Malgré un investissement colossal en Afghanistan depuis 2001, les États-Unis ne sont pas arrivés à faire de l’Afghanistan un pays-base comme ont pu l’être et le sont encore relativement la République Fédérale Allemande, le Japon ou la Corée du Sud. Le terme colossal est nécessaire, car les États-Unis ont dépensé 300 millions de dollars par jour pendant 20 ans, et cela à crédit, ce qui a apporté aux créanciers pas moins de 500 milliards de dollars d’intérêt, la somme quadruplant d’ici 2050.

Le meilleur exemple de cet échec est qu’à l’annonce au début de l’été du départ final de l’armée américaine, l’armée afghane de 320 000 hommes s’est évaporée en quelques semaines, permettant aux Talibans de s’emparer du pays avec seulement 60 000 hommes.

Cependant, on doit bien comprendre qu’une telle victoire ne serait pas possible sans la présence d’un grand frère, en l’occurrence de deux grands frères mêmes. Le premier, c’est le Pakistan, le second, c’est la Chine.

Ces deux grands frères apportent deux choses : une légitimité pratique en termes de force pour l’un, une véritable perspective de développement pour l’autre.

Quand on parle en effet de la victoire des talibans en Afghanistan, il faut en fait parler d’un événement dans la zone « Afpak », c’est-à-dire l’Afghanistan et le Pakistan. Les deux pays sont liés historiquement, de manière à la fois relative et absolue. Le « A » dans le mot Pakistan désigne l’Afghanistan ; inversement, à la fondation du Pakistan, l’Afghanistan n’a pas reconnu ce pays en raison de la question frontalière définie par la ligne Durand la privant de certains territoires.

C’est qu’un peuple vit justement à la fois du côté du Pakistan et de l’Afghanistan : les Pachtounes. Et ce sont eux qui forment le noyau dur des Talibans historiquement.

En fait, à la suite de l’invasion de l’Afghanistan par le social-impérialisme soviétique en 1979, il y a eu trois millions de réfugiés afghans au Pakistan, principalement des Pachtounes.

Le Pakistan a cherché à profiter de cela : il a formé les moudjahidines afghans anti-soviétiques selon la stratégie du général pakistanais Hamid Gul par l’intermédiaire des services secrets pakistanais, l’Inter-Services Intelligence. L’Arabie Saoudite a largement financé l’initiative (c’est dans ce cadre qu’est intervenu Oussama Bin Laden, lui-même saoudien).

Le soutien par la suite du Pakistan aux Talibans afghans, eux-mêmes composés de Pachtounes, en a été le prolongement direct, et quand on parle de soutien on devrait littéralement parler d’organisation encore une fois, puisque les écoles coraniques des réfugiés afghans au Pakistan forment littéralement l’origine du mouvement grâce au soutien pakistanais.

Il faut ici noter un aspect religieux important. Il y a 36 000 centres religieux musulmans au Pakistan et la moitié est d’obédience deobandi, alors que les musulmans de cette obédience forment moins du quart des musulmans pakistanais. C’est que l’Arabie Saoudite a arrosé l’obédience à coups de pétro-dollars.

Le deobandisme est en effet un fondamentalisme islamique né au 19e siècle, comme réaction néo-féodale au colonialisme, et il converge aisément avec le wahabisme saoudien. Les deux sont « littéralistes » dans leur interprétation de l’Islam.

Et, on l’aura compris, les Talibans relèvent de l’obédience deobandi.

Lorsque les Talibans prirent le pouvoir en Afghanistan en 1996, et ce jusqu’en 2001, leur « Émirat islamique » fut reconnu par trois pays seulement : on ne s’étonnera nullement qu’il s’agisse du Pakistan, de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis.

Toutefois, les pachtounes ne forment pas le seul peuple d’Afghanistan, un pays composé de trois parties bien distinctes :

– Un premier ensemble méridional est tourné historiquement vers l’Iran, dominé par la culture persane et polarisé autour des villes de Herat et de Kandahar, qui sont d’ailleurs d’anciennes fondations helléno-persanes remontant à Alexandre le Grand ;

– Un second ensemble est lui aussi marqué par la culture persane, mais Tadjik plus précisément, c’est-à-dire persane d’Asie centrale, autour de Mazar-e Sharif au Nord, il se relie par la fameuse passe de Khyber et le long de la rivière Kaboul, d’où vient le nom de l’actuelle capitale du pays, à la vallée de l’Indus et donc au Pakistan ;

– Enfin, le reste du pays est dominé par des vallées isolées, où comme dans le Caucase où les montagnes d’Asie du Sud-Est se concentrent une multitude de peuples, irano-turcs ou irano-mongols, comme les Hazaras, ces derniers maintenant une vie sociale clanique et conservatrice souvent très arriérée, toute entière tournée vers leur refus historique de rompre avec le féodalisme.

