Le mois de novembre s’annonce terrifiant.

Il n’y a plus aucun doute sur les intentions de la Russie visant à terrasser l’ouest de l’Ukraine passée aux mains de l’OTAN. Elle a procédé à une nouvelle série de frappes militaires lundi 31 octobre 2022, oeuvrant à pratiquement liquider le réseau électrique. L’approvisionnement en électricité dans le pays est largement perturbé, les métros de Kiev et de Kharkov ont cessé de fonctionner, 80% des habitants de Kiev n’ont plus d’eau et 350 000 foyers de la ville sont sans électricité d’après les autorités municipales.

Ont été touchées à l’aide d’une cinquantaine de missiles de croisière de type X-101/X-555 lancés par des avions les centrales électriques 5 et 6 de Kiev, celles de Lviv et Krementchouk et les centrales hydroélectriques de Zaporojié et Novodnestrovskaïa. Des dizaines d’installations pour la plupart liées au système énergétique ont également été visées partout dans le pays.

Ces frappes ont été qualifiées de « catastrophiques » lors d’une réunion d’urgence du gouvernement ukrainien. Le réseau du pays, en tension maximale en raison des frappes depuis le 10 octobre, s’est pratiquement effondré lundi 31 octobre.

La carte des frappes du 31 octobre 2022

La carte des frappes du 31 octobre 2022

Si probablement plus de la moitié de la capacité de production d’électricité est encore en fonctionnement, notamment la capacité nucléaire, c’est en fait surtout le réseau qui a été détruit et particulièrement les transformateurs des réseaux de 330 kV. Les réseaux de 750 kV recevant l’électricité des centrales nucléaires ukrainienne sont alors inutiles sans les réducteurs vers les réseaux de 330 kV.

Non seulement l’Ukraine est pratiquement plongée dans le noir, mais en plus la restauration du système énergétique va être extrêmement longue et coûteuse. Le pays est à genoux. De son côté, la Russie manœuvre comme elle le souhaite, malgré les pseudo contre-offensives ukrainiennes, et elle fait la pluie et le beau temps sur la Mer Noire.

Suite d’ailleurs à une attaque repoussée contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils du port de Sébastopol durant le week-end, la Russie a annoncé suspendre unilatéralement sa participation à l’accord (sous l’égide de l’ONU) sur les exportations de céréales des ports ukrainiens. Un décision rude, car la Russie accuse désormais directement, et c’est une chose tout à fait nouvelle, le Royaume-Uni.

Il y a quelques jours déjà, les Britanniques ont été accusés d’avoir participé à la planification et à l’exécution des sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Cette fois ils sont désignés comme coupables de l’attaque sur Sébastopol au moyen de la gestion de drones. La Russie affirme qu’elles sont menées par des spécialistes britanniques situés dans la base navale de Ochakov, dans l’oblast de Mykolaiv, entre Nikolaev et Odessa.

On comprend tout de suite que cette accusation est lourde de sens et implique à très court termes un basculement du conflit avec un engagement direct de l’OTAN. Il ne fait aucun doute que la guerre n’est plus entre la Russie et l’Ukraine, mais entre la Russie et l’OTAN, même si cela reste encore indirect et contenu.

Cela n’empêche pas que la Russie accuse déjà directement l’OTAN, affirmant que l’Ukraine est un terrain d’essai pour les armes de l’OTAN et une bataille contre la Russie « jusqu’au dernier Ukrainien ».

À l’Assemblée générale des Nations unies, le représentant russe Nebenzia a souligné que, pour l’OTAN, l’escalade du conflit est un tremplin vers un plan de longue date visant à vaincre ou à affaiblir la Russie, pour lequel l’Ukraine est depuis longtemps mise sous contrôle.

Le 31 octobre 2022 également, la Norvège, membre de l’OTAN, partageant une frontière avec la Russie, a relevé son niveau d’alerte militaire. Le premier ministre norvégien explique pourtant qu’il n’y a aucune menace directe contre le pays de la part de la Russie…. Il précise même :

« Je dois souligner qu’il ne s’est rien produit au cours du dernier jour ou des dernières journées qui fait que l’on monte d’un cran maintenant. C’est une évolution dans le temps qui fait que l’on passe à cela ».

C’est donc une escalade militaire tout à fait assumée, avec en arrière plan les États-Unis qui commandent directement la conduite à tenir pour la Norvège, comme pour tous les pays vassalisés à sa superpuissance.

La course à l’abîme continue… le désastre à venir montre toujours plus son hideux visage à la vue de tous, dans l’indifférence pourtant.


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