La « lettre ouverte » attaque les marxistes-léninistes de Belgique dans les termes suivants :
« La direction du Parti Communiste Chinois organise et soutient différents groupes antiparti qui se dressent contre le Parti Communiste, aux Etats-Unis, au Brésil en Italie, en Belgique, en Australie et en Inde. En Belgique par exemple, la direction du P.C.C. appuie le groupe de Grippa, exclu du Parti par le dernier congrès…
En élevant sur le pavois les dissidents et les renégats qui se trouvent au ban du mouvement communiste, les dirigeants chinois reproduisent dans leurs journaux et revues des articles calomniateurs tirés de publications de ces groupes de renégats et dirigés contre la politique du P.C.U.S., contre la ligne du mouvement communiste mondial. »
Il est à remarquer que le « Drapeau Rouge », provisoirement aux mains des révisionnistes belges, a tronqué ce passage en ne citant pas la phrase consacrée particulièrement à la Belgique :
« En Belgique par exemple, la direction du P.C.C. appuie le groupe de Grippa exclu du Parti par le dernier congrès ».
Pourquoi ? Parce qu’en Belgique, qualifier de renégats antipartis les marxistes-léninistes dont l’activité et le dévouement au service et à l’avant-garde de la classe ouvrière, sont bien connus, est une infamie qui disqualifie à jamais ses auteurs.
La « lettre ouverte » cite nommément le camarade Grippa. En Belgique, il n’est nul besoin de rappeler que le camarade Grippa, membre du Parti depuis 1930, a constamment déployé une activité militante irréprochable. En particulier dans les circonstances les plus difficiles – dans les grandes luttes d’avant-guerre – sous l’occupation hitlérienne pendant laquelle il fut chef d’Etat-major de l’Armée Belge des Partisans, puis prisonnier politique à Breendonck et à Buchenwald – en 1950 au cours des actions contre le retour de Léopold III – dans la grande grève de décembre-janvier 1961 – et actuellement face aux campagnes conjuguées des réformistes de la droite du P.S.B. et des révisionnistes qui usurpent le nom de communistes.
L’attaque du groupe de Khrouchtchev contre les marxistes-léninistes de Belgique constitue une inqualifiable ingérence dans les affaires de notre Parti.
Qui se ressemble s’assemble. Khrouchtchev soutient depuis longtemps les révisionnistes scissionnistes à la Burnelle, Moulin, Terfve et consorts, comme il appuie le traître Dange, valet de la bourgeoisie réactionnaire indienne.
Ce soutien, Khrouchtchev le proclame aujourd’hui ouvertement. Il approuve les mesures antidémocratiques et scissionnistes décrétées en violation des Statuts de notre Parti, en refusant même d’entendre les militants en cause. Il loue les prétendues « exclusions » des communistes qui se tiennent fermement sur les positions révolutionnaires marxistes-léninistes de la « Déclaration des 81 ».
Il se solidarise avec les révisionnistes de la direction du Parti qui ont ouvertement attaqué la « Déclaration des 81 Partis Communistes et Ouvriers », charte du mouvement communiste mondial.
Il est aux côtés de ces révisionnistes qui ont trahi l’internationalisme prolétarien, notamment lors de la contre-révolution en Hongrie, à l’égard de l’Albanie, de la Chine, de Cuba socialistes et du peuple congolais luttant pour sa libération nationale.
Khrouchtchev est couvert de louanges par les représentants de l’impérialisme américain, force principale d’agression et de guerre dans le monde. Spaak, ce brillant serviteur de la bourgeoisie, l’homme de la reconnaissance de Franco, de Münich, de la guerre froide, de l’OTAN, fait son éloge.
Les camarades qui, en Belgique, avaient encore des illusions sur le véritable caractère du groupe de Khrouchtchev prendront conscience de la situation réelle, ne serait-ce qu’au travers des attaques de la « lettre ouverte » contre nous.
Que signifie l’expression :
« La direction du P.C.C. organise et soutient différents groupes antiparti de renégats… » ?
La presse réactionnaire et social-démocrate de droite s’est évidemment emparée de ces propos provocateurs.
Ils sont les mêmes que ceux que la bourgeoisie a toujours employés contre les révolutionnaires.
Pendant combien d’années n’avons-nous pas entendu les calomnies de la bourgeoisie et de ses valets sur « la main de Moscou », « l’œil de Moscou », « l’or de Moscou » afin de développer la répression contre les communistes ?
C’est notamment à partir de pareilles accusations mensongères qu’en 1923 les sbires du capital avaient monté un prétendu « complot » et emprisonné la direction de notre Parti – qui comprenait entre autres les camarades Joseph Jacquemotte et Henri Glineur.
Actuellement, les révisionnistes utilisent les mêmes procédés contre le Parti Communiste Chinois et contre les autres marxistes-léninistes.
Les révisionnistes sollicitent même l’appui de la bourgeoisie et de son Etat. Selon une information de presse non démentie, Polianov, rédacteur des « Isvestia » et envoyé de Khrouchtchev auprès de Spaak, a demandé à celui-ci la fermeture du bureau de l’agence de presse « Chine nouvelle » à Bruxelles.
En Belgique, les dirigeants révisionnistes marchent au même pas que Khrouchtchev. Ils font du chantage, ils publient dans leur presse des accusations mensongères contre des camarades nommément désignés, en les dénonçant ainsi à la répression patronale et gouvernementale.
Burnelle dans le « Drapeau Rouge » du 16 juillet 1963, a attaqué les rédacteurs de la radio parce qu’ils donnaient connaissance des communiqués de la Fédération bruxelloise du Parti : c’était demander l’intervention du gouvernement pour étouffer l’information.
L’attitude des révisionnistes s’apparente à la provocation policière pure et simple. Ces faits démontrent quel degré de dégénérescence ils ont atteint : les travailleurs les jugeront.
Les révisionnistes comme la bourgeoisie, en vue de discréditer l’action révolutionnaire, la lutte de la classe ouvrière, prétendent y voir des influences extérieures.
La lutte de classe est la conséquence de l’existence de classes antagonistes. Elle fait de la révolution socialiste une nécessité historique.
L’existence sociale, la lutte de classe, créent la conscience de classe. Les travailleurs les plus conscients s’organisent en un parti d’avant-garde, guidé à notre époque par les enseignements du marxisme-léninisme. Ce parti est indispensable pour conduire la classe ouvrière à la victoire finale.
La lutte de classe se développe dans le monde entier. De là naît la solidarité internationale, l’internationalisme prolétarien qui unit tous les opprimés contre les oppresseurs. La lutte de classe est donc aussi internationale.
Quant au révisionnisme, il est un produit de l’impérialisme.
« L’influence bourgeoise est la source intérieure du révisionnisme, et la capitulation devant l’impérialisme en est la source extérieure « (« Déclaration de Moscou » de 1957).
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le révisionnisme, danger principal actuel pour le mouvement communiste international, soit un phénomène international.
Cependant, le révisionnisme étant la conséquence de l’influence bourgeoise, il n’est pas de véritable unité parmi les révisionnistes. Le phénomène est bien connu. Les partis gangrenés de réformisme de la IIe Internationale ont chaque fois pris parti pour leur propre bourgeoisie dans les moments de contradictions aiguës entre impérialistes, s’opposant ainsi les uns aux autres.
Mais un lien unit les réformistes et les révisionnistes de tous les pays, c’est l’hostilité, la haine à l’égard des mouvements révolutionnaires, à l’égard des marxistes-léninistes et, en fin de compte, à l’égard des luttes de la classe ouvrière et des mouvements de libération nationale.
En Belgique, les communistes eurent à mener plusieurs luttes idéologiques contre diverses déviations. Depuis 1945, par exemple, les dangers dominants pour notre Parti ont été successivement l’opportunisme de droite, l’opportunisme « de gauche », puis enfin le révisionnisme.
Au cours de ces dernières années, le révisionnisme a menacé et menace l’existence même du Parti. Il y eut toujours des camarades qui combattirent sur la base du marxisme-léninisme.
Après le XIIIème Congrès (1960), le travail désagrégateur des révisionnistes s’amplifiant, ceux-ci se démasquent de plus en plus. Il est bien connu qu’à partir de ce moment, des camarades toujours plus nombreux s’élevèrent contre le révisionnisme. Depuis lors, la majorité de la Fédération bruxelloise s’opposa au Bureau politique. Il n’était plus de séance du Comité central où les positions marxistes-léninistes ne soient opposées à la ligne révisionniste du Bureau politique.
Depuis longtemps, le Bureau politique prenait ses inspirations auprès des révisionnistes yougoslaves.
La Conférence des 81 Partis Communistes et Ouvriers à la fin de 1960 avait, à nouveau, catégoriquement condamné unanimement la trahison des révisionnistes yougoslaves. Le Comité central du Parti Communiste de Belgique avait approuvé cette « Déclaration des 81 ».
Quelques mois après, un secrétaire national et un membre du Bureau politique du P.C.B. se rendaient en Yougoslavie à l’incitation des autorités yougoslaves, avec l’accord du Bureau politique. Ces voyages furent cachés au Parti et au Comité central.
Il est apparu ensuite que Khrouchtchev cachait de moins en moins sa collusion avec les révisionnistes yougoslaves. Le Bureau politique du P.C.B. se trouvait ainsi appuyé de plus en plus par le groupe de Khrouchtchev.
