gilets-jaunes-1.jpgLes digues sont-elles en train de s’effondrer ? Existe-il aujourd’hui, au cœur du chaos idéologique que nous vivons, une forme de néo-gauchisme en train de rejoindre une forme de néofascisme ?

En regard de ce que nous voyons autour de nous depuis quelques années et jusqu’à très récemment, cela est indéniable car notre époque est celle de la progression du fascisme, trait marquant du capitalisme en crise.

Ainsi, alors que notre époque pourrait être caractérisée par un pas en avant vers le communisme, on assiste à une déferlante de barbarie. La société bourgeoise s’effondrant provoque la naissance de véritables horreurs pseudo-progressistes, pseudo-antifascistes contribuant au fascisme tout en rendant ridicule l’antifascisme véritable :

– comme avec un Parti « socialiste » dont les dirigeants assument historiquement le refus du Front populaire antifasciste au nom d’un anticommunisme forcené ; le tout en professant une idéologie « moderniste » tout droit sortie des égouts de la secte ultra-libérale du Centre Jean Gol, pivot doctrinal du MR. Mais qu’attendre d’autre d’un parti qui ne s’est pas unifié en faisant historiquement un saut qualitatif, dont les dirigeants historiques sont Émile Vandervelde, Edmond Picard, Jules Destrée, Henri de Man, Paul-Henri Spaak, et dont la plupart des cadres actuels sont des technocrates méprisants et des libéraux libertaires délirants.gilets_jaunes-3.jpg

– comme avec « Bruxelles Panthère » − dont nous avions déjà parlé dans un article −, qui se présente à nous comme l’exégète belge du groupe français « Indigènes de la République » ; les deux diffusant à l’identique une logique « national-révolutionnaire » mais en version immigrée et promulguent la thèse post-moderne de la « déconstruction » du colonialisme − prônant ainsi le refus du métissage et de l’internationalisme.

– comme avec l’ultra-gauche, les anarchistes, qui poussent à la « radicalité ». On n’y voit aucun contenu, aucun programme, juste une volonté de pousser les choses, de « mobiliser ». Faire bouger les choses sans direction, avec une grande bourgeoisie particulièrement désireuse de « remettre de l’ordre », c’est simplement contribuer à nous amener plus rapidement vers le gouffre fasciste !

gravis.png– comme avec également le PTB qui répand son idéologie de 5ème colonne au sein des masses, avec qui on a tout le contraire d’une mobilisation populaire sur une base idéologique et culturelle, mais bien une démarche économiste − comme se l’imaginent tous les syndicalistes –, couplé à un populisme électoraliste exacerbé ouvrant la porte à toutes les dérives, à toutes les compromissions ; et là aussi, en l’absence de contenu, de valeurs, c’est vers le fascisme qu’on va !

La direction du PTB a atteint un niveau de décomposition tel que les nouveaux militants sont totalement déboussolés, perdus, en l’absence de formations idéologiques basées sur le matérialisme historique et dialectique ; car pour lutter contre le fascisme, la première chose à faire, dans une forme propre aux conditions nationales belges actuelles, c’est de dénoncer sans ambiguïté la nature, la démarche de fond des fascistes qui vise à défendre une « communauté » qui serait « agressée ».

Cela n’étant pas assumé, les nouveaux militants du PTB sont en « roues libres » : ils entrent en révolte contre tout le monde et toutes choses, contre ce « monde pourri » qui ne le « comprend pas ». On a là une révolte de type anticapitaliste romantique similaire à celle produite par les fascistes de NATION à la base.

Dans le prolongement du mouvement des gilets jaunes, il existe un exemple récent et très concret d’une telle convergence basée sur l’anticapitaliste romantique, avec la création, 16 novembre 2018, d’un groupe Facebook appelé « Gilets Jaunes de Philippeville-Couvin ».ptb-nation-1.png

Ce groupe était géré (« était » car les choses ont bougées depuis lors…) par deux administrateurs : Myriam Gravis et Alexy Buchet. La première milite au sein du mouvement fasciste identitaire NATION. Elle a notamment été tête de liste aux élections communales de Couvin ; le second est pour sa part au PTB, troisième de liste aux provinciales de Namur.

Ainsi donc, des personnes appartenant à des structures apparemment aussi différentes que le PTB et NATION ont tranquillement crée un groupe Facebook commun auquel se sont agglomérées d’autres, à l’idéologie tout aussi douteuse, dont une certaine Marie-Ange Dessaintes, vingtième sur la liste PEP’S − un sous-marin du PS − qui, sur sa propre page Facebook, entre deux publications à la gloire de l’abbé Pierre et Marine Le Pen, se félicite de la rencontre entre Alexy Buchet, Myriam Gravis et Sabine Merpoel, cette dernière figurant aussi sur les listes pour les élections communales de NATION !

NATION, et c’est logique venant d’eux, n’a bien entendu pas manqué de sauter sur l’occasion en titrant : « Gilets jaunes : Nation et le PTB ensemble à Philippeville-Couvin ! », pour expliquer dans un article sur leur site :

« Il faut souligner un fait assez étonnant mais qui démontre que dans certains cas, on peut arriver (…) à une sorte de « Front uni anti système », puisque une des actions de blocage qui a eu lieu dans la région de Couvin, a vu se côtoyer en bonne intelligence des militants solidaristes de NATION et du très marxiste PTB. »

Et d’ajouter :

« A noter que les gens du PTB étaient bien au courant de qui était à leur côté puisque un militant PTB local l’a assumé sur les réseaux sociaux en écrivant : « Ce qui pourrait être impensable s’est produit. Moi, des membres de NATION (…) ont participé en tant que CITOYENS à une opération escargot avec nos gilets jaune. Le mouvement était bien apolitique avant tout ! » »

ptb-nation-2.jpgEn voyant cela, il est facile de comprendre que le PTB ne pourra jamais être un vrai « rempart » contre le fascisme.

Et face à cela, que reste-t-il ? De quoi avons-nous besoin pour que la Belgique change en mieux ?

Pour lutter contre la montée du fascisme, nous disons que c’est l’esprit, la démarche du Front populaire qu’il nous faut ; comme il nous faudra, dans le cadre de la révolution socialiste qui vient, nationaliser les monopoles, qui sont les piliers de l’économie et l’oriente selon leurs intérêts, et non pas ceux de la société.

Cela ne peut bien entendu pas se faire sans arracher le pouvoir à l’appareil d’État, aux hauts fonctionnaires et responsables militaires, cela signifie remettre en cause le droit à la propriété de la haute bourgeoisie, exigences que les gens de NATION, ces fascistes identitaires, ne seront jamais à même d’assumer.

Et comment faire pour que la Belgique change en mieux ? En faisant en sorte qu’il y ait une reconnaissance matérialiste de la nature, par opposition à l’urbanisation anarchique, et en établissant un enseignement digne de notre culture nationale démocratique.

Qui peut réaliser ce projet ? La classe ouvrière, bien sûr, qui a la connaissance pratique, réaliste du monde, tout en étant la classe la plus exploitée. Elle est le cœur des masses populaires opprimées, elle n’est pas décadente comme la bourgeoisie, qui a un mode de vie toujours plus délirant et nihiliste.

 

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
26 novembre 2018


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