Le 7 juillet 1937, les impérialistes japonais provoquèrent un incident à Loukeoukiao, dans le dessein de conquérir par la force la Chine entière. Le peuple chinois, unanime, exigea une résistance armée. Mais Tchiang Kaï-chek laissa passer dix jours avant de faire une déclaration publique à Louchan, annonçant la résistance au Japon. Il s’y décida sous la pression du peuple tout entier, et aussi parce que l’agression japonaise portait un coup sérieux aux intérêts des impérialistes britanniques et américains en Chine, de même qu’aux intérêts des gros propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie qu’il représentait directement. Mais, même à ce moment, son gouvernement continua de négocier avec les agresseurs japonais, allant jusqu’à approuver les dispositions d’un prétendu règlement pacifique que ceux-ci avait conclu avec les autorités locales.

Il fallut la grande attaque japonaise du 13 août contre Changhaï qui mettait Tchiang Kaï-chek dans l’impossibilité de maintenir sa domination du la Chine du Sud-Est, pour le contraindre à résister au Japon ; mais les négociations de paix qu’il menait secrètement avec le Japon se poursuivirent jusqu’en 1944. Pendant la Guerre de Résistance, Tchiang Kaï-chek renia complètement ce qu’il avait déclaré à Louchan : « La guerre une fois commencée, tout homme, qu’il soit du Nord ou du Sud, qu’il soit jeune ou vieux, aura le devoir de résister à l’envahisseur et de défendre le sol de la patrie » ; il s’opposa à une guerre totale du peuple appuyé sur la mobilisation générale et adopta une politique réactionnaire de résistance passive au Japon et de lutte active contre le Parti communiste et le peuple. Les deux lignes politiques, les deux séries de mesures et les deux perspectives dont parle le camarade Mao Zedong dans le présent texte reflètent précisément la lutte engagée entre la ligne du Parti communiste et celle de Tchiang Kaï-chek dans la Guerre de résistance contre le Japon.

I. DEUX LIGNES POLITIQUES

Le lendemain même de l’Incident de Loukeoukiao1, soit le 8 juillet, le Comité central du Parti communiste chinois a publié un manifeste appelant la nation entière à la guerre de résistance. Il est dit dans ce manifeste :

mao_ligne_politique.jpgCompatriotes ! Peiping et Tientsin sont en danger ! La Chine du Nord est en danger ! La nation chinoise est en danger ! Pour nous, une seule issue : la guerre de résistance de toute la nation. Nous exigeons que l’on oppose sans délai une résistance ferme et résolue aux troupes d’agression japonaises, que l’on s’apprête immédiatement à parer à toute éventualité. Il faut que, du sommet à la base, la nation entière rejette d’emblée toute idée de vivre dans une paix humiliante avec les agresseurs. Compatriotes ! Acclamons et soutenons la résistance héroïque des troupes de Feng Tche-an ! Acclamons et soutenons la déclaration des autorités de la Chine du Nord, exprimant leur volonté de défendre la patrie jusqu’à la mort ! Nous exigeons que le général Song Tcheh-yuan mette aussitôt sur pied de guerre tout le 29e corps2 et l’envoie au front. Nous exigeons que le Gouvernement central de Nankin apporte une aide effective au 29e corps ; qu’il lève sans tarder l’interdit jeté sur les mouvements patriotiques des masses et donne l’essor à l’esprit de résistance du peuple ; qu’il mobilise sans retard toutes les armées de terre, de mer et de l’air en vue du combat ; et, afin de consolider l’arrière, qu’il liquide sans délai les traîtres à la nation et les agents japonais dissimulés dans le pays. Nous appelons le peuple entier à soutenir de toutes ses forces la guerre sacrée de légitime défense contre le Japon. Voici nos mots d’ordre : Défendons les armes à la main Peiping, Tientsin et la Chine du Nord ! Défendons le sol de la patrie jusqu’à la dernière goutte de notre sang ! Que le peuple chinois tout entier, le gouvernement et l’armée s’unissent et construisent une Grande Muraille inébranlable : le front uni national, pour résister à l’agression japonaise ! Que le Kuomintang et le Parti communiste coopèrent étroitement et résistent aux nouvelles attaques des agresseurs japonais ! Chassons-les hors du territoire chinois !

Voilà une déclaration sur la ligne politique.

