MENDELISME. Théorie erronée et métaphysique de l’hérédité, créée par un moine autrichien, Gregor Mendel, dans les années 60 du siècle dernier et admise par la génétique contemporaine réactionnaire.

Selon cette théorie, les lois de l’hérédité sont les mêmes pour tous les organismes, du pois à l’homme. Les propriétés (facteurs) héréditaires sont indépendantes des changements survenant dans l’organisme, et de ses conditions d’existence, elles sont transmises sans modification des ascendants aux descendants, et forment des combinaisons libres et indépendantes, une mosaïque de propriétés due au hasard.

Selon le mendélisme, certains caractères des ascendants peuvent réapparaître chez les descendants sans avoir subi de changement, et la répartition des caractères ancestraux est la même pour tous les êtres vivants, indépendamment de la variété et de la complexité de leur organisation.

Pour chaque descendant, porteur du caractère héréditaire paternel, il y a un descendant héritier du caractère maternel et deux de type intermédiaire.

Ces derniers comportent les « facteurs » paternel et maternel et c’est de cette façon que se produit, selon Mendel, « la fission des caractères » suivant le rapport 1 : 2 : 1. La voie suivie par le mendélisme était toute formelle, elle consistait à compter les caractères manifestés dans la descendance au lieu d’étudier le processus, les causes et les conditions de leur développement.

C’est pourquoi le mendélisme ne peut servir à diriger l’hérédité. En affirmant l’identité et l’invariabilité du « facteur » chez les ascendants et les descendants, il nie le développement, il est métaphysique.

Le rapport numérique hypothétique reliant les facteurs de la descendance et soi-disant identique pour tous les êtres vivants ne correspond à aucune réalité, étant donné que, pour des formes ancestrales différentes et dans des conditions de développement différentes, le degré de diversité de la descendance n’est pas identique.

Le mendélisme n’est pas une théorie biologique, c’est une théorie purement statistique qui ne révèle pas les lois réelles de l’hérédité, mais substitue à l’étude biologique des phénomènes des méthodes mathématiques formelles.

La connaissance des lois de développement de l’organisme permet de diriger toujours mieux la formation et le développement des caractères de la descendance.

K. Timiriazev (V.), I. Mitchourine (V.) et T. Lyssenko ont fait une critique sévère du mendélisme en tant que pseudo-théorie de l’hérédité. Timiriazev repoussa la tentative faite par un groupe de mendéliens (Bateson, Keeble et autres) de réfuter la théorie matérialiste de Darwin de l’origine des espèces par sélection naturelle, et de la remplacer par la théorie réactionnaire de Mendel.

Timiriazev écrivit alors : « Il est clair qu’il faut chercher les causes de cette sortie antiscientifique dans des circonstances d’un ordre non scientifique. Cette lubie qui consternera le futur historien de la science tire son origine d’une autre manifestation non seulement parallèle mais reliée sans doute à la première. Je veux parler du renforcement de la réaction cléricale contre le darwinisme. »

Dans un article publié en 1915 sous le titre « Les lois de Mendel sont inapplicables à l’hybridation ». Mitchourine démontra brillamment sur la base de ses expériences que les « lois des petits pois » de Mendel ne pouvaient servir à analyser les phénomènes de l’hérédité dans les plantes à fruits.

Les expériences effectuées par l’académicien Lyssenko sur de nombreuses sortes de blé ont montré qu’avec un choix judicieux des formes à croiser et dans des conditions de culture conformes à la nature des hybrides, on peut obtenir une descendance tout à fait homogène.

Dans son ouvrage « Agrobiologie » (1952) Lyssenko rapporte un grand nombre de faits expérimentaux qui réfutent entièrement le mendélisme et ses pseudo-lois. (V. également Weismanisme-morganisme.)

MESLIER Jean (1664-1729). Matérialiste et athée français, communiste utopiste. C’était un curé de village. Après sa mort, on découvrit un écrit adressé à ses paroissiens et intitulé « Mon testament ».

