Dans le fameux tableau « L’école d’Athènes » du peintre de la Renaissance Raphaël, nous pouvons voir Platon et Aristote en tant que figures centrales : Platon point son index vers les cieux, appelant à voir au-delà de la matière, alors qu’Aristote pointe vers la terre au moyen de sa main.

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500 ans après, nous pouvons voir que nous avons la même contradiction entre idéalisme et matérialisme. Les images des barbares religieux pointant leur index vers les cieux afin de justifier leurs crimes insensés mis en scène dans des vidéos sordides ont causé un trouble terrible dans les esprits démocratiques.

Le spectre du Moyen-Âge, de l’antiquité avec son esclavage et ses meurtres, montre sa face hideuse. C’est un défi au progrès, à la cause de l’humanité avançant dans la culture, la rationalité, la science. C’est une attaque contre la dignité de la civilisation.

Et cela n’est pas arrivé par hasard, ou parce que les pays impérialistes organisent des « complots » : les racines de la barbarie sont fondées sur la nature semi-féodale semi-coloniale de la majorité des pays du monde aujourd’hui.

C’est seulement dans une poignée de pays que le capitalisme a réussi à se développer dans sa voie naturelle, passant d’une forme libérale à la domination des monopoles, devenant l’impérialisme, dans un processus complexe, à travers des détours.

Dans les autres pays, où vit la majorité des peuples du monde, les religions et le nationalisme sont des outils irrationnels forts utilisés pour mobiliser les masses d’une manière réactionnaire, parce que la société est guidée par la bourgeoisie bureaucratique, née de la soumission aux pays impérialistes, et alliée à différentes forces féodales qui ont maintenu leurs structures.

Il y a cent ans eu lieu le génocide arménien qui n’est toujours pas reconnu par l’État turc, bien que son nouveau gouvernement soit islamiste : c’est parce que le capitalisme bureaucratique dans ce pays est devenu plus puissant, mais dépend encore de l’alliance avec des forces féodales effectuée au tout début du régime laïc.

Nous pouvons voir le même processus en Inde, avec les succès des forces hindouistes les plus réactionnaires prenant le contrôle du gouvernement ; l’urbanisation du pays et le développement du capitalisme bureaucratique n’abolissent pas le semi-féodalisme, au contraire !

Le semi-féodalisme a seulement changé de forme. Cela explique également comment l’islamisme a pu devenir une puissante d’une telle force dans des pays comme la Tunisie, l’Irak, la Syrie, l’Égypte : au-delà de la forme séculaire du régime auparavant, son fondement est semi-féodal semi-colonial.

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Les combats inter-impérialistes jouent ici bien sûr un rôle majeur, les impérialistes soutenant des factions bureaucratiques agissant en leur faveur contre les autres.

Durant les années 1960-1980, les peuples du monde ont dû lutter contre la partition du monde par les deux superpuissances – les États-Unis et l’URSS social-impérialiste – maintenant ils doivent comprendre de la même manière les jeux sanglants des impérialistes, qui vont jusqu’à essayer de diviser des pays, comme l’Ukraine par exemple.

La crise générale du capitalisme ne peut qu’apporter davantage de luttes inter-impérialistes, plus de guerres impérialistes. Aujourd’hui, dans les pays impérialistes eux-mêmes, l’égoïsme et l’individualisme sont utilisés pour promouvoir le nationalisme et son désir de transformer le pays en une forteresse agressive dans le contexte de la « mondialisation ». Le désespoir provoque la fuite dans les drogues et l’alcool, les positions pogromistes, les tendances à fusionner nationalisme et « socialisme ».

En même temps, nombreuses sont les agressions qui défigurent la Terre à l’échelle globale : depuis le changement climatique jusqu’à l’incessante déforestation, depuis l’urbanisation massive jusqu’à l’acidification de l’océan.

Les masses mondiales sont conscientes de cela, mais elles ne trouvent pas de voie pour être unies et pour choisir le chemin de l’étoile rouge. Le manque de proposition stratégique communiste désoriente les masses mondiales, qui veulent la démocratie réelle, mais ne savent pas comment y parvenir.

Dans ce contexte, une telle position de repli de la révolution mondiale permet au capitalisme de se moderniser, en particulier dans les pays dépendants, où le féodalisme change sa forme, afin d’être davantage conforme au développement du capitalisme bureaucratique. De la même manière qu’il existe une différence entre une superpuissance comme les États-Unis et les pays impérialistes de la seconde catégorie – comme la France, l’Allemagne ou l’Angleterre –, il existe aussi, de ce fait, des différences parmi les pays dépendants.

