Cet article consiste en le second chapitre d’un ouvrage publié en Equateur, intitulé Puka Amauta. L’ouvrage raconte les activités de Gonzalo, ses apports, à l’occasion de la vingtième année de son emprisonnement. L’opinion exprimée correspond à celle du Parti Communiste d’Equateur – Comité de Reconstruction.
Le terme de Jefaturas a été traduit par « directions »; il désigne les individus en qui s’élabore la pensée synthétisant le chemin révolutionnaire dans un pays donné.
EN DÉFENSE DES DIRECTIONS
Au sein du Mouvement Communiste International depuis de nombreuses années, a été débattu de la question des Directions de la Révolution.
À cet égard, le marxisme nous affirme quel est le rôle des dirigeants révolutionnaires, si bien que si ce n’est pas décisif pour la victoire ou la défaite d’un processus politique, leur rôle est très transcendant et peut accélérer ou ralentir le cours d’un événement historique, mais jamais complètement le détruire ni l’éviter ou le créer artificiellement.
« Le marxisme-léninisme enseigne que les hommes mêmes sont ceux qui créent leur histoire, mais toujours dans conditions matérielles historiquement déterminées.
L’influence des personnes illustres sur le cours des événements est la meilleure quand ils savent comprendre le mieux les lois objectives et le cours du développement.
‘L’idée de la nécessité historique n’amoindrit pas, en aucun sens, le rôle de la personnalité dans l’histoire.’ (Lénine)
Le cours de l’histoire est déterminé par les conditions de la vie matérielle de la société. Mais la personnalité, qui comprend les besoins de développement économique de la société, les exigences de la classe avancée, peut prendre en charge des événements et, rassemblant les hommes autour de lui, impulser ces événements. » (Dictionnaire de philosophie, M. Rosental et P. Yudin. Deuxième édition russe, 1940)
Comme on le voit, le Parti Communiste bolchevique de l’Union soviétique, sous la direction de Lénine et Staline, a scientifiquement et objectivement déterminé le rôle des dirigeants révolutionnaires dans le cours de l’histoire.
De même, Lénine nous enseigne que :
« Tout le monde sait que les masses se divisent en classes; qu’on ne peut opposer les masses et les classes que lorsqu’on oppose l’immense majorité dans son ensemble sans la différencier selon la position occupée dans le régime social de la production, et les catégories occupant chacune une position particulière dans ce régime; que les classes sont dirigées, ordinairement, dans la plupart des cas, du moins dans les pays civilisés d’aujourd’hui, par des partis politiques; que les partis politiques sont, en règle générale, dirigés par des groupes plus ou moins stables de personnes réunissant le maximum d’autorité, d’influence, d’expérience, portées par voie d’élection aux fonctions les plus responsables, et qu’on appelle les chefs.
Tout cela ce n’est que l’a b c. Tout cela est simple et clair. » (La maladie infantile du communisme – le « gauchisme »)
Toute la doctrine du marxisme-léninisme-maoïsme a toujours défendu le rôle des directions tout le long du processus révolutionnaire prolétarien. Sans aucun doute, le marxisme n’a pas fait un seul pas dans la vie sans une lutte à mort contre les classes réactionnaires et le révisionnisme.
Qui nie le rôle des directions dans la révolution ?
Le vieux révisionnisme, qui s’est lancé après la Première Guerre mondiale, a été le premier à lancer des flèches contre le rôle des directions siège dans les processus révolutionnaires ; ils se sont caractérisés par le fait de nier les apports de Lénine au développement du marxisme, mais ces révisionnistes-ci ont été écrasé par le PCUS dirigé par Staline.
Le révisionnisme moderne dirigé par Khrouchtchev a lancé la thèse révisionniste du « culte de la personnalité », affirmant que la direction de Staline en URSS avait été soi-disant en proie à des « crimes », des « autoritarismes », la « corruption », etc., etc.
Ce que Khrouchtchev et sa bande cachent derrière ces fausses accusations était l’intention de renverser la dictature du prolétariat, d’entraver le développement du socialisme et d’amener l’URSS à la voie capitaliste, ce que montre de manière irréfutable le développement historique qui a suivi.
Par rapport à ces précédents, ce débat n’a pas été suffisamment résolu dans MCI en ce qui concerne le rôle des grandes directions.
