Qui est Raoul Hedebouw ? L’actuel porte-parole national du Parti du Travail de Belgique − Partij van de Arbeid (PTB/PVDA) est né à Liège le 12 juillet 1977, d’un père originaire de Flandre occidentale et d’une mère limbourgeoise. Il grandit à la Préalle, quartier populaire de Herstal, ville ouvrière traversée par la Meuse et limitrophe de celle de Liège. Chez les Hedebouw, bien que vivant en Wallonie, c’était la langue de Vondel qui était d’usage en famille.

Raoul-Hedebouw

Ses parents, Paula Hertogen et Hubert Hedebouw étaient tous deux militants PTB de la première heure et par ailleurs actifs à la Confédération des syndicats chrétiens (CSC).

Etudiant en psychologie, Hubert Hedebouw, père de Raoul, fut en 1970 l’un des fondateur d’Alle Macht Aan de Arbeiders (AMADA), groupe à l’origine unilingue flamand, né à l’Université catholique de Leuven, et se présentant comme « parti en construction ».

En 1974, AMADA se dotera d’une aile francophone pour se muer en Alle Macht Aan de Arbeiders/Tout le Pouvoir aux Ouvriers (AMADA – TPO) et finira, en 1979, par donner naissance au Parti du Travail de Belgique (PTB/PVDA).

PTB/PVBA produira dès sa naissance un marxisme-léninisme de façade couplé à une écœurante divinisation de l’électoralisme bourgeois, assumant au final la même substance idéologique de type nationaliste-bourgeois que celle produite par le vieux PC révisionniste de Belgique.

Au plan international, voici un extrait de la ligne d’AMADA/TPO présentée dans la brochure « Programme pour la paix, l’indépendance nationale, la démocratie populaire et le socialisme » publiée le 8 mai 1976 :

L’Union Soviétique et les Etats-Unis forment le premier monde. Ils étendent tous deux leurs griffes vers le monde entier. Entre eux se trouvent deux zones intermédiaires, le deuxième et troisième monde.
(…)
La direction de l’UC(ML)B1 rejette cette analyse de classe scientifique de la situation mondiale actuelle. Avant et immédiatement après la deuxième guerre mondiale, la Belgique appartenait au premier monde ; actuellement, des modifications fondamentales sont apparues dans la situation mondiale et la Belgique est devenue un pays du deuxième monde. »

Sans entrer ici dans les détails, nous savons que cette théorie (les « trois mondes ») a provoqué beaucoup de confusion et un manque de compréhension parfois. Mais apprendrons nous un jour ce qui a pu produire les « modifications fondamentale apparues dans la situation mondiale » justifiant aux yeux d’AMADA/TPO le glissement de la Belgique du « premier » vers le « deuxième monde » ? Alors même qu’en 1976 la Belgique était intrinsèquement un pays impérialiste a la tête d’un véritable empire africain : le Congo-Zaïre « indépendant », pays semi-colonial/semi-féodal « dirigé » par Mobutu Sese Seko, dont le maintien au pouvoir dépendait presqu’entièrement du bon vouloir de la bourgeoisie en place à Bruxelles ? Au Centre MLM nous en doutons fortement.

AMADA - TPO : Programme pour la paix, l'indépendance nationale, la démocratie populaire, et le socialisme

A contrario, nous percevons bien que si dans la conception d’AMADA/TPO, la Belgique n’était plus un pays appartenant au « premier monde », mais aurait glissé vers le «second monde », il devenait dès lors moins urgent de combattre notre propre bourgeoisie impérialiste considérée comme étant « affaiblie » et perçue par AMADA/TPO comme «défendant l’indépendance nationale » contre une possible invasion du social-impérialisme soviétique.

L’aspect négatif de la démarche ayant donné naissance au PTB est ici très facile à comprendre, comme il est facile de comprendre comment son histoire et ses positions ont fini par engendrer le monumental bastion révisionniste qui sévissait en Belgique au cours des années 80-90-2000, sur une base aussi large que non scientifique et culminant pour en arriver à ce que nous voyons aujourd’hui : une organisation ayant balancé par-dessus bord toute son économie politique et pratiquant un national-populisme « social » la rapprochant chaque jour un peu plus du corporatisme et du fascisme − le tout contre l’exigence scientifique d’un parti maoïste centralisé, produisant une pensée-guide allant vers la guerre populaire.