La suite est connue. L’arrogance des révisionnistes va jusqu’à prétendre « exclus », « écartés » des rangs du Parti des centaines de camarades, en violation flagrante avec les statuts du Parti, en contradiction avec les règles les plus élémentaires du centralisme démocratique.
La Fédération bruxelloise du Parti Communiste de Belgique a tenu, fin juin un Congrès extraordinaire, conformément aux statuts et a réalisé son unité marxiste-léniniste. Ce Congrès a notamment décidé ce qui suit :
1° : toutes les mesures arbitraires, antistatutaires, les quatre « exclusions » du Congrès d’Anvers, les « suspensions », « dissolutions » d’organisations, les décisions consistant à « écarter des rangs du Parti », frappant des camarades et des organisations qui restent sur les positions marxistes-léninistes, sont déclarées nulles et non avenues.
2° : le Comité fédéral, issu du Congrès fédéral de mars, est déclaré déchu pour forfaiture et participation active à la politique sioniste et scissionniste du Bureau politique.
3° : le présent Congrès extraordinaire de la Fédération bruxelloise du Parti Communiste de Belgique, qui se tient conformément aux règles léninistes de fonctionnement du Parti, a élu un nouveau Comité fédéral, une commission fédérale de contrôle du Parti et une commission fédérale de contrôle financier.
4° : le Congrès fédéral réclame, et appelle les autres fédérations à réclamer un Congrès extraordinaire, le Congrès de l’unité marxiste-léniniste.
Dans les autres fédérations aussi l’action des marxistes-léninistes se développe en dépit des menaces du Bureau politique, des interdits jetés sur l’information, des « sanctions » qui pleuvent.
La vérité du marxisme-léninisme triomphera des mensonges révisionnistes. Telle est la situation en Belgique.
Le révisionnisme développait aussi ses manœuvres dans d’autres partis communistes. A l’origine, ce fut au travers de l’action du groupe de Tito qui trahit ouvertement le marxisme-léninisme, que le révisionnisme déploya son travail de sape. Lorsque le débat devint public par suite des attaques inqualifiables des révisionnistes, les communistes de Belgique constatèrent que des forces décisives du mouvement communiste international se tenaient fermement sur les positions du marxisme-léninisme. Nous n’en avions jamais douté : les faits confirmaient l’analyse marxiste-léniniste.
Guidés les uns et les autres par la vérité universelle du marxisme-léninisme et sur la base de nos expériences propres de la lutte des classes dans nos pays et à l’échelle mondiale, nous arrivions aux mêmes conclusions.
Face à l’action scissionniste des révisionnistes, nous agissons et nous agirons selon le précepte : « Marxistes-léninistes, unissons-nous ! »
La « lettre ouverte » pose les questions suivantes :
« De nombreuses thèses de cette lettre (des camarades chinois) peuvent susciter à première vue la perplexité : avec qui les camardes chinois discutent-ils ? Se trouverait-il un communiste qui objecterait par exemple contre la révolution socialiste, ou qui considérerait comme n’étant pas de son devoir de lutter contre l’impérialisme, d’appuyer le mouvement de libération nationale ? Pourquoi la direction du P.C.C. se cramponne-t-elle à des thèses semblables ? »
OUI, il est des personnages se prétendant communistes et qui sont contre la révolution socialiste, qui entravent la lutte contre l’impérialisme, qui enjolivent celui-ci, qui trahissent la solidarité à l’égard du mouvement de libération nationale.
En Belgique, nous ne devons pas aller les chercher très loin : ce sont les porte-parole révisionnistes de Khrouchtchev.
Leurs « théories » et leur pratique l’ont amplement démontré. Ils déclarent « antiparti » la conception du Parti Communiste avant-garde de la classe ouvrière, guidé par son action par le marxisme-léninisme, se fixant comme but final le communisme par la révolution socialiste et l’instauration de la dictature du prolétariat.
Leurs thèses et modifications de statuts en vue du XIVème Congrès constituent une plateforme entièrement révisionniste. Ajoutons à ce simple fait parmi beaucoup d’autres : dans ces textes, il n’y avait pas un mot de condamnation de l’impérialisme américain, principale force d’agression et de guerre dans le monde.
Ces révisionnistes prétendent qu’organiser résolument les actions des masses laborieuses pour leurs revendications, pour la défense des libertés démocratiques menacées, contre le gouvernement Lefèvre-Spaak, c’est de l’aventurisme.
Pour eux, appeler les masses laborieuses à s’opposer aux bases étrangères en Belgique, à l’installation d’armes atomiques dans notre pays et à la présence de sous-marins équipés de fusées Polaris en mer du Nord, serait des « bavardages ».
Ils poursuivent de leur haine ceux qui ont dénoncé leur trahison de la lutte de libération nationale du peuple congolais. Le Bureau politique eut le triste privilège d’avoir été le premier dans le monde à demander l’intervention de l’ONU au Congo et il continua à appuyer celle-ci chaleureusement alors même qu’elle avait conduit à la liquidation du gouvernement légal, à l’assassinat de Lumumba et à la pénétration renforcée néo-colonialiste de l’impérialisme américain.
En pleine terreur colonialiste au Congo, le 13 octobre 1960, « Le Drapeau Rouge » aux mains des révisionnistes écrivait
« Belgique et Congo, mêmes intérêts »
« …Pendant qu’on discute d’ailleurs, on ne se bat point et c’est déjà un résultat précieux »…
Gaston Moulin, député révisionniste, vola au secours des pires colonialistes en proposant à la Chambre, le 12 décembre 1961, une motion réclamant le cessez-le-feu demandé par les « ultras » du Katanga.
Ces néo-réformistes appellent « provocateurs » les camarades qui pratiquent l’internationalisme prolétarien et qui n’admettent pas, comme le proclame Jean Terfve, membre du Bureau politique du P.C.B., que
« Kennedy est une pièce maîtresse de la lutte pour la paix ».
Pour eux, défendre Cuba socialiste et affirmer sa solidarité avec la République populaire de Chine, c’est :
« commettre des actes de diversion caractérisés » (Brunelle au XIVeme Congrès du P.C.B. – « Drapeau Rouge » du 14 avril 1963).
Ils prétendent « exclure » du Parti par des mesures administratives scissionnistes les camarades qui appliquent les enseignements du marxisme-léninisme, qui se tiennent fermement sur les positions révolutionnaires de la « Déclaration des 81 ».
Voilà le vrai visage de ceux que Khrouchtchev soutient.
D’autre part, la « lettre ouverte » fait la démonstration que le groupe de Khrouchtchev est anti-marxiste-léniniste.
Les travailleurs de notre pays comprennent ainsi mieux, à partir d’événements qu’ils connaissent bien, le rôle des porte-parole révisionnistes de Khrouchtchev et de Khrouchtchev lui-même.
Dès les premières lignes, la « lettre ouverte » procède à une véritable escroquerie. Il n’est pas vrai qu’il y ait
« le P.C. chinois d’une part et le P.C.U.S. et les autres partis frères d’autre part »
Il y a les marxistes-léninistes d’une part, les révisionnistes de l’autre. Parmi les premiers, il y a notamment le Parti Communiste Chinois, son Comité central, le camarade Mao Tsé-toung, ainsi que de nombreux autres partis communistes ; parmi les seconds il y a notamment le groupe de Khrouchtchev.
La vigilance des communistes doit redoubler à l’égard du danger principal pour le mouvement communiste international : le révisionnisme, qui menace de subversion plusieurs partis communistes, et qui est parvenu à s’implanter dans les directions de ces partis.
L’inquiétude des communistes concerne la liquidation par les révisionnistes de certains partis communiste en tant qu’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière.
Le Parti Communiste Chinois qui tient haut le drapeau de l’internationalisme prolétarien, de la révolution socialiste, du marxisme-léninisme, a la sympathie des révolutionnaires du monde entier.
Seuls les petits-bourgeois conformistes, opportunistes et peureux, peuvent admettre que l’on fasse commerce de principes pour gagner la sympathie de prétendues « majorités » d’occasion.
La vérité universelle du marxisme-léninisme triomphera, comme triomphera la révolution socialiste mondiale qui correspond à une nécessité historique.
L’action de l’avant-garde marxiste-léniniste de la classe ouvrière conduit à la victoire la force invincible constituée par nonante pour cent de l’humanité.
Les mensonges et les manœuvres d’une poignée de révisionnistes ne peuvent cacher le fait que seul le marxisme-léninisme était et reste le guide des communistes.
Bien plus, les coups de force, le bluff et les manipulations révisionnistes ne peuvent masquer la réalité : la majorité des communistes dans le monde a affirmé clairement les positions conséquentes du marxisme-léninisme et la condamnation du révisionnisme.
Même dans les partis où momentanément des dirigeants indignes prétendent parler au nom du Parti et soumettent à des brimades et à des répressions inadmissibles les marxistes-léninistes, ce sont ceux-ci qui représentent la volonté révolutionnaire de la grande majorité des militants, la volonté révolutionnaire des masses laborieuses.
C’est pourquoi les révisionnistes ne peuvent que mentir et tentent d’empêcher l’information des militants.
C’est pourquoi les révisionnistes ne veulent pas d’une confrontation loyale et sérieuse qui conduirait à leur défaite totale.
Les rédacteurs de la « lettre ouverte » s’identifient au Parti du grand Lénine, au premier pays socialiste, à la grande Révolution socialiste d’Octobre, au peuple soviétique.
