SUBSTANCE (lat. substantia). Dans la philosophie prémarxiste, support immuable de tout ce qui existe, par opposition aux propriétés changeantes des choses.

Pour le matérialisme métaphysique, c’est la matière, pour les idéalistes, c’est l’esprit, Dieu, l’idée. Descartes (V.) admettait deux substances indépendantes : une spirituelle et une corporelle.

Les agnostiques (Hume — V., Kant — V.) la déclaraient inconnaissable. Le matérialisme dialectique rejette l’idée d’une substance immuable.

La substance ou l’essence, le fondement du monde, c’est la matière en mouvement et en développement perpétuels. En même temps, le matérialisme dialectique souligne l’unité de l’essence et du phénomène, c’est-à-dire de la matière et des formes qu’elle revêt.

Lénine indiquait que la notion de matière est plus claire et plus précise que celle de substance.

SUBSTRAT (lat. substratum). Fondement matériel de diverses propriétés d’un objet ; base matérielle de l’unité, de l’homogénéité de divers objets. Se distingue de la substance (V.) en ce qu’il est à la base du particulier ou du singulier, et non du général.

SUJET ET OBJET. On entend par sujet un être doué de conscience et de volonté, et opposé à un objet extérieur qu’il cherche à connaître et sur lequel il agit.

La philosophie idéaliste proclame : « Point d’objet sans sujet », niant ainsi l’existence du monde extérieur en dehors et indépendamment de la conscience. Le matérialisme dialectique, lui, affirme l’indépendance de l’objet par rapport au sujet, l’impossibilité de la conscience en dehors de la matière.

Cependant, le sujet ne contemple pas passivement le monde objectif, mais agit pratiquement sur lui et, en le transformant, se transforme lui même. Le matérialisme dialectique montre la liaison et l’action réciproques entre le sujet et l’objet, l’objet étant à la base de cette interaction.

SUPERSTRUCTURE. V. Base et superstructure.

SUPPRESSION DE L’OPPOSITION ENTRE LA VILLE ET LA CAMPAGNE. V. Opposition entre la ville et la campagne.

SUPPRESSION DE L’OPPOSITION ENTRE LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET LE TRAVAIL MANUEL. V. Opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel.

SURVIVANCES DU CAPITALISME DANS LA CONSCIENCE HUMAINE. La société socialiste, première phase du communisme, sort du sein du régime capitaliste, et par conséquent, « sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte les stigmates de l’ancienne société… » (Marx : « Critique du programme de Gotha », P. 1922, p. 32).

Ces stigmates du capitalisme persistent assez longtemps dans la conscience des hommes même après la victoire de la révolution socialiste et l’instauration de la dictature du prolétariat.

Marx et Engels enseignaient que c’est seulement par la révolution que les travailleurs pourront s’affranchir de toute « la vieille corruption » et créer une société nouvelle. L’expérience de la révolution socialiste en U.R.S.S. l’a pleinement confirmé.

Au cours de la lutte pour le socialisme, les Soviétiques ont acquis une mentalité nouvelle et se sont affranchis de bien des préjugés de l’ancienne société. La victoire du socialisme en U.R.S.S. aurait été impossible sans un changement radical de la mentalité de millions d’êtres humains.

Le pays des Soviets a vu naître un homme nouveau, bâtisseur conscient de la société communiste, un homme qui a une conception nouvelle du monde, de la morale, et qui entretient des rapports nouveaux avec son milieu.

Cependant, on trouve encore dans la société soviétique des restes de l’idéologie bourgeoise, des survivances d’une psychologie individualiste.

Les survivances du capitalisme dans la conscience se manifestent en premier lieu par l’attitude non socialiste d’une certaine partie des travailleurs envers le travail, attitude inspirée par le vieux principe bourgeois : donner à l’Etat le moins possible, mais lui prendre le plus possible.

L’attitude non socialiste envers la propriété collective, le gaspillage des richesses sociales, la négligence à leur égard, la non-exécution des dispositions émanant de l’administration soviétique en ce qui concerne la protection de la propriété collective et de l’ordre public socialiste sont également des survivances sérieuses du capitalisme dans la conscience humaine.

Les tentatives de tromper le parti communiste ou l’Etat soviétique, les manquements à la discipline d’Etat, les persécutions exercées contre la critique, le nationalisme, le cosmopolitisme, l’individualisme, le relâchement dans la vie privée, le bureaucratisme, le voyoutisme, etc. sont autant de survivances du capitalisme dans la conscience.

Les préjugés religieux qui obscurcissent l’esprit des travailleurs sont aussi un vestige du passé. Ces survivances freinent le progrès de la société soviétique et entravent l’édification du communisme.

Leur ténacité, même en régime socialiste, s’explique par le retard de la conscience des hommes par rapport à leurs conditions économiques, à leur existence sociale, car la conscience ne se transforme qu’après le changement des conditions économiques.

De nos jours, alors que les Soviétiques achèvent la construction du socialisme et réalisent le passage graduel au communisme, la lutte contre les survivances du capitalisme dans la conscience acquiert une importance particulière.

La transition du socialisme au communisme est impossible avant que ces survivances n’aient été surmontées. C’est la conception matérialiste des lois de l’évolution sociale qui fournit les moyens de vaincre les survivances capitalistes dans la conscience humaine.

Pour changer les mœurs et la mentalité et former les hommes dans un esprit communiste, leur inculquer une conception socialiste du travail et pour liquider l’individualisme petit-bourgeois et les autres survivances du passé, il faut développer et consolider toujours la base matérielle du socialisme : la propriété socialiste, l’économie nationale socialiste ; il faut renforcer par tous les moyens la base politique du socialisme : l’Etat socialiste des ouvriers et des paysans.

On ne peut venir à bout des survivances bourgeoises dans la mentalité des hommes, et assurer leur éducation communiste qu’au cours d’une lutte pratique pour l’édification du communisme.

Un rôle tout particulier échoit ici à l’idéologie socialiste : la philosophie marxiste-léniniste, la science, la littérature, les arts, le cinéma, le théâtre. La critique et l’autocritique (V.) jouent également un rôle important dans cette lutte.

SYLLOGISME. V. Raisonnement.

SYSTEMES HELIOCENTRIQUE ET GEOCENTRIQUE. Jusqu’au XVIe siècle, Ptolémée (IIe siècle de n. è.) fit autorité avec son système géocentrique d’après lequel la terre est un corps fixe, situé au centre de l’univers qui se meut autour d’elle.

Copernic (V.) montra l’inconsistance de cette théorie et édifia son système héliocentrique (du grec […], soleil) suivant lequel le soleil est placé au centre de l’Univers et les planètes (la terre y comprise) se déplacent autour de lui.

L’Eglise mena une lutte acharnée contre la théorie scientifique de Copernic qui rompait résolument avec les dogmes religieux, avec la légende de la création du monde par Dieu.

Le système héliocentrique porta un coup à la base même de la conception religieuse du monde. Quelques années après la mort de Copernic, on dressait déjà des tables astronomiques basées sur ce système.

Reconnu par la science, il fut précisé plus tard, sur un point important : le soleil est le centre de notre système planétaire, mais celui-ci à son tour se meut dans l’espace cosmique.

De nos jours, les philosophes réactionnaires s’emploient à ressusciter la théorie de Ptolémée depuis longtemps périmée, en exploitant les flottements idéalistes des savants.

La théorie de la relativité (V.) est alléguée pour affirmer qu’il est indifférent de savoir lequel des deux systèmes est digne de foi, car l’un et l’autre seraient « également vrais ».

C’est donc un retour de la science réactionnaire aux images fantastiques du monde.


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