[Article publié dans le n°6 de la nouvelle revue « Crise »]

I. LA RESTRUCTURATION CAPITALISTE

A) MARX ET LA QUESTION DES RESTRUCTURATIONS

Pour Karl Marx, fondateur du matérialisme dialectique, le capitalisme est un mode de production qui correspond à la manière dont les êtres humains produisent et reproduisent leurs besoins sociaux et culturels. Un mode de production est un stade historique de l’être humain, dans le cadre du développement contradictoire de la matière universelle.

En ce sens, s’il existe des sauts qualitatifs entre chaque mode de production, résumés dans le matérialisme historique, chaque mode de production franchit dans son développement interne des seuils. Ces seuils correspondent à l’épuisement par chaque mode de production des possibilités matérielles qu’il développe en lui-même, jusqu’à une limite historique débouchant sur non plus un seuil d’évolution, mais un saut qualitatif, une révolution.

Comme le capitalisme a notamment ce rôle historique de développer de manière grandiose les forces productives, il ne peut que se développer en franchissant des seuils, des paliers. Au XIXe siècle, Marx rappelait déjà deux moments franchis par le capitalisme.

Le premier se fondait sur ce qu’il appelait la « subsomption formelle » du procès de travail. Cela signifie que les travailleurs, encore possesseurs de leurs outils, voire des moyens de production en général, ne sont dépendants du capitaliste qu’en la figure du marchand, qui passe des commandes et vend les productions devenus marchandises.

L’activité et les manières d’organiser la production ne sont pas encore subordonnés totalement au capitalisme. Pour cela, il faut passer un seuil dans le niveau des forces productives, seuil franchi avec des « découvertes » scientifiques.

Ce seuil est franchi avec le second moment du capitalisme, ou ce que Marx appelle à juste titre « le mode de production spécifiquement capitaliste » qui se fonde sur la subsomption réelle du procès de production. Marx parle de mode production spécifiquement capitaliste car il est clair que c’est avec l’entrée de la science (et de la technologie) dans la production sociale que le capitalisme va pouvoir épuiser toute sa nécessité historique progressiste.

C’est un pas en avant à la fois dans la capacité de l’être humain à organiser sa vie sociale sur une base consciente et de s’affranchir de la division bornée du travail grâce à l’abondance des biens permis par l’essor des forces productives. Tout cela forme la base matérielle à un nouveau mode production où l’être humain devient consciemment possesseur de la production et la reproduction de sa vie : le socialisme.

Mais, avant de basculer dans ce saut qualitatif, il faut que l’ancien mode de production épuise l’ensemble de sa dynamique matérielle. Marx et Engels ont saisi comment le capitalisme franchit des paliers de par sa nature « révolutionnaire » :

« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux … Ce qui distingue l’époque bourgeoise de toutes les précédentes, c’est le bouleversement incessant de la production, l’ébranlement continuel de toutes les institutions sociales, bref la permanence de l’instabilité et du mouvement. »

Avec la domination du matérialisme historique sur le matérialisme dialectique, les communistes soviétiques ont négligé cet aspect « révolutionnaire » du capitalisme. L’essor des forces productives a été vu comme débouchant en soi et mécaniquement sur le changement des rapports de production.

Cela ne veut pas dire que la thèse centrale mise en avant par Staline de la non-correspondance entre niveau des forces productives et rapports de production soit fausse, mais qu’elle peut malheureusement être comprise de manière unilatérale, non dialectique.

B) LA RESTRUCTURATION N’EST PAS UNE LOGIQUE D’ORGANISATION

Dans l’approche de la question de la restructuration, il ne faut pas faire l’erreur qui fut celles des révisionnistes soviétiques (ou chinois). Cette erreur ce serait de parler de restructuration « capitaliste » et non pas de restructuration du capitalisme. Une telle proposition ouvre la voie aux analyses sur le « capitalisme organisé », et en particulier à la thèse d’Eugen Varga et Paul Boccarra comme quoi il y aurait une « autre gestion » possible, une « modernisation » possible dirigée par la classe ouvrière.

