L’informatique a été dès la fin des années 1970 un thème important dans le mouvement révolutionnaire italien, notamment en considération avec la restructuration capitaliste ; le dossier La guérilla urbaine témoin de l’irruption de l’informatique publié sur materialisme-dialectique.com et vivelemaoisme.org présente bien cette question.

Ici, on s’intéressera spécifiquement à la notion d’intelligence artificielle. L’idée est la suivante : on va suivre l’idéologie des Brigades Rouges pour le Parti Communiste Combattant, la principale fraction issue des Brigades Rouges au début des années 1980, et voit dans quelle mesure on a un processus automatisé.

A-t-on affaire à une intelligence artificielle, ou plus exactement à une idéologie complète – la bourgeoisie dirait totalitaire – combinant ordinateur et programme, pour former une intelligence artificielle automatisant la démarche ?

On va prendre comme base la déclaration au procès de Simonetta Giorgeri le 15 février 1990 à Gênes, paragraphe par paragraphe.

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En 1984, sur le plan du rapport révolution / contre-révolution, émergeaient deux dynamiques opposées qui s’influençaient réciproquement.

Ce premier point de la déclaration est très important, car il expose le cadre. Une intelligence artificielle a besoin d’un cadre, afin de cerner comment des tendances, des rapports peuvent se mettre en place.

En pratique, le modèle « Transformers » de l’intelligence artificielle, apparue en 2017, prétend ne pas avoir de cadre. Il prend les mots en général, il établit les rapports entre eux, et lorsqu’il analyse une phrase, il reprend dans sa base de données quels sont les rapports entre eux qu’il a assimilés.

Dans cette perspective, il optimise sa réponse en gommant tout ce qui est négatif. Ici, dans la déclaration, on a une perspective contraire puisque le cadre est présenté comme au préalable, avec deux aspects antagoniques (révolution et contre-révolution), et immédiatement deux tendances antagoniques.

Ce qui amène justement le parallèle avec l’intelligence artificielle, c’est cette idée que deux tendances sont parallèles à l’opposition révolution – contre-révolution qu’on a comme cadre. Cela veut dire que ce cadre est dynamique.

Si un cadre est dynamique, alors on a des processus passés, en cours, futurs. Une intelligence artificielle peut automatiser les réponses à ces processus. On va voir si la déclaration le fait effectivement.

D’une part étant ouverte la phase de la Retraite Stratégique, les BR per il PCC cheminaient plus avant, en particulier dans la redéfinition de certains termes de l’implantation politique, y compris au milieu de contradictions, fruits de la confrontation avec la contre-révolution, et démontraient dans la pratique révolutionnaire et dans le spécifique, avec les initiatives combattantes contre Gino Giugni et Leamon Hunt, être l’unique force révolutionnaire en Italie à même de reconstruire ce que la contre-révolution avait mis en pièces et dispersé, se reproposant comme réfèrent révolutionnaire autorisé pour agréger et recomposer ces éléments révolutionnaires et prolétariens non disposés à renier ce qui avait été sédimenté en 14 années d’affrontement révolutionnaire, ni à se rendre.

On a ici un constat qu’on peut résumer ainsi : les Brigades Rouges ont dû faire face à des coups et ceux qui en ont compris le sens ont organisé un repli stratégique, afin de préserver la proposition stratégique révolutionnaire. Ils ont été les seuls à réussir à se maintenir.

Ce faisant, les Brigades Rouges ont été amené à procéder à des « redéfinitions » de « certains termes de l’implantation politique».

Ici, on a directement affaire à la question de l’intelligence artificielle. Dans une intelligence artificielle de mode « ‘Transformers », il y a ce qu’on appelle la rétro-propagation. Lorsqu’il y a un résultat à une analyse, celui-ci est validé ou non.

En fonction de cela, l’intelligence artificielle est programmée pour repartir en arrière afin de voir ce qui a amené un éventuel faux résultat. Il y a alors correction des valeurs employées dans l’analyse, afin d’aboutir au résultat juste.

La déclaration qu’on a ici procède de la même manière. Elle ne dit pas : nous avons fait des erreurs, nous les avons corrigés, ou plus exactement « rectifiés ». Elle ne dit pas non plus: nous avons fait des erreurs, nous avons fait une auto-critique et modifié notre approche.

Elle dit que des termes ont été redéfinis. C’est précisément ainsi que fonctionne une intelligence artificielle, en affinant le mode de fonctionnement. On est vraiment ici dans une logique de « mode ». Il y a un mode opératoire et celui-ci est amélioré.

D’autre part après la phase la plus élevée de déploiement de l’offensive, l’État opérait sur tous les plans pour réguler les rapports de force déterminés par la dynamique contre-révolutionnaire.

A l’intérieur de la donnée générale de la modification du caractère de la médiation politique entre les classes dont on régulait certains passages (dans le spécifique le « pacte social néo-corporatiste »), on précisait et affinait une activité contre-guérillera essentiellement destinée à prévenir la ré-agrégation des forces et leur réorganisation autour de la proposition politique et stratégique des BR avec des interventions ciblées et sélectives, des actes de dissuasion, des « admonestations » et des pressions de tout type.

Il y a ici deux interprétations possibles, très différentes. La première, c’est de considérer qu’il est dit que l’État pense, que la bourgeoisie est consciente, que l’action contre-révolutionnaire « vise » en toute intelligence les forces révolutionnaires.

C’est une conception idéaliste.

La seconde interprétation serait de dire qu’on n’a pas une action subjective de l’État, mais une démarche objective.

On revient alors à l’intelligence artificielle, car cela serait alors une description de la résistance, de la réticence du matériau.

De la même manière qu’une intelligence artificielle se heurte à ce qui est analysé, se confronte à des obstacles, les révolutionnaires se heurtent dans la déclaration à des résistances objectives.

Ce que dit la déclaration, c’est qu’il y a un rapport entre les classes, une médiation entre les deux au moyen du corporatisme (ou néo-corporatisme). La modification de ce rapport a amené les révolutionnaires à se retrouver hors-jeu et à être alors visés par la contre¬révolution les repérant d’autant plus facilement.

Le rapport avec l’intelligence artificielle repose sur cette question de la dynamique, de la modification du « terrain ».

On n’a pas la description d’une zone d’affrontement restant la même, connaissant des affrontements successifs mais sans enjeux en termes de « dimension ».

Là, on est dans le multidimensionnel : c’est comme si la zone d’affrontement, pour ainsi dire, pouvait prendre la place d’un cube, ensuite d’un disque, puis d’un rectangle, etc.

Cela rejoint le principe de vecteurs à plusieurs dimensions pour analyser un mot, dans le cadre de l’intelligence artificielle.

Les mots restent les mêmes, mais selon les phrases il faut ajuster les dimensions.

Deux dynamiques parallèles, du moment où le processus de ré-agrégation était en cours et portait ses fruits, comme les initiatives combattantes sont là pour en témoigner, et d’autre part, l’État bien conscient dans la tentative de l’endiguer et le contrecarrer.

L’« étude » sur laquelle l’on basait ce processus a été « accouchée » dans ce contexte, où il faut le situer pour ce qu’il est: un acte politique à caractère et avec des finalités contre-révolutionnaire.

Le saut de qualité, mûri successivement par les BR avec le dépassement de l’optique défensive, a démontré dans les faits combien la tentative de l’État était velléitaire; en particulier, la relance des termes globaux de l’activité révolutionnaire a permis aux BR de « peser » sur l’affrontement de classe, en déterminant un plus grand approfondissement de l’affrontement révolutionnaire et en fournissant la mesure de la vitalité de la proposition politique et stratégique des BR et de leur capacité de reconstruction et de reproduction, y compris dans les conditions les plus dures de l’affrontement.

