Le métropolitain de Moscou est une oeuvre majeure de l’architecture soviétique ; au début des années 1930, c’est un projet symbolique de très grande ampleur, aux côtés de la réorganisation urbaine de Moscou et du Canal de Moscou (faisant 128 km et reliant la Moskova à la Volga), les trois projets étant officialisés en juin 1931 par le Parti Communiste d’Union Soviétique (bolchevik).
Le métropolitain de Moscou se vit accorder une attention significative, étant donné qu’il était considéré que cela doit être le symbole même de la citoyenneté soviétique.
Le métro de Moscou ouvrit ses portes en mai 1935, avec alors 13 stations pour une distance parcourue de 11,2 km. Là encore, la seconde guerre mondiale vint interrompre les travaux, néanmoins en 1950 il y a déjà 35 stations sur 5 lignes pour un parcours de 43,5 km.
La 5e ligne, de 1950, est circulaire et sert pour les correspondances ; c’est Staline qui a indiqué sa nécessité aux architectes en plaçant une tasse de café laissant une trace circulaire. Depuis, le symbole de la ligne est la couleur marron.
Les lignes sont particulièrement profondes, car il a été prévu dès le départ qu’il fallait que les stations puissent servir d’abri.
Le métro de Moscou s’appuie naturellement sur des mosaïques, des statues, des peintures, des bas-reliefs, etc. L’architecture soviétique unifie les arts de manière marquée.
Les stations s’appuient sur des thématiques. La station Kievskaïa, qui correspond à la gare de Kiev pour les trains à destination de l’Ukraine, thématise l’amitié russo-ukrainienne ; la station Belorusskaya, qui correspond à la gare de Biélorussie pour les trains à destination de celle-ci, thématise la Biélorussie et notamment les partisans (la station a ouvert en 1952), etc.
Il va de soi également que l’extérieur des stations elles-mêmes s’accorde justement avec les principes du métro lui-même.
Il est important de la souligner, car cette capacité d’unification des arts et de liaison systématiques des bâtiments dans leur nature est justement impossible pour le capitalisme.
Le métro moscovite est l’exemple même d’un projet planifié, mais non pas formellement, ou fonctionnellement, mais justement bien avec une nature socialiste : c’est là l’exigence du réalisme socialiste.