Le cinéma est un puissant moyen d’influence sur les masses. Dans le monde capitaliste, tout en étant générateur d’immenses profits pour les magnats de l’industrie, il sert d’instrument d’intoxication des masses par le biais du poison de l’idéologie bourgeoise.
Entre les mains du prolétariat vainqueur, la signification du cinéma est exprimée avec éclat par les paroles notoirement connues de Lénine : « De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important. »
S’appuyant sur cette formule, le parti a porté et continue à porter une attention considérable aux problèmes du cinéma, et a connu dans ce domaine essentiel de la révolution culturelle des succès nombreux.
Qu’il suffise de dire que le réseau des installations dans les villes a été multiplié par près de neuf depuis la révolution (de 1045 à 9000 au premier juillet 1931). Les campagnes russes ignoraient totalement le cinéma sous le tsarisme ; aujourd’hui, 16000 installations de cinéma sont en fonctionnement dans les campagnes soviétiques.
Nos réussites ne sont pas moins grandes dans les domaines de la technique, de la fabrication de moyens de production pour l’industrie du cinéma.
Autrefois, pellicule et appareillage étaient importés dans leur totalité de l’étranger, aujourd’hui, on les fabrique en Union Soviétique, dans nos propres entreprises rénovées. On a mis un terme heureux à la dépendance technique du cinéma soviétique à l’égard des pays capitalistes.
Les ennemis de classe du prolétariat et les éléments opportunistes de droite qui n’ont pas encore été chassés de la cinématographie soviétique tentent d’appliquer le slogan « atteindre et dépasser » les réussites du cinéma bourgeois non seulement sur le plan technique, mais également dans le domaine idéologique.
Le parti a démasqué le slogan analogue (« atteindre et dépasser les succès de la littérature bourgeoise ») véhiculé dans le domaine de la littérature par la MAPP, au printemps de cette année. Il est indispensable, dans le domaine du cinéma aussi, de réserver le même sort à ce slogan.
En dépit de considérables réussites, tant quantitatives que qualitatives, le développement du cinéma soviétique reste éloigné des exigences des larges masses ouvrières et kolkhoziennes, des rythmes de construction socialiste.
Au bilan – un retard quantitatif et qualitatif.
Les rythmes de déploiement du réseau de salles et d’installations doivent être considérablement accrus. L’année prochaine, il faudra absolument arriver au chiffre de 70 mille installations, au lieu des 30 mille prévu pour la fin 1931.
Dans de nombreuses et importantes entreprises, dans d’importants centres ouvriers, le réseau des ciné-théâtres est faible, insuffisant. Leur édification n’est pas simplement du ressort de Soiouzkino.
Elle doit s’accompagner de l’initiative d’organisations locales des soviets, des syndicats et d’agents économiques, qui auront recours aux moyens locaux.
Elle doit s’appuyer sur les bénéfices dégagés par l’exploitation du cinéma de la part des entreprises de spectacle des ispolkom.
Il est également indispensable de procéder à un considérable renforcement de l’équipement technique de notre cinématographie : agrandissement des usines et fabriques existantes et construction de nouvelles et puissantes unités, en vue de produire des dizaines de millions de mètres de pellicule et des dizaines de milliers de caméras pour le cinéma muet, mais aussi sonore qui ne connaît pas encore chez nous sa pleine mesure.
Les tâches les plus importantes attendent la cinématographie soviétique relativement à la qualité de la production, à la qualité du travail. Pour l’industrie du cinéma, la qualité est la contrainte centrale, principale, fondamentale à quoi est soumis tout le reste, car l’industrie du cinéma fabrique un produit idéologique, un outil d’éducation culturel et politique à l’intention des larges masses ouvrières et kolkhoziennes.
En 1925 déjà, dans un discours qui rendait compte du XlVème congrès du parti, le camarade Molotov avait attiré l’attention sur l’aspect qualitatif du travail au cinéma (et à la radio).