Les Pachtounes sont le seul de ces peuples à être présents partout, dominant démographiquement l’Ouest du pays, notamment Kandahar et la région de Kaboul.

On comprend donc aisément à quel point leur soutien dans le contexte d’un pays encore à une phase pré-nationale de son histoire est ici une clef pour les impérialismes.

Les Talibans ne cessent de se présenter comme les vrais représentants de l’unité afghane, dans le prolongement des prétentions pachtounes des décennies précédentes. On ne saurait assez souligner cette dimension nationale-religieuse, qui calibre justement les discours.

C’est la raison pour laquelle le premier ministre pakistanais Imran Khan, lui-même un pachtoune, a dit en août 2021, en feignant de parler de l’influence d’une culture étrangère aux dépens de sa propre culture, que la victoire des Talibans permettait aux Afghans de briser « les chaînes de l’esclavage ».

Et l’ex-ambassadeur canadien en Afghanistan, Chris Alexander, a dans cet esprit publié le message suivant sur Twitter le 17 août 2021 :

« Il y a deux jours, les laquais du Pakistan ont pris Kaboul pour installer leurs terroristes listés et prendre la direction de tueries de masse et autres crimes de guerre ».

Le ministre des affaires étrangères pakistanais, Shah Mahmood Qureshi, s’est d’ailleurs rendu à Kaboul le 22 août 2021.

Mais, de la même manière, des responsables talibans étaient en Chine à la fin juillet 2021. Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré officiellement le mollah Abdul Ghani Baradar, qu’on peut considérer comme le numéro deux des Talibans, le chef d’une sorte de bureau politique.

Et le 20 août 2021, le porte-parole des Talibans, Souhail Shaheen, a expliqué la chose suivante à la chaîne de télévision chinoise CGTN :

« La Chine est un grand pays, avec une économie forte, je pense qu’elle peut jouer un rôle important dans la reconstruction et la réhabilitation de l’Afghanistan. »

Ces propos ont été tenus alors qu’au même moment, en Chine, se tenait la cinquième édition du Forum économique sino-arabe Yinchuan. Cette ville est chef-lieu de la région autonome huí du Ningxia. Les Huís, qui sont vingt millions, sont musulmans. Ils sont légitimistes par rapport à la nation chinoise et forment la majorité des musulmans de Chine.

Les Ouïghours forment quant à eux autour de 41 % des musulmans chinois ; peuple turc sur le plan ethnique, ils sont par contre historiquement opposés aux Huís dans une sorte de nationalisme musulman les amenant à se confronter en ce moment à une puissante répression de la part de l’État chinois.

Cela pour dire que les Ouïghours ne sont nullement tous les musulmans de Chine et que la Chine peut tout à fait proposer une acceptation de l’Islam en son sein, d’autant plus qu’il s’agit d’une population infime au niveau national.

Cela est d’autant plus facile qu’il existe depuis 2017 un « Corridor économique Chine-Pakistan », dont le président a changé en août, l’ancien général Asim Saleem Bajwa étant remplacé par Khalid Mansoor, un homme des milieux économiques pakistanais ouvertement adoubé par la Chine.

Pour résumer, la Chine prête, investit et construit massivement dans les infrastructures pakistanaises, afin de permettre une réimpulsion du capitalisme bureaucratique de ce pays… évidemment en amenant une dépendance vis-à-vis de la Chine.

62 milliards de dollars doivent servir aux transports et au secteur de l’énergie, ce qui est plus que tous les investissements étrangers au Pakistan depuis 1960 et l’équivalent de 17 % du PIB pakistanais. Autant dire que c’est une pénétration de dimension énorme de la part du capital chinois, de manière résolument impérialiste.

Un rôle important est attribué au port de Gwadar, au Baloutchistan, une région marquée par un indépendantisme largement soutenu par l’Inde et par l’ancien régime afghan.

Le port de Gwadar relève de ce que les impérialistes américains appellent la stratégie chinoise du « collier de perles » : des investissements massifs et des prises de contrôles de ports tout au long de la route d’approvisionnement maritime en pétrole. La Chine a un port militaire à Djibouti ; la Birmanie est un satellite chinois, tout comme le Cambodge. Chittagong au Bangladesh est un port sous large influence chinoise, tout comme Port-Soudan, etc.

L’Afghanistan peut tout à fait s’insérer ici dans cette expansion régionale chinoise, surtout que nombre de ses voisins, tels le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, ainsi que l’Iran, sont dans l’orbite russe voire connaissent un penchant chinois marqué.

Il faut bien saisir cependant qu’ici le terrain est terriblement mouvant, changeant. L’instabilité générale est immense.