Ici, on a un passage très complexe, qui mérite un éclaircissement. La déclaration que même si les révolutionnaires ont reculé, ils ont frappé de manière ciblée afin de « peser ». Chez les Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant, cela passe par « l’attaque au coeur de l’État ».

Il est dit que par ce mode opératoire, la zone d’affrontement est modifiée. La déclaration était dit : la contre-révolution voulait nous attraper, elle a vu qu’on se réorganisait, mais on a été plus malins en frappant là où il faut pour modifier le terrain, ce qui a permis de nous reconstruire et de nous reproduire.

Le choix du mot « reproduction » est essentiel ici ; il souligne nettement le rapport à l’intelligence artificielle.

Car on est dans un principe, dans un mode opératoire : peu importe la quantité, la qualité veut que dans ce genre de situation, il y ait une réponse automatisée.

On a un mouvement comme suit : changement des termes = frappe ciblée = modification du terrain.

L’activité révolutionnaire, déployée par les BR durant les dernières années, qui fournit sa substance au processus de ré-adéquation globale, a jusqu’ici mis en oeuvre et ouvre des perspectives politiques concrètes, tant sur le terrain classe / État que sur celui de l’anti-impérialisme ;

la capacité démontrée de se dialectiser (à partir de l’attaque) en termes de construction / organisation / direction avec les instances les plus natures de l’autonomie de classe,

et dans le même temps de pratiquer (à partir de l’activité concrète déployé sur le terrain de l’anti-impérialisme) une politique d’alliance avec les forces révolutionnaires qui combattent l’impérialisme dans l’aire géo-politique (Europe Occidentale, Méditerranée, Moyen-Orient), en donnant un apport actif à la construction / consolidation du Front Combattant Anti-impérialiste : tels sont les termes actuels autour desquels se définit aujourd’hui le rapport révolution/ contre-révolution, et se détermine le déplacement vers l’avant du plan d’affrontement révolutionnaire.

Ici, on a une tentative de systématiser les dimensions les plus importantes jouant sur les vecteurs d’interprétation d’action. Le premier paragraphe dit qu’il y en a deux, les deuxième et troisième paragraphes les précise.

Dans les deux cas, il s’agit d’une interaction : avec les tenants de l’autonomie de la classe d’une part, avec les forces anti-impérialistes d’autre part.

De manière prononcée, il s’agit à chaque fois d’un processus, puisqu’on a construction / organisation / direction d’un côté, construction / consolidation de l’autre.

C’est un trait « mouvementiste » de l’interprétation. Exactement comme le terrain de l’affrontement révolution – contre-révolution est en transformation, les ressources des révolutionnaires sont un terrain en transformation aussi.

On est dans l’absence de situation statique. Et cela des modalités opératoires fonctionnant comme programme, puisqu’il faut aligner les vecteurs sur ces dimensions.

Comme militante des BR perla costruzione del PCC, j’entends avant tout réaffirmer la valeur politique et le caractère propulsif de la relance des termes globaux de l’activité révolutionnaire opérée par les BR a l’intérieur de la phase de Retraite Stratégique qui, étant donné les perspectives politiques qu’elle a ouvertes tant sur le terrain du rapport classe/ État que sur celui de l’anti-impérialisme, s’est traduite dans l’approfondissement du plan d’affrontement révolutionnaire.

On en revient ici à la présentation du terrain en transformation. Les militants emprisonnés des BR-PCC ont toujours utilisé les procès comme une action politique, afin de mettre en avant le dispositif idéologique de l’organisation sur le plan du contenu.

On est dans une logique de manuel d’utilisation, de modèle clef en main, ou si l’on veut d’intelligence artificielle mise à disposition.

On notera par ailleurs les termes choisis :« le caractère propulsif de la relance des termes globaux de l’activité », qui soulignent le côté « mise en branle », « mise en mouvement ».

Toute la déclaration souligne en fait la logique d’impulsion avec l’utilisation régulière du mot relance. Cette relance ne se produit pas en général, elle est présente à chaque étape, puisque celle-ci s’ouvre et se ferme pour laisser la place à une autre étape.

Et chaque étape correspond à une modification du terrain, exactement comme une intelligence artificielle se positionne pour se mettre en adéquation, en ré-adéquation perpétuelle avec ce qui est analysé.

Une dynamique produite et calibrée consciemment, eu égard aux rapports de force généraux entre les classes et au rapport impérialisme / anti impérialisme, dont le poids politique et le caractère incisif concrets se mettent en évidence dans le déploiement de l’activité révolutionnaire,

tant par la capacité d’activer, à partir de l’attaque au point le plus élevé de l’affrontement de classe, la dialectique avec les instances les plus matures du prolétariat, œuvrant pour catalyser autour des stratégies, ligne politique et programme des BR, les composantes révolutionnaires et prolétariennes vives du pays, en les organisant et les dirigeant dans l’affrontement prolongé contre l’État,

que sur le terrain de l’anti-impérialisme avec la contribution à la construction / consolidation du Front Combattant Anti-impérialiste, véritable saut de qualité, au sens propre, dans la lutte prolétarienne et révolutionnaire, dans le pratiquer une politique d’alliance avec les forces révolutionnaires qui combattent l’impérialisme dans l’aire géopolitique Europe Occidentale / Méditerranée / Moyen-Orient, pose à un niveau plus adéquate et mature la nécessité et praticabilité de l’attaque à l’impérialisme, pour l’affaiblir et le redimensionner dans l’aire.

On a ici une précision sur les deux aspects (autonomie de classe et anti-impérialisme), puisqu’ils se combinent.

On notera simplement ici deux faits: il y a de nouveau l’insistance sur les « éléments les plus matures ». Or, c’est ainsi que procède une intelligence artificielle : en notant les saillants. Il est également parlé d’affaiblir et de redimensionner l’impérialisme dans l’aire (géopolitique Europe Occidentale / Méditerranée / Moyen-Orient).

Cette question de redimensionner est essentielle, puisque cela implique une lecture des choses en trois dimensions. Une intelligence artificielle ne procède pas différemment dans la mesure où elle procède à une modélisation des rapports entre les choses analysés.

A ce propos, en tant que militante des BR per il PCC, force révolutionnaire opérant activement dans le cadre de la politique d’alliance du Front Combattant Anti¬impérialiste, je revendique la récente initiative combattante de la RAF contre Alfred Herrhausen.

L’attaque au « patron/chef » de la Deutsche Bank vise à désarticuler un des nœuds principaux du pouvoir économique et politique assumé par la banque allemande, en mettant en évidence le rôle qu’elle a joué dans la gestion/ orientation des processus de concentration économique et financière en Europe Occidentale ; une position de pouvoir qui est actuellement rampe de lancement pour la pénétration économique et politique dans les pays de l’Est européen et dans les pays en voie de développement, contraints de se soumettre au diktat et à la logique de l’exploitation capitaliste.

Il est d’usage dans les procès pour les militants des BR-PCC de saluer la dernière action en cours. C’est une affirmation politique, un renforcement affirmatif de toute une ligne idéologique, une démonstration d’engagement révolutionnaire.

On notera également que c’est ici le prétexte à une explication du principe de l’attaque au cœur de l’État.

