Comme si le capitalisme bureaucratique ne possédait qu’une jambe …!
Et c’est ce que défend l’UOC-MLM (tout en le niant)
L’arrangement semi-féodal et semi-colonial / colonial donne lieu à une « créativité » impérialiste qui génère le capitalisme bureaucratique dans les pays opprimés.
Ainsi, le capitalisme bureaucratique marche avec deux jambes : le semi-féodalisme + le semi-colonialisme / le colonialisme. L’impérialisme est son âme diabolique ou son cœur pompant.
On ne peut pas simplement marcher avec une jambe, et si jamais elle est prête à faire une « promenade », ce n’est qu’un succédané.
Telle est la situation des analyses affirmant que le Venezuela est une semi-colonie, mais sans soutenir son caractère semi-féodal, et « niant » cela en faveur de le prétendre un pays capitaliste. Ils essaient de le faire, et ils le font pour lutter contre la thèse maoïste sur le « capitalisme bureaucratique. »
Les véritables maoïstes ont toujours soutenu que : si jamais n’a pas encore eu lieu une transformation vers une Révolution de Nouvelle Démocratie, alors la conclusion n’est rien sauf un capitalisme bureaucratique, qui est fasciste corporatiste en caractère.
C’est ce que le Président Gonzalo et les divers documents du Parti Communiste du Pérou enseignent, et c’est ce que le Président Siraj Sikder pensait au Bangladesh, et ce que le Camarade Charu Mazumdar a enseigné en Inde.
Dans notre cas, en Afghanistan, le Président Akram Yari avait également pris la véritable position maoïste quant au capitalisme bureaucratique, et a souligné son caractère fasciste corporatiste.
Nous voyons beaucoup de similitudes entre l’enseignement de Gonzalo et la pensée du Camarade Akram Yari. Voyons comment le président Akram Yari met en avant la question :
« Est-ce que le développement d’un tel capitalisme corrompu et dégénéré [le capitalisme bureaucratique] qui vient de la situation de l’impérialisme mondial, triomphe de la féodalité sur le long terme ?
Est-ce que l’impérialisme est en mesure de développer son embryon (le capitalisme) sous cette forme dans ce pays (en Afghanistan) ? [Sans s’appuyer sur une forme corrompue, qui est le capitalisme bureaucratique]
La réponse à cette question, selon notre point de vue, est absolument négative ! Tout d’abord, le développement et la croissance du capitalisme de marché libre, qui joue un rôle secondaire dans une telle circonstance, est sujet à la défaite dans la situation internationale du capitalisme impérialiste.
Cela vient des tendances gloutonnes et de l’expansionnisme hégémonique de l’impérialisme, en particulier du social-impérialisme qui crée des obstacles et empêche le développement de cette classe capitaliste nationale [la bourgeoisie nationale].
Deuxièmement, il y a la croissance et le développement du capitalisme bureaucratique, qui est mélangé avec l’oppression, les troubles et les discriminations féodales, et contaminé par des corruptions, la hiérarchie des privilèges, et en même temps la dictature religieuse fasciste qui lui est aussi inséparablement annexée, et est la seule forme qui a vu le jour dans tous les pays sous la domination du capitalisme [impérialiste] ; dans une telle forme dégénérée [qu’est le capitalisme bureaucratique], non seulement ne se développe pas le capitalisme dans de tels pays, mais plutôt se renforcent et se fortifient les vestiges du féodalisme, et cela joue un rôle pour sauver le féodalisme dans ses frontières, et par cela [un tel développement dégénéré du capitalisme], se maintient la stabilité du marché mondial impérialiste.