Pour certains, il n’existe pas ni ne devrait exister les grandes directions, avec comme « argument » qu’elles peuvent dévier le cours de la révolution si elles deviennent révisionnistes ou traîtres. Pour soutenir cet argument, ils prennent comme exemple la trahison de Prachanda au Népal.
Mais voilà justement l’erreur d’interprétation. Tout d’abord, pour trahir un processus, il n’y a pas besoin d’être reconnu comme grande direction.
Est-ce que Khrouchtchev et Teng Siao Ping ont été reconnus par le PCUS et le PCCh comme grande direction de la révolution? En aucune manière, et sans aucun doute ils ont servi de fer de lance pour écraser la construction du socialisme en URSS et en République populaire de Chine, d’une manière extrêmement efficace.
Est-ce que Kautsky a été reconnu comme chef de la révolution dans le Parti communiste d’Allemagne et dans la seconde Internationale? Pas plus, et cependant il a causé un grand dommage à la révolution prolétarienne en Europe.
Deuxièmement, ne pas admettre l’existence et le développement de grandes directions sous prétexte qu’elle peut trahir serait comme refuser de conduire une voiture parce qu’on « peut avoir un accident », ou ne pas utiliser de la dynamite dans la lutte des classes sous le prétexte que nous pourrions la faire exploser dans nos mains…
Dans toute activité humaine se rencontre divers degrés de risque, d’autant plus dans la lutte révolutionnaire qui est l’activité humaine de la plus grande envergure jamais connue, pleine de grands risques et de grandes difficultés, alors ce qu’il faut faire est prendre une série de mesures visant à réduire la possibilité que les risques deviennent réalité.
Afin de réduire le risques de collision lors de la conduite, il faut prendre certaines mesures, pour empêcher que la dynamite nous explose dans les mains il faut la manier avec le plus grand soin et des mesures techniques déterminées, de même afin d’éviter la trahison d’une grande direction et que cela puisse détruire un processus révolutionnaire, il y a lieu de procéder à un certain nombre de mesures d’ordre idéologique, politique et organisationnel dans le Parti communiste.
En outre, la nécessité des grandes directions a été démontrée par l’histoire même. Chaque dirigeant révolutionnaire est unique et irremplaçable, il peut y en avoir d’autres qui ont des qualités et potentialités similaires, mais au final, rien ne se répète jamais.
Ainsi, par exemple, la mort de Karl Marx et de Friedrich Engels à la fin du XIXe siècle, a produit un grand vide dans le mouvement communiste international, ce qui fut exploité par le vieux révisionnisme pour prévaloir dans le MCI. Mais l’histoire n’est pas en arrêt et sont venus de nouveaux dirigeants révolutionnaires prolétariens, Lénine, Staline, Sverdlov, Dimitrov et d’autres, qui ont été formés dans l’épopée de la Révolution russe.
Staline a poursuivi la construction du socialisme après la mort de Lénine en 1924 et a réussi à maintenir ce processus pour une importante période de 30 ans. A la mort de Staline en 1953, dans la période de vie s’est imposé le révisionniste Khrouchtchev qui est parvenu à monter les échelons dans le PCUS.
Mao Zedong est venu à la défense du rôle de Staline dans la construction du socialisme en URSS ; de plus, il a tiré les leçons de la restauration du capitalisme en URSS, il a lancé le GRCP en 1966, stoppant l’offensive révisionniste en Chine durant une décennie, après quoi il est mort et s’est imposé e sinistre Teng Siao Ping.
Qu’est-ce que cela nous apprend? D’une part, on peut voir clairement que les grandes directions révolutionnaires furent un énorme point d’appui pour le développement du MCI et des processus révolutionnaires. D’autre part, il semble que lorsque meurent ces grandes directions, il y a du vide à la direction du mouvement de révolution, ce qui occasionne des pièges et même des défaites temporaires.
Comment faire face à cette réalité ?
Certains cherchent à éliminer les grandes directions par des décrets statutaires, d’autres éludent simplement la question, tandis que quelques-uns en restent à maudire cette réalité et cela même en allant en écho à la thèse révisionniste comme le « culte de la personnalité. »
Les communistes doivent assumer le thème de la grande direction de manière objective et scientifique.
– L’existence des grandes directions dans tout processus révolutionnaire n’est pas quelque chose que nous aimons ou pas, c’est une question objective et nécessaire et, à ce titre, nous devons l’assumer.
– Les dirigeants révolutionnaires ne s’improvisent pas, se forment dans un dur combat, au milieu de la la lutte des classes, étant éprouvé pendant une longue période.
