choses ayant sans surprise dégénéré en affrontement avec de nombreux blessés des part et d’autre, devant la tournure des évènements et les menaces de Philippe Claus, bourgmestre PS de Bruxelles, d’envoyer la note de la casse aux organisateurs, celui qui se fait appeler « Bomer » se lance dans la course au communiqué le plus stupide et aberrant de l’année :
« Pour être clair, nous n’avons rien organisé. Notre seul objectif était d’amuser le monde avec un poisson d’avril. Nous n’avons pas appelé les gens à venir en masse au Bois de la Cambre pour La Boum. Cela n’existe pas. »
Les personnes derrière La Boum seraient pourtant connues pour être actives dans le domaine de l’évènementiel. Expliquant qu’une année de crise sanitaire est difficile pour eux, ils se justifient de manière nombriliste et hypocrites :
« Nous sommes des créatifs dont le but est de rendre les gens heureux. C’est là notre travail. Nous avons réussi avec La Boum à faire rire 70 000 personnes sur les réseaux sociaux, on les a fait rêver. Les gens nous envoient des messages et disent que nous avons fait leur journée : alors La Boum est une réussite à notre avis. »
De tels propos constituent clairement une gifle aux soignants, aux personnes fragiles, une gifle à l’esprit de collectivité, une gifle à leur propre dignité, aussi.
Sur place, la situation a débordé aux environ de 17 heures lorsque la police a demandé aux jeunes fêtards qui étaient venu sur place avec des sonos, des canettes et des bouteilles de bière et d’alcool, d’évacuer les lieux alors qu’un mélange d’individus imbibés et de contestataires assumant la provocation se mirent, aux cris de « Liberté », à danser sur les voitures, à balancer des trottinettes électriques, des bouteilles et des feux d’artifice sur les policiers.
Vu le nombre important de participants potentiels annoncé sur Facebook et Twitter, la police était quant à elle présente avec des autopompes, des chiens, des chevaux − dont bon nombre seront blessés lors des affrontements −, ainsi que de nombreux véhicules servant habituellement lors de manifestations, et même des drones.
On ne le dira jamais assez : en Europe, seule l’extrême-Droite manifeste contre les mesures de confinement, comme en Allemagne et en Autriche, où il y a eu des rassemblements de plusieurs milliers de personnes le 20 mars 2021 avec uniquement des fascistes et des cinglés ésotériques ; comme encore avec les fascistes identitaires de « NATION » qui, sur leur site, à propos des évènement d’hier se prennent à rêver en mode réactionnaire … pour très vite déchanter :
« Les sérieux incidents de ce 1er avril dans le bois de la Cambre à Bruxelles auraient pu donner de l’espoir à des militants révolutionnaires [ici, les gens de NATION] en se disant ‘ah voilà, le peuple se réveille enfin…’ Mais soyons réalistes (…). Ces jeunes ne se sont pas rebellés contre la police pour défendre les principes constitutionnels, le prolétariat, la patrie ou pour certaines valeurs…Non, mais tout simplement parce qu’on leur a interdit de continuer leur boum. ».
Mais on peut être certain que les fêtards du Bois de la Cambre ne s’imaginent pas du tout être d’extrême-Droite ; ce sont des petits-bourgeois s’imaginant être des révoltés, des anarchistes, des gens tenant aux libertés, etc. Ils sont trop peu conscients pour comprendre que leur nihilisme relève historiquement très précisément de ce qu’on a appelé le Fascisme.
Le Fascisme c’est historiquement la « révolte contre la vie commode », le « mépris » de la mort, l’appel à se transcender au-delà de la réalité et des faits, dans une transe collective. On est en plein dedans.
Le monde connaît une crise sanitaire majeure, qui est l’expression d’une catastrophe écologique considérable et il y a à l’arrière-plan de cela une crise économique monstrueuse qui se profile. Dans ce cadre, vivement que les masses populaires s’activent et que soient balayés ces élucubrations petites-bourgeoises, ces pseudos-rébellions si caricaturales qu’on les dirait inventées par l’extrême-Droite !
Alors qu’après La Boum, une nouvelle fête sauvage est annoncée pour ce soir au Bois de la Cambre, nous disons : place au regard ouvrier sur la réalité et assez de ces fuites choisies par des gens qui ont décidé de nier la réalité de la pandémie et d’en plus de se croire intelligent pour cela.
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
2 avril 2021