La qualité du processus de ré-adéquation globale entrepris par les BR est substantiellement le fruit de la rencontre de deux facteurs (demeurant ferme le patrimoine d’expériences enraciné dans le tissu prolétarien qui caractérise la sphère de référence et de reproduction de la guérilla) :

d’une part avoir su maintenir avec fermeté, sans concession au revis1onnisme, les discriminants de fond, l’unité du politique et du militaire comme principe stratégique caractérisant la guérilla, en réaffirmant la nécessité et la praticabilité du terrain de la guerre et l’actualité de la question du pouvoir,

de l’autre avoir tiré, dans le choc de la contre-révolution des années 80 et dans la pratique des premières années de Retraite Stratégique, ces enseignements relatifs au caractère de l’affrontement révolutionnaire et à la nature de ses contradictions qui ont permis aux BR d’approfondir certains termes de la guerre de classe de longue durée, en replaçant au centre son caractère non linéaire, et ensuite en clarifiant contenus, dynamiques et objectifs de la phase révolutionnaire ouverte (en précisant, entre autres, le positionnement tactique en termes de disposition des forces), et les objectifs de programme dans la phase politique intérieure et internationale actuelle.

Les BR se «reproduisent » dans le « tissu prolétarien », elles reposent sur des « discriminants de fond », elles suivent une grille de lecture de l’affrontement qui est « non linéaire» (et d’ailleurs de longue durée).

C’est seulement ensuite qu’elles sont fonctionnelles (actions, tactiques, objectifs, contenus, etc.).

Il y a d’abord le programme, ensuite sa réalisation; plus exactement : l’intelligence artificielle opère en fonction de la mise en situation, mais elle est un préalable.

La capacité renouvelée de se mesurer avec le caractère et le niveau de l’affrontement révolutionnaire, que la qualité de la ré-adéquation exprime, s’est traduite dans la relance des termes globaux de l’activité révolutionnaire.

La continuité et la cohérence réaffirmées par les BR dans la poursuite des directions stratégiques n’a rien à voir avec le « continuisme » idéologique et dogmatique mécanique et « irréductible », mais tire ses racines essentiellement des raisons de fond qui président et définissent la lutte armée comme avancement et adéquation de la politique révolutionnaire aux formes de domination de la bourgeoisie impérialiste.

On retrouve le terme « relance », concernant les « termes globaux ». C’est une logique d’intelligence artificielle puisqu’il y a les termes globaux qui sont réévalués.

Et on a dans le second paragraphe une défense, si l’on veut, de ce principe d’intelligence artificielle : ce n’est pas du « continuisme » forcené mais une programmation pour ainsi dire qui émerge d’elle-même dans les conditions données.

L’affirmation de la lutte armée comme stratégie pour tout le prolétariat, plan systématique d’action et de disposition des forces, qui oriente et caractérise le processus révolutionnaire du début à la fin, est donnée par les conditions historiques et politiques, économiques et sociales qui ont été déterminées avec la seconde guerre mondiale.

Le niveau de maturation atteint par l’impérialisme dans cette phase posait comme dominants, dans le cadre économique du bloc occidental, des processus d’internationalisation et d’interdépendance des économies ;

une donnée qui d’une part, se reflétait sur le développement de niveaux toujours plus élevés d’intégration politique et militaire entre les pays de la chaîne impérialiste (qui, le moment venu, se traduisait entre autres dans le déploiement de la « contre-révolution impérialiste », destinée à « normaliser » les pays du bloc occidental de manière à les rendre idoines au recouvrement de leur propre rôle dans la division internationale du travail et des marchés qui allait se dessinant, et à se charger des intérêts globaux de la chaine) ;

d’autre part une donnée qui voyait s’affirmer une fraction dominante de bourgeoisie impérialiste agglomérée au capital financier US, comme point le plus avancé du monde occidental et tractant les mouvements économiques du monde occidental et, dans le même temps, lie prolétariat métropolitain, expression du processus de polarisation entre les classes et, en découlant, prolétarisation de larges couches de la société.

On retrouve ici à l’arrière-plan la conception (erronée) des Brigades Rouges des années 1970, qui considérait que l’Italie était un « État impérialiste des multinationales». En fait, ici, chaque pays dispose d’un État qui n’est plus vraiment le sien, car il est devenu le sas de l’impérialisme comme système mondial.

Il y a ici une surestimation de l’imbrication des économies capitalistes occidentales. Par contre, là où c’est intéressant pour la question étudiée, est qu’il s’agit d’un raisonnement en termes d’intelligence artificielle, puisque la surface est pour ainsi dire aplanie, afin d’obtenir une solution fonctionnelle.

Une intelligence artificielle du modèle Transformers veut, en effet, une réponse à tout prix; son but est d’optimiser, à n’importe quel prix, quitte à sacrifier les nuances (sans parler des différences).

Là on a la même erreur: il fallait raisonner en système, et puisqu’il n’y a pas de clef trouvée pour les contradictions inter-impérialistes, elles sont supprimées pour le maintien du mode opératoire.

Comme reflet structurel à la formation de fractions de bourgeoisie impérialiste et du prolétariat métropolitain (et donc en général, au niveau de développement atteint par le capitalisme), la démocratie parlementaire moderne assume le rôle de représenter et de mener en avant les intérêts et les nécessités de la bourgeoisie impérialiste et, en particulier, de sa fraction dominante.

Du point de vue économique (étant donne la connaissance acquise), s’affine la capacité de gestion et de gouvernement de l’économie a travers des politiques économiques de support qui, dans la phase de crise générale (de valorisation), assument un caractère de contre-tendance, intervenant pour atténuer les effets négatifs de la crise, du moment où elles ne peuvent agir sur ses causes (qui sont structurelles).

Du point de vue politique, on exalte encore plus le rôle que l’État assume en référence à l’antagonisme inconciliable entre les classes.

Ce qui est ici découle de la logique forcée précédente. Il s’agissait auparavant d’aplanir des complications au mode opératoire.

Cette fois, il y a inversion : il est considéré que les BR – intelligence artificielle affrontent l’État – intelligence artificielle.

Il y aurait des politiques de support pour affiner la capacité de gestion, c’est-à-dire un retour en arrière sur soi-même pour procéder à des modifications opérationnelles.

La déclaration ne dit pas ici si c’est un processus subjectif ou objectif, si on est dans l’idéalisme où l’État capitaliste «pense» ou dans le matérialisme qui établit un constat de transformation, d’adaptation.

À partir des rapports de force généraux entre les classes qui caractérisaient le cadre d’affrontement dans l’après-guerre (après les ruptures opérées par la contre-révolution Impérialiste), la « démocratie représentative» s’organisa de manière à se charger du contrôle et du gouvernement du conflit de classe, en dépassant le caractère essentiellement répressif qui l’avait orientée – par exemple, l’État fasciste d’avant-guerre -, pour se servir des institutions démocratiques comme sphère politique en qui faire converger et rendre compatibles les poussées et les tensions antagonistes qui se produisent dans le pays, lesquelles canalisées à l’intérieur des « carcans institutionnels» sont vidées de tout contenu déstabilisant.

Partis, syndicats, organisations politiques sont délégués pour « représenter » la classe et deviennent l’unique « contre-partie » légitime en ce que structurelle et loyale aux institutions démocratiques et donc sensible et respectueuse des intérêts de la bourgeoisie impérialiste.

Le contrôle et le gouvernement du conflit de classe passe donc par son «institutionnalisation» afin de prévenir la rencontre entre l’antagonisme prolétarien et la projectualité révolutionnaire.

Le processus d’adaptation du capitalisme est présentée ici dans ses traits généraux ; on a clairement une logique d’intelligence artificielle puisque le capitalisme fait converger, il fait tendre, il canalise, il amène, il conduit, il pousse, etc.

La révolution est une intelligence artificielle poussant dans une direction, la contre-révolution est une intelligence artificielle poussant dans l’autre direction.

Le sens concret de la contre-révolution apparaît alors évident, âme de la démocratie représentative, il lui est structurellement connexe; politique continue et constante, propre aux États capitalistes matures, insérée dans les instruments et dans les organismes « démocratiques », indépendamment de la présence ou non d’an processus révolutionnaire.