– En plus d’une grande direction, il y a lieu de de promouvoir la formation de plusieurs dirigeants révolutionnaires en position de prendre les devants dans le cas où la grande direction tête meurt, est capturé ou trahit.
– Les dirigeants révolutionnaires doivent posséder 3 caractéristiques essentielles : une profonde connaissance du marxisme et de l’histoire, la capacité d’entreprendre le mouvement pratique et s’en tenir à une position de classe.
– Jamais aucun dirigeant révolutionnaire ne doit être au-dessus de la structure du parti, au-dessus des principes fondamentaux du communisme. Marx et Engels avaient un rôle transcendant dans la Commune de Paris et de la Première Internationale, précisément parce qu’ils appliqué cette règle d’or ; Lénine et Staline également avec le PCUS et la IIIème Internationale, tout comme Mao Zedong à la tête du PCCh et les réunions avec les partis communistes et ouvriers du monde entier.
Une fois que cela est clair au sujet du pourquoi de la défende de la direction, regardons pour la défense du Président Gonzalo.
Le Président Gonzalo n’est pas quelqu’un d’improvisé, il a été formé dans une bataille longue et difficile entre marxisme et révisionnisme dans les décennies 60 et 70 du XXe siècle ; il a formé la fraction rouge d’Ayacucho à partir de laquelle s’est complétée l’étape de reconstitution du PCP ; il a été faisant d’importants apports qui ont été lançant la Guerre Populaire au Pérou se développant jusqu’à l’équilibre stratégique, qui tout au long de cette période ont été des contributions importantes pour le marxisme-léninisme-maoïsme appliqué au processus révolutionnaire au Pérou.
Mais contrairement à d’autres dirigeants révolutionnaires d’autres processus historiques, sa trajectoire ne s’arrête pas de manière abrupte par la mort, mais par la capture par l’ennemi de classe ; conscient de ce que cela signifiait pour le PCP, il a lancé son dernier discours appelant à la militance et au peuple à continuer la Guerre Populaire.
Puis, il a été placé en isolement absolu, avec toute la propagande impérialiste contre le président Gonzalo.
Cela donnera ensuit la détérioration de la GP et du PCP, détérioration qui dans une certaine mesure a été arrêtée pour l’important travail de divers organismes du PCP qui sont encore debout et continuent dans le GP.
Est-ce que le fait que le GP au Pérou traverse une période difficile invalide les contributions du Président Gonzalo à la révolution au Pérou et au MCI ? En aucune manière, de même que ni la défaite du socialisme en URSS annule les grandes contributions de Lénine et Staline à la cause de la révolution prolétarienne, ou que la défaite du socialisme en Chine n’invalide pas les enseignements de Mao Zedong.
Défendre le Président Gonzalo, sur la base que sa position était de poursuivre la GP, signifie défendre en même temps le processus révolutionnaire péruvienne, défendre le Maoïsme et les apports allant avec du Président Gonzalo.
Défendre le Président Gonzalo ne signifie en aucun cas prétendre qu’il dirige depuis la prison, ce qui d’une part est impossible par les conditions d’isolement total et d’autre part est anti-marxiste.
Défendre le Président Gonzalo ne signifie pas nier complètement et métaphysiquement la possibilité que le Président Gonzalo ait capitulé en prison, mais signifie que toutes les preuves possibles, la trajectoire de Gonzalo et suivant la logique le prolétariat il est montré que le Président Gonzalo maintient sa position révolutionnaire jusqu’à présent.
Défendre le Président Gonzalo ne signifie pas se focaliser sur la défense d’Abimael Guzmán Reinoso comme tel, au-delà de la difficile et complexe situation que cela signifie pour une personne d’être condamné à la prison à vie, mais cela signifie défendre le révolutionnaire, le communiste qui est en prison pour avoir dirigé la GP et le PCP, défendre ses contributions et la vie en tant et dans la mesure où il n’a pas capitulé.
Défendre le Président Gonzalo signifie ne pas permettre à l’impérialisme, aux classes dominante et au révisionnisme que réussisse leur noire campagne pour briser le prestige et mentir à l’encontre du Président Gonzalo Chef du PCP et de la Révolution au Pérou.
En bref, défendre le Président Gonzalo est ce qui permet finalement de continuer à poursuivre la Guerre Populaire au Pérou et que se prépare la GP dans d’autres pays.