[Note du Centre MLM de Belgique] Le site agauche.org (d’où est repris cet article) nous parle depuis des mois de la nature toujours plus bandériste du régime ukrainien. C’est aujourd’hui quelque chose de largement connu de tout qui s’intéresse un tant soit peu à ce qui se déroule là-bas. Impossible, dès lors, de ne pas s’indigner d’une situation nous précipitant, étape après étape, au grès des livraison d’armes occidentales à Kiev, vers la 3e guerre mondiale.
Pourtant, tout cela n’a pas empêché Ursula von der Leyen de se rendre cette semaine à Kiev, flanquée de l’ex-Premier ministre belge, Charles Michel, ainsi que de 15 commissaires européens.
Les choses sont claires : Charles Michel est un belliciste au service de l’OTAN (donc des États-Unis) au même titre qu’Ursula von der Leyen !
Mais c’est ici le rôle de la famille Michel que nous voudrions mettre en avant dans cette brève présentation, car le bellicisme n’est pas l’apanage du seul Charles Michel.
Son propre père, Louis Michel, qui fut ministre des Affaires étrangères du Gouvernement fédéral belge entre 1999 et 2004, puis commissaire européen jusqu’en 2009, fut, en 2002, le principal instigateur de la vente de mitrailleuses Minimi de la FN Herstal à l’Etat semi-colonial, semi-féodal du Népal alors en proie à un puissant mouvement de guérilla dirigé par le Parti Communiste du Népal (Maoïste).
Après avoir rencontré le Premier ministre népalais de l’époque, Sher Bahadur Deuba, Louis Michel insista bien entendu pour que « la plus grande attention soit accordée à la situation des droits de l’homme au Népal ».
Il s’agissait là d’une condition prétendument sine qua non à la livraison des mitrailleuses. Le Premier népalais jura évidemment tout ce qu’on voulait et Louis Michel pu ainsi tranquillement saluer une « démocratie jeune, quoiqu’encore imparfaite » !
Les Minimi purent ainsi être remises sans coup férir et à peu de frais.
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Main dans la main contre la Russie.
L’Union européenne n’est plus qu’une succursale politique de l’Otan, l’alliance militaire de la superpuissance américaine. Fini le pseudo-pacifisme et le pseudo-humanisme européen, tout est balancé par la fenêtre pour prêter allégeance aux États-Unis. Et tant pis pour le long héritage politique et culturel commun avec la Russie.
L’Union européenne est en première ligne dans le soutien au régime ukrainien qui livre une guerre fanatique à la Russie pour le compte des États-Unis. C’est pourquoi ses dirigeants se sont rendus à Kiev vendredi 3 février 2023. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, y ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour ce qui était un sommet entre l’Union européenne et l’Ukraine.
On n’est plus ici dans le simple soutien, mais bien dans la prise de partie directe dans le conflit ; l’Union européenne est ouvertement en guerre contre la Russie. C’est pour cela qu’elle a livré 3,6 milliards d’euros à l’Ukraine depuis février 2022. C’est par exemple plus que le programme « Europe créative», doté 2,44 milliards d’euros (sur 6 ans !), qui est présenté comme le « programme phare de la Commission européenne visant à soutenir les secteurs de la culture et de l’audiovisuel ».
La guerre à la Russie compte bien plus pour l’Union européenne que ne compte la culture européenne. Cela pour la simple raison que l’autorité de tutelle américaine a décidé que l’Union européenne devait supporter le boulet ukrainien. La superpuissance américaine compte récolter les fruits du contrôle de l’Ukraine, mais sans en avoir la charge.
Dociles, les dirigeants européens sont donc venus à Kiev pour faire leurs devoirs. Il s’agissait de discuter des sujets suivants :
– la trajectoire européenne de l’Ukraine et le processus d’adhésion à l’UE ;
– la réponse de l’UE à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ;
– les initiatives de l’Ukraine en faveur d’une paix juste et visant à ce que les responsables répondent de leurs actes ;
– la coopération sur les questions de reconstruction et d’aide et dans les domaines de l’énergie et de la connectivité ;
– la sécurité alimentaire mondiale.
Ces échanges ont été l’occasion de rappeler le gigantesque effort européen de soutien à l’Ukraine. Car, en effet, en plus des 3,6 milliards d’euros évoqués précédemment, il faut compter en tout 12 milliards d’euros d’après l’Union européenne, en prenant en compte l’aide militaire fournie par les États membres.
Mais cela, ce n’est que ce qui a déjà été dépensé. Pour l’instant, d’après les informations officielles de ce sommet Union européenne – Ukraine :
« Globalement, l’aide promise à l’Ukraine au niveau de l’UE et au niveau des États membres s’élève à ce jour à près de 50 milliards d’euros. »
Pour donner un ordre de grandeur et aider à la comparaison, le déficit du système de retraite français censé justifier la réforme des retraites est de 1,8 milliard d’euros.
On l’aura compris, l’Ukraine compte plus que tout pour l’Union européenne, succursale politique de l’Otan. Alors elle doit vite intégrer l’Union. Voici ce qui est dit dans la déclaration officielle suite au sommet :
« L’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre la guerre d’agression menée par la Russie aussi longtemps qu’il le faudra. Nous avons souligné l’importance historique de la décision du Conseil européen du 23 juin 2022 de reconnaître la perspective européenne et d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine.
Nous avons réaffirmé que l’avenir de l’Ukraine et de ses citoyens se situe au sein de l’Union européenne. Nous partageons des valeurs communes de démocratie, d’État de droit, de respect du droit international et des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, ainsi que de l’égalité des sexes.
L’UE a réitéré son soutien et son attachement indéfectibles à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. »
En d’autres termes, il est question ici de faire en sorte d’arracher l’Ukraine à l’orient, pour l’intégrer totalement à l’occident. C’est ce qui à gauche est généralement appelé de l’impérialisme. Et ici, c’est même de la sous-traitance d’impérialisme, puisque la maison-mère, ce sont les États-Unis.
Tout cela va finir en guerre mondiale, c’est inévitable, alors que dans le même temps les tensions entre les États-Unis et la Chine ne vont que grandir, etqu’il s’agit là de la principale contradiction au niveau mondial. L’Ukraine et l’Union européenne ne sont ici que des pions, face à la Russie qui n’est qu’un obstacle ; ce qui compte en arrière plan est l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger la superpuissance chinoise.
Qui n’a pas compris que c’était là la principale actualité, que là se joue le sort du monde, n’a rien compris à l’Histoire.