Les islamistes sont agités. Ils exigent le châtiment des blogueurs qui ont initié le mouvement Shahbagh. Leur charge est que les blogueurs sont athées et qu’ils ont blasphémé contre Mahomet, le fondateur de l’Islam.
Inutile de dire que, avec l’influence du gouvernement, les manifestants de la place Shahbagh l’ont quittée jeudi dernier.
Et c’est vendredi que les partis politiques islamistes ont infiltrés différentes mosquées, y compris Baitul Muqarram [la plus grande mosquée du Bangladesh, à Dhaka, pouvant accueillir 30 000 personnes].
Après la prière du vendredi, ils ont conduit les fidèles à commettre des émeutes anti-athées. Partout dans le pays, ces islamistes ont attaqué la colonne des martyrs et le soulèvement populaire, mettant même en lambeaux le drapeau national de l’Etat du Bangladesh.
La plupart des participants aux émeutes sont des étudiants d’écoles coraniques. En réaction à cela, les manifestants Shahbagh sont retournés à Shahbagh de nouveau. Le BNP a déclaré son soutien à la grève générale déclenchée dimanche dernier par les islamistes. Outre les 5 à 7 islamistes tués dans ces violences de plusieurs jours, certains villageois innocents et des passants ont également été tués par le feu croisé de la police.
La question est maintenant :
1) Par qui le Mouvement Shahbagh est-il contrôlé maintenant ?
2) Qu’est-ce que veut la Ligue Awami ?
3) Quel type de parti politique est le BNP ?
4) Qui dit quoi sur la religion ?
Même si les blogueurs instruits de la classe moyenne ont lancé le mouvement, il est rapidement passé sous le contrôle de la Ligue Awami et des gauchistes révisionnistes. Dans le rassemblement public à Rangamati, Sheikh Hasina [qui est la responsable de la ligue Awami], a menacé les athées en disant que ceux qui blasphèment contre Mahomet ne seront pas tolérés. Dans le même temps, elle a menacé les islamistes aussi.
Hasina a déclaré au Parlement que non pas les politiques religieuses mais seulement la Jamat-e-Islami sera interdit. En fait, les émeutes de vendredi et la grève générale de dimanche ont été exploitées par des partis islamistes dans l’esprit de la Jamat-e-Islami, et non par celle-ci. Mais tout le monde croit que la Jamat a mené cela. Il y a beaucoup de partis islamistes au Bangladesh en dehors de la Jamat [plus d’une centaine], dont la nature n’est pas différente de celle-ci.
Et le BNP ?
Le BNP est toujours ligué avec les partis islamistes. Non seulement ils apportent leur soutien aux islamistes, mais ils participent à leurs activités aussi.
Maintenant, beaucoup disent que l’islam est une religion de paix, nous ne sommes pas contre cela et ce sont les islamistes qui sont contre l’islam véritable. Il semble qu’il n’y ait pas d’esprit démocratique dans une telle affirmation.
Une société démocratique moderne a émergé en renversant la domination de la religion en tant qu’institution de l’État et de la société.
La religion a toujours été utilisée comme un outil d’exploitation que la société capitaliste a continué de garder. L’impérialisme, la dernière phase du capitalisme, a fait une utilisation maximale de la religion par des guerres canalisées pour la redistribution du monde.
Les camarades d’Afghanistan ont montré que les Talibans n’ont aucun rapport avec l’histoire et le patrimoine de l’Afghanistan. Ils avaient établi une colonie du Pakistan là-bas.
De l’autre côté, la marionnette des Etats-Unis qu’est également le gouvernement Hamid Karzai ne permet pas de traduire le Coran en langue persane. Ils pensent que l’arabe est la seule langue d’Allah. Comme au Bangladesh, l’enseignement religieux a été rendu obligatoire là-bas.
Dans le monde, la société primitive était une société communiste. L’exploitation n’avait pas vu le jour. La religion n’existait pas.
Lorsque les religieux affirment que la religion est davantage que croire en Dieu ou l’esprit suprême, qu’est-ce que cela ? Ils ne pensent pas que la religion soit une question de foi, mais plutôt un système guidant la société. Afin de montrer qu’ils ont été choisis par Dieu, les rois et les monarques avaient l’habitude d’imposer la religion aux masses pour qu’elles n’osent pas se rebeller.
Au Bangladesh, les masses ont à plusieurs reprises changé de religion, sont allées vers différents types de tendances idéalistes, l’une après l’autre, comme le bouddhisme, le jaïnisme, le vaishnavisme, le soufisme, la Satya, etc. afin de se libérer des système de castes et de la charia.
Mais elles ne pouvaient pas se libérer de l’exploitation. Au contraire, l’impérialisme, le colonialisme, le féodalisme et le capitalisme ont asservi les masses, les ont enchaînés. C’est le matérialisme philosophique qui a montré le chemin de libération de cela.
Cette philosophie qui applique la méthode dialectique a fait que le prolétariat, la classe la plus avancée de l’humanité, est capable de faire l’analyse scientifique de la nature, de la société et de la pensée, découvrant la loi de cela et marchant en avant vers le communisme par la voie de la rébellion et de la révolution inévitables.
Les fantômes ou esprits des islamistes ou des hindouistes ne font rien changer. Mais les masses conscientes transforment la société, dans laquelle la direction revient à la classe prolétarienne, à la classe moyenne sûrement pas.
La classe moyenne est une classe vacillante qui oscille entre, d’un côté, les capitalistes et les féodaux et, de l’autre, vers le peuple. Excepté durant la période révolutionnaire, la plupart du temps ils se rendent aux exploiteurs.
Ces radicaux qui persistent encore dans le mouvement Shahbagh doivent se rendre compte de ce fait. Il s’agit d’une sérieuse leçon, comment le mouvement est passé sous le contrôle des exploiteurs.
Il n’est pas difficile d’exposer la couverture des apologistes de l’islamisme. Pour cela, il est essentiel de connaître la philosophie marxiste, le matérialisme dialectique.
26 février 2013
Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste du Bangladesh