Critique de la règle de conduite confucéenne « se tenir dans le juste milieu », répandue par Lin Piao

Par Kiang Yu-ping1, publié dans Pékin-Information n° 12, 1974

« Se tenir dans le juste milieu », cette règle de conduite, plus que deux fois millénaire, fait partie de la philosophie réactionnaire que professait Confucius, défenseur acharné du système esclavagiste. Lin Piao et ses sous-ordres ont dit qu’elle était « raisonnable » et qu’elle était un « concept dialectique », et « une des grandes vertus de la nation chinoise ». C’est là une trahison achevée du matérialisme dialectique.

Notre grand dirigeant, le président Mao, nous apprend : « La philosophie du Parti communiste est une philosophie de lutte. » La dialectique marxiste estime que « la foi de la contradiction inhérente aux choses et aux phénomènes, c’est-à-dire la loi de l’unité des contraires, est la loi fondamentale de la nature et de la société ».

L’unité des éléments formant une contradiction est relative, tandis que la lutte entre eux est absolue. Si cette lutte se développe à un certain degré et dépasse une certaine limite, elle détruira invariablement l’ancienne unité, entraînera la destruction des vieilles choses et l’apparition des nouvelles. Tout matérialiste dialectique authentique ne doit pas se contenter de reconnaître cette loi, il lui faut surtout soutenir et encourager, avec tout son enthousiasme, les choses nouvelles et les entourer de soins, de sorte qu’elles puissent l’emporter sur les choses décadentes.

Il faut persister dans les innovations et combattre les idées conservatrices, s’en tenir à la révolution et s’opposer au retour du passé, avancer sans défaillance aucune et refuser toute marche arrière, de sorte que la société humaine ne cesse de progresser et de se développer à travers la grande tempête de la lutte de classes et de la lutte pour la production ; ce qui permettra finalement de réaliser le communisme.

Dans la révolution de démocratie nouvelle et dans la révolution et l’édification socialistes de la Chine, notre grand dirigeant, le président Mao, a toujours utilisé la philosophie de lutte du marxisme pour diriger tout le Parti, toute l’Armée et le peuple tout entier, les aider à surmonter les obstacles, à marcher en avant et à remporter victoires sur victoires. « Le marxisme comporte de multiples principes, qui se ramènent en dernière analyse à une seule phrase : « ‘On a raison de se révolter’… Guidé par ce principe, on résiste, on lutte, on forge le socialisme. »

En réetudiant ce grand enseignement du président Mao et en évoquant tout le processus de la révolution chinoise, nous avons profondément compris ceci : c’est en luttant qu’on progresse, qu’on remporte des victoires ; si on ne lutte pas, on fera marche arrière, on trébuchera et on sombrera dans le révisionnisme.

Cependant, la règle de conduite de « se tenir dans le juste milieu » que prônaient Confucius et tous les partisans ultérieurs du confucianisme considère que l’unité des éléments d’une contradiction est quelque chose d’absolu, et que les vieilles choses décadentes sont inviolables. Par « se tenir dans le juste milieu », on veut dire qu’il ne faut « jamais s’écarter des limites qui sont imposées, ni les changer ». Autrement dit, on devrait agir selon les critères de la morale esclavagiste : « le roi est un roi, le ministre un ministre, le père un père et le fils un fils », sans aucun écart ni aucun changement. Sinon, on irait à l’encontre de la règle. De toute évidence, la règle de conduite « se tenir dans le juste milieu » est une philosophie réactionnaire dont Confucius et Mencius se servaient pour s’opposer à toute réforme, au progrès de la société et pour défendre le vieux système esclavagiste. Comment cette règle peut-elle donc être considérée comme « raisonnable », comme un « concept dialectique » ? Le fait que Lin Piao et consorts répandaient cette règle confucéenne montre qu’ils étaient non seulement une poignée d’escrocs politiques, mais aussi de fidèles disciples de Confucius.

Faire passer des vessies pour des lanternes, c’est faire passer le faux pour le vrai. Présentant la règle de conduite « se tenir dans le juste milieu », qu’il a ramassée dans les détritus de la doctrine de Confucius et de Mencius, comme un concept marxiste, et en falsifiant ainsi le marxisme, Lin Piao cherchait à opposer la philosophie réactionnaire représentée par cette règle à, la philosophie de lutte marxiste, à combattre l’impétueux mouvement révolutionnaire du prolétariat et à faire retourner la société au passé.