Pour les États-Unis, la retraite aussi chaotique soit-elle, n’est ainsi pas forcément en soi ou unilatéralement une défaite. Déjà, les relations de l’armée américaine et ses agences avec les Talibans n’ont de fait jamais cessé. Depuis février 2020, un accord avec ces derniers avait même été passé très officiellement à Doha au Qatar, reconnaissant à ces derniers le droit de gouverner le pays une fois l’armée américaine repliée. Ce repli étant prévu par l’accord en question pour 2021.

De plus, les Talibans ont donc rompu avec l’idéologie révolutionnaire-conservatrice de l’islamisme d’Al Qaïda pour se tourner de manière assez ouverte vers l’islamisme de marché promu par le Pakistan, de manière ouvertement parallèle aux pays sous la coupe des Frères musulmans, la Turquie et le Qatar.

Sur ce point, il y a aussi la concurrence avec l’islamisme iranien, qui pour maintenir un semblant de souffle assimile de plus en plus l’eurasianisme russe à sa sauce. Dans l’idée des mollahs chi’ites de Téhéran, l’Afghanistan devrait devenir une sorte de Syrie ou d’Irak, une espèce de fédération clanique « gelée » dans un conservatisme policier. Cela supposerait néanmoins que les Talibans se tournent vers le chi’isme, ou du moins fassent une plus grande place aux Persans voire même aux Hazaras qui le sont, et il est vrai qu’il y a une certaine tendance en ce sens.

L’une ou l’autre de ces influences conviennent à la Chine sur le fond, mais cela place les Talibans dans une position délicate dans laquelle leur islamisme va devoir se définir dans un sens ou d’un autre, alimentant forcément les dissidences en mode « romantique » qui constituent la base sur laquelle continuent d’exister des mouvements comme al Qaeda ou Daech dans ce pays.

Cela explique aussi le soi-disant « changement » des Talibans, dont le programme islamiste reste le même dans l’idée, mais sur une autre base. Cela se voit notamment dans la communication de ces derniers, avec la mise en avant de l’unité de « forces spéciales » de Badr 313 , qui affirme un style ultra moderne en terme de posture, d’armement, de tactique etc., tout en ayant pour nom celui d’une bataille mythique de l’Islam (la bataille de Badr où Mahomet était avec 313 fantassins), la première après l’Hégire et donc la première victoire des musulmans en tant que tels.

Après la prise de Kaboul, cette unité a même diffusé une image où on la voit élever le drapeau de l’Émirat d’Afghanistan, en imitant strictement le célèbre cliché de la bataille d’Iwo Jima gagnée par les Américains, et dont l’iconographie est connue du monde entier.

Il est évident qu’il y a là une rupture totale de style avec le romantisme « salafite » de Daech ou même d’al Qaeda cultivant un goût et une esthétique plus féodale que moderne. C’est en cela que l’on peut parler « d’islamisme de marché », c’est-à-dire de capitulation du néo-féodalisme islamique romantique devant le capitalisme et sa modernité. Il n’y a plus de « contre-modèle » au capitalisme occidental, mais un modèle islamique vers le capitalisme.

C’est aussi que malgré son arriération, l’Afghanistan a néanmoins connu une modernisation relative, touchant une partie de sa population notamment dans les villes. Cette mince couche entrée partiellement dans la modernité a largement été appuyée par la propagande américaine ou même européenne, en particulier concernant les femmes. L’exemple de la rappeuse anti-taliban Sonita Alizadeh est par exemple représentatif de cela.

Et, pour compliquer encore les choses, il existe un Tehrik-e-Taliban Pakistan (Mouvement des Talibans du Pakistan) s’affrontant avec l’armée pakistanaise, qui pourtant soutient les Talibans afghans !

Ce paradoxe est dû à la réalité semi-féodale de toute la région et à la fondation du Pakistan sur une base identitaire fictive (du même type que le sionisme) sous l’égide de l’impérialisme britannique. Le Pakistan cherche ainsi à rassembler le plus de forces possibles pour être en mesure de se confronter à l’Inde et privilégie pour ce faire une base panislamique.

Comment les Talibans, devenus islamistes de marché, vont-ils gérer le mouvement généré au Pakistan ?

Ils ont en effet un besoin absolu de gagner à une partie significative de la petite-bourgeoisie bureaucrate ou culturelle pour faire tourner l’administration, les services médicaux, les transports, l’énergie… D’où les inquiétudes devant la fuite générale de ce personnel et les tentatives des talibans pour le retenir.

Ici d’ailleurs, les puissances occidentales, américaines ou européennes, y compris la France, jouent un jeu ouvertement déstabilisateur en organisant avec un cynisme écœurant la fuite de ce personnel après avoir livré le pays aux Talibans contre accord.

