Enfin arrive ce moment historique, ce moment tant attendu, ce moment de science intense où les fait se révèlent à eux-mêmes et bouleverse la conception du monde pour en amener une nouvelle !
Ce moment, c’est le début historique de l’effondrement de la génétique réactionnaire contemporaine de August Weismann, Gregor Mendel et Thomas Morgan. Le second moment, qui va avec, et qui commence à pointer le bout de son nez, c’est l’effondrement de la théorie du « big bang », d’un « début » de l’univers.
Avec ces deux moments, le matérialisme dialectique pourra redémarrer son processus historique à l’échelle mondiale, dépassant ce qui a posé problème à l’URSS et à la Chine populaire.
La génétique réactionnaire contemporaine de August Weismann, Gregor Mendel et Thomas Morgan a été ainsi un puissant moteur contre-révolutionnaire en URSS, contre Staline et contre le matérialisme dialectique.
Cette génétique est connue et reconnue de manière absolue en France ; toute personne vivant en France a dû supporter une ardente propagande « scientifique » bourgeoise expliquant que les développements génétiques relèvent uniquement de l’individu et de la transmission des gènes.
Ces gènes seraient purement individuels, et ils seraient « éternels ». Ils décideraient de nombreuses choses, et avec la décadence du capitalisme, ils décideraient même de tout : de l’alcoolisme, du cancer, du génie, de l’intelligence, de la beauté, des talents artistiques, de l’obésité, de la « schizophrénie », etc.
Telle est la génétique réactionnaire de August Weismann, Gregor Mendel et Thomas Morgan, reflet idéologique de la vision du monde bourgeoise
Telle est la conception néo-darwiniste, qui affirme la « sélection naturelle » et rejette le lien entre l’être vivant et son environnement (qu’affirmait au contraire Jean-Baptiste de Lamarck).
La bourgeoisie le sait et elle est consciente des enjeux fondamentaux de cela. Le grand quotidien conservateur bourgeois Le Figaro, dans un article intitulé pas moins que « Une nouvelle forme d’hérédité identifiée en laboratoire », exprime sa panique idéologique vis-à-vis d’une expérience :
« Des souris peuvent-elles s’avérer, d’une manière innée, plus sensibles à une odeur ayant marqué l’un de leurs grands-parents ?
Un tel phénomène, qui défie les lois de la génétique actuelle, vient pourtant d’être observé par deux chercheurs américains de l’université Emory à Atlanta. « Ceci est envisageable, commente Isabelle Mansuy, directrice de recherche à l’École polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse, mais leurs expériences doivent absolument être répliquées par d’autres laboratoires. Validées, elles pourraient avoir des implications de taille pour nos connaissances sur l’hérédité. »
Surpris eux-mêmes par leur découverte, les chercheurs ont pris toutes les précautions pour éviter tout contact des souris avec leur descendance pour être sûr qu’il ne s’agissait pas d’un caractère transmis par l’exemple.
Après avoir stressé des souris mâles par des chocs électriques en présence d’acétophénone ou de propanol, produits dont l’odeur est peu agréable aux rongeurs, ils ont utilisé les spermatozoïdes de ces animaux pour réaliser des fécondations in vitro. Et leur descendance s’est avérée, en moyenne, nettement plus sensible à ces odeurs.
Prudents, les chercheurs ont refait leurs expériences avec une autre lignée de souris et des souris femelles, avec les mêmes résultats. Mieux, le nombre de cellules nerveuses exprimant le récepteur olfactif de l’acétophénone dans le bulbe olfactif est apparu nettement plus élevé chez les souris rendues sensibles à cette odeur.
Cette transmission à la descendance d’une sensibilité à une odeur ébranle deux dogmes fondamentaux de la biologie énoncés par l’allemand August Weismann à la fin du XIXe siècle.
Le premier est que les cellules germinales à la base de notre pouvoir reproducteur sont à l’abri des perturbations physiologiques subies par notre organisme (même s’il a été montré depuis que l’ADN des spermatozoïdes peut subir des mutations au contact de rayonnements ionisants, de certaines substances chimiques mutagènes ou sous l’effet du tabagisme).
