Il est intéressant de se confronter à l’artiste Gerd Arntz. Ce graphiste allemand a publié de nombreuses gravures, ainsi que des dessins, caricaturant notamment le troisième Reich. La linogravure « Le troisième Reich » est l’une des plus célèbres. On remarquera que sur l’image suivante la « pyramide » est droite, alors que normalement elle est un peu penchée, annonçant sa chute.
Mais ce qui nous intéresse ici de manière plus particulière est que Gerd Arntz a justement souligné l’importance des moeurs décadentes propres à « l’élite » dans les années 1930.
Critiquer l’éloge fait du sado-masochisme par les médias de la bourgeoisie devrait être une évidence pour toute personne progressiste, mais aujourd’hui cela ne va pas du tout de soi : il est considéré que chacun fait ce qu’il veut, qu’après tout le sado-masochisme n’est pas un problème s’il est consenti…
C’est là nier la possibilité de vivre heureux dans l’égalité, de manière naturelle, mais c’est également nier le besoin de « dépassement » de gens aliénés par l’argent et le pouvoir…
L’image suivante montre bien cela. Le rapport sado-masochiste est placée aux côtés de quelqu’un qui découpe et brûle son argent… On voit très bien comment est montré l’ennui, le vide d’une vie, et la tentative de compenser !
L’image suivante oppose deux mondes, avec deux styles de vie différents, dans l’atmosphère des années 1930. Le peuple uni, à droite, l’élite vivant dans le luxe et la décadence, à gauche…
La démarche de Gerd Arntz est ouvertement moraliste.
Le dessin suivant montre par exemple trois femmes : la grande bourgeoise en bas à gauche, la prostituée un peu au-dessus d’elle, et tout à droite la figure de la mère, qui est avec ses enfants, qui pleure ceux qui vont mourir à la guerre…
Les dessins de Gerd Arntz s’inscrivent dans une démarche d’utopie qui n’a guère de valeur aujourd’hui pour des gens pétris d’esprit libéral-libertaire.
Mais rien n’oppose, finalement, le libéral-libertaire à l’ultra-conservateur, tous se satisfaisant d’une économie « qui marche » et où tout est stable, en même temps que chacun fait « ce qu’il veut »…