Ce que nous reprochons au groupe de Khrouchtchev, c’est précisément de combattre les enseignements de Lénine, de renier la signification profonde de la grande Révolution socialiste d’Octobre, de vouloir que le P.C.U.S. abandonne son rôle d’avant-garde du mouvement communiste international.
Nous ne pouvons admettre que le groupe de Khrouchtchev mette ainsi en danger la patrie du premier pays socialiste, qu’il galvaude les conquêtes du peuple soviétique, acquises par tant d’héroïsme et d’abnégation.
Nous accusons le groupe de Khrouchtchev de pratiquer la collaboration avec l’impérialisme au lieu de l’internationalisme socialiste entre pays frères et l’internationalisme prolétarien à l’égard du mouvement révolutionnaire des pays capitalistes et du mouvement de libération nationale. Nous l’accusons de diviser le mouvement communiste international.
Le groupe de Khrouchtchev trahit le Parti de Lénine, la Révolution d’Octobre, le peuple soviétique. Il n’a aucun droit de se revendiquer de ce qu’il trahit.
L’existence de l’Union Soviétique, puis la formation du camp socialiste mondial sont la principale conquête de la classe ouvrière mondiale.
La victoire de la Révolution d’Octobre a joué un rôle éminent lors de la formation de notre Parti Communiste de Belgique, né dans le feu de la lutte contre la guerre impérialiste, contre le capitalisme, contre l’opportunisme et le réformisme des dirigeants du parti Ouvrier Belge (P.O.B.).
La Révolution socialiste d’Octobre avait indiqué la voie à suivre. En retour les communistes de Belgique n’ont jamais ménagé leurs forces pour défendre l’Union Soviétique contre les attaques de notre bourgeoisie et de l’impérialisme en général.
La classe ouvrière de notre pays, en dépit des manœuvres des agents de la bourgeoisie, a manifesté souvent cette solidarité agissante.
En 1920, les dockers d’Anvers se sont opposés à l’envoi d’armes contre l’Union Soviétique.
De Munich au début de la grande guerre contre l’hitlérisme, les communistes ont fait front contre le déchaînement antisoviétique auquel participaient les hommes politiques de la bourgeoisie, de la droite du P.O.B. aux fascistes. Pendant l’occupation les résistants ont fait les plus grands sacrifices.
L’internationalisme prolétarien, particulièrement la solidarité avec l’Union Soviétique qui supportait le poids principal de la lutte contre l’hitlérisme, animait la plupart d’entre eux, les communistes en tête, renforçait leur combativité par la conscience de la grandeur de la cause défendue, celle de tous les peuples opprimés ou menacés par la dictature fasciste du capital financier. Des prisonniers soviétiques, libérés par nos partisans armés, combattirent dans nos rangs.
La victoire des glorieux combattants de Stalingrad, guidés par le Parti Communiste de l’Union Soviétique ayant à sa tête le Camarade Staline, fut saluée avec enthousiasme par nos résistants comme le commencement de la fin de l’hitlérisme.
Maintes fois aussi, après la Deuxième Guerre mondiale, les communistes de Belgique, malgré les erreurs opportunistes de droite et « de gauche » de la direction du P.C.B., puis de son révisionnisme effréné, défendirent l’Union Soviétique, pays socialiste, contre les menées et les menaces d’agression de l’impérialisme américain.
Cette contribution des communistes et de la classe ouvrière à la solidarité agissante avec l’Union Soviétique, aussi modeste qu’elle soit, fut apportée de grand cœur et avec abnégation : c’était un devoir élémentaire. Si nous la rappelons, c’est pour illustrer ce qu’est effectivement l’internationalisme prolétarien que méprisent les révisionnistes : c’est une aide mutuelle où chacun donne selon ses possibilités.
La lutte des classes est internationale. Les succès de nos frères sont nos succès et réciproquement. Nous partageons leurs difficultés.
C’est pourquoi aussi aucun communiste ne peut rester indifférent face à une entreprise de scission du mouvement communiste international, face au révisionnisme liquidateur.
Le P.C.U.S. est le Parti de Lénine. L’Union Soviétique est le premier pays socialiste. C’est dire combien les événements graves des dernières années, dus à la politique de Khrouchtchev, nous affectent.
« Chaque parti communiste est responsable devant la classe ouvrière, devant les travailleurs de son pays, devant l’ensemble du mouvement communiste ou ouvrier international ». (Déclaration des 81).
Donner aujourd’hui notre opinion sur certains aspects de la politique du groupe de Krouchtchev, ce n’est pas nous ingérer dans les affaires d’un autre parti.
L’attitude de Krouchtchev et des autres révisionnistes a déjà causé un tort considérable à la classe ouvrière de tous les pays et au mouvement communiste international. Leurs pratiques, leurs attaques publiques contre les marxistes-léninistes nous amènent à répondre.
C’est notre devoir envers les travailleurs de notre pays, envers le mouvement communiste international, envers aussi le peuple soviétique, victime des conséquences de la politique révisionniste, envers les marxistes-léninistes d’U.R.S.S. en butte aux manœuvres, aux menaces et aux brimades du groupe de Krouchtchev.
La défense résolue de tout le camp socialiste, de tous les pays formant ce camp, la sauvegarde de l’unité marxiste-léniniste du camp socialiste, sont de nos jours la pierre de touche de l’internationalisme prolétarien pour chaque parti communiste.
Au lieu des rapports d’égalité entre partis, le groupe de Krouchtchev a installé des rapports de subordination.
Ses volte-face, ses reniements, ses propos versatiles, son révisionnisme, devraient selon lui, être la loi pour tous. Les dirigeants qui par affinité politique, par faiblesse, sous la menace du chantage ou pour toute autre raison, s’inclinent devant son arbitraire, sont transformés en mannequins, condamnés à réprouver aujourd’hui ce qu’ils soutenaient hier.
Ces dirigeants perdent tout crédit en suivant tant bien que mal les fluctuations imprévisibles d’une politique révisionniste qui est à l’opposé de l’essence même du marxisme-léninisme et qui ne cesse de conduire de capitulations en reniements, de retournements en mensonges, pour aboutir à la collaboration de classe avec l’impérialisme capitaliste.
Cette pratique anti-marxiste-léniniste du groupe de Khrouchtchev a eu des répercussions particulièrement graves en ce qui concerne les rapports entre pays socialistes.
En disant au XXIIème Congrès que la ligne générale de la politique extérieure de l’Union Soviétique est la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents, Khrouchtchev consacre idéologiquement et dans la terminologie, l’abandon par lui d’une politique extérieure socialiste qui doit comprendre obligatoirement différents aspects, à savoir :
– la solidarité et l’aide mutuelle entre pays socialistes, sur une base d’égalité, suivant les principes de l’internationalisme prolétarien,
– la lutte contre l’exportation de la contre-révolution et contre l’agression,
– l’aide aux travailleurs de tous les pays et à toutes les nations opprimées,
– le soutien des travailleurs de tous les pays dans la lutte de classe à l’échelle internationale pour le but commun,
– la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents.
En écartant les quatre premiers aspects, rappelés encore dans les « Déclarations de Moscou » de 1957 et 1960, Khrouchtchev confirme qu’il n’entend pas mener une politique extérieure socialiste. Par le fait même, il donne au terme « coexistence pacifique » un contenu tout autre que celui de la conception léniniste. Il applique en la matière le précepte révisionniste de n’avancer que ce qui est admissible pour la bourgeoisie. La pratique a démontré qu’il en était bien ainsi.
Mais voyons plus particulièrement la question des rapports ente l’Union soviétique et les autres pays du camp socialiste.
Ce n’est certes pas une conception socialiste que de vendre cher à des pays frères, notamment des produits industriels ; que de leur acheter à bas prix, notamment des matières premières ; de réaliser des bénéfices sur des opérations commerciales entre pays socialistes.
L’on ne peut considérer comme des rapports normaux entre pays socialistes ceux qui, sous prétexte de coordination et de division internationale du travail, refusent à certains les équipements industriels nécessaires, en les maintenant ainsi au niveau de producteurs agricoles et de fournisseurs de matières premières.
N’est-ce pas là aussi créer la base économique de lien de sujétion ?
Au demeurant ces pratiques vont à l’encontre des intérêts du camp socialiste tout entier, donc de la classe ouvrière mondiale. En fin de compte, elles constituent un facteur négatif dans le développement de l’Union Soviétique, elles freinent le développement des forces productives, développement dont les taux élevés sont précisément une des caractéristiques de l’économie socialiste.
Mais le groupe de Khrouchtchev a été plus loin : il a pris des mesures économiques graves contre la République Populaire de Chine et l’Albanie socialiste : rappel unilatéral et sans préavis des experts, refus de fournir des pièces de rechange nécessaires pour les appareillages d’origine soviétique, rupture des contrats commerciaux.
Quel but poursuit-il ? N’est-ce pas là donner des gages à l’impérialisme ? N’est-ce pas tenter de susciter des difficultés économiques graves dans ces deux pays socialistes ? N’est-ce pas vouloir créer des bases objectives favorables à une agression impérialiste contre l’Albanie et la Chine socialistes, en un moment particulièrement difficile, alors que les calamités naturelles avaient réduit la production agricole en 1960 ? N’est-ce pas là affaiblir le camp socialiste tout entier ?
La « lettre ouverte » non seulement nie effrontément ces faits maintenant largement connus, mais accuse les victimes !
