Affiche soviétique des années 1930 en Ouzbékistan : « nous nous débarrasserons définitivement de la Burqa ! »
MABLY Gabriel Bonnot de (1709-1785) Historien français, communiste utopiste. Sa théorie exprime les aspirations des couches les plus opprimées du « tiers état ». A la suite de Rousseau (V.), Mably reconnaissait l’égalité naturelle des hommes.
L’inégalité sociale est une conséquence de la propriété privée substituée à la communauté originelle. L’inégalité est le premier maillon dans la chaîne des vices humains. Pour supprimer les contradictions sociales, il faut établir la communauté des biens.
Mably croyait qu’on pouvait y parvenir par la diffusion de l’instruction et le perfectionnement moral Mably critiquait âprement le régime, où la justice a « deux poids et deux mesures », où l’or permet d’acheter l’honneur, la vertu, la vaillance. Cependant, il considérait son idéal comme pratiquement inaccessible, la propriété privée étant établie et la société divisée en classes hostiles.
Il se représentait le communisme comme un état supérieur, mais appartenant à un passé irrémédiablement révolu. D’où la tendance pessimiste et ascétique de l’utopisme de Mably. « Un sort modeste », voilà, estime-t-il, la condition nécessaire du bien-être général.
Mably prêche l’égalitarisme petit-bourgeois. Il est partisan de la séparation des pouvoirs, mais de telle façon que le pouvoir suprême appartienne aux représentants du peuple.
A la suite de Locke (V.), Mably se dressait contre la théorie des « idées innées » (V.) de Descartes. Œuvres principales : « De l’étude de l’histoire » (1778), « Entretiens de Phocion » (1763), « Doutes » (1768).
MACH Ernst (1838-1916). Physicien et philosophe idéaliste autrichien. La philosophie idéaliste subjective de Mach est exposée dans « Analyse des sensations » (1885), « Connaissance et erreur » (1905), etc.
Mach considérait les choses comme des « complexes de sensations », niait l’existence du monde extérieur, indépendant de la conscience des hommes. Il interprétait dans le même sens le temps et l’espace, la causalité, le déterminisme, etc. Le machisme, qui se distingue par un éclectisme extrême, cherchait à renouveler les vues réactionnaires de Berkeley (V.) et de Hume (V.).
Mach a falsifié les nouvelles données des sciences de la nature dans l’intérêt du fidéisme. « La philosophie du savant Mach est aux sciences ce que le baiser du chrétien Judas fut au Christ.
Se ralliant, au fond, à l’idéalisme philosophique, Mach livre les sciences au fidéisme » (Lénine : « Matérialisme et empiriocriticisme », M. 1952, p. 406). Lénine a dénoncé la tendance de classe du machisme appelé à servir les fidéistes dans leur lutte contre le matérialisme philosophique en général, et le matérialisme historique en particulier.
Cette philosophie trouva des adeptes parmi les « marxistes » occidentaux dans le genre d’Adler et de Bauer, et en Russie parmi certains intellectuels membres du parti, mais qui n’ont jamais été des marxistes éprouvés (Bogdanov — V., Bazarov, Lounatcharski, Iouchkévitch, Valentinov, etc.).
Les vues antiscientifiques du machisme sont largement répandues parmi les physiciens, partisans de l’idéalisme « physique » (V.) actuel. Dans « Matérialisme et empiriocriticisme » (V.), Lénine a réduit à néant la doctrine de Mach et de ses émules. (V. également Avenarius ; Empiriocriticisme.)
MACHISME. V. Empiriocriticisme ; Mach.
MALEBRANCHE Nicolas (1638-1715). Philosophe idéaliste français, ennemi du matérialisme et de l’athéisme. Partant des positions idéalistes, il s’efforça d’éliminer le dualisme du système de Descartes (V.). La philosophie de Malebranche est essentiellement religieuse.
Selon lui, Dieu est non seulement le créateur de tout ce qui existe, mais il enferme en lui toute la réalité ; l’intervention continue de Dieu est la seule cause de toutes les modifications ; il ne saurait y avoir aucune « cause naturelle », aucune « action réciproque » entre la substance étendue et la substance spirituelle.
Sa théorie de la connaissance est idéaliste : si l’homme peut connaître les choses, ce n’est pas parce qu’elles agissent sur les sens : Je préférerais qu’on me traitât d’hallucinant plutôt que de consentir que les corps puissent m’éclairer.
Malebranche répète constamment que les sens ne prennent aucune part à la connaissance, qui est, selon lui, la contemplation des idées, Dieu étant la source de ces idées.
Principal ouvrage : « La Recherche de la vérité » (1674-1075).
MALTHUSIANISME. Théorie antiscientifique et réactionnaire lancée par le prêtre Malthus (1700-1834), économiste bourgeois anglais, adversaire des travailleurs. Dans son « Essai sur les principes de la population » (1798), Malthus affirme que l’accroissement de la population suit une progression géométrique (1, 2, 4, 8, 16, etc.), tandis que les moyens d’existence augmentent suivant une progression arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, etc.).
Il déclare que ce décalage entre la population et la quantité de moyens d’existence est une loi naturelle et éternelle dont les effets ne pourraient être atténués qu’en supprimant le « surplus » de la population, c’est-à-dire en condamnant les travailleurs au célibat et à la famine.
A en croire les tenants de cette doctrine, c’est non pas le capitalisme, non pas les exploiteurs, mais les travailleurs eux-mêmes, qui, en raison de leur nombre, portent la responsabilité de leurs malheurs, de la famine et de la misère.
« Les conclusions scientifiques de Malthus sont pleines de sollicitude pour les classes dirigeantes en général et pour les éléments réactionnaires de ces classes dirigeantes en particulier ; il fausse la science pour servir ces intérêts. Or, ces intérêts méprisent complètement ceux des classes opprimées » (Marx : « Teorien über den Mehrwert », Buch I, Bd. II, B. 1923, S. 313-314).
Marx démontre que la « surpopulation » n’est nullement une loi immuable et éternelle de la nature, mais uniquement une loi historique du mode capitaliste de production.
En dénonçant les tenants russes du malthusianisme Strouvé, Boulgakov et autres, Lénine a démontré que « la surpopulation dans la Russie agricole s’explique par la domination du capital et non par un décalage entre l’accroissement de la population et celui des moyens d’existence » (Œuvres, t. 1, éd. russe, p. 458).
La philosophie réactionnaire contemporaine exhume les théories malthusiennes pour en faire un instrument de lutte contre les travailleurs, en faveur de l’expansion impérialiste. Les sociologues bourgeois réactionnaires se déclarent franchement partisans d’une réduction artificielle de la population, c’est-à-dire de l’extermination du « superflu » de la population
travailleuse, et prétendent pouvoir supprimer ainsi tous les maux du capitalisme.
Or, la cause véritable de la misère des masses travailleuses dans les pays capitalistes, la cause du chômage, des crises économiques, des guerres, etc., c’est le capitalisme qui entrave le progrès de la société. La loi de la population est une loi sociale et non une loi de la nature. « En effet, chacun des modes historiques de la production sociale a aussi sa loi de population propre, loi qui ne s’applique qu’à lui, qui passe avec lui et n’a, par conséquent, qu’une valeur historique » (Marx : « Le Capital », L. I , t. 3, P 1939, p. 82).
En U.R.S.S., le socialisme en a fini pour toujours avec la « surpopulation » capitaliste qui signifie seulement que les travailleurs sont privés de moyens d’existence. Avec la suppression du régime capitaliste disparaît en même temps la « surpopulation » de même que les autres phénomènes caractéristiques du capitalisme : crises économiques, guerres, etc.