Donc, la seule chose que le marché impérialiste apporte à de tels pays, et qu’il appelle « modernisation », est un capitalisme corrompu chétif, qui est pourri et dégénéré plutôt que progressiste, et est plus âgé que n’importe qui peut supposer [et celai est contraire aux allégations de ses apologistes qui argumentent pour son caractère moderne], et c’est plus que son caractère « moderne », cet appui sur le pourri et le vieux [les vieilles infrastructures et superstructures préalables]. »
Le camarade Lénine, même en 1905, dans son célèbre et important livre Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique, avait déjà formulé que le prolétariat est plus blessé par un capitalisme non développé et sous-développé, plutôt que par un qui est développé.Ainsi, un capitalisme déformé ou « mal formé », qui est scientifiquement appelé un capitalisme bureaucratique, est un « capitalisme » que l’impérialisme pose sur les fondations mêmes d’une infra-structure féodale pourrie.Un tel « capitalisme » est plus féroce qu’un ennemi sous la forme du capitalisme marchand de style occidental classique. Un tel pays « capitaliste » exploite les ouvriers et les paysans de manière beaucoup plus féroce.
Après le grand Lénine, ça a été le Président Mao qui a formulé la thèse du capitalisme bureaucratique, qui explique comment, sous l’hégémonie directe du capitalisme impérialiste, il n’y a pas d’espace pour une croissance capitaliste saine pour les pays qui n’ont pas encore connu une révolution démocratique bourgeoise.
Ainsi, un « capitalisme » dégénéré se génère dans de tels pays, sous l’hégémonie de l’impérialisme et ce « capitalisme » mal formé et dégénéré ne sert que l’impérialisme mondial et ses monstres.
Le Président Gonzalo a découvert que cette thèse même du Président Mao est d’une importance considérable, et il est vital d’analyser la situation dans la plupart des pays asiatiques, latino-américains et africains.
Ainsi, une tradition scientifique maoïste de l’analyse a été entièrement développée dans le cadre de la Pensée Gonzalo. Comme le Président Gonzalo, le camarade Akram Yari dit aussi que :
« La seule forme qui ait vu le jour dans tous les pays sous la domination du capitalisme [impérialiste] est d’une telle forme dégénérée [qui est le capitalisme bureaucratique], et cela non seulement ne développe pas le capitalisme dans ces pays, mais plutôt renforce et fortifie les vestiges du féodalisme, et joue un rôle instrumental pour sauver le féodalisme à l’intérieur de ses frontières, et par un tel [développement dégénéré du capitalisme] il maintient le marché mondial impérialiste stable. »
Notre organisation (Organisation des Ouvriers d’Afghanistan) soutient l’analyse très scientifique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme ( MLM ) classique qui est toujours valable dans les circonstances mondiales actuelles.
Nous croyons que : toute déviation par rapport à cette analyse précise nous pousserait inévitablement vers l’abandon de la stratégie de la Guerre Populaire Prolongée comme universelle.
Ainsi, lorsque nous analysons la situation d’un pays comme le Venezuela, il n’est pas possible d’échapper à l’analyse et la présentation de sa structure de classe, qui est semi-féodale.
Il ne suffit pas d’affirmer simplement son état semi-colonial. Une telle analyse étroite d’esprit, que l’UOC (Colombie) a récemment soutenu, ne va qu’en faveur de l’abandon de la thèse précisément maoïste du capitalisme bureaucratique.
Pourquoi cette organisation a pris une telle position erronée ?
Parce qu’elle pense que : soutenir, défendre et appliquer l’analyse maoïste du capitalisme bureaucratique peut aussi infecter leur analyse de la nature de classe de la révolution colombienne.
Par conséquent, ils sont allés vers le déni de cette thèse précisément maoïste qui a une totale portée de validité.
Les camarades colombiens peuvent développer et défendre leur analyse de la nature de classe de leur pays (que cette analyse soit vraie ou fausse), mais ils ne sont pas en position d’autorité pour abandonner une fondation maoïste, la thèse même du capitalisme bureaucratique, au nom de la sauvegarde de leur propre analyse de la Colombie, en tant que pays capitaliste.
Une telle analyse les ferait dévier vers une tendance opportuniste, qui les réconcilierait avec l’analyse hoxaïste de pays comme le Venezuela.
Tout écart par rapport au MLM classique sur cette question crée le révisionnisme sur le long terme. Donc, nous demandons aux camarades colombiens de réviser leur position non-maoïste et subjectiviste.