Faut-il rappeler que dès l’été 1960, Burnelle, dans un échange de vues avec notre camarade Grippa, lui a annoncé les mesures prises par le Gouvernement soviétique à l’égard de la Chine, les approuvant et supputant cyniquement les conséquences graves de ces mesures pour l’économie chinoise… Inutile de dire que nous considérons qu’avec une telle attitude Burnelle n’a plus rien d’un communiste.
Mais que dire de celui qui a effectivement pris ces mesures ? Est-ce par de tels procédés que les révisionnistes espèrent mettre les peuples, les militants d’un pays socialiste à genoux !
Mais, pas plus que le blocus des impérialistes n’avait pu, jadis, briser la jeune révolution russe, le blocus conjoint des révisionnistes et des impérialistes n’a pu abattre le socialisme, ni en Chine, ni en Albanie.
Grâce à leur ténacité, à leur héroïsme et à leur travail acharné, le peuple chinois guidé par le Parti Communiste chinois et le peuple albanais, guidé par le Parti du Travail d’Albanie, ont non seulement surmonté toutes les difficultés, mais sont allés de l’avant, en se basant sur leurs propres forces.
Lorsque Khrouchtchev calomnie et malmène le vaillant peuple albanais, qui construit le socialisme, et le Parti du Travail d’Albanie, est-ce là le souci de l’unité du camp socialiste ?
Lorsqu’il prête main-forte à la bourgeoisie nationale réactionnaire indienne dans son agression, en lui fournissant des armes contre la Chine socialiste, est-ce là l’internationalisme socialiste ?
Lorsque Khrouchtchev décida de rompre unilatéralement, du jour au lendemain, les contrats de fournitures de céréales à l’Albanie, en menaçant d’une famine terrible le courageux peuple albanais, est-ce là « l’humanisme » tant vanté par lui ?
En tentant de voler à l’Albanie socialiste sa flotte militaire, en faisant opérer des destructions dans les navires de la base de Vlora, n’a-t-il pas spectaculairement montré sa « bonne volonté » à l’impérialisme, n’a-t-il pas affaibli ainsi le camp socialiste tout entier et compromis la sécurité de l’Union Soviétique elle-même ?
Ces faits, parmi d’autres, éclairent brutalement la nature des agissements de Krouchtchev.
Ni les communistes, ni les peuples du monde, ne peuvent rester indifférents face à cette situation.
La « lettre ouverte » défend, d’une façon incohérente d’ailleurs, la notion d’ « Etat du peuple entier » adoptée au XXIIème Congrès du P.C.U.S.
Pour un marxiste-léniniste, cette conception est insoutenable. Marx, Engels, Lénine, ont profondément analysé ce qu’est l’Etat : il s’agit de notions fondamentales du marxisme-léninisme.
Lénine (« L’Etat et la révolution ») rappelle que Marx avait déjà « tourné en ridicule tous les bavardages sur l’« Etat populaire ».
Et il rappela l’appréciation de Marx dans « La critique du programme de Gotha » :
« Entre la société capitaliste et la société communiste se place la période de transformation révolutionnaire de la première en la seconde. A quoi correspond une période de transition politique où l’Etat ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat ».
Or, en Union Soviétique, personne ne prétend que c’est la « société communiste ». Déclarer comme le fait la « lettre ouverte » qu’« on n’y a plus besoin de dictature du prolétariat », est faut et anti-marxiste-léniniste.
La « lettre ouverte » interprète Marx à façon en disant que :
« Marx avait en vue le communisme pris comme un tout, comme une formation sociale économique unique (dont le premier stade est le socialisme)… »
Non, Marx et Lénine n’ont besoin d’aucune « interprétation » de ce genre. Leurs enseignements sur l’État, basés sur une analyse scientifique, sont parfaitement clairs et explicites dans leurs travaux.
« Sans révolution violente, il est impossible de substituer l’État prolétarien à l’État bourgeois. La suppression de l’État prolétarien, c’est-à-dire la suppression de tout État, n’est possible que par voie d’« extinction ». (Lénine : « L’État et la révolution »)
Engels dans « La question du logement » définit la
« nécessité de l’action politique du prolétariat et de sa dictature comme transition à l’abolition des classes et, avec elles, de l’Etat ».
Entre la prise de pouvoir par la classe ouvrière et la société communiste qui implique « l’extinction de l’Etat », le « dépérissement » de l’Etat, il n’y a qu’une forme possible d’Etat, l’Etat prolétarien, c’est-à-dire le prolétariat organisé en classe dominante, le prolétariat assurant sa suprématie politique.
« L’extinction » se rapporte à ce qui subsiste de l’Etat prolétarien après la révolution socialiste ». (Lénine : « L’Etat et la révolution »)
En l’occurrence, « l’Etat populaire », ou, comme le nomme le groupe de Khrouchtchev « L’Etat du peuple entier », opposé à la conception de l’Etat prolétarien, de la dictature du prolétariat, c’est – pour s’exprimer clairement – la liquidation du pouvoir du « prolétariat organisé en classe dominante ». Cela signifie mettre en péril les conquêtes socialistes.
« Ceux-là seuls ont assimilé l’essence de la doctrine de Marx sur l’Etat, qui ont compris que la dictature d’une classe est nécessaire, non seulement dans toute société de classes en général, non seulement pour le prolétariat qui aura renversé la bourgeoisie, mais encore pour toute la période historique qui sépare le capitalisme de la « société de classes », du communisme…
Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement : la dictature du prolétariat » (Lénine : « L’État et la révolution »).
Précisons encore qu’en Union Soviétique, tous les moyens de production ne sont pas encore propriété du peuple entier ; il ne s’agit donc pas d’une société socialiste complètement édifiée.
La « lettre ouverte » elle-même reconnaît l’existence de classes en Union Soviétique. Environ un tiers de la population active travaille sur la base de la propriété kolkhozienne, « propriété du groupe ». Celle-ci n’est pas encore la propriété commune des moyens de production, propriété du peuple entier, dont parle Lénine.
La parcelle de terre individuelle joue un rôle économique important, de même que le « marché kolkhozien », forme non socialiste de l’échange de produits entre la ville et la campagne.
Bien plus les moyens de production des « stations de machines et tracteurs » ont été confiés aux kolkhoz, passant du niveau de propriété du peuple entier, à celui de « propriété de groupe ». Il s’agit bien là d’un retour en arrière sous la pression de forces sociales non prolétariennes.
La « lettre ouverte » ironise sur les « fainéants », les « voyous », les « dilapideurs » et les « parasites ».
« Survivance du capitalisme » dit la « lettre ouverte » ; « survivances » qui persistent, voire se développent, quarante-six ans après la victoire de la Révolution d’Octobre.
Mais puisque ces « survivances » existent, n’est-ce pas la preuve de la nécessité de la dictature du prolétariat ?
L’apparition d’éléments dégénérés – avec une ampleur considérable comme c’est le cas en Union Soviétique au cours de ces dernières années – ne peut être elle-même que le reflet d’un processus social plus large résultant de l’influence bourgeoise, de l’entourage petit-bourgeois, de la corruption exercée par celui-ci, notamment parmi les fonctionnaires d’Etat.
De plus, l’entourage capitaliste, la menace, les manœuvres et les tentatives de pénétration impérialistes ne sont pas des mythes.
La nécessité de la dictature du prolétariat s’impose aussi pour pouvoir mener le peuple tout entier à la société sans classes, pour diriger la paysannerie, même kolkhozienne, et les couches non prolétariennes, dans le développement de l’économie socialiste.
Hors de cette conception, c’est l’opportunisme, la capitulation devant l’idéologie non prolétarienne, la menace de dégénérescence.
Enfin, la révolution socialiste dans chaque pays fait partie intégrante de la révolution socialiste mondiale. La dictature du prolétariat seule peut assurer qu’il en soit ainsi intégralement, c’est-à-dire que chaque pays socialiste établisse et maintienne une politique extérieure socialiste, comprenant notamment l’aide mutuelle avec les autres pays socialistes, l’aide aux mouvements révolutionnaires de la classe ouvrière dans le monde, l’aide aux mouvements de libération nationale.
La volonté exprimée par le groupe de Khrouchtchev de liquider la dictature du prolétariat – comme d’ailleurs l’utilisation par lui de la phraséologie et de la terminologie de la démocratie bourgeoise – est la conséquence à la fois de l’idéologie et de l’action des couches non prolétariennes et de la classe des paysans d’une part, de la capitulation devant la pression de l’impérialisme d’autre part.
Il est extrêmement important de montrer la similitude entre les conceptions révisionnistes du groupe de Khrouchtchev à l’égard de la révolution socialiste en U.R.S.S., du rôle du Parti Communiste et de la dictature du prolétariat, et les conceptions anti-marxistes-léninistes développées par les porte-parole de Khrouchtchev dans les pays capitalistes.
En Belgique, les révisionnistes du Bureau politique nient en fait le caractère de classe de l’Etat, « se mettent à célébrer les beautés de la démocratie bourgeoise », et du parlementarisme bourgeois.
Les camardes qui ont voulu que dans les statuts du Parti Communiste de Belgique soit proclamée la nécessité de la dictature du prolétariat pour réaliser la révolution socialiste, qu’y soit maintenue la conception du Parti Communiste, avant-garde la classe ouvrière, se fixant comme but final le communisme, sont déclarés anti-parti.
