Confucius était têtu, féroce mais au fond très faible ; c’était un sinistre individu, retors et pourri jusqu’à la moelle. Ces traits, qui caractérisaient la classe des esclavagistes sur le déclin, sont communs aux représentants de toutes les classes réactionnaires au bord de l’effondrement.
Une dénonciation radicale de la nature réactionnaire de Confucius a une grande importance aujourd’hui afin de mieux comprendre celle d’escrocs politiques comme Wang Ming, Liou Chao-chi et Lin Piao, et de contre-attaquer les courants rétrogrades et de restauration.
Confucius (551-479 av. J.-C.) vécut vers la fin de l’époque Tchouentsieou [Tchouentsieou (Printemps et Automne), nom tiré des Annales de Tchouentsieou, chronique de l’Etat de Lou couvrant les années 772 à 481 av. J.-C. Cependant, les historiens en général appelèrent toute la période allant de l’an 770 (année de la fondation de la dynastie des Tcheou de l’Est) à l’an 476 av. J.-C. L’époque Tchouentsieou].
Les insurrections des esclaves, les révoltes du petit peuple et la lutte pour le pouvoir que livrait la classe montante des propriétaires fonciers, convergeaient en un courant historique irrésistible qui mit le système esclavagiste pourri dans la situation ainsi caractérisée : « les rites sont tombés en désuétude et la musique est en décadence ».
La classe des esclavagistes tout entière était au bord de la ruine. Et celle des propriétaires fonciers montait sur la scène de l’histoire au milieu de luttes de classes acharnées.
Confucius était issu d’une famille d’aristocrates propriétaires d’esclaves que les grands bouleversements sociaux avaient fait tomber en pleine décadence.
Ses ancêtres étaient des grands de l’État de Song (la région actuelle de Changkieou, dans l’est du Honan); un de ses aïeuls vint s’installer plus tard dans l’État de Lou (le sud-ouest du Chantong actuel).
Après la mort de son père Tseou Chou-ho, la situation de sa famille se dégrada encore davantage. Ayant reçu tout enfant l’éducation réactionnaire des esclavagistes, dès son adolescence, il suivit la voie de la défense et de la restauration de l’ancien système.
La décadence de sa classe et de sa famille le poussait à lutter avec d’autant plus de rage et d’acharnement pour la restauration de leur «paradis perdu ». Le rêve qu’il caressa lute sa vie fut de «faire renaître les Etats éteints, rétablir dans leurs privilèges héréditaires les familles nobles déchues, rappeler à de hautes fonctions ceux qui ont dû rentrer dans l’ombre ».
L’expression concentrée de cela fut une ligne politique réactionnaire consistant à «se modérer et en revenir aux rites ». Qu’est-ce que c’était que les « rites » ? Les rites constituaient la superstructure du système esclavagiste des Tcheou de l’Ouest [Dynastie succédant à celle des Yin (Chang) en 1066 avant notre ère. Son fondateur, le roi Wou, prit pour capitale la ville actuel Sian, dans la province du Chensi. Cette dynastie fut connue dans l’histoire sous le nom de dynastie des Tcheou de l’Ouest. En 770 av. J.-C., elle transféra sa capitale à l’actuel Louoyang, dans la province du Honan, et les historiens lui donnèrent alors le nom de dynastie des Tcheou de l’Est. Sous les Tcheou de l’Ouest que la société esclavagiste s’est hautement développée en Chine].
Les portant aux nues, Confucius disait : « Comme elles sont bonnes, riches et colorée ; institutions des Tcheou ! Je les vénère ! » (Entretiens de Confucius, « Pa Yi »)
En réalité, le système des Tcheou était profondément réactionnaire, obscurantiste, pourri et déjà complètement dépassé à l’époque.
Son caractère «riche et coloré » lui venait seulement du sang d’esclaves sans nombre. Les propriétaires ne traitaient pas le moins du monde leurs esclaves comme des hommes. Cinq s’échangeaient contre un cheval et un écheveau de fil de soie.Privés de toute liberté individuelle, ils étaient condamnés à un travail manuel épuisant, auquel s’ajoutait la plus cruelle oppression.
Quand un esclave s’enfuyait et qu’il était rattrapé, on lui coupait une jambe et on l’abandonnait en pleine campagne, « où il tenait compagnie aux animaux », voué ainsi à mourir atrocement de faim et de froid.
