NEO-REALISME. Un des courants de la philosophie idéaliste contemporaine. Apparu dès le début du XXe siècle, il s’est répandu surtout dans les années 20. Ses principaux représentants sont en Grande-Bretagne : Moore, Alexander, Broad Whitehead ; aux Etats-Unis : Perry, Montague, Spaulding, Holt, Woodbridge ; en Allemagne : Hartmann.
Sous couleur de combattre l’idéalisme les néo-réalistes défendent en réalité l’idéalisme philosophique : ils substituent une forme de l’idéalisme à une autre. Tout en se présentant comme des champions du « bon sens », ils répandent les élucubration les plus fantastiques que contredisent l’expérience et la pratique.
Le néo-réalisme est centré sur une théorie de la connaissance. Ses partisans luttent avec acharnement contre la théorie matérialiste du reflet, sous le faux prétexte de combattre le prétendu « dualisme » des matérialistes qui distinguent les choses réelles, existant objectivement, et leurs reflets dans la conscience.
Le « monisme » des néo-réalistes, c’est l’identification idéaliste de l’être et de la conscience. Certains d’entre eux, niant complètement la réalité de la conscience, professent le behaviourisme (V.) d’autres comprennent l’ « objectivité » et la « réalité » d’une façon si « large » qu’ils considèrent les illusions et les hallucinations comme l’expression de la vérité, et attribuent aux jugements logiques (y compris les erreurs de logique) une existence objectivement réelle.
D’autres encore ont abouti à la théorie scolastique du « réalisme des concepts » (Hartmann). La plupart d’entre eux ne sont que des phénoménologies (V. Phénoménologie) qui réduisent l’être aux sensations. Les néo-réalistes, comme les machistes, affirment que les sensations sont les éléments premiers de la nature.
La critique foudroyante du machisme, faite par Lénine dans « Matérialisme et empiriocriticisme » (V.), s’applique pleinement à ces idéalistes oui s’affublent du masque du « réalisme ».
Pour échapper à l’inévitable solipsisme (V.), les néoréalistes en arrivent à parler de « phénomènes inobservables », de « perceptions imperceptibles », ce qui fait encore mieux ressortir le caractère éminemment réactionnaire de leurs spéculations antiscientifiques.
NEO-THOMISME ou NEO-SCOLASTIQUE. Doctrine philosophique officielle de l’Eglise catholique, un des courants les plus influents de la philosophie contemporaine, arme idéologique de la réaction dans sa lutte contre les théories scientifiques et sociales avancées.
Le néo-thomisme exhume et adapte aux besoins de la réaction le système théologique du scolastique médiéval Thomas d’Aquin (V.), que le Vatican considère comme le plus conforme aux dogmes catholiques.
Dans son encyclique de 1879, le pape Léon XIII appela tous les évêques catholiques à ressusciter cette doctrine. En 1891, à Rome fut fondée l’« Académie St. Thomas ». L’ordre des jésuites fut le principal organisateur de la restauration du thomisme.
Le centre académique du néo-thomisme se trouvait en Belgique, à l’Université de Louvain. Cette doctrine devint un des principaux instruments idéologiques de la philosophie réactionnaire en lutte contre le matérialisme, contre le communisme scientifique.
De nos jours, le néo-thomisme est largement répandu dans les pays impérialistes et utilisé activement contre le camp de la paix, de là démocratie et du socialisme. De nombreuses universités, revues et missions thomistes sont des foyers de la réaction.
NEWTON Isaac (1642-1727). Illustre physicien, astronome et mathématicien anglais, fondateur de la mécanique scientifique.
Découvrit la loi de la gravitation universelle et les lois fondamentales de la mécanique, sur la base desquelles il élabora la théorie du mouvement des corps célestes : 1° Tout corps se maintient en état de repos ou de mouvement régulier et rectiligne tant et pour autant qu’il n’est pas obligé, par des forces extérieures, à modifier cet état ; 2° le changement de la quantité du mouvement est proportionnel à la force appliquée et s’opère dans la direction de la ligne droite suivant laquelle cette force agit ; 3° toute action appelle une réaction égale et contraire.
Newton construisit le premier télescope, formula le premier une théorie scientifique des couleurs ; il décomposa la lumière solaire en spectre. D’après Newton, la lumière est constituée de particules infiniment petites, émises par la source lumineuse.
La mécanique de Newton reconnaît l’espace et le temps comme des réalités objectives, mais elle les détache de la matière. L’espace existerait séparément de la matière, telle une caisse vide où sont mis les corps matériels. Le temps aussi, Newton l’envisageait en dehors de la matière.
