Renmin Ribao, 17 janvier 1965

Le 30 décembre 1964, le gouvernement indien a procédé inopinément dans tout le pays à des arrestations massives de communistes indiens fidèles au marxisme-léninisme. Quelque 800 communistes indiens ont été, rapporte-t-on, jetés en prison, parmi lesquels P. Sundarayya, secrétaire général, H.S. Surjeet, M. Basavapunniah, A.K. Gopalan, et P. Ramamurti, membres du Bureau politique, et d’autres dirigeants du Parti communiste d’Inde (PCI).

Profondément indigné, le peuple chinois condamne sévèrement cette atrocité fasciste du gouvernement indien et exprime sa haute considération et sa sympathie cordiale aux camarades du Parti communiste d’Inde aujourd’hui en détention.

Les arrestations massives de communistes indiens constituaient un nouvel acte contre-révolutionnaire commis par le gouvernement indien pour réprimer le mouvement national et démocratique des larges masses populaires indiennes. Elles ont démasqué davantage le visage réactionnaire du gouvernement indien.

A son septième congrès tenu à Calcutta du 31 octobre au 7 novembre de l’année dernière, brandissant le drapeau de la défense du marxisme-léninisme et de la lutte contre le révisionnisme, le drapeau de la sauvegarde de la paix mondiale et de l’opposition à l’impérialisme et au colonialisme, ainsi que le drapeau de la défense de l’indépendance nationale et de la lutte pour la démocratie populaire, le Parti communiste d’Inde a balayé de ses rangs le groupe du renégat Dange.

Le congrès a été acclamé par le peuple indien et tous les peuples révolutionnaires du monde. La grande bourgeoisie et la classe des gros propriétaires fonciers de l’Inde, les impérialistes et les révisionnistes modernes ont été alarmés à l’excès de la tenue du septième congrès du PCI et des grands succès enregistrés au cours du congrès.

Le Tunes of India a exprimé son inquiétude après la réunion de Calcutta en disant que « ce ne sera pas une surprise » si la politique du PCI « bénéficie d’un soutien croissant de la population ».

Depuis son accession au pouvoir, Shastri a poursuivi sur les plans intérieur et extérieur la politique réactionnaire depuis longtemps discréditée de Nehru, précipitant ainsi les affaires intérieures et étrangères de l’Inde dans une crise plus aiguë encore.

Sous son slogan antichinois, le gouvernement indien a exploité plus intensivement le peuple dans le but d’accroître ses armements et de préparer la guerre. Cela a aggravé de plus en plus la situation économique de l’Inde.

Aujourd’hui, en Inde, la pénurie de vivres est très grave, les prix montent en flèche et le peuple est réduit à la misère. Cet état de choses a provoqué une opposition toujours plus grande de la population, si bien que des grèves et manifestations se sont tenues dans beaucoup d’endroits en dépit des entraves imposées par l’« état d’urgence ».

Le gouvernement de l’Etat du Kerala, aux mains du Parti du Congrès, a été relevé de ses fonctions en septembre de l’année dernière, sous l’inculpation de corruption et de mauvaise administration. La domination du Parti du Congrès, qui représente les intérêts de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers, est très instable.

Dans les affaires étrangères, comme le gouvernement indien est devenu de plus en plus un protégé de l’impérialisme américain, quémandant son « aide » et oeuvrant à sa « stratégie globale », le manteau de « non-alignement » de l’Inde s’est plus que jamais déchiré en lambeaux et ses complots antichinois ont fait complètement faillite.

L’isolement complet de l’Inde à la deuxième conférence des pays non-alignés en constitue la meilleure preuve. Le gouvernement indien cherche maintenant à sauver sa domination chancelante en réprimant le PCI et le peuple révolutionnaire.

Par ce moyen, il veut étouffer la lutte du peuple indien contre sa politique réactionnaire et prévenir tout résultat favorable au PCI dans les élections dans l’Etat du Kerala qui auront lieu le 15 février de cette année.