Pour en revenir à Hubert Hedebouw, il fut en outre l’un des animateurs de « De Vonk » (L’étincelle), tentative avortée de scission d’orientation syndicaliste révolutionnaire au sein d’AMADA. « De Vonk » prônait une forme de « décentralisation » ainsi qu’une étroite collaboration avec les organisations syndicales contre le « centralisme » et la nécessité de donner la priorité à la construction du Parti mis en avant par AMADA.

Ayant réintégré AMADA après quelques péripéties, Hubert Hedebouw fut l’un des premiers « établis »2 en Belgique, lorsqu’en 1971, il interrompit ses études pour entrer à Ferblatil, usine sidérurgique du groupe Cockerill située près du stade de football du Standard de Liège.

Raoul Hedebouw fit quant à lui des études scientifiques puisqu’il étudia la biologie botanique à l’Université de Liège. Il est avec Peter Mertens − le successeur de Ludo Martens à la tête du PTB − l’artisan de la mue social-démocrate complète de cette organisation. Raoul Hedebouw était fils du peuple. Il est aujourd’hui un traitre au service de la contre révolution, et c’est précisément sur base de ce rôle contre-révolutionnaire qu’il est accueilli à bras ouverts par les médias du régime.

Assumant totalement la nouvelle ligne liquidatrice, il veut donner l’impression que dans le cadre du capitalisme les nationalisations des banques et des grandes entreprises pourraient servir le peuple, alors qu’elles ne serviraient qu’à la réorganisation de l’appareil économique de la bourgeoisie.

Dans « Première à gauche », son livre-programme publié en vue des élections du 25 mai prochain (et vanté de manière patriarcale sur les « réseaux sociaux » par Marco Van Hees, l’économiste-maison du PTB ), il explique de manière ridicule que ce serait en 1994, alors étudiant en dernière année à l’athénée royal d’Herstal, qu’il aurait fait son « baptême du feu » ainsi que sa première expérience « d’animateur manif » lors d’une grève étudiante contre le plan de Michel Lebrun − alors ministre de l’enseignement supérieur de la Communauté française de Belgique.

Marco Van Hees (PTB) vantant le livre « Première à gauche » de Raoul Hedebouw

Marco Van Hees (PTB) vantant le livre « Première à gauche » de Raoul Hedebouw

C’est dans ces circonstances que fut créé, par Raoul Hedebouw et d’autres, le Comité Herstalien des Étudiants (C.H.E.), et ce serait au contact de ces mêmes luttes étudiantes qu’il aurait compris la vraie nature de la social-démocratie, le chef-matraqueur de l’une des manifestations n’étant autre que Jean-Maurice Dehousse, alors bourgmestre de Liège et représentant de l’aile « gauche » du Parti Socialiste.

La répression sauvage de cette manifestation pacifique aurait conforté Raoul Hedebouw dans l’idée que le PTB, de par sa présence constante aux cotés des étudiants en lutte, était la seule organisation se situant « résolument à gauche ». Ayant perdu ses illusions dans la « gauche » du PS, sur base de cette éclairante expérience, il aurait décidé de rejoindre les rangs du PTB…

Il s’agit bien entendu d’un énorme bobard, Raoul Hedebouw laissant entendre qu’il ne connaissait pas le PTB avant les évènements décrits ci-dessus, alors qu’outre ses propres parents, son oncle maternel, Kris Hertogen était depuis des lustres un cadre connu du PTB.

La vérité est que Raoul Hedebouw a baigné dans la tambouille PTBiste depuis sa plus tendre enfance, et il convient dès lors de constater qu’en mentant aux prolétaires et aux masses sur l’origine de son engagement, Raoul Hedebouw assume une posture commune à tous les politiciens bourgeois : le mensonge et la tromperie.

Basculant dans un populisme médiatique de plus en plus outrancier et rêvant de devenir un « baron local » (voire national), il passe le plus clair de son temps d’antenne à expliquer que le vieil Etat belge n’a plus rien à redouter du PTB, que celui-ci n’a aujourd’hui plus rien en commun avec le PTB de feu Ludo Martens.