Alors qu’un pays comme l’Irak tombe dans l’horreur de meurtriers féodaux, un pays comme le Brésil connaît un développement agro-industriel par un capitalisme bureaucratique agissant afin de servir les intérêts impérialistes.

Des pays semi-féodaux semi-coloniaux comme le Qatar et l’Arabie Saoudite mènent une politique ouvertement agressive, aidant des forces réactionnaires idéologiquement et matériellement afin d’établir des factions les soutenant ; le « printemps arabe » n’a pas été une « révolution », mais une bataille entre des bourgeoisies bureaucratiques. Cela montre le caractère correct des thèses d’Akram Yari et de Siraj Sikder quant à la possibilité pour un pays opprimé d’être une force procédant à une colonisation et d’avoir un caractère expansionniste.

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Tout obéit à la loi de la dialectique et cette évolution témoigne du développement des forces productives, d’une telle manière cependant que cela signifie davantage d’exploitation, d’oppression, de guerres impérialistes, que ce soit une menace pour la nature sur notre planète, pour la possibilité d’une vie heureuse, pleine de joie et de culture, pour les masses mondiales.

Néanmoins, ce serait une erreur de penser que cet aspect négatif est la tendance principale dans notre monde. Dans chaque pays, il y a des gens travaillant à comprendre la situation d’une manière scientifique. Ils essaient d’analyser la situation présente, que ce soit au niveau international ou national.

Quand il y a des révolutionnaires authentiques, en tant que produits des luttes de classe dans leur propre pays, quand ils comprennent qu’ils doivent être dans la tradition du Mouvement Communiste International, alors ils font des contributions qui permettent d’aller dans la direction de produire une Pensée-Guide.

La question de la Pensée-Guide est la plus importante dans chaque pays. Comme le Parti Communiste du Pérou l’explique dans son document « Sur la pensée Gonzalo » :

« Mais, de plus, et ceci représente le fondement de toute direction, les révolutions engendrent une pensée qui les guide et qui est le résultat de l’application de la vérité universelle de l’idéologie du prolétariat international aux conditions concrètes de chaque révolution.

Cette pensée-guide est indispensable pour obtenir la victoire et conquérir le Pouvoir et, plus encore, pour poursuivre la révolution et maintenir toujours le cap sur l’unique et grandiose but : le Communisme. »

Dans la fameuse interview qu’il a donné, le dirigeant du Parti Communiste du Pérou, Gonzalo, nous dit également :

Gonzalo

Gonzalo

« Du point de vue d’Engels, c’est la nécessité qui engendre les dirigeants et un grand dirigeant, mais c’est la contingence, c’est-à-dire l’ensemble des conditions spécifiques concrétisées en un lieu et à un moment déterminés, qui définit la condition de chef.

Il en fut donc de même, pour nous, on a engendré un grand dirigeant. D’abord il fut reconnu au niveau du Parti, dans la Conférence Nationale Élargie de 1979.

Mais ce problème renferme une question capitale inéluctable, qui mérite d’être soulignée : il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement.

Le fait que celui qui parle, soit devenu le chef du Parti et de la révolution, d’après les accords du Parti, est lié à la nécessité et à la contingence historique et bien évidemment, à la pensée Gonzalo.

Nul ne sait ce que la révolution et le Parti peuvent faire de chacun de nous et quand une telle chose se précise, ce qu’il faut uniquement, c’est assumer la responsabilité. »

Le premier mai est un jour historique : c’est celui de la fierté de la classe ouvrière, celui de l’honneur du drapeau rouge. Le monde tel que nous le connaissons est plein de souffrances et de transformations, le principal aspect de notre époque est la production de Pensées-Guides, qui sont portées par des révolutionnaires pour construire les chemins révolutionnaires dans chaque pays.

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Un tel chemin révolutionnaire consiste en la guerre populaire : la mobilisation de masse armée pour briser l’ancien État et installer le nouvel État, portant le programme révolutionnaire de la Nouvelle Démocratie dans les pays semi-féodaux semi-coloniaux, du socialisme dans les pays capitalistes.

Il est important ici de souligner l’importance de la théorie pour défendre toutes les conceptions communistes, contre toutes les tendances pour faire des « compromis » avec les valeurs impérialistes, pour intégrer des conceptions post-modernes, pour promouvoir des positions d’ultra-gauche, pour nier les enseignements de l’Internationale Communiste en particulier les leçons sur le Front Populaire contre le fascisme.

