On ne peut que comprendre, pour donner un exemple de révisionnisme, que le « Parti Communiste Maoïste d’Italie » n’a rien de maoïste, puisqu’il « salue » Fidel Castro en tant que « révolutionnaire anti-impérialiste ».
Cuba aurait été « un point de référence et de soutien de tout le mouvement anti-impérialiste et de la lutte anti-impérialiste sur le continent », « influençant une génération d’anti-impérialiste dans le monde ».
Cela est entièrement faux, puisque justement le maoïsme se développe contre les conceptions cubaines synthétisées par le Français Régis Debray dans son ouvrage « Révolution dans la révolution » (slogan que, par ailleurs, le « Parti Communiste Maoïste d’Italie » définissait il y a peu de manière absurde comme un slogan de la révolution culturelle chinoise !).
Le Parti Communiste du Pérou a publié historiquement un document (PCP : Amérique latine : guerre populaire, grandes victoires, brillantes perspectives) présentant de manière approfondie cette question de l’opposition du maoïsme au castrisme et à sa variante guévariste, même si cette dernière forme est relativement plus ambiguë en raison de son volontarisme.
Les maoïstes n’ont jamais considéré que Cuba a, comme le pense le « Parti Communiste Maoïste d’Italie », « interrompu sa marche vers le socialisme » en soutenant l’URSS, mais bien qu’il est devenu un satellite semi-féodal semi-colonial.
La déclaration de 1984 du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste, structure regroupant les forces pro-Mao Zedong auxquelles appartenait alors l’ancienne forme du « Parti Communiste Maoïste d’Italie », est absolument claire :
« Dans les pays coloniaux et semi- (ou néo-) coloniaux, la principale déviation de cette dernière période a été (et est toujours) la tendance à ne pas reconnaître ou à renier cette orientation fondamentale pour le mouvement révolutionnaire dans ce genre de pays: la tendance à renier le rôle dirigeant du prolétariat et du parti marxiste-léniniste-maoïste; à rejeter, ou à pervertir de manière opportuniste la théorie de la guerre populaire; à abandonner l’édification d’un front uni, fondé sur l’alliance des ouvriers et des paysans et dirigé par le prolétariat.
Cette déviation révisionniste s’est autrefois manifestée à la fois sous une forme de « gauche» et sous une forme ouvertement de droite.
Les révisionnistes modernes ont beaucoup prêché le « passage pacifique au socialisme » (surtout jusqu’à ces derniers temps) et ont cherché à favoriser la direction bourgeoise dans les luttes de libération nationale.
Ce révisionnisme de droite, qui ne cache pas sa politique de capitulation, a cependant toujours trouvé son écho dans une autre forme de révisionnisme avec laquelle elle s’entrecoupe aujourd’hui de plus en plus: une espèce de révisionnisme armé, de « gauche », que prône de temps en temps la direction cubaine, entre autres, qui mène à ce que les masses soient gardées à l’écart de la lutte armée, et qui avance l’idée qu’on peut combiner toutes les étapes de la révolution et ne faire qu’une seule révolution, une révolution soi-disant «socialiste»;
cette politique en fait revient à essayer de rallier les ouvriers à une perspective tout ce qu’il y a de plus limitée et à renier le fait que la classe ouvrière doit diriger les paysans et d’autres forces et entreprendre ainsi d’éliminer complètement l’impérialisme et les rapports économiques et sociaux arriérés et déformés dont le capital étranger se nourrit, et qu’il s’efforce de consolider.
Aujourd’hui cette forme du révisionnisme constitue un des principaux moyens utilisés par les sociaux-impérialistes pour s’insérer dans les luttes de libération nationale et pour les contrôler. »
Il est significatif que, trente ans après cette déclaration, le « Parti Communiste Maoïste d’Italie » salue Fidel Castro qui a été dénoncé auparavant. C’est là un bon exemple de ce qu’on appelle le révisionnisme.