Le deuxième dogme, qui découle du premier, est qu’il ne peut y avoir de transmission à la descendance de caractère acquis par un individu, contrairement à ce qu’avait envisagé près d’un siècle plus tôt Jean-Baptiste de Lamarck pour expliquer l’adaptation des espèces à leur milieu. »
La bourgeoisie panique : les thèses du matérialisme dialectique s’avèrent justes, idéologiquement les conséquences sont capitales. Cela signifie ni plus ni moins la remise en cause de l’ADN comme unique porteur d’information.
Innombrables ont pourtant été les films de science-fiction où ce sont les extra-terrestres qui ont amené le gène sur Terre, permettant aux humains d’apparaître (« Mission to Mars », « Promotheus », etc.).
Inversement, nombreux ont été les films démocratiques tentant de réfuter la toute-puissance de la génétique et affirmant qu’une transformation est possible, au moyen du travail (comme « Bienvenue à Gattaca »).
Toute personne progressiste comprend en effet bien ce que signifie l’affirmation de la toute-puissance de la « sélection naturelle » individuelle. Le problème est que les progressistes ne pouvaient pas profiter du matérialisme dialectique en ce domaine, pour une grave erreur.
Dans les années 1940-1950, le matérialisme dialectique avait bien saisi la dimension réactionnaire de la génétique de August Weismann, Gregor Mendel et Thomas Morgan. Voici une juste critique effectuée à l’époque :
« En réalité, Darwin avait prévu le principe essentiel de l’hérédité mendelienne. L’idée, développée après lui, de la permanence de l’individualité des gènes, était incapable d’expliquer l’évolution, fait reconnu qu’en réalité elle niait : les généticiens introduisirent le mécanisme des mutations, ou changements qualitatifs brusques, qui sont la négation de l’hérédité stricte, puisqu’elles créent des formes nouvelles désormais héréditaires.
Toutefois les erreurs principales commises par l’école des généticiens (Mendel, Morgan) ont été :
1° de localiser les propriétés héréditaires de l’organisme exclusivement sur de petits organes des noyaux de leurs cellules, les chromosomes ;
2° d’attribuer au hasard l’apparition des mutations dans la vie courante.
Le savant Mitchourine, et après lui, ses successeurs, dirigés actuellement par T. D. Lyssenko, ont montré au contraire :
1° que l’ensemble de l’organisme participe aux phénomènes de l’hérédité ;
2° que les conditions de vie peuvent provoquer des transformations héréditaires, qui pourront à leur tour être modifiées par de nouvelles conditions de vie : si l’organisme ne trouve pas les conditions de vie qui lui sont nécessaires, il meurt ou il s‘adapte.
Ces conclusions de l’école mitchourinienne, conformes à la fois aux données de l’expérience et au matérialisme dialectique, conduisent naturellement, en créant des espèces végétales et animales nouvelles, à des applications pratiques d’une grande portée économique, sociale et politique. »
Le matérialisme dialectique réfute le « hasard » et le développement historique « individuel ». Tout cela est juste et la biologie sera inévitablement scientifique à l’avenir en prenant comme base les avancées d’Ivan Mitchourine.
Toutefois, à l’époque une conception mécaniste a fait que l’auteur de la juste critique citée ici, Trofim Lyssenko, a développé la thèse anti-matérialiste dialectique comme quoi on pouvait subjectivement modifier la matière.
Il suffirait de placer la matière dans d’autres conditions, et la matière se transformerait. C’est là la négation du principe de totalité (qui fait que l’on doit se placer sur la plan de la biosphère, du système solaire, de la voie lactée, de l’amas de galaxies, etc.) et la soumission à un plan « individuel ».
C’est là également la négation du principe matérialiste dialectique selon lequel la contradiction est interne.
Alors, avec la découverte de l’ADN en 1953, la bourgeoisie a pu lancer une grande offensive pour réfuter le matérialisme dialectique, expliquant que l’ADN expliquerait tout, que tout passerait par le changement individuel, qu’il ne fallait pas voir les choses « en grand » mais se réduire aux individus.
En France, l’offensive bourgeoise a été immense et a littéralement anéanti le peu de matérialisme dialectique qui existait dans le Parti Communiste français. Aujourd’hui encore, il est de bon ton pour les bourgeois – notamment ceux prétendant être d’extrême-gauche – d’attaquer le matérialisme dialectique sur ce point.