Nous avons connu quelques réussites en la matière. Toutefois, nous avons jusqu’à présent trop souvent l’occasion de regretter qu’il n’y ait pas suffisamment de nouveaux films et que leur qualité ne soit pas à la hauteur de notre attente. Nous n’avons pas encore mis un terme au gaspillage. Nous dilapidons des moyens énormes pour réaliser des dizaines et des centaines de films idéologiquement étrangers à l’édification du socialisme.
En l’absence d’un contrôle suffisant et d’une vigilance de classe dans le processus de production de films, des centaines de milliers de roubles sont gaspillés en vain, une matière première déficitaire – la pellicule – est dilapidée. En outre, de nombreux films idéologiquement nuisibles, étrangers à nos conceptions, gagnent nos écrans et nous portent un préjudice idéologique.
L’une des raisons de cette situation, indépendamment d’une certaine croissance en cadres nouveaux, réside dans la faiblesse des cadres littéraires, techniques et artistiques de la cinématographie, quelque peu contaminés qu’ils sont par des éléments étrangers.
Il est indispensable de renforcer la préparation des nouveaux cadres par des ouvriers, des membres du parti et du komsomol, particulièrement dans les républiques nationales. En premier lieu, il s’agit d’élever radicalement le niveau des travailleurs dirigeants qui déterminent la qualité des films (scénaristes, rédacteurs, réalisateurs, etc.).
L’actuel réseau d’Ecoles supérieures et de technicums de cinéma est nettement insuffisant. Il est nécessaire de construire spécialement une Ecole supérieure ainsi qu’une série de technicums, mais également d’organiser des écoles d’apprentissage dans les usines et des enseignements pour préparer le personnel technique.
Outre la formation de nouveaux cadres et une meilleure qualification des anciens, il faut considérablement renforcer le contrôle social du prolétariat sur le travail du cinéma, en resserrant un peu plus les liens qui unissent les organisations de cinéma et les écrivains prolétariens, les correspondants ouvriers et les travailleurs de choc de la presse.
Il faut renforcer l’influence des organisations de masse prolétariennes sur les plans thématiques mis au point par les ins formation revêt une importance majeure.
Ce point a été spécialement souligné par un décret du C.C. du parti relatif à la propagande technique, laquelle se trouve, pour l’instant, dans un état parfaitement embryonnaire. La direction et l’appareil de Soiouzkino n’accordent pas une attention suffisante à cette activité de première importance. Ils en freinent souvent le développement. Dans sa plus récente circulaire, la direction de Soiouzkino propose même de réduire la place du film technique, ce qui est totalement inadmissible.
Le film artistique de masse doit, naturellement, occuper une place essentielle dans la production.
Il a vocation de refléter les luttes héroïques en faveur du socialisme, de montrer les différents types de héros qui construisent le socialisme, de refléter la voie historique du prolétariat et de son parti, l’histoire de la guerre civile, etc. Toutefois, cela ne signifie nullement que ce programme se fasse au détriment des films techniques et de formation.
Ce détournement de la juste ligne, dans la politique des organisations de cinéma, ne peut et ne doit pas trouver à s’exprimer.
Ça a été, dans une large mesure, le cas jusqu’à présent en raison d’une certaine bureaucratisation de l’appareil de Soiouzkino, qui n’accordait pas d’autonomie opérative aux différents maillons du système (trusts locaux, studios, etc.). La nécessité s’impose désormais de réorganiser Soiouzkino, de créer au sein de cette association une série de trusts nationaux (vsiésoiouznyé – E.S.) autonomes, dont un trust spécialisé dans les films techniques et de formation.
Ce point a été spécialement souligné par un décret du C.C. du parti relatif à la propagande technique, laquelle se trouve, pour l’instant, dans un état parfaitement embryonnaire. La direction et l’appareil de Soiouzkino n’accordent pas une attention suffisante à cette activité de première importance.