A l’autre extrême, les esclavagistes menaient une vie décadente de débauches effrénées, sur le sang et la sueur des esclaves. Quand ils mouraient, ils se faisaient enterrer dans d’immenses et grandioses sépultures ; pour les accompagner dans leur dernière demeure, ils faisaient immoler ou enterrer vivants parfois plus de cent esclaves.
Les rites que Confucius voulaient voir restaurer, c’était cet enfer pour les esclaves et ce paradis pour leurs propriétaires. Comme ce système détruisait en masse les forces de travail et gaspillait une quantité énorme de la richesse sociale, il devint un sérieux obstacle au développement des forces productives. Confucius aimait beaucoup l’ancien régime, l’ancien ordre et l’ancienne culture ; il vouait une haine invétérée à l’excellente situation révolutionnaire qui régnait à son époque. Il n’avait en tête que des idées revanchardes de contre-révolution. Devant les flammes des insurrections d’esclaves, il maudissait ces derniers, les traitant de «bandits », de «fléau », brûlant de les exterminer jusqu’au dernier.
Lors de la répression d’une de ces révoltes, les esclavagistes de l’Etat de Tcheng tuèrent tous ceux qui y avaient participé. A cette nouvelle, Confucius se frotta les mains : « Très bien, très beau massacre ! » dit-il.
Le précepte «se modérer et en revenir aux rites » voulait seulement dire que les propriétaires avaient raison de massacrer les esclaves, mais que ces derniers avaient tort de se révolter contre les premiers.
Confucius était un ennemi juré de l’émancipation des esclaves ! Dans l’esprit de Confucius, tout dans le système esclavagiste des Tcheou était parfait et sacro-saint, depuis le système des tsingtien [Le « système des champs en neuf carrés égaux » (appelé en chinois : système tsingtien) était le régime agraire en vigueur dans la société esclavagiste. Sous ce régime, toutes les terres appartenaient au roi, chef suprême des propriétaires d’esclaves. Elles étaient divisées en parcelles de neuf carrés égaux ayant la forme du caractère chinois tsing. Les terres ainsi divisées étaient distribuées aux aristocrates propriétaires d’esclaves de différents rangs qui obligeaient leurs esclaves à les cultiver] jusqu’aux lois, de la musique aux coupes de vin.
Il se dressait frénétiquement contre toute innovation introduite dans la base économique ou la superstructure par la classe montante des propriétaires fonciers, aussi bien que contre toutes les autres choses nouvelles qui apparaissaient dans le grand bouillonnement social d’alors.
Quand son disciple Jan Kieou aida les Kisouen, hauts fonctionnaires de l’État de Lou, à mettre en place un système d’impôt sur la terre qui stimulait le développement des rapports de production féodaux, Confucius, brutalement, poussa ses autres disciples « à battre tambour et à partir en campagne contre lui ».
Quand l’État de Tsin fit mouler un tripode sur lequel étaient inscrites les lois [Les représentants de la classe montante des propriétaires fonciers de l’État de Tsin moulèrent en 513 avant J.-C. Un tripode de fer sur lequel étaient inscrites des lois, qui fixaient certaines limites à l’arbitraire des esclavagistes et étaient portées ainsi à la connaissance de tous. Confucius s’y opposa furieusement], minant ainsi le système hiérarchique des nobles et des roturiers, il maudit les Tsin en disant qu’ils allaient voir leur Etat « périr ».
Confucius avait 71 ans et était cloué au lit par une sérieuse maladie, quand il apprit que les propriétaires fonciers de la classe montante de l’État de Tsi avaient tué le duc Kien, chef des esclavagistes de cet Etat, et pris le pouvoir. Pourtant, il fit des efforts désespérés pour se lever et se traîner auprès du souverain de l’État de Lou afin de le presser d’envoyer une expédition punitive.
Son hostilité au nouveau et ses efforts acharnés pour empêcher l’ancien de sombrer tournèrent à l’obsession. Sa manie de «retourner aux rites », c’était une volonté maladive de ramener l’histoire en arrière !
Individu sinistre et retors, Confucius qui préconisait soi-disant »l’amour des hommes », était en fait résolu à défendre et à restaurer la politique mangeuse d’homme du système esclavagiste.
Il prêchait à longueur de journée la bienveillance et la justice,ainsi que le juste milieu, il ne tuait pas les oiseaux au nid, ni ne pêchait avec une ligne trop forte munie de trop nombreux hameçons.
En apparence, non seulement c’était un homme qui aimait ses semblables, mais aussi un ami des petits oiseaux et des poissons !