Cela est très important, car si l’on ne comprend pas la restructuration du point de vue matérialiste dialectique, on entre dans une fascination idéaliste pour les seuils franchis par le capitalisme. Le résultat est la conception qui veut que le capitalisme se nourrisse de ses propres crises, et finit par toujours les surmonter. Cette thèse est erronée rien que par le fait que la première crise générale du capitalisme est allée de pair avec la première vague mondiale de la révolution.

Ainsi, dans une telle conception révisionniste, il n’y aurait plus besoin de perspective révolutionnaire, mais simplement d’une nouvelle « orientation », d’un nouveau consensus en faveur de la classe ouvrière en ce qui concerne le partage des richesses dans le cadre de la « nouvelle » restructuration.

Il n’y a, en réalité, pas de modernisation capitaliste du capitalisme : la restructuration du capitalisme est le processus par lequel les contre-tendances à la chute du taux de profit parviennent à stabiliser le capitalisme, en écrasant les luttes de la classe ouvrière, aux dépens de la classe ouvrière.

Marx disait :

« Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur la société avec le capitalisme universel »

L’essor des forces productives n’est que le reflet scientifique de l’être humain dans le cadre du développement de la matière en général. Le capitalisme ne fait ici qu’exprimer, sous sa propre empreinte historique, une tendance universelle.

Comme la nécessité de la pensée demande l’abstraction, ces seuils doivent être « fixés » et cela prend le terme de « restructuration » mais cela ne peut être vu que comme un processus inter-relié dans la dynamique générale d’épuisement-effondrement du capitalisme. Il n’y a pas d’anciens ou de nouveaux capitalismes, seulement le parcours d’un mode production qui épuise sa nécessité matérielle, historiquement déterminée.

Disons, pour faire simple que la révolution du transport de l’électricité par câbles à la fin du XIXe siècle permet le taylorisme, et que le complexe de la machine automatisée engendre le « toyotisme ». Mais c’est relatif pour le capitalisme, dont la nature est la même.

II. LA PREMIÈRE CRISE GÉNÉRALE ET LA PREMIÈRE RESTRUCTURATION

A) RATIONALISATION ET RECOMPOSITION DE CLASSE

La première crise générale du capitalisme qui a eu lieu au cœur de la Première guerre mondiale a produit une onde de choc révolutionnaire. Le résultat principal a été la victorieuse Révolution d’Octobre de 1917 en Russie. Comme le tablait à l’époque les bolchéviques, 1917 produit la première vague de la Révolution mondiale, avec des élans majeurs en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Hongrie.

Entre 1919 et 1920, l’Europe connaît une importante vague de grève. Au printemps 1919, des grèves éclatent, revendiquant selon les endroits la fin de l’intervention contre-révolutionnaire en Russie, l’amnistie des prisonniers politiques et la semaine de 40 heures. Le 1er mai à Paris se termine par des violents affrontements, avec un mort. Au moins de juin, c’est l’apogée du mouvement avec plus de 2 000 grèves, rassemblant 1,3 millions de travailleurs, dont une majorité d’ouvriers de la métallurgie.

En certains endroits, les comités inter-syndicaux se rebaptisent en « comité de soviets », ce qui révèle bien tout le poids de la conception anarcho-syndicale. Dans l’ouest parisien, les usines automobiles sont le lieu d’affrontements entre grévistes et non-grévistes ainsi qu’avec la cavalerie.

C’est sous le contre-coup de cette poussée ouvrière que le capitalisme va connaître sa première grande restructuration, en s’imposant au départ dans l’automobile et la métallurgie, puis s’étendant très vite à tous les secteurs. La nouvelle organisation du travail proposée par Taylor et mise en œuvre par Henry Ford dans ses usines de Détroit vont être au cœur de la rationalisation.