Le 17 juillet, M. Tchiang Kaï-chek a fait une déclaration à Louchan, définissant la ligne politique pour la préparation d’une guerre de résistance ; c’est, depuis des années, la première déclaration juste qu’ait formulée le Kuomintang sur des questions de politique extérieure ; aussi est-elle accueillie favorablement par tous nos compatriotes comme par nous-mêmes. Quatre conditions y sont posées pour régler l’Incident de Loukeoukiao :

1) Aucun mode de règlement ne doit porter atteinte à la souveraineté de la Chine et à l’intégrité de son territoire ;

2) Aucune modification illégale ne saurait être admise dans la structure administrative des provinces du Hopei et du Tchahar ;

3) Aucun fonctionnaire local nommé par le Gouvernement central ne saurait être révoqué ou déplacé à la demande de qui que ce soit ;

4) Aucune limitation ne doit être imposée au 29e corps quant à ses lieux de cantonnement actuels.

Il est dit dans la conclusion de la déclaration :

Le gouvernement a adopté à l’égard de l’Incident de Loukeoukiao une ligne politique et une position qu’il saura maintenir fermement. Nous nous rendons compte que l’entrée en guerre de toute la nation nous imposera l’obligation d’aller jusqu’au bout du sacrifice, sans qu’il y ait le plus faible espoir de nous en tirer à bon compte. La guerre une fois commencée, tout homme, qu’il soit du Nord ou du Sud, qu’il soit jeune ou vieux, aura le devoir de résister à l’envahisseur et de défendre le sol de la patrie.

Voilà une autre déclaration sur la ligne politique.

Nous avons ici deux déclarations politiques, de portée historique, faites respectivement par le Parti communiste et le Kuomintang à propos de l’Incident de Loukeoukiao. Ces déclarations ont ceci de commun qu’elles préconisent une résistance ferme et résolue contre l’envahisseur et combattent l’esprit de compromis et de concession.

C’est là une ligne politique pour faire face à l’attaque du Japon, la ligne juste.

Il se peut toutefois qu’une autre ligne soit adoptée. Depuis un mois, traîtres et éléments projaponais déploient dans la région Peiping-Tientsin une grande activité ; ils cherchent à amener les autorités de Peiping et de Tientsin à se plier aux exigences japonaises, ils sapent la politique de la résistance armée ferme et résolue pour faire prévaloir l’esprit de compromis et de concession. Ce sont là les signes d’un très grave danger.

Cette ligne de compromis et de concession est diamétralement opposée à la ligne de la résistance ferme et résolue. Si elle n’est pas rapidement rejetée, Peiping, Tientsin et toute la Chine du Nord tomberont aux mains de l’ennemi, et la nation entière courra un immense danger. Que chacun soit vigilant !

Officiers et soldats patriotes du 29e corps, unissez-vous, combattez tout esprit de compromis et de concession, opposez une résistance résolue !

Patriotes de Peiping, de Tientsin et de toute la Chine du Nord, unissez-vous, combattez tout esprit de compromis et de concession, soutenez la résistance armée ferme et résolue !

Citoyens patriotes de toute la Chine, unissez-vous, combattez tout esprit de compromis et de concession, soutenez la résistance armée ferme et résolue !

M. Tchiang Kaï-chek, et vous tous, membres patriotes du Kuomintang, nous espérons que vous vous en tiendrez fermement à votre ligne politique, que vous remplirez vos promesses, que vous combattrez tout esprit de compromis et de concession, que vous vous montrerez résolus dans votre résistance armée, et que vous répondrez ainsi par des actes aux insultes de l’ennemi.

Que toutes les forces armées du pays, y compris l’Armée rouge, se rallient à la déclaration de M. Tchiang Kaï-chek, combattent l’esprit de compromis et de concession et opposent une résistance résolue !

Nous les communistes, nous agissons sincèrement, scrupuleusement, selon notre propre manifeste et appuyons avec fermeté la déclaration de M. Tchiang Kaï-chek ; avec les membres du Kuomintang et tous nos compatriotes, nous défendrons le sol de la patrie jusqu’à la dernière goutte de notre sang, nous combattrons toute hésitation, tout flottement, tout esprit de compromis et de concession et mènerons résolument la résistance armée.

II. DEUX SÉRIES DE MESURES

Pour atteindre son but, la ligne de la résistance armée ferme et résolue exige toute une série de mesures.