En réalité, c’était un monstre sanguinaire au coeur de pierre. Croyant agir avec « bienveillance », un de ses disciples prépara de la bouillie d’avoine pour des esclaves qui trimaient. Considérant cela comme une offense aux « rites des Tcheou », Confucius entra dans une rage folle et envoya immédiatement des gens pour casser le pot et les bols et renverser par terre la bouillie. Voilà ce que confucius appelait être « un homme bienveillant qui aime tous les gens ». Fieffé hypocrite ! Confucius se mettait en quatre pour prêcher la «sincérité ». Il disait qu’un « homme qui n’est pas sincère ne peut réussir dans la vie », et il voulait ainsi se faire passer lui-même pour le plus sincère des hommes.
La sincérité en fait a toujours un caractère de classe. Celle de Confucius n’était qu’un moyen par lequel les esclavagistes cherchaient à tromper le peuple.
En fait, il reconnaissait que « l’homme supérieur ne cherche qu’une chose, défendre la juste voie, et pour cela il n’est pas tenu de respecter sa parole » (Louen Yu, Wei Ling Kong). En d’autres termes, on peut dire n’importe quel mensonge et commettre n’importe quelle perfidie, du moment que ça va dans le sens de la doctrine contre-révolutionnaire « se modérer et en revenir aux rites ». Alors qu’il se rendait dans l’État de Wei, Confucius fut encerclé, dans une localité appelée Pou, par les masses en révolte contre Wei, et fut empêché d’aller plus loin. Il jura sur le ciel que, si on le laissait partir, il ne se rendrait pas dans l’État de Wei. Il réussit ainsi à convaincre les masses. Mais sitôt libre, il se rendit en catimini auprès du monarque de l’État de Wei, lui communiqua toutes les informations voulues sur la révolte, lui fit des suggestions, et pressa l’État de Wei de réprimer les insurgés par les armes. Vous promettre des choses en face, et vous poignarder dans le dos, voilà la « sincérité à la Confucius » !
Tous les escrocs politiques font toujours très attention à bien flairer comment vont les choses, à bien prendre le vent et à se composer des attitudes différentes adéquates aux différentes situations.
Confucius ne faisait pas exception. Il a dit : « Si l’État est gouverné par les principes de la droite raison, parlez hautement et dignement et agissez de même. Si l’État n’est pas gouverné par les principes de la droite raison, agissez toujours hautement et dignement, mais parlez avec mesure et précaution. » (Louen Yu, Hsien Wen)
Autrement dit, quand la situation dans un Etat est favorable à la restauration de l’ancien régime, criez fort et passez à l’assaut ; dans le cas contraire, persistez dans vos activités de restauration, mais prodiguez des paroles mielleuses et prenez une mine souriante, sans trahir votre réelle intention. Un coup d’État eut lieu dans l’État de Lou en 501 av. J.-C., pour renverser les propriétaires fonciers alors au pouvoir dont Ki Houan Tse.
A cette nouvelle, Confucius tomba en extase et dansa de joie. Il vit là l’occasion de faire faire un grand pas à son programme de «retour aux rites », et, dès lors, clama qu’il « fallait faire renaître dans l’Est [c’est-à-dire dans l’État de Lou] les institutions des Tcheou » (Sema Tsien : Mémoires historiques). Il avança donc un plan d’action en vue d’une restauration contre-révolutionnaire. Mais le pouvoir issu de ce coup d’État n’eut qu’une très brève existence.
Cachant alors tout ce qu’il avait fait pour le soutenir et répandant des médisances sur un des chefs de la révolte, il réussit à gagner la confiance de Ki Houan Tse, et fut nommé bientôt à l’important poste de chef de la police et de premier ministre par intérim.
Une fois au pouvoir, Confucius transforma immédiatement ses rêves de restauration en tentatives de restauration. Il pratiqua frénétiquement une ligne politique réactionnaire, opprima cruellement le peuple travailleur et la classe montante des propriétaires fonciers, et, en particulier, rabaissa les femmes au plus bas de l’échelle sociale.
Bien qu’il ait dit ouvertement qu’en politique il ne fallait pas mettre à mort les gens, cet hypocrite de Confucius montra à nu son vrai visage de tyran dès qu’il eut quelque pouvoir entre les mains.En la courte période de trois mois où il fut premier ministre par intérim, il abattit son glaive sur Chaotcheng Mao, un réformateur partisan des propriétaires fonciers, le fit mettre à mort et ordonna d’exposer en public son cadavre pendant trois jours.