En écho à la première vague de révolution mondiale, le taux de profit est grippé par la réticence de la force de travail, en écho à la première vague de révolution mondiale. La division entre conception et exécution vise à briser l’autonomie de l’ouvrier professionnel fournissant une base à la culture anarcho-syndicale. De même la mise en place du convoyeur (la chaîne) et de grilles salariales liées aux gains de productivité visent la relance du capitalisme confronté à la double crise de surproduction.

De ce point de vue, la rationalisation du capitalisme qui va s’imposer tout au long des années 1920 est une contre-tendance de la chute du taux de profit, produit interne du mode de production capitaliste.

Les communistes trouveront d’ailleurs un terrain social à leur développement dans les grandes usines automobiles de la banlieue parisienne, notamment en étant an centre de bataille contre la rationalisation. Ils seront à la tête d’une nouvelle génération ouvrière, marquée par une composition de classe précise, marquée par le lien entre l’habitat collectif de proche banlieue, l’usine concentrée et la dépossession totale de l’activité de travail.

Mais il est alors à noter qu’il y a ainsi un rapport précis entre l’élévation des forces productives permettant la rationalisation (la production électrique pour le convoyeur par exemple) et la lutte des classes. La lutte des classes est l’aspect principal de la rationalisation, permis par l’élévation des forces productives. On a là la critique maoïste de l’importance capitale de l’idéologie et de la culture, de la mise en avant du matérialisme dialectique, pour s’opposer aux « villages fortifiées » de la bourgeoisie.

B) L’ÉPUISEMENT DES GAINS DE PRODUCTIVITÉ DANS LES ANNÉES 1960-1970

Le crash de 1929 a vu une baisse du taux de profit, sans pour autant qu’une restructuration n’ait lieu en « réponse ». C’est que la première restructuration venait à peine d’être achevée. On a ainsi l’usine Renault sur l’île Séguin à Billancourt en 1929 ou encore celle de Fiat dans le quartier turinois de la Mirafiori, inaugurée en 1939.

La seconde guerre mondiale va bouleverser la situation, alors qu’il y a un élargissement de la production, une augmentation de la masse des profits après 1945 avec de nouvelles matières, de nouvelles productions, de nouveaux secteurs à exploiter.

Dans cette période, le mouvement communiste d’Europe passé sous la coupe du révisionnisme a été entièrement intégré à la « gestion » de la rationalisation, comme par exemple avec la négociation régulière des grilles de qualification salariale et la thèse du « capitalisme monopoliste d’Etat », où l’État serait devenu neutre dans sa substance, avec par conséquent le principe de le conquérir par les élections.

L’épuisement des gains de productivité, aux sens du taux de profit, gains engendrés par la première restructuration, aura lieu dans la fin des années 1960, et tout au long des années 1970. En écho à la première vague de la Révolution mondiale, une nouvelle génération prolétarienne forme alors des avant-gardes communistes qui assume la bataille pour le pouvoir, contre la nature même de la rationalisation, et non pas un partage de la gestion.

Il est évident que la baisse du taux de profit dans les années 1970 n’est pas simplement liée aux crashs pétroliers (1973, 1979) comme les commentateurs bourgeois l’affirment, mais plus directement à la lutte des classes. Le choc pétrolier augmenta les coûts de la matière première, coûts qui toutefois n’ont été que l’amplificateur d’une contradiction interne au processus de production, à savoir la baisse du taux d’exploitation de la force de travail.

C’est toute la première restructuration fondée sur la division exécution/conception qui se trouve grippée par une nouvelle force de travail enrichie subjectivement par le nouveau cycle d’accumulation post 1945 et porteuse de l’héritage combattant de la période 1920-1940.

Les ordres dans les ateliers ne passaient plus, le turn-over était trop fort, les petits sabotages réguliers, l’absentéisme particulièrement élevé, etc., cela débouchant sur toute une vague d’opposition organisée que cela soit en France de manière isolée avec la Gauche prolétarienne ou en Italie de manière approfondie et de masse avec les Brigades Rouges.