Le caractère de médiation politique qui s’affirme incorporé les termes de contre-révolution préventive, mûris et mis en règle dans le rapport d’affrontement entre les classes.

Il ne s’agit pas d’une donnée statique mais dynamique qui se re-détermine en relation (au-delà de la donnée structurelle, et c’est-à-dire, aux niveaux de développement de l’impérialisme et des nécessités qui en découlent) avec les modifications des termes de l’affrontement et en particulier, avec celles du rapport révolution / contre-révolution.

On a ici l’explication de la dimension d’un vecteur d’analyse : la démocratie représentative est un lieu pour neutraliser, dans un esprit corporatiste, les forces sociales.

Il est parlé d’instruments, d’organismes : ce sont des phénomènes objectifs, agissant comme dans le cadre d’une intelligence artificielle qui procède encore et encore, en s’adaptant.

Le capitalisme agit en automate adaptatif.

Ce saut de qualité clarifie la nature politique de l’affrontement de classe dans les pays capitalistes matures et son degré d’approfondissement, et il pose le facteur de l’augmentation de la subjectivité comme une question dont on ne peut faire abstraction si l’on veut intervenir dans les dynamiques de l’affrontement.

Puisqu’il n’y a que deux intelligences artificielles à l’oeuvre, si on ne fait rien on se retrouve dans celle du capitalisme. Il faut donc une rupture subjective pour choisir de se placer dans l’autre intelligence artificielle, celle de la révolution.

Les BR-PCC ont toujours souligné ce qu’elles appellent « le poids croissant de la subjectivité dans les métropoles ».

Du coté prolétarien et révolutionnaire, influer sur le cadre d’affrontement s’étant affirmé dans l’après-guerre comporte nécessairement une ré-adéquation substantielle de la stratégie pour la prise de pouvoir.

En effet, la donnée de la contre-révolution préventive rend dépassée, impraticable, inefficace, la « politique des deux temps» qui en octobre 1917, avait porté au pouvoir le prolétariat soviétique et que la Troisième Internationale avait placé à la base de la stratégie révolutionnaire.

C’est-à-dire, n’est plus sûr un processus d’accumulation de force sur le terrain politique, à employer en ternes militaires contre l’État lorsque seront mûres toutes les conditions, objectives et subjectives, pour l’insurrection.

Le processus révolutionnaire reprend un caractère concret et redevient praticable, par contre, dans la mesure où la marche de l’affrontement advient globalement, ce qui signifie, dès le début, intervenir (y compris en situation non révolutionnaire) sur tous les ternes de l’affrontement en opérant simultanément sur les deux plans, politique et militaire.

La stratégie de la lutte armée rend donc explicite le rapport de guerre en vigueur dans l’affrontement de classe.

La démarche politico-militaire s’explique ainsi pour les BR-PCC : puisqu’il n’y a que deux intelligences artificielles en place, il n’y a plus de terrain neutre et il ne peut plus y en avoir. Tout ce qui existe est happé par l’une ou l’autre des intelligences artificielles.

Comme il s’agit de révolution, alors il faut immédiatement être une guérilla, sans quoi l’intelligence artificielle « rouge » ne serait pas en mesure de se proposer elle-même.

Cela sonne comme une tautologie : la révolution doit faire la lutte armée pour se proposer, et pour se proposer la révolution doit faire la lutte armée.

Ce problème tient à la définition de qui porte l’intelligence artificielle de la contre-révolution : est-ce l’État ou la bourgeoisie ? C’est, ici, surtout l’État, qui est le vrai mode opératoire du capitalisme.

Sur le plan de l’analyse de l’État, c’est brillant typiquement italien depuis Machiavel. Par contre, cela implique que seule compte la lutte des classes et que le mode de production capitaliste se dissout littéralement en elle.

Cela ne saurait être le cas.

Une guerre qui manifeste des caractéristiques particulières et dont les lois générales font référence à son caractère de classe qui implique les deux classes antagoniques : la bourgeoisie y intervient pour maintenir son pouvoir mais ne peut détruire le prolétariat, clef de voûte du mode de production capitaliste, en ce que facteur unique de création de plus-value ; le prolétariat révolutionnaire, au contraire, y intervient pour prendre le pouvoir et ce processus vit et se développe dans l’objectif d’anéantir la bourgeoisie comme classe.

On a clairement ici une opposition entre deux intelligences artificielles, deux modes opératoires qui font ce qu’ils font car ils doivent le faire et ne peuvent faire autrement.

Dans ce contexte, les dynamiques du rapport de guerre ne peuvent faire abstraction des caractéristiques politiques particulières de la guerre elle-même, c’est-à-dire, du niveau défini de la médiation politique classe / État.

Placée dans ce cadre même si c’est comme aspect « exceptionnel » (en ce sens que ce n’est pas la règle) et limité dans le temps, l’intervention contre-révolutionnaire de l’État, ainsi que nous avons pu le constater dans les années 80, apparaît comme ciblée et sélective, elle n’est pas massifiée, ni prolongée au-delà d’un certain seuil.

L’orientation poursuivie est de frapper au niveau de l’avant-garde pour ensuite en répercuter et en déployer les effets politiques sur la classe toute entière, de rompre la dynamique de croissance et d’enracinement mise en marche par la guérilla et l’isoler de son terrain de reproduction, d’éloigner la classe du point de référence politico-militaire de direction de l’affrontement révolutionnaire.

Ici, il est ouvertement dit que l’intelligence artificielle contre-révolutionnaire vise en priorité absolue à empêcher le fonctionnement de l’intelligence artificielle révolutionnaire.

La contre-révolution n’a pas frappé en général : elle a tapé les vecteurs de l’intelligence artificielle révolutionnaire.

En bloquant ces vecteurs, elle empêche l’intelligence artificielle de procéder. Ce sont les objectifs « de rompre la dynamique de croissance et d’enracinement mise en marche par la guérilla et l’isoler de son terrain de reproduction, d’éloigner la classe du point de référence politico-militaire de direction de l’ affrontement révolutionnaire ».

Le but est d’empêcher l’autre de fonctionner adéquatement : c’est vrai pour la contre-révolution mais c’est vrai pour la révolution, car on a compris que les BR-PCC posent les deux intelligences artificielles comme des stricts opposés.

Le progrès de l’un est le recul de l’autre, et inversement.

Et en fin de compte d’imposer un climat politique en termes de rapports de force qui permette à l’État d’organiser à son avantage un cadre différent du rapport classe / État, en modifiant le caractère même de la médiation politique entre les classes, de manière à restaurer le contrôle des dynamiques antagoniques et à mettre le gouvernement du conflit en conformité avec les nouveaux termes posés par le niveau de développement et d’approfondissement de la crise du mode de production capitaliste (gouvernement de l’économie).

A l’intérieur du rapport existant entre processus révolutionnaire dirigé par la guérilla et contre-révolution de l’État, la contre-révolution des années 80 doit être lue comme produit et approfondissement du processus révolutionnaire, ainsi que des conditions générales des rapports politiques entre les classes.

Par les temps et modalités avec lesquels elle s’est déployée, par les proportions atteintes et les termes employés, elle est la manifestation de la conscience atteinte par l’État de la valeur stratégique et du poids politique de la lutte armée, réponse conséquente à l’avancement du plan d’affrontement révolutionnaire et, dans le même temps, cause de son approfondissement ultérieur.

Ici, il est expliqué que l’intelligence artificielle contre-révolutionnaire a compris, au début des années 1980, qu’elle faisait face à une autre intelligence artificielle.

Auparavant, elle considérait qu’il y avait des obstacles ; désormais, elle a compris qu’elle faisait face à un équivalent inversé.