Et le groupe de Khrouchtchev fait de même dans la « lettre ouverte ». Le lien est indiscutable entre le révisionnisme du groupe de Khrouchtchev et le révisionnisme du Bureau politique du Parti Communiste de Belgique.
Ici encore, la « lettre ouverte » ment au sujet de la position des marxistes-léninistes.
C’est toujours le même procédé : ceux qui dénoncent le caractère agressif de l’impérialisme et la collaboration avec lui sont accusés d’être des fauteurs de guerre. Ceux qui condamnent le révisionnisme sont accusés de vouloir un prétendu « culte de la personnalité » et d’être « antisoviétiques ».
Qu’un malfaiteur qualifie son action de vertueuse et l’appelle bienfait, ne change rien aux faits. Quand le malandrin accuse ceux qui démasquent ses méfaits d’être des criminels, il calomnie pour faire diversion.
L’analyse marxiste-léniniste des enseignements de la lutte de la classe ouvrière, notamment l’expérience de la dictature du prolétariat, de ses succès et de ses difficultés, des mérites et des erreurs des Partis Communistes et de leurs dirigeants, est un travail utile et nécessaire. Ainsi l’action des partis s’améliore, leur niveau idéologique s’élève, la théorie se perfectionne. Procéder de la sorte, c’est aussi élever la conscience de la classe ouvrière, éduquer les masses en vue de la réalisation de la révolution socialiste.
Cette tâche, les marxistes-léninistes doivent toujours l’accomplir et, dans l’avenir aussi, ils n’éluderont pas cette responsabilité.
Mais il n’est pas question que les communistes discutent des leçons de leur action sur la base de l’idéologie bourgeoise, des conceptions révisionnistes.
Marx a analysé profondément l’expérience historique immense et positive de la Commune de Paris, y compris les erreurs commises. Marx était évidemment tout entier et sans restriction aux côtés des communards « montant à l’assaut du ciel ».
Mais celui qui, sous le prétexte de dénoncer aussi des erreurs, traiterait les héroïques communards de criminels, se comporterait en complice des massacreurs versaillais.
Que fait Krouchtchev ? Il attaque l’œuvre réalisée par le peuple soviétique, guidé par le P.C.U.S. avec en tête le camarade Staline, de 1924 à 1953. A l’entendre, l’Union Soviétique n’aurait pas mené une politique de coexistence pacifique avant 1953.
Staline serait le responsable des morts et des destructions de la guerre en Union Soviétique, et non plus les fascistes hitlériens.
Les difficultés actuelles de l’agriculture en Union Soviétique seraient dues, non aux erreurs et au révisionnisme de Khrouchtchev, mais à Staline.
Les conquêtes actuelles de la technique soviétique par contre, seraient le résultat de la « judicieuse » direction depuis 1956, et seraient sans rapport avec la période antérieure où il n’y aurait eu, semble-t-il, que gâchis, incohérence et mauvaises options !
Et l’on pourrait ainsi continuer.
C’est tout cela qui est de l’antisoviétisme, de l’anticommunisme. Mais alors, de quel droit se revendique-t-il de la patrie du socialisme, du peuple qui a fait, le premier au monde, la révolution socialiste, qui a sauvegardé ses grandes conquêtes dans les combats acharnés contre l’impérialisme international et la contre-révolution intérieure ?
Khrouchtchev rejoint et alimente les pires calomnies antisoviétiques de tous les laquais de la bourgeoisie. Les trotskistes se réjouissent. Ils apprécient hautement ce qu’ils appellent « l’apport positif de Khrouchtchev ». Grâce à la situation ainsi créée, ils tentent de relancer leur idéologie pernicieuse qui avait pourtant perdu, à juste titre, tout crédit dans la classe ouvrière.
La presse bourgeoise cite avec enthousiasme les dénigrements désagrégateurs, les discours et déclarations de Khrouchtchev. Elle reçut même des sommes importantes pour la publication d’un de ses discours accompagné d’une immense photo de l’auteur.
Khrouchtchev ne procède à aucune analyse politique de la période de 1924-1953, et pour cause. Ses attaques sont des calomnies grossières et sans fondement. Ce n’est pas à des erreurs qu’il s’en prend, mais aux mérites de Staline. En attaquant Staline, c’est le léninisme qu’il vise.
Mais que dire de ses propos contradictoires à ce sujet ? Avant 1953, Khrouchtchev louangeait Staline de la façon que Staline lui-même avait condamnée. Quels étaient alors ses mobiles et quels sont ses mobiles maintenant ? Quand était-il sincère ? L’est-il jamais ? Avait-il peur de Staline ? N’a-t-il pas peur de l’impérialisme aujourd’hui ? Pourquoi avait-il peur de Staline ? Sa politique actuelle permet aisément d’y donner réponse.
Ne disait-il pas encore en 1957 :
« Lorsqu’il s’agissait de la question de la révolution, de la défense des intérêts de la classe du prolétariat, dans la lutte révolutionnaire contre nos ennemis de classe, Staline défendait courageusement et avec intransigeance la cause du marxisme-léninisme… Pour l’essentiel et le fondamental, et l’essentiel et le fondamental pour les marxistes-léninistes est la défense des intérêts de la classe ouvrière, de la cause du socialisme, la lutte contre les ennemis du marxisme-léninisme, pour cet essentiel et fondamental, comme on dit, Dieu veuille que chaque communiste sache lutter comme a lutté Staline ».
La bruyante « lutte contre le culte de la personnalité » est aussi un moyen de diversion démagogique lorsque les difficultés apparaissent. Elle est une accusation portée sans cesse, sans preuves, pour étouffer toute discussion politique sérieuse.
Qui, en Union Soviétique et en dehors de l’Union Soviétique, connaît les positions politiques de Molotov, Kaganovitch et de combien d’autres ? Depuis que Khrouchtchev est Premier Secrétaire du P.C.U.S. combien de noms ont disparu de la direction, sans motif connu.
Mais, en même temps, Khrouchtchev a concentré dans ses mains des pouvoirs exorbitants. Ses actes sont glorifiés inconditionnellement. Tout en bavardant sur la démocratie, il multiplie les coups de force et les « révolutions de palais ».
Sa mythique « lutte contre le culte de la personnalité » sert aussi de prétexte à ingérence brutale dans le fonctionnement des partis frères, à attaques calomnieuses contre les dirigeants marxistes-léninistes, pour essayer de les discréditer aux yeux des masses.
Simultanément il couvre de louanges le Pape, le traître Tito et les « grands hommes » de l’impérialisme, tels Eisenhower et Kennedy.
La prétendue « lutte contre le culte de la personnalité » n’est qu’un paravent pour camoufler la politique révisionniste.
Les menées du Bureau politique du Parti Communiste de Belgique confirment pleinement qu’il s’agit d’une tactique généralisée des révisionnistes.
Les communistes se doivent d’éclairer la classe ouvrière et les masses laborieuses sur cette mystification du groupe de Khrouchtchev et de ses porte-parole.
Les guerres constituent un des fléaux les plus graves qui frappent les peuples. Ce sont les masses laborieuses qui font les frais de leur préparation, qui en paient les conséquences, qui versent leur sang.
Avec l’impérialisme sont apparues aussi les guerres mondiales que le développement de la technique rend de plus en plus meurtrières.
Pour combattre le mal, il faut connaître ses symptômes, son évolution, son caractère et surtout ses causes afin de déterminer les moyens pour le combattre à tout moment et pour s’en débarrasser définitivement.
C’est l’impérialisme qui est la cause des guerres. Tant qu’il subsiste, la possibilité demeure qu’éclate une guerre d’un genre ou d’un autre. Il est impossible de supprimer les guerres sans supprimer les classes et sans fonder le socialisme.
Ce fait incontestable constitue un des enseignements fondamentaux du marxisme-léninisme, et l’expérience l’a pleinement confirmé. Les plus larges masses dans le monde en sont convaincues.
C’est parce que nous connaissons les tares du système capitaliste, de l’impérialisme, que nous le combattons en partisans de la révolution socialiste, en communistes.
La réalisation de notre but final signifiera que l’humanité, en même temps que seront abolies l’exploitation de l’homme par l’homme et toutes les formes d’oppression, sera définitivement débarrassée des guerres.
Quand nous répétons, après Lénine, que la guerre n’est pas fatale, cela signifie que les masses ne doivent pas l’accepter passivement, comme le résultat d’une force supra-naturelle, comme la conséquence d’un destin inéluctable. Cela signifie que nous organisons notre action dès à présent, en vue d’en supprimer la racine même, l’impérialisme.
Dans les luttes quotidiennes qui opposent les opprimés et les oppresseurs, nous déterminons les objectifs tactiques en vue de faire échec aux plans du capital et de sauvegarder les intérêts des masses laborieuses, afin de préparer idéologiquement, organiquement et matériellement la classe ouvrière à réaliser sa mission historique, la révolution socialiste.
Sur cette base, nous faisons la distinction entre guerres justes et injustes.
Nous soutenons les guerres civiles des exploités contre le capital, les guerres de libération nationale des peuples colonisés contre l’impérialisme colonisateur. Ces guerres sont la riposte contre l’agression permanente des exploiteurs.
Nous luttons contre les guerres d’agression de l’impérialisme et contre l’exportation de la contre-révolution.