Chaotcheng Mao était un taifou (haut fonctionnaire) de l’État de Lou et un précurseur de l’école légaliste. Les idées de réformes qu’il propageait recevaient l’accueil chaleureux et le ferme appui du peuple.
Il rassembla autour de lui un «groupe de disciples » qui représentaient les forces sociales avancées d’alors. Des disciples de Confucius allèrent même écouter ses discours ; à cause de lui, « le nombre des disciples de Confucius connut par trois fois une chute verticale». (Wang Tchong : Louen Heng – Discours bien pesés)
A plusieurs occasions, la quasi-totalité des élèves de Confucius quittèrent ce dernier, seul Yen Yuan, son plus proche disciple, restant aux côtés de son maître délaissé.
La théorie réformatrice de Chaotcheng Mao était une sérieuse menace pour l’entreprise de restauration de Confucius ; c’était pour lui une épine dans le pied, et il était impatient de s’en débarrasser à jamais. Selon les rites des Tcheou, «aucune peine ne devait frapper quiconque avait un rang égal ou supérieur à celui de taifou ».
Bien plus, mettre à mort un homme du prestige de Chaotcheng Mao serait vivement condamné par l’opinion publique, et même les disciples de Confucius s’y opposaient.
Malgré tout, afin de servir ses visées contre-révolutionnaires derestauration, Confucius défia l’opposition de l’opinion publique.
Grâce au pouvoir usurpé dont il était investi, il accumula cinq chefs d’accusation pour «crimes majeurs » contre Chaotcheng Mao, et le fit exécuter. Telle était la revanche sanguinaire que prenait la classe esclavagiste en pleine décadence sur la force montante des propriétaires fonciers.
Lénine a dit : « Qu’est-ce que la restauration ? Le passage du pouvoir d’État aux mains des représentants politiques de l’ancien régime. » (Programme agraire de la Social-démocratie dans la première révolution russe de 1905-1907)
Le précepte confucéen «se modérer et en revenir aux rites » signifiait restaurer la dictature des esclavagistes. L’assassinat de Chaotcheng Mao nous rappelle que la lutte entre les deux classes et les deux lignes politiques est une lutte à mort. Un « gouvernement par la bienveillance » soi-disant au-dessus des classes, ça n’existe pas dans une société de classes. Une fois au pouvoir, les forces de la restauration représentant les classes réactionnaires livreront aussitôt des contre-attaques frénétiques, comme le fit Confucius, et de très nombreux révolutionnaires périront.
Cette leçon de l’histoire mérite attention.
Afin de servir ses objectifs de défense du système esclavagiste et de restauration, et de tromper le peuple, Confucius façonna son image en celle d’un personnage plein de vertu et d’un »sage » inné, qui incarnerait toute la culture de la dynastie des Tcheou de l’Ouest.Pour ces mêmes objectifs, les réactionnaires par la suite ont, de leur côté, porté aux nues Confucius, cet «homme de grand savoir ».
Confucius était-il vraiment « un homme de grand savoir » ? Quelle absurdité !
Le président Mao a fait remarquer :
« Depuis qu’existe la société de classes, il n’y a au monde que deux sortes de connaissances : l’une provient de la lutte pour la production et l’autre de la lutte des classes.».
Confucius ne comprenait pas la théorie révolutionnaire d’alors ni ne savait travailler pour la production. Il n’avait aucune réelle connaissance.
Le peuple travailleur de l’époque méprisait cet homme « qui n’avait jamais travaillé de ses quatre membres, qui ne savait pas reconnaître les cinq espèces de céréales ».
Dans le domaine de la production, son savoir était nul. Les soi- disant rites, musique, bienveillance et justice qu’il inculquait à ses disciples, ce n’était rien d’autre que la vieille culture ossifiée des aristocrates esclavagistes.
Les Annales de Tchouentsieou, qu’il tronqua et falsifia, inversaient la réalité historique et intervertissaient le vrai et le faux. C’était un livre d’histoire prônant la restauration, qui avec impudence peignait sous de belles couleurs les grands chefs esclavagistes et attaquait méchamment les forces de la réforme. Parmi les lettrés des nombreuses écoles de pensée qui existaient à l’époque de Tchouentsieou et des Royaumes combattants [Epoque ainsi nommée du fait qu’au cours de lapériode allant de l’an 475 à l’an 221 av. J.-C. (année de l’unification de la Chine par l’empereur Chehouangti des Ts’in) des guerres continuelles se déroulaient entre les différents Etats], beaucoup écrivirent des livres destinés à faire le bilan de certains aspects de la lutte de classes et de la lutte pour la production de leur temps ; ils apportèrent ainsi une contribution à l’histoire des connaissances humaines.