En 1958, au moment où le peuple de tout le pays, à la lumière de la ligne générale du Parti pour l’édification socialiste, mettait en œuvre toute son énergie et tout son esprit d’initiative dans le Grand Bond en avant et l’établissement des communes populaires dans l’ensemble du pays, Liou Chao-chi et Lin Piao, avec cette philosophie réactionnaire en question comme arme, attaquèrent la ligne générale, le Grand Bond en avant et la commune populaire, l’un alléguant que « l’on va trop vite et commet des fautes », l’autre affirmant que « ça dépasse les limites » et « mine l’enthousiasme individuel ».

Alors que tout le Parti et le peuple tout entier, dirigés par le président Mao, s’en tenaient aux principes du marxisme-léninisme et combattaient le révisionnisme soviétique, Lin Piao, utilisant une fois de plus cette philosophie réactionnaire, s’en prit à notre lutte antirévisionniste, prétendant qu’elle était « outrancière ». Tout cela révèle pleinement son visage hideux de renégat et de traître à la nation, qui tentait de capituler devant le révisionnisme soviétique.

Au cours de la lutte acharnée de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, les masses révolutionnaires, guidées par la ligne révolutionnaire du président Mao et avançant sous le drapeau : « On a raison de se révolter contre les réactionnaires », détruisirent le quartier général bourgeois ayant comme chef de file Liou Chao-chi.

Ce qui porta de rudes coups à la vieille idéologie, à la vieille culture, aux vieilles coutumes et mœurs, propres aux classes exploiteuses, et fit éclater la tentative de restauration des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie comme autant de bulles de savon ; et les choses nouvelles, socialistes, firent leur apparition, comme des pousses de bambou après la pluie printanière.

Cette situation plongea Lin Piao dans une douleur atroce ; il arbora de nouveau la bannière en loques de « se tenir dans le juste milieu » pour attaquer ; dans un langage des plus perfides et avec un procédé des plus méprisables, la Grande Révolution culturelle prolétarienne, les nouvelles choses socialistes et la dictature du prolétariat. Il est allé jusqu’à fomenter clandestinement et tenter de déclencher un coup d’Etat armé contre-révolutionnaire, transformant ainsi en actes l’espoir de restauration des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie.

Une autre chose mérite notre haute vigilance : en prônant la règle de conduite « se tenir dans le juste milieu », Lin Piao avait pour but criminel de dissoudre notre volonté de combat et de désagréger les forces révolutionnaires.

Si vous voulez déployer l’esprit conséquent révolutionnaire dans les trois grands mouvements que sont la lutte de classe, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique, Lin Piao vous conseillera « de ne pas être outrancier dans vos actions » et vous dira qu’« aller trop loin, c’est commettre des fautes » ; si vous vous déclarez pour la réforme, pour la révolution, pour le développement et le progrès constants de la société, Lin Piao, jouant au philosophe, vous recommandera d’« éviter que les antagonismes dépassent les limites extrêmes, sinon l’unité sera détruite » et que seule la règle de conduite « se tenir dans le juste milieu » est on ne peut plus « raisonnable » ; si vous vous en tenez aux principes prolétariens et menez une lutte sans merci contre l’ennemi de classe, Lin Piao ne manquera pas, dans les termes mêmes de Confucius et de Mencius selon lesquels « l’utilité des rites, c’est avant tout de créer l’harmonie », de répandre des absurdités telles que « la lutte conduirait les deux parties à l’hostilité, tandis que la paix entre elles les conduirait à la fraternité », doctrine de compromis de classes.

En résumé, les principes révolutionnaires peuvent être abandonnés, la lutte révolutionnaire doit être stoppée, il faut laisser l’ennemi de classe restaurer son régime, interdire aux masses de faire la révolution, voilà les intentions que Lin Piao et consorts nourrissaient en propageant la règle de conduite de « se tenir dans le juste milieu ».

Les combattants révolutionnaires du prolétariat portent sur leurs épaules la lourde et importante tâche d’émanciper toute l’humanité et de réaliser le communisme. Que Lin Piao colporte la règle de conduite en question et tente de restaurer le capitalisme est absolument intolérable.

Au cours de la présente lutte pour critiquer Lin Piao et Confucius, et pendant toute la période historique du socialisme, nous nous en tenons à la philosophie de lutte du Parti communiste afin de stigmatiser de fond en comble cette règle de conduite, et à l’esprit révolutionnaire conséquent du prolétariat. Joie immense de lutter contre le ciel, joie immense de lutter contre la terre, joie immense de lutter contre l’ennemi ! Et c’est dans la lutte que se gagnera le communisme.

  1. L’auteur est chef adjoint d’escouade d’une unité de l’A.P.L.

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