Le maintien et la consolidation de la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents sont des objectifs réalisables. Il est possible aujourd’hui de conjurer la guerre mondiale, grâce à la puissance du camp socialiste mondial, à la lutte des mouvements révolutionnaires de libération nationale, à l’action de la classe ouvrière et des masses populaires, au combat de toutes les forces de paix, face à l’impérialisme miné par ses contradictions.
La réalisation de cet objectif implique une vigilance constante de tous les peuples à l’égard des menées agressives de l’impérialisme, le renforcement de l’unité d’action de toutes les forces de paix, l’unité du camp socialiste mondial, le maintien de sa puissance défensive à un niveau apte à décourager l’agression.
Pour prévenir celle-ci, il faut aussi être prêt à y riposter.
Nous sommes persuadés que les forces de paix peuvent imposer l’interdiction et la destruction complètes et totales des armes nucléaires, en portant ainsi un coup réel à l’impérialisme, à ses possibilités d’agression, à son chantage ainsi qu’aux révisionnistes qui utilisent le même procédé de chantage contre les pays socialistes et tous les peuples du monde.
Pour notre pays, les objectifs principaux de la lutte actuelle contre le danger de guerre et les menées agressives de l’impérialisme, se déterminent ainsi clairement :
– Dénonciation des menées agressives de l’impérialisme ;
– Appui à la Déclaration du Gouvernement de la République populaire de Chine, en date du 31 juillet 1963, en vue de l’interdiction et la destruction complètes, totales, intégrales et résolues des armes nucléaires ;
– Adoption de mesures de détente internationale réelles, notamment :
o la signature du Traité de paix avec la République démocratique allemande ;
o la reconnaissance de la République populaire de Chine et de la République démocratique allemande ;
o l’approbation du plan Rapacki de zone dénucléarisée en Europe.
– Dans le cadre de la lutte pour sortir de l’OTAN, rupture avec l’inféodation à la politique agressive de ce Pacte et rejet de ses conséquences :
o pas de bases étrangères, d’armes et de wing atomiques en Belgique;
o pas d’augmentation du temps de service;
o réduction de dix milliards de dépenses militaires;
o pas de participation aux forces de l’OTAN.
– Solidarité avec les peuples victimes de l’agression, soutien des mouvements révolutionnaires anti-impérialistes.
Quelle est l’attitude des révisionnistes à l’égard de la menace de guerre d’agression impérialiste ? Ils substituent à l’analyse et aux objectifs basés sur le marxisme-léninisme – qu’ils renient et réprouvent – des vues qui ne sont pas conçues en termes de lutte de classe, de lutte anti-impérialiste. Ils tendent à endormir la vigilance des travailleurs et la condamnent même. Ils substituent à la politique des plus larges alliances des forces de paix dans l’action contre les menaces de guerre d’agression des impérialistes, la subordination des forces populaires aux manœuvres et aux visées de l’impérialisme.
Le chantage thermonucléaire est un élément essentiel de leur politique et de leurs « théories ».
L’enfer thermonucléaire pour les « méchants » qui ne veulent pas se mettre à genoux devant l’impérialisme, le paradis du « monde sans guerre et sans armes » – alors que l’impérialisme subsiste encore – pour ceux qui accepteraient de se soumettre à l’esclavage perpétuel, tel est leur catéchisme.
Il n’est pas de « monde sans guerre et sans armes » tant que subsiste l’impérialisme. Les armes, les moyens répressifs, constituent un élément essentiel de l’Etat. Cet instrument de domination de classe est indispensable au capital à la fois pour maintenir son régime d’exploitation de l’homme par l’homme, contre les travailleurs dans chaque pays et pour assurer la surexploitation colonialiste et néo-colonialiste, contre les peuples opprimés.
Au lieu de dénoncer l’impérialisme, et notamment l’impérialisme américain, principale force d’agression et de guerre dans le monde, les révisionnistes bavardent sur les « ultras », sur les « enragés », afin de brouiller les cartes.
Mais les faits démontrent que les « enragés » et les « ultras » sont une des forces constitutives de l’impérialisme, dont il ne manque pas de se servir quand il lui convient, parfois comme épouvantail, parfois comme vague d’assaut.
Les événements démontrent aussi qu’actuellement ces « ultras » et ces « enragés » appuient, en fait, la politique commune de l’impérialisme américain et des révisionnistes, comme l’a illustré l’adhésion de l’Allemagne de Bonn, de Franco, du gouvernement de la Thaïlande, etc., à l’accord de Moscou.
Les révisionnistes prétendent que l’histoire est faite par telle ou telle « personnalité » et que le sort de l’humanité dépend de la « sagesse » de ces « grands hommes » et principalement de ceux de l’impérialisme. Ils nient ainsi que les masses populaires soient les créateurs de l’histoire, que la lutte de classe soit la force motrice du développement historique.
Pour eux, ce n’est pas la Révolution d’Octobre qui constitue un tournant de l’histoire humaine, mais les entretiens de « Camp David ».
« Eisenhower était un messager de la paix »
« Kennedy est une pièce maîtresse de la lutte pour la paix »
prétendent les révisionnistes modernes. Selon eux, le monde devrait s’incliner devant les injonctions issues de la collaboration du révisionniste Krouchtchev et de Kennedy, représentant de la principale force d’agression et de guerre dans le monde.
L’action révolutionnaire de la classe ouvrière des pays capitalistes et le mouvement de libération nationale des peuples opprimés, en affaiblissant l’impérialisme et en lui portant des coups décisifs, constituent par le fait même une contribution inestimable à la lutte contre le danger des guerres d’agression.
Les révisionnistes, eux, s’opposent de plus en plus ouvertement aux luttes révolutionnaires, sous le prétexte de ne pas effaroucher l’impérialisme, de ne pas le « provoquer ».
Leur politique contre-révolutionnaire signifie la collaboration de classes à l’échelle internationale et dans chaque pays capitaliste. Elle exige la subordination des peuples opprimés par le colonialisme ancien et nouveau, à cette collaboration.
Ces peuples qui veulent se libérer sont accusés de « faire du racisme ». Ainsi parce que leurs oppresseurs, les hommes du capital financier, sont généralement des blancs, il serait interdit aux opprimés noirs ou jaunes, blancs aussi, de combattre pour leur libération.
Scandaleuse calomnie qui consiste à accuser la victime des tares de l’agresseur, de l’oppresseur.
Car, en fin de compte, sur quelle « idéologie » les révisionnistes basent-ils leur politique de collaboration entre la classe ouvrière, les masses laborieuses d’une part, et les trusts, les monopoles d’autre part ?
Leur « solidarité » des pays industriels développés est la solidarité avec le capitalisme, leur « défense des centres de la civilisation moderne » est en réalité la participation à l’agression et à l’oppression de la « civilisation » impérialiste.
C’est une tentative d’associer la classe ouvrière des pays impérialistes à la politique du brigandage colonial.
Qu’est-ce sinon du « chauvinisme racial » qui devient rapidement du racisme pur et simple.
Mais, les évidences de la lutte des classes déchirent les unes après les autres les misérables diversions des révisionnistes.
A cette honteuse dégénérescence, nous opposons l’internationalisme prolétarien, la fraternelle solidarité de tous les exploités, de tous les opprimés de tous les continents, de tous les pays, de toutes les couleurs.
Cette solidarité de combat abattra l’impérialisme, ce colosse aux pieds d’argile, ce tigre en papier.
Au lieu de la conception léniniste de la coexistence pacifique entre pays à système sociaux différents, ils préconisent la coexistence pacifique entre exploiteurs et exploités, entre opprimés et oppresseurs, entre capital et travail, entre colonialisme et peuples colonisés.
Ils pratiquent la « collaboration pacifique » avec l’impérialisme, trompent les peuples et les démobilisent.
Le 13 octobre 1960, Jean Blume, secrétaire national du Parti Communiste de Belgique, développait ainsi fort explicitement l’idéologie révisionniste :
« La coexistence pacifique est une conception moderne de la vie mondiale et de l’évolution de l’humanité.
C’est à la classe ouvrière et à ses penseurs que l’on doit la recherche et la découverte d’un mode véritablement civilisé de solution des conflits, d’une méthode nouvelle vraiment populaire et démocratique, de lutte pour la transformation de la société et du monde, la coexistence pacifique ».
Le 3 novembre 1960, alors que sévissait la terreur colonialiste au Congo, sous le titre, « Le Congo, la paix et l’expansion économique », le Bureau politique révisionniste publiait une résolution qui disait :
« Si cette situation perdurait, on pourrait assister au Congo à des réactions d’impatience, à des tentatives désespérées de régler par des actes de violence isolés des problèmes essentiellement politiques que peuvent et doivent résoudre le fonctionnement normal des institutions et la négociation lucide entre groupements politiques ».
C’était calomnier par avance la résistance du peuple congolais à l’agression et exiger qu’il se plie au « fonctionnement normal des institutions » colonialistes et néo-colonialistes !
Pour les mêmes raisons, le révisionnisme s’oppose aussi au développement de la lutte de la classe ouvrière pour ses revendications immédiates et pour la défense des libertés démocratiques.
En témoignent les objectifs démobilisateurs et le freinage de l’action par le Bureau politique révisionniste, notamment :
– pendant la grande grève de décembre 1960-janvier 1961,
– à l’égard de la « réforme fiscale », de la « programmation sociale », des lois anti-grève,
– en ce qui concerne la lutte pour les salaires, les congés payés, la réduction de la journée de travail, le fédéralisme.