Le prix Nobel de biologie Jacques Monod a pu ainsi parler au sujet de Lyssenko de « l’épisode le plus étrange et le plus navrant de toute l’histoire de la Science », alors que le biologiste et historien des sciences Jean Rostand dit que cela a été « un délire à base d’intoxication doctrinale et idéologique », le biologiste et historien des sciences Denis Buican disant que cela a été la « plus grande aberration rencontrée dans l’histoire des sciences de tous les temps », « digne des plus sombres périodes du Moyen Age. Les surpassant même. »
Seulement, aujourd’hui, la bourgeoisie est de plus en plus en échec dans le domaine scientifique. Cela fait quarante ans que le voyage sur la lune a eu lieu, et depuis les voyages spatiaux sont au point mort.
En biologie, il y a des avancées énormes grâce à la miniaturisation, mais à un moment donné il y a la même sentence : le blocage est total en raison de la vision du monde qui est erroné.
Les scientifiques ont ainsi depuis quelques années développé un nouveau concept, appelé « épigénétique », pour traiter de ces modifications non directement passant par l’ADN… Mais c’est simplement se voiler la face et ne pas reconnaître que le modèle est pris en défaut.
C’est à coups de vivisection – inutile et criminelle, odieuse et intolérable – que les scientifiques servant la bourgeoisie « découvrent ». Leur passion du moment est ainsi de traumatiser des animaux et de constater les impacts sur trois générations… C’est une mentalité de nazi, tout simplement.
Et cela, alors que le matérialisme dialectique propose tellement de pistes pour une recherche authentique. Donnons un exemple avec une citation de Karl Marx au sujet d’un aspect d’un ouvrage (la dimension justifiant la division en « races », que Marx n’avait pas lu dans la suite de l’ouvrage, sera lu et rejeté par Friedrich Engels).
On y voit comment Karl Marx affirme le caractère unitaire du processus de la vie :
« Il y a un ouvrage très important, que je t’enverrai (mais à la condition que tu me le retournes, car il ne m’appartient pas) dès que j’aurai pris les notes nécessaires : Origine et Transformations de l’homme et des autres Êtres de P. Trémaux [en français dans le texte], Paris, 1865.
Malgré tous ses défauts, qui ne m’échappent pas, il représente un progrès très important par rapport à Darwin.
Les deux principales propositions sont : que ce ne sont pas les croisements [en français dans le texte] qui, comme on le croit, produisent les différences, mais à l’inverse l’unité de type des espèces [en français dans le texte]. En revanche la formation de la Terre est, elle, une cause de différenciation (non pas la seule, mais la base principale).
Le progrès, qui chez Darwin est purement accidentel, est présenté ici comme nécessaire sur la base des périodes de l’évolution du corps terrestre ; la dégénérescence [en français dans le texte], que Darwin ne sait expliquer, est ici toute simple. Même chose pour l’extinction si rapide des simples formes de transition, comparativement à la lenteur de l’évolution du type de l’espèce [en français dans le texte], de sorte que les lacunes de la paléontologie, qui embêtent tant Darwin, sont présentées ici comme nécessaires.
De même est développée comme une loi nécessaire la fixité (abstraction faite de variations individuelles, etc.) de l’espèce [en français dans le texte] une fois constituée. Ce que Darwin présente comme les difficultés de l’hybridation, ce sont ici à l’inverse autant de piliers du système, puisqu’il est démontré qu’une espèce [en français dans le texte] n’est en fait constituée que lorsque le croisement [en français dans le texte] avec d’autres cesse d’être fécond ou possible, etc. »
(Karl Marx, lettre à Friedrich Engels du 7 août 1866)
La théorie des « moments » dans l’évolution où apparaissent des « blocages » est appelée désormais théorie dite de l’équilibre ponctué, et a été proposée par les paléontologues Niles Eldredge et Stephen Jay Gould.
On voit bien, grâce à cet exemple parmi tant d’autres de développement théorique intéressant, que les essais inutiles des scientifiques sur les animaux – inutiles et criminels surtout – ne servent qu’à masquer leur propre incapacité, qu’à expérimenter n’importe quoi n’importe comment afin de trouver le moyen de « passer en force », de passer outre leurs propres limitations historiques.
Ce qui est bien évidemment impossible. Et en ce qui concerne la génétique réactionnaire contemporaine de August Weismann, Gregor Mendel et Thomas Morgan, le masque commence à tomber.