Quelle est la source de l’illusion pour les camarades colombiens, de sorte qu’ils ont remplacé les États capitalistes bureaucratiques « avancés » par les États capitalistes, pour les qualifier de capitalistes ? (Et par conséquent, comme les hoxaïstes le font, prêchant également inévitablement une révolution socialiste pour ces pays.)
Selon le Président Gonzalo, quand le capitalisme bureaucratique se développe davantage et mûrit, il se transforme en capitalisme monopoliste d’État (et toujours de nature bureaucratique), et cela ouvre la voie à la révolution de Nouvelle Démocratie.
Les camarades colombiens (et donc les guévaristes et les hoxhaistes) ne voient pas cela. Au lieu de cela, ils supposent que ces pays capitalistes bureaucratiques qui ont mûris seraient capitalistes. Cela vient de leur analyse de « marcher avec une seule jambe » quant à de tels pays.
Certains camarades ont appelé cette analyse comme revenant à « un verre à moitié plein ou à moitié vide », étant donné que les camarades colombiens voient l’état semi-colonial du Venezuela, mais échouent à voir le semi-féodalisme, et cette absence de « vue » vient du déni du capitalisme bureaucratique par les camarades colombiens.
Une telle analyse d’un « verre à moitié plein à moitié vide », dénonce d’un côté Chavez, mais ne peut pas l’exposer entièrement comme un fasciste, en se fondant sur l’analyse du capitalisme bureaucratique comme fasciste et corporatiste.
Ainsi, une telle dénonciation manque d’un solide raisonnement.
Les camarades colombiens annoncent que : « la lueur des réformes aveugle le peuple et le détourne du chemin de la révolution », mais ces camarades ne peuvent pas prouver comment et pourquoi une telle « lueur des réformes » éloigne les gens de la voie de la révolution.
Mais les maoïstes authentiques pointent que : les réformes sont des obstacles qui empêchent les masses d’aller vers la guerre populaire, et ces réformes ne font que renforcer l’État bureaucratique capitaliste, et ne permettent pas aux masses de formuler une voie révolutionnaire, un chemin vers la Révolution de Nouvelle Démocratie, en menant la la guerre populaire prolongée, brisant le vieil État des capitalistes bureaucratiques, et d’établir le nouveau pouvoir.
Ainsi, nier le capitalisme bureaucratique n’est rien de plus que réaffirmer soi-même le vieil État. En effet, indirectement, les camarades colombiens ont pris le parti des défenseurs de l’ordre ancien en ayant pris position en faveur du capitalisme bureaucratique (cependant en « niant » formellement le phénomène même du capitalisme bureaucratique).
Les camarades colombiens affirment que : « En fait, la « révolution bolivarienne » a laissé subsister le vieil État bourgeois et les anciens rapports sociaux et a laissé intacts les rapports de dépendance à l’impérialisme, y compris face à l’impérialisme américain, qui continue à avoir le privilège de l’exploitation et du commerce du pétrole.
Le discours « anti-impérialiste » et « anti-capitaliste » du « socialisme du XXIe siècle » est du baratin pour tromper le mouvement ouvrier et, dans ce sens, il est erroné que les communistes se joignent aux coryphées, quand leur obligation est de les démasquer et de les combattre comme faux socialistes et communistes. »
Si un tel État bourgeois (et non pas capitaliste bureaucratique) existait réellement au Venezuela, et est toujours « intact », alors comment une tel État bourgeois « intact », mais dans une « relation de dépendance intacte sur l’impérialisme, même envers l’impérialisme américain », ne pourrait-il pas être bureaucratique et compradore en essence ?
C’est là que le raisonnement des camarades colombiens cesse d’exister.
Paradoxalement, ils parlent d’un État bourgeois au Venezuela (en supposant de leur part que ce n’est pas un État bureaucratique capitaliste), mais toujours en faisant valoir que : cet état est dépendant de l’impérialisme, même vis-vis de l’impérialisme yankee !