Les révisionnistes renient les conceptions marxistes-léninistes sur le caractère de classe de l’État : les thèses yougoslaves, celles du Xème Congrès du Parti Communiste italien et du XIVème Congrès du Parti Communiste de Belgique, sont particulièrement significatives à cet égard.
Ce révisionnisme, cette révision du marxisme, leur est nécessaire pour réaliser le reniement fondamental : l’abandon de la lutte pour la révolution socialiste.
Les porte-parole de Khrouchtchev en Belgique montrent, très concrètement, que le prétendu pacifisme des révisionnistes fait obstacle à une lutte efficace contre les menées bellicistes de l’impérialisme.
Ils ont abandonné tous les objectifs concrets de la lutte contre le danger de guerre, tels que, par exemple :
– l’interdiction et la destruction totale des armes thermonucléaires,
– l’évacuation des bases étrangères en Belgique,
– la réduction de dix milliards des dépenses militaires,
– la lutte contre le pacte agressif de l’OTAN
Ils applaudissent à l’Accord de Moscou encourageant les essais thermonucléaires souterrains.
Leur seul et unique objectif dans les circonstances actuelles, est la signature d’un « pacte de non-agression » entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, objectif vide de contenu, s’il n’est pas accompagné d’actes concrets, et qui est destiné uniquement à faire œuvre de diversion.
La démagogie de la paix des révisionnistes s’aligne sur la « stratégie de la paix » de Kennedy, cette « pax americana » qui a été fort clairement exposée par le Président des États-Unis dans son discours du 10 juin 1963 :
– chantage thermonucléaire,
– renforcement de l’esclavage colonialiste et néo-colonialiste par une intervention accrue de l’impérialisme américain,
– division et affaiblissement du camp socialiste et du mouvement communiste international.
Le danger de guerre a augmenté, les révisionnistes eux-mêmes sont obligés de l’avouer. C’est dans une grande mesure le fruit de leur politique de capitulation devant l’impérialisme et de collaboration avec lui.
C’est pourquoi il faut renforcer l’action contre les menées agressives de l’impérialisme en dénonçant les manœuvres de révisionnistes.
Les révisionnistes, qui n’ont que de bonnes paroles et des louanges pour les représentants de l’impérialisme, débordent de haine à l’égard de ceux qui mènent une lutte conséquente contre l’impérialisme et contre le danger de guerre.
Avec impudence, ils nous accusent d’être des « bellicistes ». D’après eux, ce ne sont pas les causes de la maladie qu’il faut combattre, mais le médecin.
Ils n’ont plus rien à envier à un Spaak qui, en 1938, appelait bellicistes ceux qui dénonçaient Hitler, qui, en 1947, appelait à l’union sacrée contre les soi-disant « visées agressives » de l’Union soviétique. Aujourd’hui Spaak, dont le rôle et la politique n’ont pas changé, est d’ailleurs le confident de Khrouchtchev dont il transmet les informations à l’OTAN dont il fut le secrétaire-général.
Le révisionnisme signifie capitulation devant l’impérialisme et conduit à la collaboration avec lui. Cela est apparu clairement aussi lors des événements des Caraïbes de l’automne passé, du conflit de frontière sino-indien et du récent Accord de Moscou favorisant les essais thermonucléaires souterrains des États-Unis.
La « lettre ouverte » glorifie à nouveau les actes condamnables du groupe de Khrouchtchev à l’occasion du blocus militaire et des actes de piraterie de l’impérialisme américain contre Cuba en automne dernier. Mais, plus les révisionnistes dissertent à ce sujet, plus ils s’enferrent.
Ils continuent à ne pas expliquer les mobiles pour lesquels ils ont installé des fusées à Cuba et les ont retirées ensuite. Car ce n’est pas une explication que de dire, pour reprendre les termes de la « lettre ouverte » :
« Une telle mesure décisive de la part de l’Union Soviétique et de Cuba a produit un choc sur les impérialistes américains…
Etant donné qu’il s’agissait non pas seulement d’un conflit entre les Etats-Unis et Cuba, mais d’une épreuve de force entre deux grandes puissances nucléaires, la crise de la mer des Caraïbes serait transformée de conflit local en conflit mondial. La menace réelle d’une guerre mondiale thermonucléaire était apparue ».
Il s’agit bien là d’aventurisme. Pourquoi avoir retiré les missiles de Cuba, selon la « lettre ouverte » :
« Tout homme de bon sens comprend bien qu’en cas d’invasion des impérialistes américains, nous viendrons en aide au peuple cubain à partir du territoire soviétique … »
Mais une telle possibilité n’existe-t-elle pas auparavant ? Krouchtchev n’était-il donc pas un « homme de bon sens » ? Une seule explication apparaît valable : Krouchtchev et Kennedy s’étaient mis d’accord pour porter un coup à la révolution cubaine, pour l’humilier et saper son rayonnement.
Parmi les élucubrations de la « lettre ouverte » relative à Cuba, signalons celle-ci :
« Cuba révolutionnaire continue à vivre pacifiquement et à édifier le socialisme »
« Vivre pacifiquement » ?
Pourquoi donner cette appréciation « apaisante » qui ne correspond aucunement à la réalité lorsqu’on sait que le blocus économique et des transports se poursuit, que Cuba continue à être la cible de bombardements et d’incursions de contre-révolutionnaires soutenus par l’impérialisme américain ou ses satellites.
« Cuba révolutionnaire n’est pas abattu »
Certes. Mais attribuer cette victoire des peuples à l’accord Kennedy-Khrouchtchev est une tromperie odieuse. C’est prétendre avoir évité la mort à quelqu’un, après lui avoir présenté un breuvage empoisonné qu’il n’a pas voulu absorber.
L’accord Kennedy-Khrouchtchev n’était pas un compromis : Kennedy avait dicté ses conditions :
« J’éprouve respect et confiance à l’égard de la déclaration que vous avez faite dans votre message du 27 octobre 1962 selon laquelle il n’y aura pas d’attaque contre Cuba … »
Khrouchtchev a-t-il écrit cela à Kennedy le 28 octobre, oui ou non ? Pourquoi la « lettre ouverte » dit-elle aujourd’hui :
« Les camarades chinois avancent qu’on ne peut croire à aucune parole des impérialistes car on peut être assuré de leur tromperie. Mais il s’agit en l’occurrence non pas de foi mais d’un froid calcul ».
Khrouchtchev a-t-il écrit également (le 28 octobre 1962) :
« Comme je vous l’ai déjà signalé dans ma lettre du 27 octobre, nous sommes prêts à nous mettre d’accord avec vous pour que des représentants de l’ONU se rendent à Cuba afin de pouvoir constater la réalité du démantèlement des moyens que vous appelez ‘offensifs’ ».
C’était sacrifier la souveraineté de Cuba. C’était ouvrir la perspective de transformer Cuba en un nouveau Congo.
L’analyse des faits démontre que l’accord Kennedy- Khrouchtchev sacrifiant la souveraineté de Cuba a été rejeté par le peuple cubain et que, grâce à cette fermeté et à l’action des peuples, l’impérialisme américain a reculé.
La tentative conjointe de Khrouchtchev et de Kennedy fut heureusement déjouée. Mais les révisionnistes seront à jamais stigmatisés à la suite de cette action honteuse.
Depuis 1959, en corrélation avec l’exacerbation de la lutte des classes en Inde, avec l’accentuation du cours réactionnaire des couches dominantes de la bourgeoisie nationale indienne, les provocations et les agressions contre la République Populaire de Chine se multiplient dans les régions limitrophes de l’Inde.
Ces faits sont liés aussi à la mise en œuvre de la « nouvelle stratégie » de l’impérialisme américain et à l’activité accrue des révisionnistes au sein du mouvement communiste international.
Pour tout homme de bonne foi, la politique de paix de la Chine socialiste s’est manifestée une fois de plus, avec éclat, au travers de ces événements. Le Gouvernement de la République Populaire de Chine n’a cessé de faire des propositions de négociations et il a multiplié les gestes unilatéraux de paix en vue d’obtenir l’ouverture de négociations, malgré les refus de Nehru et la poursuite de ses agressions.
Mais quelle a été l’attitude du groupe de Khrouchtchev ? La neutralité à l’égard d’un pays socialiste attaqué aurait déjà été une position inadmissible, contraire à l’internationalisme prolétarien. Mais, sous le couvert d’une prétendue « neutralité », sous les propos hypocrites sur « la Chine sœur » et « l’Inde amie », Khrouchtchev a soutenu constamment et de plus en plus ouvertement la bourgeoisie nationale réactionnaire indienne dans son agression instiguée par les impérialistes américains.
Dès 1959, Khrouchtchev déclarait au sujet des « incidents de frontière sino-indiens », c’est-à-dire à propos de la résistance de la R.P. de Chine à l’agression indienne, que c’était « déplorable et idiot ». Depuis lors, Khrouchtchev, non seulement n’a jamais condamné l’agression indienne, mais a au contraire insinué que l’agresseur était la Chine.
Allant jusqu’au bout de la trahison, alors qu’il refusait toute aide à la République Populaire de Chine, il entrait en émulation avec les impérialistes dans la fourniture d’armes à Nehru : hélicoptères, avions militaires et maintenant missiles. Voilà le « pacifisme » de Krouchtchev, voilà sa « compétition pacifique » avec l’impérialisme.
Les communistes doivent dénoncer cette trahison inouïe de l’internationalisme prolétarien.