Quelles sont-elles ? En voici les plus importantes :

1. Mobilisation générale de toutes les forces armées du pays. Mettre sur pied de guerre nos armées permanentes – forces terrestres, navales et aériennes – fortes de deux millions et quelques centaines de milliers d’hommes et comprenant l’Armée centrale, les forces locales et l’Armée rouge ; diriger immédiatement le gros de ces forces sur les lignes de défense du pays, en laissant une partie d’entre elles à l’arrière pour maintenir l’ordre. Confier le commandement des différents fronts à des généraux dévoués aux intérêts de la nation. Convoquer un conseil de défense nationale pour définir la stratégie et parvenir à l’unité quant au but des opérations. Réorganiser le travail politique dans l’armée, de façon à réaliser l’union des officiers et des soldats, de l’armée et du peuple. Établir le principe selon lequel la guerre de partisans assumera une partie des tâches stratégiques et assurer la coordination de cette guerre avec la guerre régulière. Chasser de l’armée les traîtres. Mobiliser un effectif de réserve suffisant et l’entraîner pour qu’il soit prêt à monter en ligne. Améliorer, de façon judicieuse, l’équipement des troupes et leur ravitaillement. Conformément à la ligne générale de la résistance armée ferme et résolue, il est indispensable d’arrêter des plans pour accomplir toutes ces tâches militaires. Ce ne sont pas les troupes qui manquent en Chine, mais sans la réalisation de ces plans il est impossible de vaincre l’ennemi. Si les facteurs politiques et matériels se trouvent réunis, nos armées seront invincibles dans l’Asie de l’Est.

2. Mobilisation générale du peuple. Lever l’interdit sur les mouvements patriotiques, relâcher les détenus politiques, abroger la « Loi extraordinaire pour la répression des menées contre la République »3 et le « Règlement sur la censure de la presse »4, accorder un statut légal aux organisations patriotiques existantes, développer de telles organisations dans les milieux ouvriers, paysans, commerçants et intellectuels, armer les masses populaires pour qu’elles soient à même d’assurer leur autodéfense et d’appuyer les opérations de l’armée. En un mot, il faut donner au peuple la liberté de manifester son patriotisme. Les forces conjointes du peuple et de l’armée porteront un coup mortel à l’impérialisme japonais. Dans une guerre nationale, il est hors de doute que la victoire est impossible si l’on ne s’appuie pas sur les masses populaires. Que le sort de l’Abyssinie nous serve d’avertissement5. Celui qui est de bonne foi dans sa résolution de mener une guerre de résistance ne saurait ignorer ce point.

3. Réorganisation de l’appareil gouvernemental. Associer à la direction des affaires de l’Etat les partis et groupements politiques ainsi que les personnalités qui jouissent de prestige parmi les masses, et liquider les éléments projaponais et les traîtres dissimulés dans les organes du pouvoir, afin de réaliser l’union du gouvernement et du peuple. La résistance au Japon est une entreprise telle qu’un petit groupe d’hommes ne sauraient en venir à bout, et, s’ils s’obstinent à vouloir l’accomplir à eux seuls, ils ne feront que tout gâcher. Le gouvernement, pour autant qu’il soit un vrai gouvernement de défense nationale, doit absolument s’appuyer sur les masses populaires et appliquer le centralisme démocratique. Il doit être à la fois démocratique et centralisé ; c’est ce type de gouvernement qui est le plus fort. L’assemblée nationale représentera véritablement le peuple, elle sera l’organe suprême du pouvoir, elle définira les grandes lignes politiques de l’Etat et arrêtera les mesures politiques et les plans exigés par la lutte contre l’envahisseur japonais pour le salut de la patrie.

4. Une politique extérieure antijaponaise. N’accorder aux impérialistes japonais aucun avantage, aucune facilité, mais au contraire confisquer leurs biens, annuler nos dettes envers eux, liquider leurs laquais, chasser leurs espions. Conclure sans tarder une alliance militaire et politique avec l’U.R.S.S., établir une union étroite avec ce pays, qui est le plus sûr, le plus puissant et le plus capable d’aider la Chine dans sa résistance au Japon. Gagner la sympathie de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la France, et s’assurer de leur aide sans préjudice de l’intégrité territoriale de la Chine et de sa souveraineté. Pour vaincre les agresseurs japonais, nous devons compter principalement sur nos propres forces ; néanmoins, l’aide extérieure est indispensable, et une politique isolationniste servirait l’ennemi.