D’autre part, le cadre des rapports politiques entre les classes est re-déterminé et le caractère de la contre-révolution préventive qui s’affirme incorpore et cristallise la substance de la contre-révolution déployée durant ces années, à travers des passages successifs, chacun d’entre eux est un temps-étape de réglage «institutionnel» (en des termes donc constants et intégrés au mode de gouverner le conflit de classe) des rapports de force généraux atteints et point de départ pour des forçages successifs dans les rapports politiques entre les classes.

Le « pacte social néo-corporatif, les modifications institutionnelles, tendant à une plus grande centralisation des pouvoirs dans !’Exécutif, jusqu’ici opérées et le projet plus général de re-fonctionnalisation des pouvoirs et des institutions de l’État, dans lequel elles s’insèrent, sont autant de moments de ce processus, autant de ratifications des rapports de force généraux produits par la contre-révolution.

Il ne s’agit donc pas d’une involution du système démocratique, d’une régression vers la restauration de l’« État autoritaire», nais se contraire, de passages vers un approfondissement sensible de la démocratie représentative, de sa capacité de gouvernement du conflit de classe et de gestion de l’économie.

Les mots-clefs, relevant de l’intelligence artificielle, sont : re-déterminé, incorpore, cristallise, déployée, temps-étape, réglage, intégrés, mode de gouverner, forçages successifs, tendant, opérées, re-fonctionnalisation, s’insèrent, processus, passages.

Le capitalisme procède à des passages successifs pour re-calibrer. C’est une logique de ré¬adéquation qui est précisément celle de l’intelligence artificielle.

Une dynamique qui évolue vers le maximum de la démocratie formelle, hors et contre le contexte de classe du pays, où les choix de l’exécutif, dans le répondre aux exigences de la fraction dominante de la bourgeoisie impérialiste (détentrice du pouvoir réel, substantiel), doivent s’affirmer en temps réels, détachés au plus haut degré des poussées antagonistes qui se produisent dans le tissu prolétarien.

Ce processus, tendant à aligner la démocratie italienne sur les démocraties d’Europe les plus matures, a cependant clairement un cours discontinu, devant toujours faire les comptes avec les résistances exprimées par la classe et avec la capacité de la guérilla à prendre en charge le niveau atteint par l’affrontement (en plus d’avec la poursuite d’échéances imposées par l’évolution / crise de l’impérialisme, raison structurelle du ré-ordonnancement des États).

Il est ici dit deux choses nouvelles : d’une part l’intelligence artificielle procède historiquement de la bourgeoisie impérialiste, ce qui produit un processus hors sol dans ses fondements, d’autre part qu’il y a une crise structurelle affaiblissant l’ensemble de toutes façons.

La crise structurelle avait déjà été mentionnée, cela étant.

Cela pose une vraie question: l’intelligence artificielle de la contre-révolution va-t-elle s’effondrer d’elle-même, en raison de ses contradictions internes, cédant la place à l’intelligence artificielle révolutionnaire ? Ou bien la seconde va l’emporter sur la première?

Du côté guérillera, la contre-révolution des années 80 a représenté la vérification matérielle du caractère non linéaire de la guerre de classe, sujette par sa nature même à des avancées et des reculs, sapant avec brutalité toute conception mécanique et simpliste du processus révolutionnaire, signant la condamnation de toutes ces forces et organisations combattantes qui n’ont pas su lire le caractère et le sens concret des dynamiques en cours et dont les réponses se sont révélées inadéquates (lorsqu’il ne s’est pas agit d’une véritable reddition inconditionnelle au sens propre).

Seules les BR per il PCC ont été en état de se mesurer avec les lois de l’affrontement contre-révolutionnaire et, en ouvrant la phase de la Retraite Stratégique, de donner l’unique réponse possible et positive à la situation qui était en train de se déterminer.

Ce qui est dit : seules les BR-PCC se sont maintenues, car elles seules ont compris que désormais il y avait une intelligence artificielle opérant en face.

Le heurt avec la contre-révolution a ouvert la voie (et fournit certains termes) à la compréhension du caractère de l’affrontement révolutionnaire, faisant justice au schématisme avec lequel durant la phase précédente, l’affrontement avait été mené et avaient été conduites les phases révolutionnaires.

Il s’agissait d’un positionnement, fruit de la jeunesse et expérience guérillera, qui réduisait le processus révolutionnaire à une phase d’accumulation linéaire de capital révolutionnaire, de force disponibles à la lutte armée de manière générique qui dans la phase suivante seraient déployées dans la guerre civile.

D’une part de fait, on réduisait le caractère de longue durée de la guerre de classe, avec tout ce que cela entraîne en termes de disposition des forces pour leur relance; d’autre part il en dérivait une vision schématique de l’État comme une somme d’appareils séparés entre eux et mis sur le même plan.

C’est une critique des Brigades Rouges d’avant 1982. C’est également une critique de la « seconde position», scission ne suivant pas la ligne des BR-PCC, et s’alignant sur une sorte de marxisme-léninisme utilisant la lutte armée comme méthode.

Due et nécessaire, la Retraite Stratégique a apporté avec elle un premier plan de reconnaissance d’erreurs et de contradictions, en recouvrant entre autres la centralité de programme de l’attaque au cœur de l’État, centralité qui découle du fait que la plan classe/ État est l’axe principal sur lequel se construisent les termes de la guerre de classe (l’État étant le siège politique des rapports entre bourgeoisie et prolétariat), et d’autre part que l’État centralise sur le plan politique le caractère fonctionnel de ses appareils.

Mais la valeur politique déterminante de la Retraite Stratégique réside dans son sens concret de loi fondamentale de la guerre révolutionnaire, expression du caractère non linéaire de la guerre elle-même, et c’est-à-dire, de repli de positions qui de fait se démontrent inadéquates et non réellement avancées, comme réponse nécessaire face à l’impossibilité de se mesurer « à égalité» avec l’ennemi de classe.

On a ici une théorie de la guerre de positions. C’est une véritable découverte et il est étonnant que les BR-PCC ne l’aient pas généralisé. Les positions « inadéquates et non réellement avancées» peuvent en effet être culturelles, politiques, idéologiques, etc.

Lorsque Mao Zedong durant la révolution culturelle en Chine souligne le caractère infini de l’univers, il tente de ré-affirmer une position et de re-calibrer la ligne d’affrontement avec la contre-révolution.

En fait, la réelle politique révolutionnaire, c’est certainement de raisonner en termes de vecteurs et d’aligner « l’intelligence artificielle » sur des positions correctes. La phrase suivante rejette cette conception.

Par conséquent, loi dynamique qui ouvre une phase générale non résoluble dans le seul repositionnement d’un corps de thèses mais qui, au-delà de l’adéquation du dispositif organisationnel, investit surtout la manière par laquelle on construit les termes politico-militaires de la guerre elle-même.

Les BR-PCC disent ici que, justement, il ne s’agit de procéder à une repositionnement d’un « corps de thèses », autrement dit d’établir des positions dans différents domaines. Tout doit se cristalliser dans la lutte armée, selon elles.

La Retraite Stratégique, fruit du caractère et du niveau de l’affrontement révolutionnaire, en détermine, dans le même temps, l’approfondissement dans la mesure où elle place correctement le revers subi en termes de défaite tactique et ouvre une phase révolutionnaire centrée, dans ses finalités et dans la disposition tactique des forces en conséquence, autour du problème de construire les conditions politico-militaires nécessaires pour inverser l’état actuel des rapports de force.

De manière étonnante, il est dit qu’il s’agit de renverser la vapeur pour récupérer des forces, ce qui pourtant ramène à la ligne d’accumulation d’avant 1982.