Une dangereuse mystification :
Nous estimons que :
« Conclure un traité séparé sur la cessation des essais nucléaires au moment où les puissances occidentales se livrent à une course éperdue aux armements ne peut que créer une illusion générale que quelque chose a été fait pour prévenir une guerre nucléaire, alors même que les puissances occidentales font réellement tout pour conduire précisément une telle guerre …
… La conclusion d’un traité sur la cessation des essais, s’écartant du problème général du désarmement, pendant que continue la course aux armements nucléaires, au lieu de servir la cause de la paix, peut conduire au contraire – elle peut camoufler les préparatifs d’une guerre nucléaire »
pour reprendre les termes du Mémorandum du Gouvernement Soviétique du 28 septembre 1961.
Nous rappelons aussi ces propos de Khrouchtchev du 9 septembre 1961 :
« L’accord sur la cessation d’une sorte d’essais serait un mauvais service rendu à la cause de la paix et un marché malhonnête. Ce serait une tractation à laquelle l’U.R.S.S. ne pourrait consentir et ne consentira pas car elle ferait l’affaire de ceux dont la politique consiste à tromper les peuples et à simuler la négociation ».
Cette appréciation s’applique parfaitement à l’Accord de Moscou qui, en fait, encourage les essais souterrains par les puissances qui ont déjà procédé à des centaines d’essais et accumulé d’énormes stocks d’armes nucléaires.
Aujourd’hui, le même Krouchtchev, sans l’ombre d’une justification, reniant la cause de la lutte contre le danger de guerre, mettant en danger la défense du camp socialiste et l’Union Soviétique elle-même, s’est aligné sur
« ceux dont la politique consiste à tromper les peuples et à simuler la négociation »,
souscrivant aux exigences de l’impérialisme américain, principale force d’agression et de guerre dans le monde.
Les révisionnistes du Bureau politique du Parti Communiste de Belgique, reniant une fois de plus les positions du Parti et de ses congrès, se distinguent tout particulièrement dans le concert assourdissant d’éloges de tous les pseudo-pacifistes dont les actes aggravent le danger de guerre.
L’Accord de Moscou ne constitue pas seulement une nouvelle capitulation aveuglante devant l’impérialisme. Cette capitulation a conduit à la collaboration avec les impérialistes.
Ceux-ci se soucient uniquement de renforcer leur potentiel militaire d’agression, notamment par la poursuite des essais atomiques souterrains. Ils le font au détriment des possibilités défensives du camp socialiste, en s’opposant à ce que d’autres pays socialistes, et notamment la Chine, puissent disposer des moyens propres à décourager l’agression dont ils sont constamment menacés.
Celle-ci est d’ailleurs le fait quotidien de l’impérialisme, par exemple à Taïwan, au Vietnam, en Corée et en général contre les peuples opprimés par toutes les formes du colonialisme.
Par contre tris pays impérialistes possèdent des armes atomiques. Les innombrables bases américaines dans le monde, la marine et l’aviation U.S.A. sont équipées de missiles, porteurs d’engins nucléaires. C’est la dissémination des armes nucléaires organisée par les impérialistes.
D’autre part, il n’est plus d’aucune utilité pour l’impérialisme américain de procéder à des essais en surface. Par contre le Pentagone pourra ainsi consacrer le maximum d’efforts, dans les meilleures conditions pour lui, au développement d’armes nucléaires « tactiques » particulièrement aptes aux agressions contre les peuples. Il affiche cet objectif avec cynisme. Il a annoncé le début immédiat d’une nouvelle série d’essais.
Dans son message au Sénat américain, au lendemain de la signature du Traité de Moscou, le 8 août 1963, le Président Kennedy affirme clairement et cyniquement les buts de l’impérialisme qu’il représente :
« Les Etats-Unis ont plus d’expérience dans les essais souterrains que toute autre nation, et nous entendons nous servir de cette capacité pour maintenir notre arsenal au niveau adéquat.
Nos laboratoires atomiques poursuivront un programme actif de développement comportant des essais souterrains, et nous serons prêts à reprendre les essais dans l’atmosphère en cas de nécessité.
En revanche, l’expérimentation sans restriction – par laquelle d’autres puissances pourraient développer, au moyen des essais atmosphériques, toutes sortes d’armes d’une façon moins onéreuse et plus rapide que par les essais souterrains – pourrait bien aboutir à un affaiblissement de notre sécurité …
Ce Traité est dans l’intérêt de notre nation ».
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les fabricants de bombes, de Polaris, les fabricants de F.104.G, les serviteurs de l’OTAN, poussent des cris d’admiration.
Les révisionnistes, et notamment ceux du Bureau politique du Parti Communiste de Belgique, s’y associent, en surenchérissant. Cela n’est pas étonnant non plus.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage »
avait déjà dit Jaurès. Dans la poursuite de sa politique, l’impérialisme capitaliste entend continuer à utiliser les armements thermonucléaires comme un puissant instrument d’agression et de chantage.
Les révisionnistes, en serviteurs de la bourgeoisie, élaborent leur « idéologie » mystificatrice de collaboration de classes sur la même base, avec comme seul « argument » le chantage thermonucléaire.
C’est pourquoi, ni les impérialistes, ni en fait, les révisionnistes, ne veulent l’interdiction et la destruction des armes nucléaires, que seule l’action des peuples pourra leur imposer.
Comme l’a rappelé la Résolution du 7 août 1963 de la Conférence mondiale d’Hiroshima contre les armements nucléaires, les peuples pacifiques ont besoin d’actes de désarmement nucléaire et non d’une organisation « plus rationnelle » de la course aux armements nucléaires « plus perfectionnés ».
Le Gouvernement Lefèvre-Spaak, qui s’est empressé d’apporter son soutien à l’Accord de Moscou, participe activement à la politique de surarmement de l’OTAN : les charges militaires s’alourdissent, les bases allemandes sont bien implantées, les F.104.G continuent à se construire à grands frais, et le wing atomique est en voie de formation.
Les communistes, les combattants conséquents de la paix, ne laisseront pas endormir leur vigilance. Ils ne se laisseront pas duper par les éloges réciproques que les impérialistes et leurs nouveaux « collaborateurs » se prodiguent.
Ils démasqueront les calomnies insensées des impérialistes et des révisionnistes qui osent accuser d’aventurisme et de bellicisme ceux qui agissent courageusement contre le danger de guerre, ses causes et ses profiteurs : les mensonges et les faux ont toujours accompagné les mauvais coups de l’impérialisme.
Ils saluent la Résolution de la Conférence Mondiale d’Hiroshima qui appelle à l’action pour la conclusion d’un traité pour l’interdiction complète des essais nucléaires et pour l’interdiction complète des armes nucléaires.
Ils appuient la Déclaration du Gouvernement Chinois, en date du 31 juillet 1963, à tous les pays du camp socialiste, à tous les pays et peuples attachés à la paix dans le monde, pour qu’ils s’unissent et luttent fermement et jusqu’au bout pour l’interdiction et la destruction complètes, totales, intégrales et résolues, des armes nucléaires et pour la défense de la paix mondiale.
Le mensonge est l’arme coutumière du révisionnisme. La « lettre ouverte » n’est qu’un chaotique ramassis de mensonges. Nous en avons relevé quelques-uns.
En Belgique, les porte-parole de Khrouchtchev nous ont habitués à ces procédés. Les révisionnistes ne peuvent pas se présenter devant la classe ouvrière, devant les travailleurs, en exposant sincèrement leurs positions. Pour tenter de camoufler leurs agissements, ils abreuvent les révolutionnaires d’injures et de calomnies. Ils passent de plus en plus ouvertement à la collaboration avec les impérialistes dans leurs brimades et leur répression contre les marxistes-léninistes.
Mais ils auront beau faire. Ils ne pourront empêcher la vérité de triompher, ni endiguer l’irrésistible avance de la révolution socialiste mondiale.
C’est précisément parce que la lutte de classe s’exacerbe que l’impérialisme est de plus en plus ébranlé, que les révisionnistes sont obligés de se démasquer.
Battre le révisionnisme moderne et le réformisme classique est la condition indispensable pour que la classe ouvrière, les masses laborieuses, puissent mener efficacement la lutte pour les revendications immédiates, pour la défense des libertés démocratiques, contre le danger de guerre, contre le capitalisme. A plus forte raison est-elle indispensable pour assurer la victoire finale.
La situation objective actuelle est excellente pour les forces révolutionnaires dans le monde. Les conditions sont réunies pour que la révolution socialiste mondiale marque de nouveaux succès, des victoires décisives.
Cela signifie qu’il est à la fois possible et nécessaire de défaire le révisionnisme !
Les marxistes-léninistes ne failliront pas à leur tâche. Le révisionnisme moderne subira la défaite, en dépit de la complicité de la bourgeoisie et du soutien du groupe de Khrouchtchev
Communistes de la Fédération bruxelloise,
renforçons notre action politique de masse sur la base des Résolutions de notre Congrès Fédéral Extraordinaire de juin.
Communistes des autres fédérations,
Nous saluons les résultats de votre action marxiste-léniniste.
Le moment est venu d’éliminer le révisionnisme liquidateur du Parti.
Militants ouvriers révolutionnaires, renforcez vos rangs !
Marxistes-léninistes, unissons-nous !
Vive le Parti Communiste de Belgique dont nous chasserons le révisionnisme !
Prolétaires de tous les pays et peuples opprimés, unissez-vous !
Bruxelles, 15 août 1963