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Le réalisme de la peinture flamande est un phénomène de classe. Voici [ci-dessus] le retable de la Madeleine, de l’allemand Lukas Moser (vers 1390 – après 1434) : on y voit comment la mise en perspective témoigne déjà d’une volonté de complexité, de recherche de la sophistication, c’est-à-dire de l’esprit de synthèse.

C’est cela qui fait de cette œuvre un chef d’oeuvre.

Il va de soi que c’est la même chose que l’on retrouve chez l’allemand Albrecht Dürer (1471 – 1528), dont voici le Retable Paumgartner.

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Chez Albrecht Dürer, on voit pareillement comment la technique est au service du réalisme. La culture du patriciat – la haute bourgeoisie urbaine – et de la bourgeoisie en général permet de s’affranchir non pas tant du thème religieux que de l’idéologie religieuse : on a déjà la démarche psychologique « individuelle », qui confère d’ailleurs à certaines de ces œuvres une grande « modernité ».

L’idéologie stérile du clergé de l’âge gothique s’éteint inévitablement devant la complexité affirmée par l’humanisme, comme courant historique général.

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Le paradoxe du 15e siècle, c’est qu’il porte en lui à la fois un gothique très développé, et déjà les bases du réalisme. Voici par exemple L’Assomption, d’un peintre de Bruges qui a été nommé par la suite Maître de la Légende de sainte Lucie en raison de la méconnaissance de son identité.

On a là une très grande complexité, chaque ange ayant pratiquement sa personnalité ; il n’y a plus seulement un appel religieux, mais déjà quelque chose de personnel et de dynamique. On est là dans une démarche tendant à la complexité du réalisme.

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La Lamentation, par Geertgen tot Sint Jans (vers 1465 – vers 1495), est un autre exemple très parlant de la quête de la complexité, aux dépens de « l’unité » apparente du gothique.

Le catholicisme, comme idéologie de la réaction aristocratique, prendra précisément cet aspect en compte pour produire, en réaction, le Baroque.

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