Il faut voir aussi que cette déstabilisation est en partie calculée. Les États-Unis ont ainsi redéployé leur stratégie impérialiste depuis 2019 autour du concept de zone « Indo-Pacifique » devant cibler directement la Chine comme l’ennemi principal.

L’islamisme « révolutionnaire » étant maintenant considéré comme secondaire et neutralisable par les puissances expansionnistes et concurrentes du bloc Turquie-Qatar-Pakistan, ces pays étant par ailleurs relativement satellites de la puissance américaine et instables, l’administration américaine a décidé de s’y retirer au bénéfice d’une alliance maritime renforcée par le Royaume-Uni et en partie la France, de plus en plus entraînée dans un bellicisme qu’elle est bien contente de reprendre à son compte.

Il y a ici une concurrence entre la fraction impérialiste française favorable à l’idéologie eurasienne promue par la Russie (l’extrême-droite, les populistes de La France Insoumise, la « gauche » du PCF et de la CGT) et une ligne pro-américaine pour la mise en place d’un bloc « Indo-Pacifique » avec le Japon, l’Australie, la Corée du Sud et même l’Inde, de plus en plus sollicitée par les agences américaines.

Les États-Unis et leurs alliés concentrent donc toujours davantage de moyens militaire dans l’espace maritime de la zone « Indo-Pacifique », dans la perspective de fixer un front à l’expansionnisme chinois et ses alliés russes et iraniens notamment.

Au contact de ce « front », de la Baltique à l’Afghanistan en passant par l’Ukraine, le Caucase et le Proche-Orient, la superpuissance américaine et ses alliés allument des incendies ou entretiennent des braises.

Ainsi, si les États-Unis ont dû reculer en Ukraine récemment face à la Russie, celle-ci a dû néanmoins engager un énorme effort et doit le poursuivre pour se maintenir alors même que l’Ukraine reste instable et de plus en plus hostile.

De même en Afghanistan, les États-Unis ont dû reculer, mais si la Chine veut y développer son influence, elle devra le faire en jonglant avec la concurrence de l’Iran, de la Turquie et du Pakistan, voire de la Russie, le tout dans une hostilité croissante de l’Inde que les États-Unis entend rallier et alors que le pays va probablement subir une vague migratoire prolongée que les Occidentaux entendent soutenir.

On a en fait dans ce contexte asiatique se déroulant entre le Proche-Orient et l’Extrême-Orient :

– deux puissances impérialistes en tant que telles, la Chine et la Russie, qui convergent dans leurs intérêts face à la superpuissance américaine ;

– des puissances expansionnistes, c’est-à-dire des pays semi-féodaux semi-coloniaux dont le capitalisme bureaucratique est particulièrement développé et cherchant à obtenir une hégémonie régionale : Israël, l’Iran, le Pakistan, la Turquie ;

– des pays satellites, pays semi-féodaux semi-coloniaux passant dans l’orbite de puissances expansionnistes ou bien directement de puissances impérialistes.

Ce qui se passe en Afghanistan peut ainsi être rapproché de la situation arménienne. L’Arménie, à l’opposé de l’Afghanistan, n’est pas composée de multiples peuples, mais d’un seul et dispose d’une unité culturelle historique particulièrement forte. Cependant, c’est un pays satellite lui aussi, qui vient se faire agresser par l’Azerbaïdjan, une puissance expansionniste, alors que tant l’Arménie que l’Azerbaïdjan sont sous le coup de l’impérialisme russe.

En quelque sorte, l’Afghanistan, c’est à la fois l’Arménie et l’Azerbaïdjan, avec une arriération féodale encore plus forte. Rien donc de plus simple pour telle ou telle puissance de s’appuyer sur les préjugés de tel ou tel clan, telle ou telle minorité afin d’établir ou d’entretenir une pression sur le pays et au-delà, de déstabiliser un adversaire engagé dans le pays.

À court terme, la Chine n’a donc pas d’autre choix que de soutenir le régime des Talibans, en espérant en faire une sorte de nouvelle Corée du Nord… mais, en même temps, le régime a une base bien étroite, et cela peut devenir un piège.

L’Afghanistan est donc comme l’Arménie ou l’Ukraine une nouvelle poudrière entraînant encore plus l’impérialisme chinois et ses alliés vers une confrontation avec la superpuissance américaine et les siens, participant à dessiner des blocs, à redéployer les alliances et fixer les points d’affrontement de manière toujours plus nette.

Il appartient aux révolutionnaires en France et de Belgique de saisir ce cadre et sa dynamique et de tout mettre en œuvre pour contrer la perspective de la guerre en développant l’internationalisme prolétarien et en soutenant les forces nationales-démocratiques afghanes dans leur lutte contre les forces semi-féodales qui l’asservissent et les agressions impérialistes ou expansionnistes qui cherchent à l’entraîner dans leur camp et dans la perspective de la guerre.

 


Revenir en haut de la page.