D’éminents représentants de l’école légaliste, comme Chang Yang (environ 390-338 av. J.-C.), Siun Tse (environ 313-238 av. J.-C.) et Han Fei (environ 280-232 av. J.-C.), furent à l’avant-garde de leur époque.
[L’école légaliste, dont les principaux représentants furent Chang Yang, Siun Tse et Han Fei, était une importante école de pensée qui s’opposait à l’école de Confucius a l’époque des Royaumes combattants.
Elle reflétait les intérêts des propriétaires fonciers, alors classe féodale montante, et propageait le point de vue matérialiste selon lequel « l’homme vaincra le Ciel », par opposition au point de vue idéaliste de la «soumission à la volonté du Ciel ». Elle préconisait la réforme politique et s’opposait à la rétrogression. Elle proposait le « règne par la loi » au lieu du «règne des rites », la dictature de la classe des propriétaires fonciers à la place de la dictature de la classe des propriétaires d’esclaves. On donna plus tard aux partisans de cette école le nom de légalistes].
Les idées de réformes qu’ils avancèrent font partie des richesses de la magnifique culture de la Chine antique. Cependant, Confucius était un énergumène qui « pérorait mais n’écrivait rien », car, en fait, il était incapable d’écrire une ligne. Le Louen Yu (les « Entretiens de Confucius »), ce classique confucéen dont certains font tant de cas, ne fut pas écrit par Confucius lui-même.
C’est une mosaïque de fragments disparates rapportant des propos ou des actions de Confucius rassemblés de mémoire par ses disciples. Le réactionnaire et décadent Louen Yu prêche la théorie de « la volonté du Ciel », propage des idées de restauration, y compris des choses comme la technique du complot et des tactiques à double face, ainsi que des descriptions du mode de vie décadent de l’aristocratie et de son code de conduite.
D’après le Louen Yu, Confucius « exigeait que son gruau fût fait du riz le plus raffiné et son hachis composé de la viande coupée le plus fin possible », « si un mets n’était pas cuit et assaisonné convenablement, il n’en mangeait pas. La viande qui n’était pas coupée comme il faut, il n’en voulait pas », « en hiver, sur une robe fourrée d’agneau noir, il passait nécessairement une robe de dessus noire ; sur une robe fourrée de daim blanc, une robe blanche ; et sur une robe fourrée de renard jaune, une robe jaune. »
En présence d’un prince, il recommandait une crainte respectueuse et une noble gravité, et en face d’un dignitaire au pouvoir, un sourire aimable et flatteur. Devant une foule de gens, il convenait de se composer une mine sérieuse et franche pour obtenir le renom d’homme parfait.
L’hypocrisie et la corruption, voilà le canon de l’école confucéenne !
Un cynisme abominable et l’esprit d’arrivisme, voilà le savoirde ce Confucius ! [L’école confucéenne (jou), école de pensée fondée par Confucius. A l’origine, «jou » désigne ceux qui s’occupaient des funérailles ou d’autres activités similaires pour le compte des aristocrates propriétaires d’esclaves.
Confucius avait exercé ce métier dans sa jeunesse ; mais plus tard, il ouvrit une école privée et recruta des élèves. Il prêcha le retour à l’ancien, mena des activités politiques pour s’opposer à tout changement social et s’employa à sauver le régime esclavagiste moribond.
Il créa ainsi une école philosophique dont les adeptes furent connus sous le nom de confucéens. A partir des dynasties des Ts’in et des Han, tous ceux qui professaient les doctrines de Confucius et de Mencius furent appelés confucéens ou confucianistes.]
Le penseur progressiste Li Tche (1527-1602) de la dynastie des Ming a fait remarquer de manière pénétrante que Confucius était un homme sans « réelles connaissances ».
Même le philosophe idéaliste bourgeois allemand Hegel méprisait le prêchi-prêcha confucéen, et disait qu’il ne contenait rien de sérieux sur le plan philosophique. Hegel dit également : « Il aurait mieux valu pour la réputation de Confucius que ses livres ne soient jamais traduits. » [Leçons sur la philosophie de l’histoire]
Voilà qui frappe au point sensible ce parasite ignare qu’était Confucius.