C’était une véhémente diatribe contre la religion, le clergé, la noblesse et tout le régime féodal. Le mal social d’après Meslier réside dans la répartition inéquitable des richesses, et la cause en est la propriété privée.

Les rois, les nobles et les prêtres ont accaparé tous les biens de la terre, ne laissant au peuple que le dur labeur, les privations et les souffrances. La religion, notamment le christianisme, n’est qu’une fable odieuse, imaginée par les prêtres exclusivement pour tenir le peuple dans l’abrutissement et la soumission.

Les hommes sont naturellement égaux. Afin d’abolir l’inégalité, les pauvres doivent se grouper et renverser les tyrans. Meslier se représente le régime futur, où régnerait la justice, comme une fédération de communes dont tous les membres travailleraient et jouiraient du fruit de leur travail à titre égal. Ses vues sociales le rangent parmi les idéologues du communisme égalitaire, paysan et petit-bourgeois.

Ses opinions philosophiques se sont formées sous l’influence du matérialisme antique (Epicure — V., Lucrèce — V.) ; parmi les philosophes modernes, il a subi l’influence de Spinoza (V.)

D’après Meslier, la nature est l’unique réalité ; elle existe par elle-même et obéit aux lois de la nécessité interne ; elle n’est pas le produit de l’activité d’un créateur de Dieu. La matière « a d’elle-même son être et son mouvement, et par conséquent il est inutile de chercher hors d’elle-même le principe de son être et de son mouvement ».

De même que Spinoza, Meslier critique sévèrement le dualisme de Descartes (V.), il reconnaît la nature matérielle et périssable de l’âme. Comme tout matérialisme antérieur à Marx, celui de Meslier, inséparable de son athéisme militant, est métaphysique et limité.

Ses conceptions sociales sont idéalistes. Le peuple souffre parce qu’il manque d’instruction et qu’il est la dupe de ses gouvernants et des prêtres. « Mon testament » a été reproduit pour la première fois en 1730, recopié à la main, et en 1762 des extraits, en ont été publiés par Voltaire. Le texte intégral n’a paru qu’en 1864.

MESURE. Expression concrète de l’unité des deux aspects des objets: le qualitatif et le quantitatif, qui n’ont d’existence que dans l’unité constituée par leur liaison indissoluble. Le concept de mesure traduit cette connexion.

La mesure, c’est l’unité des aspects qualitatif et quantitatif des objets où une qualité déterminée est inséparable d’une quantité déterminée, où les aspects qualitatif et quantitatif se correspondent; l’aspect quantitatif peut varier, différer, mais seulement dans certaines limites fixées par la qualité de l’objet.

C’est ainsi qu’à la détermination qualitative de l’eau correspond un certain rapport quantitatif des éléments chimiques qui la composent : en poids, 2 unités d’hydrogène et 16 unités d’oxygène.

Il suffit de doubler la quantité d’oxygène pour obtenir du peroxyde d’hydrogène. A une qualité nouvelle correspondent de nouvelles proportions quantitatives.

La mesure est l’unité contradictoire des aspects quantitatif et qualitatif de l’objet. Un accroissement imperceptible des modifications quantitatives, à un degré déterminé du développement de l’objet, ne sera plus compatible avec sa qualité présente, il sera en contradiction avec elle, rompra la mesure de l’objet et conduira à son changement qualitatif.

Une augmentation ou une diminution quantitative, « à certains points nodaux déterminés, provoque un bond qualitatif, par exemple pour l’eau réchauffée ou refroidie, le point d’ébullition et le point de congélation étant les nœuds où se produit, — sous pression normale, — le bond à un nouvel état d’agrégation, où donc la quantité se convertit en qualité » (Engels : « Anti-Dühring », P. 1950, p 76). (V. également Qualité et quantité.)


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