5. Proclamation d’un programme d’amélioration des conditions de vie du peuple et sa mise en œuvre immédiate. Commencer par prendre un minimum de mesures : supprimer les impôts exorbitants et les taxes multiples, réduire les fermages, limiter l’usure, améliorer les conditions d’existence des ouvriers, des soldats et des officiers subalternes, ainsi que des petits employés, secourir les victimes des calamités naturelles. Loin d’ébranler les finances de l’Etat, comme d’aucuns le prétendent, ces mesures nouvelles élèveront le pouvoir d’achat du peuple et contribueront à la prospérité du commerce et des finances. Elles entraîneront une croissance illimitée des forces de la résistance et affermiront la base du gouvernement.

6. Une éducation de défense nationale. Changer radicalement l’orientation et le système actuels de l’éducation. Renoncer à tout ce qui n’est pas urgent et à toute mesure qui n’est pas rationnelle. La presse, l’édition, le cinéma, le théâtre, les lettres et les arts, tout doit répondre aux intérêts de la défense nationale. Interdire toute propagande des traîtres.

7. Une politique financière et économique de résistance antijaponaise. La politique financière doit être fondée sur le principe « Que celui qui a de l’argent donne de l’argent », et sur la confiscation des biens des impérialistes japonais et des traîtres à la nation ; la politique économique doit être fondée sur le boycottage des marchandises japonaises et l’encouragement aux marchandises chinoises ; tout doit contribuer à la lutte contre le Japon. La pénurie de moyens financiers est le résultat de mesures erronées ; elle disparaîtra à coup sûr lorsqu’une nouvelle politique conforme aux intérêts du peuple aura été adoptée. Parler d’impasse financière et économique à propos d’un pays dont le territoire est si étendu et la population si nombreuse est pure ineptie.

8. Union de tout le peuple chinois, du gouvernement et des forces armées pour la construction d’une Grande Muraille inébranlable : le front uni national. L’application de la ligne de la résistance armée et l’exécution des mesures indiquées ci-dessus dépendent de ce front uni. L’essentiel à ce sujet, c’est l’étroite coopération entre le Kuomintang et le Parti communiste. Que le gouvernement, les forces armées, les partis et groupements politiques et tout notre peuple s’unissent sur la base de la coopération des deux partis. Il ne suffit pas que le mot d’ordre « Unissons-nous loyalement et défendons la patrie en danger ! » sonne bien à l’oreille, il faut encore qu’il se traduise par de belles actions. L’union doit être véritable ; qu’il s’y mêle de la supercherie et de la suspicion, et rien n’ira plus. Il faut faire preuve de largeur d’esprit, de hardiesse dans la conduite des affaires de l’Etat. Les petits calculs, les finasseries, la bureaucratie, l’Ah Q-isme6 ne servent strictement à rien. Inefficaces contre l’ennemi, ils sont parfaitement ridicules quand on y recourt à l’égard de ses compatriotes. En toute chose, il y a des principes majeurs et des principes mineurs, et les principes mineurs sont tous subordonnés aux majeurs. Que l’on envisage sérieusement les choses à la lumière des principes majeurs, alors seulement on sera à même d’orienter correctement sa pensée et son action. Aujourd’hui, celui qui ne met pas à faire l’unité un minimum de sincérité devrait, même s’il n’encourt pas la réprobation publique, avoir honte devant sa conscience, dans le silence de la nuit.

Cet ensemble de mesures élaborées en vue d’une résistance résolue, on peut l’appeler Programme en huit points.

Il faut que la ligne de la résistance armée ferme et résolue s’accompagne de cette série de mesures, sinon la résistance ne sera jamais victorieuse, et le Japon poursuivra indéfiniment son agression en Chine, tandis que la Chine vouée à l’impuissance échappera difficilement au sort de l’Abyssinie.

Quiconque soutient sincèrement la ligne de la résistance armée ferme et résolue doit appliquer cet ensemble de mesures. Et pour juger si quelqu’un est de bonne foi dans sa volonté de résister résolument par les armes, il faut voir s’il est prêt à adopter et à appliquer cette série de mesures.

Mais il existe une autre série de mesures, qui s’oppose point par point à celle que nous venons d’exposer.

Non la mobilisation générale des forces armées, mais le refus de cette mobilisation ou la retraite.

Non l’octroi de la liberté au peuple, mais l’oppression du peuple.

Non un gouvernement de défense nationale fondé sur le centralisme démocratique, mais un gouvernement absolu des bureaucrates, des compradores, des despotes locaux et mauvais hobereaux et des propriétaires fonciers.

Non une politique extérieure antijaponaise, mais une politique servile à l’égard du Japon.