III. LA SECONDE RESTRUCTURATION COMME « BASE » DE LA SECONDE CRISE GÉNÉRALE.

A) LE « TOYOTISME » ET LES ANNÉES 1980

Dans les années 1980-1990, le capitalisme s’est profondément transformé. Non pas qu’il ait changé de forme, de contenu ou de mode de « gestion », mais dans la mesure où il a approfondi ses propres contradictions internes sous le poids de la fatale chute du taux de profit.

Car si la première « restructuration » a été une contre-tendance visant à freiner la double crise de surproduction, il en va de même pour la « seconde » modernisation. Les gains de productivité s’épuisant avec la baisse du taux d’exploitation des travailleurs, la consommation générale ne faisait que baisser du fait notamment du choc pétrolier, bloquant l’ensemble des chaînes de valorisation. Les stocks et les équipements augmentaient sans trouver une rentabilité et les travailleurs refusaient les ordres.

Le « toyotisme » est le nom qu’a pris la seconde restructuration. Là aussi, elle est issue de l’industrie automobile et d’un ingénieur, Taiichi Ohno, dans une usine Toyota du Japon.

Faisant face à la chute du taux profit, l’institut américain du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a comparé la productivité de l’usine de Takaoka de Toyota au Japon à celle de Framingham de Général Motors aux Etats-Unis. Résultat : l’usine japonaise montait une voiture en 16 heures alors que celle de General Motors le faisait en 31 heures.

Les principes sont finalement les mêmes que le « taylorisme », mais ils visent finalement une « actualisation » des ceux-ci avec l’essor des forces productives, notamment l’apparition de l’automation et de l’électronique.

Dans un de ses ouvrages, Taiichi Ohno se pose la question suivante : « que faut-il faire pour faire s’élever la productivité, alors que les quantités n’augmentent pas ? ». Il est clair ici que la réponse à une telle question va viser à agir sur le taux de profit et non pas sur sa masse.

L’arrivée de la machine-outils à commande numérique va permettre la restructuration, tout comme le convoyeur l’avait permis dans les années 1920. Avec un système de machinerie quasi autonome, le taux d’exploitation du travailleur va augmenter avec la flexibilité et la polyvalence des tâches, nécessitant une négociation (pseudo) « gagnant gagnant » avec le syndicat. L’apparition des feux de couleur au-dessus de ces machineries va redéployer le contrôle de la force de travail et la vitesse de production.

Cette restructuration dans l’infrastructure a correspondu, en France, à l’arrivée au pouvoir des socialistes, car pour faire « accepter » cette restructuration, il fallait l’intégration massive des syndicats à la marche des entreprises. Les lois Auroux de 1982 ont rempli en partie ce rôle.

En fait, on peut dire que les thèses de la « seconde gauche », reprise par le parti socialiste, sur l’ « autogestion », la « démocratie participative », la « démocratie d’entreprise » ont été le relais idéologique de la modernisation « toyotiste » de l’appareil productif, tout comme la thèse du « capitalisme organisé » a participé de la première restructuration.

En bref, la restructuration interne au procès de production s’est étendue à l’ensemble de la dynamique d’accumulation. Car le « toyotisme » est à la fois une continuité du tayloro-fordisme en ce qu’il fait la chasse aux temps morts, mais comporte également une modernisation dans la rotation du capital avec la politique dit du « zéro stock » permis par le « kanban » (système d’étiquetage des commandes de production en amont de la chaine).

Cette restructuration s’est ensuite étendue à l’ensemble des pays capitalistes développés de par l’avance prise par l’industrie nippone, avec notamment ses investissements en Asie du sud-est.

Ainsi les délocalisations, notamment en Chine ou en Europe de l’est dans les années 1990, ont été favorisés par cette « seconde » restructuration et ses conséquences sur la concurrence entre monopoles. La relance du capitalisme des années 1970 est la condition à la seconde crise générale qui est marquée par une nouvelle subjectivité prolétarienne.