C’est Dieu, croyait-il, qui a donné la première « chiquenaude » au mouvement de rotation des planètes autour du Soleil. Engels qui a qualifié le système de Newton de couronnement de toute la période mécanise, métaphysique des sciences de la nature, a fait la critique des erreurs idéalistes et du caractère métaphysique de sa conception du monde.
L’influence de Newton sur la philosophie, notamment sur les matérialistes français du XVIIIe siècle, était énorme. La théorie newtonienne imprima au matérialisme une orientation mécaniste.
L’ancien matérialisme métaphysique se base sur les concepts newtoniens de l’impénétrabilité et de l’inertie des corps, de l’indépendance de la masse par rapport au mouvement, de l’identité de la matière et de la masse, de la séparation de la matière, du temps et de l’espace, etc.
La conception mécaniste du mouvement considéré par les matérialistes du XVIIIe siècle comme le déplacement des corps dans l’espace, était fondée sur les trois lois du mouvement, formulées par Newton.
A l’heure actuelle les découvertes en physique, notamment la théorie de la relativité, et les découvertes faites antérieurement par Lobatchevski (V.) ont abouti à la révision de plusieurs principes de la physique et de la mécanique de Newton.
La mécanique de Newton est incapable d’expliquer les phénomènes relatifs au mouvement des particules animées de vitesses considérables, elle n’est applicable qu’à la description du mouvement de corps lents (par rapport à la vitesse de la lumière).
La mécanique newtonienne ne peut non plus expliquer les processus intra-atomiques. Ont également évolué les notions de l’espace, du temps (V. Temps et espace ; Théorie de la relativité), de la masse de la nature de la lumière, etc.
Principaux ouvrages de Newton : « Principes mathématiques de philosophie naturelle » (1687) et « Optique » (1704).
NIETZSCHE Friedrich (1844-1900). Philosophe idéaliste allemand, ultra-réactionnaire, apologiste déclaré de l’exploitation bourgeoise et de l’agression, prédécesseur des « idéologues » fascistes.
La philosophie de Nietzsche a surgi à l’époque de l’entrée du capitalisme dans la phase impérialiste ; c’est une réaction de l’idéologie bourgeoise devant l’aggravation des contradictions de classe, l’activité politique accrue de la classe ouvrière et la diffusion des idées socialistes.
Toute l’idéologie de Nietzsche est imprégnée de haine envers l’« esprit de la révolution », envers les masses populaires. D’après lui, le travail est une honte ; selon sa terminologie, l’esclavage serait « l’essence de la culture », et l’exploitation serait liée à « l’essence de tout ce qui est vivant ».
Les masses populaires ne sont que des « esclaves », des « troupeaux ». L’idée même du socialisme a le don de le mettre en fureur. L’existence des syndicats, les droits électoraux accordés aux ouvriers provoquent son indignation.
Toutes ses pensées visent à arrêter, coûte que coûte, la « révolution apparemment inévitable ». C’est de ce point de vue qu’il entreprend la « révision de toutes les valeurs », celle des normes de l’idéologie bourgeoise libérale, de la philosophie rationaliste, de l’éthique traditionnelle, des dogmes de la religion chrétienne.
Nietzsche estime que ces normes affaiblissent la volonté de lutte, sont incapables d’écraser le mouvement révolutionnaire grandissant.
Il oppose à l’hypocrisie traditionnelle de l’idéologie bourgeoise une idéologie ouvertement barbare : anti-humanisme, antidémocratisme, immoralisme cynique.
Il distingue nettement l’idéologie destinée à former des travailleurs dociles (« morale des esclaves ») et l’idéologie destinée à éduquer la « caste des maîtres » (« morale des maîtres »). Adepte du volontarisme (V.), Nietzsche nie les lois objectives, attribue à la volonté un rôle décisif.
Il déclare que « l’aspiration au pouvoir » est le moteur de tous les processus de la nature et de la société.
Il falsifie la loi de la « lutte pour la vie » de Darwin, l’érigé en principe universel, substitue à la « lutte pour la vie » la « lutte pour le pouvoir ».
A la « caste des maîtres », il prêche un individualisme sans frein (culte du « surhomme »), l’esprit d’agression qui ne recule devant rien, qui méprise toutes normes de droit et de moralité.
Niant le progrès dans la nature et dans la société, Nietzsche oppose à la théorie scientifique du développement le mythe du « retour éternel de toutes choses » d’après lequel l’histoire, loin de suivre une ligne ascendante, reviendrait sans cesse en arrière, aux étapes déjà révolues.
La philosophie réactionnaire, inhumaine de Nietzsche, pénétrée de haine pour les travailleurs, prône le culte de la force et du « fauve blond » et correspond on ne saurait mieux à l’idéologie des fascistes.
Sa philosophie a été largement mise à contribution par les hitlériens et elle est toujours au service des idéologues profascistes de l’impérialisme.