Non l’amélioration des conditions de vie du peuple, mais la poursuite de la spoliation du peuple, qui le laisse accablé de misère et le réduit à l’impuissance devant l’envahisseur.

Non une éducation dans l’intérêt de la défense nationale, mais une éducation menant à l’asservissement de la nation.

Non une politique financière et économique de résistance au Japon, mais toujours la vieille politique, inchangée ou même pire, politique financière et économique nuisible à notre pays et profitable à l’ennemi.

Non l’achèvement de la Grande Muraille : le front uni national contre le Japon, mais sa démolition, ou son sabotage par des propos fallacieux et ambigus sur « l’union ».

Les mesures pratiques découlent de la ligne politique. Si l’on adopte la ligne de la non-résistance, toutes les mesures que l’on prendra en seront l’expression ; nous avons déjà à ce sujet les leçons des six dernières années. Si, au contraire, la ligne adoptée est celle de la résistance armée ferme et résolue, il est impossible de ne pas appliquer la série de mesures qui correspond à cette ligne, impossible de ne pas mettre en œuvre le Programme en huit points exposé ci-dessus.

III. DEUX PERSPECTIVES

Mais quelles sont les perspectives ? Cette question nous préoccupe tous.
Si on adopte la première ligne, si on applique la première série de mesures, c’est certainement la perspective de l’expulsion des impérialistes japonais et de la naissance d’une Chine libre et émancipée qui s’offre à nous. Est-il possible d’en douter ? Je ne le pense pas. Si on adopte la deuxième ligne, si on applique la deuxième série de mesures, nous avons certainement devant nous la perspective de l’occupation de la Chine par les impérialistes japonais et de l’asservissement du peuple chinois qui sera réduit à l’état de bêtes de somme. Est-il possible d’en douter ? Je ne le pense pas non plus.

IV. CONCLUSION

Il faut adopter la première ligne, appliquer la première série de mesures, rechercher la première perspective.

Il faut combattre la deuxième ligne, rejeter la deuxième série de mesures, écarter la deuxième perspective.

Que tous les membres patriotes du Kuomintang et tous les communistes s’unissent, qu’ils mettent résolument en œuvre la première ligne, appliquent la première série de mesures, recherchent la première perspective, et qu’ils combattent fermement la deuxième ligne, rejettent la deuxième série de mesures, écartent la deuxième perspective.

Que les citoyens patriotes, armées, partis et groupements patriotiques de tout le pays s’unissent, qu’ils mettent résolument en œuvre la première ligne, appliquent la première série de mesures, recherchent la première perspective, et qu’ils combattent fermement la deuxième ligne, rejettent la deuxième série de mesures, écartent la deuxième perspective !

Vive la guerre révolutionnaire nationale !

Vive la libération de la nation chinoise !

  1. Le 7 juillet 1937, les forces d’agression japonaises assaillirent la garnison chinoise de Loukeoukiao, à un peu plus de dix kilomètres au sud-ouest de Pékin. Soutenue par l’élan de la nation tout entière, qui s’était dressée contre l’envahisseur, la garnison chinoise résista. Ainsi débuta l’héroïque guerre de résistance du peuple chinois, qui devait durer huit ans.
  2. Le 29e corps, ancienne unité de l’Armée du Nord-Ouest du Kuomintang que commandait Feng Yu-siang, se trouvait alors dans les provinces du Hopei et du Tchahar (aujourd’hui incorporé dans le Chansi, le Hopei et la Région autonome de Mongolie intérieure). Song Tcheh-yuan commandait ce corps, et Feng Tche-an une de ses divisions.
  3. Le 31 janvier 1931, le gouvernement du Kuomintang promulgua la « Loi extraordinaire pour la répression des menées contre la République ». L’inculpation pour « menées contre la République » servit de prétexte pour persécuter et massacrer les patriotes et les révolutionnaires. Cette loi prévoyait des mesures répressives extrêmement brutales.
  4. Le « Règlement sur la censure de la presse » (« Dispositions générales pour la censure de la presse ») fut adopté par le gouvernement du Kuomintang en août 1934 pour étouffer la voix du peuple. Il stipule que « les manuscrits destinés à la publication dans la presse doivent être soumis à la censure ».
  5. Voir « Les Tâches du Parti communiste chinois dans la période de la résistance au Japon », point 8, Œuvres choisies de Mao Zedong, tome I, pp. 299-300.
  6. Ibidem, note 14, p. 316.

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