Surmonter les coups reçus semblent primer et gommer toute la conception en termes d’intelligence artificielle.

Un processus dynamique au cours discontinu et contradictoire, qui dans la phase initiale a pu faire les comptes avec les marques laissées par l’offensive de l’État: l’incompréhension qui s’était produite du niveau réel d’affrontement alimentait un plan de contradictions qui réduisait de fait la Retraite Stratégique à un acte défensif et par conséquent, conduisait à subir l’initiative de l’État et à la consomption des forces, dont la disposition non adéquate limitait le caractère fonctionnel eu égard aux nécessités dictées par la phase révolutionnaire elle-même.

C’est-à-dire, la logique défensive se démontrait incapable, face aux nécessités imposées par le niveau d’affrontement, s’empêtrant dans le possible entendu, de manière limité, aux conditions matérielles du moment.

Dans cette dynamique ont trouvé de l’espace des positions qui, lorsqu’elle se sont clairement dessinées dans le débat interne, ont été expulsées de l’organisation pour ce qu’elles étaient: des positions liquidatrices qui «intériorisaient» la défaite et portant à l’extrême la logique défensive, « jetaient le bébé avec l’eau du bain», c’est-à-dire, révisaient la lutte armée à un instrument de lutte, se soustrayant de ce fait au niveau de l’affrontement.

C’est ici une critique de la « seconde position » des Brigades Rouges; les BR-PCC disent que la retraite stratégique n’implique pas une posture défensive, auto-protectrice, mais que la compréhension de sa nécessite aboutit à une capacité d’intervention.

Le dépassement de l’optique défensive, mûri par les BR dans la pratique révolutionnaire, a marqué une étape importante pour le développement de la phase de Retraite Stratégique, car il a signifié saisir et dépasser une contradiction qui conduisait à éluder certaines lois de la guerre révolutionnaire et à ne pas se placer dans l’affrontement d’une manière adaptée à son niveau.

Ce passage s’est traduit par un saut en avant dans la mesure où il s’est réfléchi dans une pratique révolutionnaire qui demandait une réponse aux attentes posées par le rapport politique actuel entre les classes, tant sur le plan classe / État que sur le terrain de l’anti-impérialisme, permettant ainsi de faire front aux échéances politiques.

La récupération du sens politique profond de la Retraite Stratégique comme loi dynamique de la guérilla et la mesure acquise des nécessités, qui se mettaient en évidence en son sein, ont permis aux BR d’impulser les termes et les objectifs de la phase révolutionnaire, actuelle, identifiée comme « phase de reconstruction des forces prolétariennes et révolutionnaires et de construction des instruments politiques et organisationnels, destines a équiper le camp prolétarien dans l’affrontement prolongé contre l’État ».

Objectifs qui sont poursuivis en dialectique avec (et à partir de) l’initiative combattante sur les autres points du programme.

On a ici l’affirmation de la retraite stratégique comme reprise de l’initiative. La dimension tactique semble primer.

Il s’agit d’une phase interne à celle plus générale de Retraite Stratégique, au caractère de laquelle elle est conditionnée, mais par ses modes, substance et temps politiques, elle ne peut être considérée comme un moment conjoncturel, mais comme une phase révolutionnaire véritable au sens propre, finalisée à la modification et au déplacement vers l’avant du plan révolutionnaire et en conséquence, des positions de force du camp prolétarien.

Ici, par contre, la retraite stratégique se voit reconnaître une véritable substance.

Il y a ici un vrai problème, car désormais on ne sait plus s’il y a une retraite stratégique ayant un sens relativement long, ou bien une transformation générale de l’affrontement avec intelligence artificielle contre intelligence artificielle.

Par un autre aspect, avec la reconnaissance de la condition générale en qui vit la guérilla dans les pays capitalistes avancés comme condition d’encerclement stratégique dans lequel il ne peut y avoir de « zones libérées» où se replier et d’où repartir pour lancer des offensives, avec la conscience, à un niveau plus mature, du fait que la guérilla vit et opère en territoire ennemi, côte à côte avec l’ennemi de classe, et demeurant ferme la nature essentiellement politique de l’affrontement de classe, ce sont les implications émanant de l’opérer dans l’unité du politique et du militaire, en relation à tous les termes de l’affrontement de classe qui se sont mieux précisées.

Concrètement, affirmer que la conduite de l’affrontement advient globalement et que l’unité des deux plans se reproduit en chaque aspect de l’activité révolutionnaire des BR signifie que l’État, à travers l’action militaire, est frappé dans ses aspects politiques centraux: le cadre d’affrontement ainsi ouvert présente un avantage momentané favorable au camp prolétarien, avantage, qui pour ne pas être réabsorbé et dispersé par les mesures mises en champ par l’État pour récupérer le terrain perdu, doit se traduire en organisation de classe sur le terrain de la lutte armée, calibrée dans ses formes et dans ses modes à la phase révolutionnaire et au niveau de l’affrontement.

On retrouve la logique : l’avancée de l’un est le recul de l’ autre, et inversement.

Tel est le sens concret de « travail de masse» à l’intérieur de la stratégie de la lutte armée comme proposition politique pour la classe toute entière; de cette manière, il est possible de préparer le camp prolétarien pour l’affrontement prolongé contre l’État.

Plus concrètement encore, cela signifie organiser les fragments les plus matures de l’autonomie de classes activés par l’intervention révolutionnaire qui influe sur l’équilibre entre les classes, en organismes armés et clandestins de la classe.

Dans ces structures politico-militaires, les camarades révolutionnaires sont organisés selon les mêmes critères fondamentaux et la méthode de travail qui orientent et régulent l’Organisation dans son complexe, en tenant évidemment compte des différentes fonctions et rôles qu’ils ont dans l’affrontement et du cadre de conscience exprimé.

A l’intérieur des instances révolutionnaires et des réseaux prolétariens eux-mêmes se reproduit l’organisation et, à partir de cet élément de fond et dans la pratique concrète du travail politique révolutionnaire nécessaire, les forces sont formées et préparées à soutenir l’affrontement.

On a ici une conception organique, biologique : l’organisation se reproduit, elle reproduit sa reproduction en s’adaptant au contexte.

C’est également une conception relevant de l’intelligence artificielle : le mode opératoire général se voit fourni clef en main, avec des modifications en termes de vecteurs, de calibrage, etc., mais dans le principe il y a une systématisation du mode opératoire.

Cela rejoint le principe de Pensée-Guide où le mode opératoire se voit posé afin d’être reproduit, systématisé, avec un recalibrage suivant les domaines d’intervention.

Dans le même temps, ces structures politico-militaires sont disposées et dirigées par l’Organisation dans l’affrontement en fonction de l’activité révolutionnaire globale des BR, qui à un moment les activent en leur indiquant les limites et les termes du travail politique révolutionnaire et en centralisant chaque aspect de leur activité.

L’axe stratégique, auquel elles adhèrent et dont elles reproduisent les termes, est incompatible avec une conception de la formation des forces type « école de cadres» ou du même genre; au contraire, il ne peut s’agir que d’organismes politico-militaires qui dès le début se rendent fonctionnels au plan de travail général dans la mesure où leur activité est d’une part centralisée par l’Organisation, de l’autre en conformité avec l’activité globale de l’Organisation.

Il faut bien comprendre à quel point on a ici une logique organique, cellulaire. Les BR-PCC ne se conçoivent pas comme le Parti, mais ont toujours dit qu’elles agissaient comme un Parti pour le Parti.

Et là, on a la génération d’organismes qui sont comme des BR-PCC localisées et miniatures, qui doivent s’assembler de manière naturelle aux BR-PCC.