L’époque du pourrissement du capitalisme est tourmentée ; seul un quartier-général fort peut faire face à l’opportunisme, au réformisme, au fascisme, à la contre-révolution. Nous rappelons ici ce qui est arrivé à l’héroïque guerre populaire au Népal, qui a été trahie.

Les conséquences pour les masses népalaises sont terribles ; leur cause a été poignardée dans le dos par le révisionnisme. Le terrible tremblement de terre qui vient juste d’avoir lieu à côté de Katmandou a apporté beaucoup de morts qui auraient pu être évitées avec un autre développement social permettant des constructions plus solides ; nous devons nous souvenir ici également de la situation intolérable et dramatique des travailleurs népalais au Qatar.

Il est important de noter que de nos jours, les centristes qui ont tenté de masquer le révisionnisme au Népal, protégeant leur dirigeant Prachanda et ses « accords de paix », font tout ce qu’ils peuvent pour éviter toute critique. Les communistes authentiques ont dit dès 2006 qu’il y avait un problème majeur dans la ligne du Parti Communiste du Népal (Maoïste), tandis que les centristes saluaient encore la « guerre populaire » des années après qu’il n’y en ait plus et quand il était clair que le révisionnisme avait gagné là-bas.

La position des centristes sur le Népal témoigne de leur négation du concept de bourgeoisie bureaucratique ; cela montre l’importance du matérialisme dialectique comme science.

Nous voulons ici mettre en valeur les éléments suivants :

1. La contradiction est la loi fondamentale de la transformation incessante de la matière éternelle. Le matérialisme dialectique est la science de compréhension de cette loi et le noyau idéologique du mouvement communiste.

2. Sans théorie révolutionnaire il ne peut pas y avoir de mouvement révolutionnaire. La spontanéité ne conduit pas à la révolution ; il y a le besoin d’un Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste qui applique fermement l’indépendance, l’autonomie et l’autosuffisance.

3. L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. Les masses font l’histoire et le Parti les dirige par la direction d’une pensée-guide, application de l’idéologie communiste aux conditions concrètes d’un pays donné.

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4. Le capitalisme dans sa forme libérale est devenu l’impérialisme, caractérisé par l’hégémonie des monopoles, tendant au fascisme et aux guerres impérialistes. La construction d’un Front Populaire antifasciste uni, comme soulignée par l’Internationale Communiste, forme la condition pour le fondement démocratique pour l’établissement du socialisme en tant que dictature du prolétariat.

5. Le capitalisme qui est développé dans les nations opprimées par l’impérialisme, conjointement à différents degrés de féodalisme sous-jacent, ou même des étapes pré-féodales, est bureaucratique. La Révolution de Nouvelle Démocratie, en tant que dictature conjointe sur la base de l’alliance ouvrière-paysanne, détruit les éléments semi-féodaux, ouvrant la voie au renversement du capitalisme bureaucratique, comme fondement démocratique pour l’établissement du socialisme.

6. Les trois instruments de la révolution le Parti, l’armée et le front uni, compris dans le cadre de la Guerre Populaire comme théorie militaire du prolétariat, universellement valide. L’invincibilité de la Guerre Populaire est inévitable étant donné qu’elle représente le nouveau contre l’ancien, comme résolution obligatoire d’une contradiction antagonique.

7. L’idéologie communiste prévaut dans tous les domaines intellectuels et culturels, par le réalisme socialiste dans les arts et la littérature, et la philosophie marxiste c’est-à-dire la loi de la contradiction dans le science. Prendre le pouvoir signifie le prendre à tous les niveaux de la société, comme le montre l’exemple magistral de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Le maoïsme n’est pas un « outil » pour soutenir une rébellion, mais la compréhension matérialiste d’une situation et ainsi l’application révolutionnaire de la cause communiste par le prolétariat : lutte de classe, conquérir et défendre le pouvoir par la Guerre Populaire dans chaque pays, comme partie de la révolution socialiste mondiale !

En ce premier mai 2015, nous rappelons par conséquent les positions fondamentales des communistes authentiques :

Vive le Marxisme-Léninisme-Maoïsme, vive le Maoïsme comme forme la plus développée du matérialisme dialectique !

Arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer le Maoïsme !

Lutter pour la génération et l’application de la pensée-guide dans chaque pays, pour déclencher et développer la Guerre Populaire !

Guerre Populaire jusqu’au Communisme !

Organisation de Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste)

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [Belgique]

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
1er mai 2015


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