Il veut étayer le groupe du renégat Dange qui a été conspué par le prolétariat et les larges masses du peuple indien et continuer à utiliser ce groupe renégat comme un instrument pour saboter et désagréger la lutte révolutionnaire du peuple indien.

Il veut attiser une nouvelle campagne antichinoise pour détourner l’attention du peuple et complaire à l’impérialisme américain afin d’obtenir de ce dernier plus d’aumônes.

Les réactionnaires indiens sont transportés de joie devant les récentes arrestations de dirigeants marxistes-léninistes du PCI. L’impérialisme américain, lui aussi, s’en est pleinement réjoui. Avec une joie difficile à dissimuler, l’Associated Press a loué le gouvernement Shastri d’avoir pris une décision « historique », « importante », en déclarant que « jamais auparavant Shastri n’avait employé son poing de fer avec autant de force ».

Cependant, ils se sont réjouis trop tôt. Les arrestations massives de communistes indiens ne signifient nullement que le gouvernement indien est « puissant ». Au contraire, cela montre qu’il est devenu plus pourri et plus fragile. C’est pourquoi il a été contraint d’abandonner le masque de la démocratie bourgeoise et de révéler son vrai visage réactionnaire.

Tous les réactionnaires du monde sont comme cela : plus ils sont pourris et plus il leur est difficile de maintenir leur domination, plus ils utilisent des moyens brutaux pour faire face au peuple révolutionnaire.

En Chine, en son temps, Tchiang Kaï-shek a entrepris des arrestations et des massacres massifs de communistes. Mais aussitôt qu’il l’a fait, les larges masses du peuple chinois ont vu clairement de quelle étoffe il était fait, et sa fin était irrévocablement décidée.

A présent, en enlevant ses propres masques de « démocratie » et de « socialisme », le gouvernement indien ne peut qu’entraîner le peuple indien à s’engager plus résolument dans la lutte contre la dictature de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers, stimulant ainsi le mouvement révolutionnaire national et démocratique en Inde.

La mesure réactionnaire du gouvernement indien ne peut que rendre un mauvais service au groupe de Dange.

Maintenant tout le monde peut voir clairement que, d’une part, le Parti communiste d’Inde est réprimé brutalement par le gouvernement indien et que, d’autre part, le groupe de Dange jouit de la protection et de la faveur de ce même gouvernement.

Cela ne trace-t-il pas une démarcation nette entre ceux qui servent les larges masses du peuple indien et ceux qui se comportent en laquais de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers de l’Inde ? Tous ceux qui veulent la révolution devront méditer profondément sur cela.

Le groupe de Dange sera conspué davantage par les communistes et le peuple indiens et finira par être jeté dans la poubelle de l’histoire. Et tous ceux qui le soutiennent seront aussi démasqués davantage.

Cet acte contre-révolutionnaire du gouvernement indien ne peut absolument pas endiguer l’avance de la révolution indienne. Le PCI est un parti qui possède une glorieuse tradition révolutionnaire. En dirigeant la révolution dans un pays de plusieurs centaines de millions d’êtres humains, il doit inévitablement parcourir une voie ardue, compliquée et tortueuse.

Ce n’est pas la première fois qu’il a été réprimé par l’impérialisme, la grande bourgeoisie et la classe des gros propriétaires fonciers. Loin d’être détruit dans sa lutte contre l’impérialisme, la réaction et les renégats, le PCI s’est développé constamment et est devenu plus puissant.

Ni la prison, ni les pelotons d’exécution, n’ont jamais pu intimider les communistes indiens. Les arrestations massives de dirigeants du PCI par la réaction indienne occasionneront certainement des difficultés passagères au PCI.

Mais nous sommes fermement convaincus que la volonté et la ténacité révolutionnaires des communistes indiens seront trempées davantage dans le creuset de leurs épreuves, que leurs rangs grossiront et qu’ils vont affronter la grande lutte avec un zèle révolutionnaire sans borne.

L’histoire prouvera que les véritables représentants des intérêts du peuple et de la nation de l’Inde sont ces communistes indiens qui défendent la vérité et la justice et qui restent fidèles au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien.

L’avenir de l’Inde appartient à eux et au peuple indien.


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