Les BR-PCC sont un organisme qui, en agissant, récupèrent ses propres cellules à partir de la décomposition de l’organisme capitaliste (dans la mesure où il bloque la conscience de classe et empêche ainsi les travailleurs de rejoindre les BR-PCC).

En synthèse, formation / organisation des forces advient à l’intérieur et à partir d’un cadre organisé, clandestin et compartimenté, calibré à la phase révolutionnaire et aux rapports de force généraux, dans les formes qu’il assume et dans les modalités par lesquels il interagit avec l’affrontement; elle advient dans le travail révolutionnaire concret et calibré au niveau de conscience exprimé et au rôle de la structure dans l’ensemble du plan général de disposition des forces mises en champ par l’organisation; travail nécessaire et fonctionnel à l’activité globale, centralisé à partir des indications et sous la direction de l’Organisation.

Les cellules générées doivent s’imbriquer dans l’organisme en étant dès le départ, en quelque sorte, cet organisme lui-même.

Cette activité de formation / organisation des forces se meut parallèlement au processus de reconstruction dans le milieu ouvrier et prolétarien des conditions politiques et matérielles endommagées et dispersées par la contre-révolution, pour un équilibre politique et de forces favorable au camp prolétarien, processus qui mûrit en référence à l’initiative de la guérilla destinée à rompre les équilibres politiques généraux se formant, entre classe et État, au sein duquel se met en évidence et s’affirme la contradiction dominante en antagonisme entre la classe et l’État.

L’organisme se reconstitue et se constitue en même temps ; l’avancée d’une intelligence artificielle organique pour ainsi dire se fait aux dépens de l’ autre.

L’intervention sur ce plan, avec l’attaque au point le plus élevé de l’affrontement, pèse sur les équilibres de l’affrontement lui-même et se répercute, en conséquence, sur l’ensemble du panorama des rapports entre les classes, jusqu’au plan capital / travail, mettant en mouvement des dynamiques dans le tissu prolétarien et dans les composantes les plus matures de l’autonomie de classe en particulier, d’où il est possible de « libérer » l’énergie prolétarienne qui doit être formée, organisée et disposée de manière adéquate pour être en mesure de soutenir le niveau d’affrontement et se rendre fonctionnelle à l’approfondissement de la guerre de classe.

Reconstruction et formation / organisation constituent le rail sur lequel se concrétise la nécessaire dialectique guérilla / autonomie de classe.

On est dans un processus automatisé : une action déchire une partie organique de l’intelligence artificielle ennemie, il s’ensuit un phénomène de transformation devant aboutir au mouvement de cette partie organique vers l’intelligence artificielle organique révolutionnaire.

Poursuivre cette dialectique entraîne de se mesurer avec les conditions politiques générales du rapport classe/ État, et, c’est-à-dire, pour en définir l’attaque et toute l’activité révolutionnaire, de se référer au caractère de la médiation politique qui s’affirme et se consolide au projet politique qui émerge comme dominant dans une conjoncture intérieure (référence aux exigences de la bourgeoisie impérialiste de notre pays) et internationale (référence au rôle de l’Italie dans le contexte de la chaîne impérialiste et en particulier en Europe Occidentale) donnée, au niveau d’approfondissement démontré face aux dynamiques Révolution /contre-révolution.

Eu égard à ce dernier aspect se met en évidence, en synthèse, l’intervention constante et globale d’une appareil anti-guérilla dont les finalités, essentiellement politiques, visent à contrecarrer les effets et la valeur de la proposition politique des B.R, en tenant sous pression et en intervenant en termes de dissuasion sur les composantes prolétariennes et révolutionnaires qui expriment de l’antagonisme contre l’État.

Cet aspect s’interpénètre avec le caractère de la médiation politique entre les classes, en donnant vie à un ensemble réticulaire d’actes politiques et matériels contrecarrant le milieu même de formation des avant-gardes dans la tentative d’empêcher à l’autonomie de classe de s’exprimer.

Il s’agit ici d’un rappel que toute action dépend des vecteurs, des modalités particulières de l’affrontement à un moment donné, puisque le terrain se modifie, se transforme, etc.

La dialectique guérilla/autonomie de classe qu’il est possible et nécessaire à partir de ce cadre d’affrontement de développer, présuppose la formation et l’organisation des forces militantes en un module politique et organisationnel organique qui soit non seulement cohérent avec le principe de l’unité du politique et du militaire, mais à l’intérieur duquel les cadres militants se forment et se positionnent tactiquement de manière à être en mesure d’exprimer la direction et l’organisation adéquate des forces, à partir de la voie duale de reconstruction / formation, à l’intérieur de la projectualité actuelle et en syntonie avec les objectifs de la phase révolutionnaire.

Le projet politico-organisationnel qui, historiquement, s’est révélé lé plus adéquat, est celui auquel le statut des B.R fait référence (cf. la Résolution de la direction Stratégique n°2).

Son absence ne peut que provoquer un appauvrissement et un affaiblissement de l’entité militante, privée de moyen et de l’outil pour intervenir dans l’affrontement au niveau nécessaire.

Tout est dit lorsqu’on voit qu’il est parlé d’un « module politique et organisationnel organique ».

Proposer de nouveau ce dispositif dans ses principes généraux a constitué un point d’appui du processus de redéfinition, à un moment donné, de vérification du processus en cours et de l’instrument politico-militaire, afin de lui donner un nouvel élan, pour qu’il permette d’amener les forces révolutionnaires au niveau politique nécessaire, en faisant vivre et en exploitant au mieux la capacité des individus dans le collectif.

Un tel dispositif a, dans, ses présupposés généraux, un caractère stratégique et il ne peut se transformer au gré des phases révolutionnaires.

Il est fondé sur le critère du centralisme démocratique, selon lequel les instances horizontales et verticales sont structurées.

La totalité du travail révolutionnaire est centralisée et se situe à l’intérieur du plan de travail général élaboré par l’instance dirigeante.

Il va de soi qu’il opère à l’intérieur des principes stratégiques de la clandestinité et de la compartimentation, principes de base qui reflètent l’unité du politique et du militaire et qui orientent chaque aspect de l’activité révolutionnaire.

Ils répondent aux lois de la guerre révolutionnaire en ce qu’ils permettent de rendre explicite le caractère offensif de la guérilla, en limitant dans le même temps les pertes qui sont toujours élevées dans la guérilla.

On a ici la définition d’une guérilla, qui a comme particularité d’un côté d’avoir des structures compartimentées, cloisonnées, de l’autre d’agir comme un tout organique, d’où l’importance du « du plan de travail général élaboré par l’instance dirigeante » dont tout dépend en dernière instance.

Ces principes parcourent horizontalement et verticalement toute l’organisation et les forces qu’elle organise et déploie.

En particulier, la clandestinité est un choix offensif, à caractère stratégique, qui permet aux révolutionnaires de se situer au coeur de l’affrontement dans les meilleurs conditions – les seules qui soient adéquates – pour porter l’attaque et approfondir la guerre de classe.

La structuration en cellules, unités de base du dispositif politico-organisationnel des BR, permet de manière générale la reproduction de l’organisation dans la mesure où, en son sein se reproduisent les critères généraux du dispositif et le patrimoine politique de l’organisation.

On retrouve la reproduction de cellules mentionnée au plus haut; l’interprétation a été juste puisqu’il est même parlé de reproduction des « critères généraux du dispositif et le patrimoine politique de l’organisation», tout comme il y aurait reproduction du patrimoine génétique.

A partir du dispositif général des forces de l’organisation, on précise tactiquement, en fonction des objectifs de la phase révolutionnaires, la disposition des structures politico-militaires elles-mêmes, et donc des cellules qui, dans cette phase, doit être fonctionnelle à la construction, à l’organisation et à la direction des forces, en faisant vivre la dialectique guérilla / autonomie de classe, parce qu’elles visent dans leur activité à atteindre les lignes d’attaque, c’est-à-dire les objectifs de programme.