Ils en freinent souvent le développement. Dans sa plus récente circulaire, la direction de Soiouzkino propose même de réduire la place du film technique, ce qui est totalement inadmissible.
Le film artistique de masse doit, naturellement, occuper une place essentielle dans la production.
Il a vocation de refléter les luttes héroïques en faveur du socialisme, de montrer les différents types de héros qui construisent le socialisme, de refléter la voie historique du prolétariat et de son parti, l’histoire de la guerre civile, etc. Toutefois, cela ne signifie nullement que ce programme se fasse au détriment des films techniques et de formation.
Ce détournement de la juste ligne, dans la politique des organisations de cinéma, ne peut et ne doit pas trouver à s’exprimer. Ça a été, dans une large mesure, le cas jusqu’à présent en raison d’une certaine bureaucratisation de l’appareil de Soiouzkino, qui n’accordait pas d’autonomie opérative aux différents maillons du système (trusts locaux, studios, etc.).
La nécessité s’impose désormais de réorganiser Soiouzkino, de créer au sein de cette association une série de trusts nationaux (vsiésoiouznyé – E.S.) autonomes, dont un trust spécialisé dans les films techniques et de formation.
Ces mesures n’épuisent pas la nécessaire réorganisation de l’industrie du cinéma, non plus que l’amélioration de son travail. Jusqu’à présent, Soiouzkino n’avait pas prêté une suffisante attention au développement du cinéma dans les républiques dans les régions nationales.
Elle a eu tendance, au contraire, à limiter les fonctions de production des organismes de cinéma des différentes républiques (par exemple, Oukraïnfilm), ne leur laissant que les tâches de diffusion.
Il faut rapidement changer cette « politique » de Soiouzkino, renforcer l’organisation de nouveaux trusts dans les républiques de l’Union comme base à la production de films artistiques. Les Comités Centraux du parti dans les républiques doivent renforcer la direction de ces trusts, leur appareil, y introduire de nouveaux cadres communistes prolétariens.
La cinématographie est une branche majeure de l’industrie. A l’occasion du XVème congrès du parti, le camarade Staline avait déjà souligné son immense signification économique et politique et l’obligation d’attribuer à cette activité « des hommes de choc pris dans les rangs des véritables bolcheviks ».
Pourtant, la dimension économique de l’industrie du cinéma n’est pas très brillante. Jusqu’à présent, la majorité des studios n’a pas de direction unique, elle manque d’une sévère discipline de travail, elle ne parvient pas à satisfaire à l’autofinancement. Le relâchement dans la discipline petit-bourgeois, « bohème », n’a pas sa place dans les studios : il entraîne des gaspillages improductifs en moyens financiers et matériels, en personnels, etc.
Associée à un considérable ralentissement dans la défense des films (de la diffusion), spécialement des films techniques et de ceux produits par les trusts nationaux, cette politique produit des phénomènes malsains dans les finances de l’industrie du cinéma. Elle freine le développement de la culture nationale dans le domaine du cinéma, au moins autant qu’elle est politiquement archi-nuisible.
L’ensemble des organisations du parti, sociales, syndicales, le komsomol sont tenus d’apporter une assistance aux organes du cinéma, de les aider à se reconstruire un encadrement. Ce n’est qu’à cette seule condition que les travailleurs de l’industrie du cinéma, et d’abord les communistes, pourront refondre leur travail, surmonter les barrières opportunistes et bureaucratiques qui existent encore dans le cinéma.
Le cinéma soviétique doit se débarrasser, dans les délais les plus rapides, de toutes ses carences, pour satisfaire pleinement les exigences toujours croissantes des vastes masses prolétariennes et kolkhoziennes.
Notre cinéma peut et doit donner au pays des dizaines et des centaines d’œuvres d’art dignes de la grande époque de luttes qu’il connaît en faveur de la victoire finale du socialisme.