Pourquoi un tel paradigme paradoxal a-t-il été mis en avant par les camarades colombiens ? C’est parce qu’ils voient les arbres, mais pas la forêt. Ils voient la « dépendance de l’Etat bourgeois du Venezuela vis-à-vis de l’impérialisme », mais ils ne le voient toujours pas comme « Etat compradore capitaliste bureaucratique. »
C’est le point faible de l’UOC, qui l’a ramené vers l’arrière, vers l’abandon d’une ligne correcte.
Ici, l’UOC trouve un fait langage commun avec les hoxaïstes et le collectif Odio De Clase qui prétendent que Chavez est un réformiste bourgeois. L’UOC (Colombie) le qualifie également de réformiste bourgeois.
Mais ici encore les Colombiens sont en avance et de nombreuses étapes en avant par rapport au Parti Communiste des Philippines qui a faussement fait valoir que : Chavez est un champion des masses vénézuéliennes.
L’UOC formule que le « socialisme » de Chavez revient à la formule nationalisme + bolivarisme. Quelle est la signification d’une telle affirmation ?
Cela signifie que : contrairement à l’analyse du président Mao, en imposant la modélisation kémaliste, il peut encore avoir un État bourgeois dans les pays opprimés, qui peut ne pas être un État bureaucratique.
Une telle conclusion s’oppose à la formulation même de la Révolution de Nouvelle Démocratie comme partie de la révolution prolétarienne mondiale, une formulation qui est l’une des réalisations les plus brillantes du président Mao Zedong pour les peuples opprimés du monde.
L’UOC (Colombie) dit vraiment : « Ni la « Révolution bolivarienne » au Venezuela, ni la « Révolution Citoyenne » en Équateur, ni celle « sandiniste » au Nicaragua, ni leurs homologues dans d’autres pays, ne peuvent rompre les chaînes qui asservissent les masses laborieuses à l’exploitation et à la dictature des exploiteurs.
Tous ces arnaques réformistes bourgeoises sont aussi exécrables que les autres régimes bourgeois du type Santos en Colombie ou de Piñera au Chili. Tous sont essentiellement une dictature de classe des exploiteurs sur les exploités. »
Mais cette organisation ne s’est pas encore demandé pourquoi ces organisations mentionnées dans la citation ci-dessus ne sont pas en mesure de « rompre les chaînes qui asservissent les masses laborieuses » ?
C’est parce que ces organisations sont les représentantes du vieil Etat réactionnaire des capitalistes bureaucratiques. S’ils étaient les représentant de la bourgeoisie progressiste, il n’y aurait pas besoin de la Nouvelle Démocratie.
Le nouvel État démocratique est seulement nécessité lorsque règne le capitalisme bureaucratique, comme seule forme d’hégémonie « capitaliste » dans les pays opprimés.
C’est ce que dit le président Mao. Négliger ce point précis signifie tomber dans le kémalisme. Si l’UOC (Colombie) croit vraiment que le Venezuela est un vieil État réactionnaire, alors il ne peut pas être réformiste bourgeois.
La bourgeoisie des pays opprimés, selon Mao, n’est jamais en mesure de diriger les masses, elle n’est pas en mesure de prendre le pouvoir.
Selon le maoïsme, il n’y a qu’une bourgeoisie bureaucratique qui conduit le capitalisme bureaucratique, qui « dirige » les masses, mais vers la soumission à l’impérialisme et à la réconciliation avec les vestiges de la féodalité.
Ainsi, cette « bourgeoisie » fait partie du vieil Etat, l’État bureaucratique d’arrangement compradore.
Le maoïsme dit que : dans cette époque de l’impérialisme et des révolutions prolétariennes, la bourgeoisie ne réforme plus et il n’y a que le capitalisme bureaucratique qui, par pragmatisme fasciste, prétend « réformer », afin de prévenir la guerre populaire et la genèse du nouvel État des masses opprimées.
A la fin de son document récent, l’UOC (Colombie) conclut que : seul le peuple peut sauver le peuple. Ici également, ces camarades « oublient » d’expliquer que c’est pour sauver le peuple des maux du vieil État, qui, selon le MLM ne peut pas être autre chose qu’un État capitaliste bureaucratique !
Organisation des Ouvriers d’Afghanistan
(Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste)
24/3/2013