Le président Mao a dit :
« Toute action rétrograde entraîne en définitive un résultat contraire à celui qu’escomptent ses instigateurs.»
Sa vie durant, Confucius circula de place en place pour travailler à la restauration, mais partout il échoua.
Le peuple le maudissait, le traitant de «chien errant, pelé et épuisé », ce qui décrit de manière très vivante ce que fut sa vie. C’était le résultat inévitable de sa ligne politique allant contre le sens de l’histoire.
Brandissant le drapeau en loques de «se modérer et en revenir aux rites », Confucius sillonna pendant plus de dix ans les Etats de Tsi, Wei, Song, Tchen, Tsai et Tchou dans une carriole bringuebalante tirée par un cheval.
Partout où il se présentait, ou bien il était froidement reçu, ou bien carrément expulsé car tout le monde détestait ce réactionnaire endurci.
Sachant que Confucius était un intrigant fieffé, le dirigeant de l’État de Wei envoya des gardes armés le surveiller ; dans les Etats de Tsi et de Song, les forces nouvelles voulaient l’assassiner. A chaque fois, il devait prendre honteusement la fuite.
Dans les Etats de Tchen et de Tsai, les forces nouvelles envoyèrent des hommes encercler Confucius en pleine campagne. Pendant sept jours, Confucius et ses disciples ne purent manger.
Affamés, ils devinrent tous étiques et décharnés. Certains tombèrent malades et ne pouvaient plus tenir debout. Même sesdisciples les plus proches, mécontents, donnèrent des signes d’hésitation et émirent des doutes sur ses enseignements. Pour le peuple travailleur, Confucius était un rat qui traversait la rue sous les huées de tous. Les paysans, les porteurs, les gardiens des portes, tous se levaient pour le conspuer. Certains chantaient des chansons moqueuses contre lui, d’autres le flétrissaient comme un réactionnaire qui «persistait à faire ce qu’il savait être impossible ».
Le petit peuple de Kouangtchen, dans l’État de Wei, l’assiégea pendant cinq jours dans le dessein de le tuer ; Confucius fut à deux doigts de perdre la vie au cours de cet incident. Un jour, un large sourire d’amitié affectée aux lèvres, mais la haine au fond du coeur, Confucius vint voir Lieouhsia Tche, l’éminent dirigeant d’une insurrection d’esclaves ; il chercha à démoraliser les troupes des insurgés en prêchant «la bienveillance, la justice et la vertue » et en faisant miroiter la renommée, de l’argent et une position pour ceux qui déposeraient les armes.
Plein d’indignation révolutionnaire, Lieouhsia Tche stigmatisa Confucius, ce vampire qui, « sans cultiver la terre, avait à manger, et sans filer, avait de quoi se vêtir », ce caméléon qui en face des gens faisait leur éloge, et dans leur dos tramait des complots contre eux, cet hypocrite aux paroles mielleuses, qu’on appelait « Kieou-le-brigand aux crimes monstrueux » (Kieou était le prénom de Confucius). Confucius dut filer piteusement, pâle comme la mort. Comme Confucius se faisait rabrouer partout, les uns après les autres, ses disciples se détournèrent de lui. Il se lamentait : «Si ma doctrine ne peut être mise en pratique, je vais prendre la mer sur un radeau. Il est probable que seul Tse Lou me suivra. » (Louen Yu, Kongyé Tchang)
Mais ce Tse Lou en question, un de ses disciples favoris, fut réduit en bouillie au cours d’une bataille pour défendre l’esclavage, e é il fut enterré en même temps que ce système. Si Confucius s’était réellement embarqué sur ce radeau, il n’y aurait eu personne pour l’accompagner. Se heurter à un mur où qu’on se tourne, être rejeté par les masses et abandonné par ses disciples, tel est le sort qui attend inévitablement tous les chefs de file réactionnaires qui tentent une restauration.
Marx a dit : « Laissez les morts enterrer leurs morts et les pleurer. Il est enviable, au contraire, d’être les premiers à pénétrer en pleine vie dans la nouvelle vie ; ceci doit être notre lot. » (Lettres extraites des Annales franco-allemandes) Ceux qui s’accrochent désespérément à la momie de Confucius et cherchent à ramener l’histoire en arrière ne connaîtront pas des jours heureux. L’avenir du monde appartient au prolétariat.