Ainsi, le 30 janvier 2014, invité à « Jeudi en prime » l’émission de la rédaction du journal télévisé de la RTBF, il n’a eu de cesse d’expliquer que désormais, il était prêt à jouer le jeu démocratique-bourgeois de manière ouverte et honnête. Passant le plus clair de son temps à donner des gages de respectabilité aux journalistes, il assure qu’aujourd’hui le PTB n’est plus un parti dangereux, qu’il veut aller au parlement pour relayer la lutte des mouvements sociaux et syndicaux, que nous sommes, en Belgique, dans une situation où on a pas besoin de violence pour faire la révolution.

Chaulage anti-électoral a Bruxelles à proximité de la gare du Midi

Chaulage anti-électoral a Bruxelles à proximité de la gare du Midi

Et d’insister sur le fait que tout le discours de la période du « Parti de la révolution » − ouvrage bien connu de Ludo Martens relevant d’une phase où, au sein du PTB, le drapeau de Staline était opportunément « relevé », où il était question de révolution violente, d’épuration des cadres – est lié à une époque révolue durant laquelle le PTB était recroquevillé sur lui-même, était sectaire et dogmatique ; suggérant que le marxisme-léninisme soi-disant assumé durant la période Ludo Martens n’a plus de raison d’être et serait devenu un simple outil d’analyse. Il s’agit là d’un discours connu et commun à tous les liquidateurs !

La période choisie pour opérer cette mue n’est pas anodine. Au moment précis où le capitalisme est empêtré dans des contradictions insolubles, générant politiquement et culturellement le racisme, le fascisme, la décadence et le pourrissement généralisé, alors qu’il y a le feu à la maison, Raoul Hedebouw et le « PTB-GO ! »3 enjoignent aux masses de se mobiliser de manière légale dans le jeu parlementaire bourgeois, feignant de croire, et laissant entendre aux prolétaires et aux masses que dans le cadre d’un Etat bourgeois, le pouvoir résiderait au parlement, faisant comme si ce même parlement était autre chose qu’une simple façade démocratique.

Dans ce contexte de pourrissement, plus que jamais, l’appel à ne pas voter est la seule position de classe correcte. Le Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste appelle à ne pas voter, position qui prend en compte de la phase stratégique de la lutte des classes ici et maintenant, et permet la réfutation tant des partis politiques bourgeois que des liquidateurs du PTB.

L’ultra-démocratisme vanté par le PTB, sa compromission avec le vieux PC révisionniste et les trotskystes de la LCR ne peut rien apporter d’autre que davantage d’exploitation, davantage d’oppression, davantage d’injustice, davantage de destruction de la nature de notre planète, rien de plus que le fascisme et les guerres impérialistes, car le capitalisme avec lequel se commet le PTB liquidateur et sa clique révisionniste-trotskyste est l’ennemi du progrès, de la culture, de la démocratie, et à son stade impérialiste, c’est l’ennemi mortel pour toutes les valeurs progressistes.

Arborer, défendre et appliquer le Marxisme-Léninisme-Maoïsme !

Lutter pour la génération et l’application de la pensée-guide dans chaque pays, pour déclencher et développer la Guerre Populaire !

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste
3 mars 2014

  1. Union des Communistes (Marxistes-Léninistes) de Belgique, organisation aujourd’hui dissoute, essentiellement active en Belgique francophone durant les années ’70 et accusée à l’époque par AMADA de nier le contenu spécifique et concret de la notion de « deuxième monde ». L’UC(ML)B avait, dès janvier 1971, proposé l’unification de toutes les organisations marxistes-léninistes de Belgique au sein d’un seul et même Parti. Cette proposition sera rejetée puis farouchement combattue par AMADA.
  2. Pratique consistant en la prolétarisation de jeunes militants intellectuels en les envoyant travailler en usine. Pour les maoïstes, cela est compris comme une démarche positive permettant aux cadres communistes de retourner aux sources, d’approfondir leurs connaissances théoriques en les confrontant à la pratique.
  3. Appellation officielle de la plate-forme électorale – largement dominée par le PTB − réunissant outre le PTB, le vieux PC révisionniste et la LCR trotskyste en vue des élections du 25 mai prochain.

Revenir en haut de la page.