La matrice stratégique étant immuable, la position tactique est fonction de chaque phase du processus révolutionnaire afin de répondre aux finalités de chacune de ces phases, et elle influe sur la disposition tactique des forces en présence qui, de toute façon, a toujours un caractère dynamique en regard des caractéristiques politiques de l’affrontement.

On a ici la thèse générale, qui relève de l’intelligence artificielle (ou bien d’un système complet, si on préfère). Il y a une « matrice stratégique » procédant avec le même mode opératoire, qui se reproduit à tous les niveaux de l’organisme, en s’adaptant néanmoins aux différentes mises en situation.

Toutes les forces ainsi organisées et conduites deviennent fonctionnelles à l’attaque de manière à influer au plus haut degré et à se disposer positivement dans l’affrontement.

Dans ce processus de construction, d’organisation et de direction, les BR s’affirment comme un parti en précisant et en pratiquant le rôle de direction de l’affrontement.

Les BR comme force révolutionnaire qui agit en « armée révolutionnaire », se situent donc dans la pratique comme noyau fondateur du parti et de là elles travaillent à concrétiser le mot d’ordre de l’unité des communistes.

Les cellules du nouvel organisme sont immédiatement de type étatique: ils veulent que l’organisme dont ils dépendent triomphe.

En conclusion, les étapes de la réadaptation parcourues jusque-là et la relance qui en découle constituent la donnée politique centrale dans là dialectique actuelle entre la révolution et la contre-révolution.

Les mesures que l’État a promulguées face à cela, qui déterminent l’activité de la contre-guérilla directement orienté par l‘Exécutif, visent surtout à « congeler » les attentes créées par l’intervention révolutionnaire dans la classe.

Par exemple, les attaques contre la guérilla qui sont un aspect évidemment intrinsèque à tout contexte de guerre révolutionnaire, sont utilisés pour peser sur le tissu prolétarien, d’où elles sont balayées du fait de l’épuisement des conditions du processus révolutionnaire.

Mais s’il est évident que l’approfondissement des conditions dans lesquelles se déroule le processif révolutionnaire, influence le cours de la phase actuelle de reconstruction, ce qui influe de manière centrale sur les perspectives de la phase révolutionnaire, c’est son positionnement dans une phase politique générale lourde de contradictions et, dans le même temps – mais non comme conséquence mécanique -, de potentialités favorables à l’approfondissement de la guerre de classe.

Dans le camp prolétarien, en effet, la «stérilisation» du tissu de luttes, ouvrier et prolétarien, n’est en effet pas donnée, ni non plus l’annulation des dynamiques qui reproduisent l’autonomie de classe.

Mais, au contraire, une large résistance ouvrière et prolétarienne au coût de la crise et aux effets de la réforme des pouvoirs de l’État se manifeste comme élément constant, d’où émergent, en particulier, des luttes qui tendent à briser les carcans et les filtres des relations industrielles, qui sont le reflet, sur le plan du rapport capital/ travail, des modifications des équilibres politiques généraux, ratifiées au niveau institutionnel dans les nouvelles « règles du jeu» de la démocratie représentative, pour exprimer des instances de lutte autonomes.

Dans des formes et des manières qui sont le fruit du cadre de transformé des rapports politiques entre les classes, elles représentent cependant la continuité de la tradition d’autonomie de classe qui s’est déterminée historiquement en Italie.

Ce passage est compliqué et problématique, et c’est compréhensible : on aurait pu penser que l’intelligence artificielle fonctionne comme organisme en soi, et là on découvre que tout dépend surtout du tissu prolétarien, de ses potentialités, de sa vivacité, etc.

C’est très étonnant et malheureusement on retombe par-là dans le vieux travers italien du syndicalisme révolutionnaire.

D’autre part et parallèlement, le plan d’intervention global dans l’affrontement que la guérilla a fait mûrir et les perspectives politiques ouvertes sur le terrain de l’affrontement entre la classe et l’État, et sur celui de l’anti-impérialisme – en conservant le patrimoine que vingt années de pratique révolutionnaire ont consolidé dans le tissu prolétarien et qui donne sa substance à ce fil organique qui relie, aujourd’hui encore, les BR à ce tissu, permet aux BR d’agir dans l’affrontement et en concordance avec les échéances politiques dictées par les conditions politiques générales du rapport entre la classe et l’État.

Dans la mesure où l’initiative de la guérilla influe sur les barrières et les filtres de la médiation politique, à partir des niveaux d’agrégation ouvrière et prolétarienne évoqués ci-dessus, une énergie révolutionnaire émerge qui peut et doit être organisée, formée et dirigée sur le terrain de la guerre révolutionnaire, pour aller de l’avant.

Par conséquent, en tenant compte comme il se doit de l’approfondissement du plan d’affrontement révolutionnaire actuel, c’est aux dynamiques qui se développent à partir de la dialectique entre ces deux facteurs, guérilla et autonomie de classe, que les BR font référence lorsqu’elles procèdent à la reconstruction des instruments politiques et organisationnels qui permettent de doter le camp prolétarien des moyens de soutenir l’affrontement et de poursuivre les lignes d’attaques inhérentes aux points de programme.

Les termes « instruments politiques et organisationnels » sont ici significatifs en termes d’intelligence artificielle, de mode opératoire pour ainsi automatisé.

Néanmoins le passage le plus important est le suivant : « Dans la mesure où l’initiative de la guérilla influe sur les barrières et les filtres de la médiation politique, à partir des niveaux d’agrégation ouvrière et prolétarienne évoqués ci-dessus, une énergie révolutionnaire émerge qui peut et doit être organisée, formée et dirigée sur le terrain de la guerre révolutionnaire, pour aller de l’ avant ».

Cela résume en effet bien la logique d’une intelligence artificielle organique contre une autre.

ATTAQUER ET DÉSARTICULER LE PROJET ANTI-PROLÉTARIEN ET CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE DE RÉFORME DES POUVOIRS DE L’ÉTAT.

CONSTRUIRE ET ORGANISER LES TERMES ACTUELS DE LA GUERRE DE CLASSE.

ATTAQUER LES LIGNES CENTRALES DE LA COHÉSION POLITIQUE DE L’EUROPE OCCIDENTALE : DANS LE SPÉCIFIQUE ET LES PROJETS IMPERIALISTES DE NORMALISATION AU MOYEN-ORIENT OUI SE FONT SUR LE DOS DES PEUPLES PALESTINIEN ET LIBANAIS.

TRAVAILLER AUX ALLIANCES NÉCESSAIRES À LA CONSTRUCTION ET A LA CONSOLIDATION DU FRONT COMBATTANT ANTI-IMPERIALISTE, POUR AFFAIBLIR ET REPOUSSER L’IMPÉRIALISME DANS L’AIRE GÉOPOLITIQUE EUROPE OCCIDENTALE / MEDITERRANEE / MOYEN-ORIENT.

HONNEUR AU CAMARADE UMBERTO CATABIANI « ANDREA », ABATTU EN MAI 1982.

HONNEUR A TOUS LES CAMARADES RÉVOLUTIONNAIRES ANTI-IMPERIALISTES MORTS AU COMBAT.

Les slogans finaux sont très en décalage avec la portée de la déclaration, ou plus exactement sa substance.

Cela reflète au fond la question de savoir si la déclaration ne fait que formuler de manière très approfondie une « retraite stratégique » localisée, ou bien s’il y a la formulation d’une vision du monde où la révolution est un processus de prise automatisé de contrôle organique d’une réalité aux mains d’une intelligence artificielle périmée.


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