B) RECOMPOSITION DE LA CLASSE ET RETARD SUBJECTIF

La première restructuration forme ainsi un aspect de la première crise générale et il faut bien une décennie pour que la « rationalisation » des entreprises se stabilise relativement. Cela a littéralement modelé une nouvelle subjectivité prolétarienne, formé un tissu prolétarien conforme à dynamique d’accumulation.

La seconde restructuration se déploie tout au long des années 1980, jusqu’au milieu des années 1990 disons. Il est intéressant de noter d’ailleurs que c’est sous le pouvoir de François Mitterrand que cela se passe, les socialistes jouant ici leur rôle de modernisateur du capitalisme.

La politique du « zéro stock » pour parer aux crises de surproduction de marchandises débouche sur la nécessité d’une grande flexibilité de la circulation du capital, avec pour conséquences, ses routes, ses ronds-points, ses zones industrielles encastrées à proximité de zones pavillonnaires.

C’est une refonte du tissu prolétarien, avec une modification de la composition objective de la classe. Le fait de manier une machinerie automatisée, imposant de nombres de secteurs un travail de surveillance et maintenance, implique une hausse de la qualification.

A l’inverse, des secteurs alimentaires relativement encore encastrés dans la production agricole des années 1930-1960, se sont transformés en une industrie entièrement taylorisée, dominée par les monopoles de la distribution, où les prolétaires subissent un travail à la chaîne répétitif, monotone et aliénant.

C) IL N’Y AURA PAS DE « TROISIÈME » RESTRUCTURATION

Mais, alors, les deux restructurations du XXe siècle ont-elles été une manière pour le capitalisme de parvenir à surmonter sa propre crise de rentabilité ? Voir les choses comme tel serait une grave erreur.

Il faut comprendre le réel comme quelque chose d’unifié et les restructurations obéissent à la même dynamique générale d’accumulation du capital, dont le taux de profit est l’aiguillon. Le « problème » du capitalisme est que cet aiguillon, qui ne fait que baisser sur le temps long, implique un nouvel essor des forces productives.

La bourgeoisie doit sans cesse mettre à jour les rapports de production en rapport à l’élévation des forces productives, alors que la classe ouvrière développe toujours plus sa maturité historique. La seconde restructuration est le franchissement d’un nouveau seuil qui épuise la totalité du contenu matériel et historique du capitalisme comme mode production.

Avec la rotation du capital à « flux-tendu » et la flexibilité-polyvalence interne aux entreprises, le capitalisme vient se faire superposer les deux grandes contradictions, intellectuel/manuel, ville/campagne, une contradiction unique devant se résoudre dans un changement de civilisation complet.

Cette contradiction se constate dans l’étalement urbain et la disparition de la nature, les zones industrielles sans âmes, l’enfermement dans le 24 sur 24 du capitalisme, avec sa voiture, son pavillon son supermarché, sa télévision…

La première restructuration a fait de l’opposition intellectuel/manuel une contradiction antagoniste, lorsque la seconde restructuration en a fait de même pour l’opposition ville/campagne tout en approfondissant, au plan psychique, la première.

Le capitalisme a définitivement rempli son rôle de mode production servant le développement de l’humanité en posant maintenant comme antagonistes les deux grandes contradictions, qui sont désormais totalement interpénétrés. Les campagnes ont été massivement industrialisées et une partie du travail manuel s’enrichit de tâches qui se rapprochent d’un travail intellectuel. Le capitalisme exprime ici la tendance à l’unification et la complexification de la matière vivante humaine, par lui et malgré lui.

Car, bien sûr, tout cela se fait par une intense exploitation psychique et une plus grande aliénation faisant du prolétariat la seule classe capable de révolutionner le capitalisme de fond en comble, de faire accoucher le socialisme comme nécessité historique d’époque.

La seconde crise générale, historiquement ouverte par la crise du coronavirus (Covid-I9, est le prélude à la prise de conscience prolétarienne de cet enjeu historique. Le retard subjectif va être rattrapé, avec une recomposition générale du tissu prolétarien. Il n’y aura pas de « troisième » restructuration.


Revenir en haut de la page.