« L’essence du trotskysme consiste, avant tout, dans la négation de la possibilité d’édifier le socialisme en URSS par les forces de la classe ouvrière et de la paysannerie dans notre pays.
J. Staline
Historiquement, le trotskysme est apparu dans le mouvement ouvrier comme une conception anti-marxiste. Le trotskysme n’aura jamais été autre chose que de l’opportunisme de droite masqué par des phrases de « gauche ».
A partir de 1934, le trotskysme n’est ainsi plus du tout un courant d’opposition, mais un magma de structures clandestines, liées à l’étranger à tout ce qui était favorable à un changement de régime en URSS, donc notamment aux services secrets étrangers ayant des visées impérialistes sur des parties du territoire soviétique.
Aujourd’hui, la continuité de l’aspect contre-révolutionnaire du trotskysme en tant que tel s’illustre en partie dans la présentation, par la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), section belge francophone de la Quatrième Internationale, d’un article repris sur le site du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français.
Cet article qui est en fait une nouvelle attaque contre le maoïsme et la Révolution Culturelle, consiste principalement en la présentation élogieuse d’une biographie consacrée à l’écrivain catholique anti-communiste belge Pierre Ryckmans (né en 1935 à Bruxelles, décédé à Sydney en 2014), dont le nom de plume était Simon Leys.
Pour les trotskystes, « Simon Leys fut (…) indispensable pour, à l’instar d’Orwell dans les années 1930-1940, instruire celles et ceux qui voulaient savoir [alors que] rien ne l’y prédisposait (…). » Leys est ainsi le « plus grand sinologue du 20e siècle », un « admirable écrivain » etc.; le tout pour être, au final, présenté comme « un critique de gauche du maoïsme »…
Qu’en est-il en réalité ?
Ryckmans-Leys est issu d’une famille de la grande bourgeoisie belge de vielle tradition catholique. Son oncle, le Comte Pierre Ryckmans, fut Gouverneur général du Congo belge de 1934 à 1946, ce qui en fait historiquement un important propagateur de l’idéologie de l’Etat colonial et de la « mission civilisatrice » des Père blancs − société de missionnaires formée par les jésuite dans le but d’œuvrer à l’évangélisation de l’Afrique.
Lui-même étudiant des Collèges de jésuites et de l’Université catholique de Louvain, Ryckmans-Leys est l’auteur, en 1971, de l’opuscule anti-maoïste « Les Habits neufs du président Mao » qui a pour caractéristique principale de rabaisser la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne au rang de simple algarade entre tendances antagoniques au sein du Parti Communiste de Chine.
Une mise en perspective de ses écrits permet de voir que toute la démarche culturelle de Ryckmans-Leys est traversée par une forme de « jésuitisme » intransigeant, visant à renforcer l’évangélisation avec un discours très élaboré, par un intellectuels menant un travail contre-révolutionnaire particulièrement articulé.
Outil essentiel de la « reconquête » idéologique des masses, les jésuites, la « Compagnie de Jésus » sont en effet des cadres formés au cours d’un long processus, dans un parcours extrêmement dur sur le plan des enseignements. Avec les jésuites, la réaction catholique a la base idéologique et militante pour son offensive anti-moderniste, et c’est là justement ce que représente Ryckmans-Leys historiquement.
Lorsque en 1971, Ryckmans-Leys produisit sa « dénonciation du maoïsme », il le fit depuis Hong Kong, sur base de rapports qu’il destinait initialement à la délégation diplomatique belge établie dans ce qui était encore une colonie anglaise…
A la même époque, au sein des milieux académiques hongkongais, Ryckmans-Leys côtoya un autre personnage trouble « observateur privilégié » de la Chine rouge en la personne du jésuite hongrois, László Ladány.
Expulsé de Chine en 1949, Ladány se réfugie à Hong Kong. A partir de 1953, il devient l’animateur de « China News Analysis », publication qui se consacre à l’analyse de le presse communiste chinoise dans un esprit colonial. Cette activité contre-révolutionnaire d’espionnage sera largement appréciée par la réaction mondiale.
L’attaque anti-maoïste enragée de Ryckmans-Leys s’est ainsi construite historiquement à partir d’un aggloméra de ragots circulant à Hong-Kong. La source en est à rechercher du côté des services de renseignement US, eux-mêmes alimentés par les publications de László Ladány, mais aussi, plus largement, à partir de la propre idéologie catholique-réactionnaire de Ryckmans-Leys.
Par conséquent, contrairement à ce qui est affirmé par les trotskystes, il est très facile de comprendre que tout, depuis son appartenance de classe jusqu’à sa formation, prédisposait Ryckmans-Leys à devenir le bastion culturel de la contre-révolution qu’il représente. Son positionnement n’a dès lors absolument rien à voir avec « une critique de gauche du maoïsme ».
C’est à l’occasion de la publication de « Les Habits neufs du président Mao » que Pierre Ryckmans devient Simon Leys, suivant ainsi les conseils de son éditeur, Gérard Lebovici, directeur de la maison d’édition post-moderne « Champ libre », devenant les « Éditions Gérard Lebovici » après l’assassinat de celui-ci à Paris en mars 1984.
D’après les explications de Ryckmans-Leys lui-même, le prénom de « Simon » est une référence au nom originel de l’apôtre Pierre ; le nom de « Leys » étant quant à lui un hommage à l’écrivain naturaliste breton Victor Segalen et à son roman, « René Leys ».
La vénération de l’apôtre Pierre ne sera cependant pas la seule raison de la mutation de Ryckmans en Leys, celle-ci étant plus vraisemblablement motivée par son souhait de pouvoir poursuivre ses « visites » en Chine rouge. La chose devenant évidemment totalement impossible en cas de publication de son pamphlet sous son véritable patronyme.
Et ce n’est pas tout.
Renouant avec une posture plus classique consistant a se positionner comme cinquième roue du carrosse social-démocrate, le 30 septembre dernier, la LCR remettait ça ! C’est l’ouvrage « Les fils de princes, une génération au pouvoir en Chine », de l’écrivain français proche du Parti Socialiste − Jean-Luc Domenach − qui est vanté sur le site de la LCR belge.
En Belgique, le trotskysme à pu se développer sur l’absence de radicalité dans le Parti Communiste historique, lequel de son côté a pu dépasser par moments le réformisme de la social-démocratie belge, même si cela s’est fait de manière insuffisante et déséquilibrée.
Les organisations trotskystes sont quant à elles des agrégats de tendances, pas un parti communiste organique fondé sur une idéologie. Ceci explique qu’elles s’abouchent à tout et à n’importe quoi, voire au catholicisme le plus réactionnaire, le plus anti-communiste allant jusqu’à converger dans une alliance objective avec lui !
Contre le trotskysme : arborer, défendre, appliquer le marxisme-léniniste-maoïsme !
Lutter pour la génération et l’application de la pensée-guide dans chaque pays, pour déclencher et développer la Guerre Populaire !
Arborer le principe de l’océan armé des masses !
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [B]
Décembre 2016