Aujourd’hui, les travailleurs conscients du monde entier commémorent le 90ème anniversaire de la naissance de V.I. Lénine, grand éducateur révolutionnaire du prolétariat.
Lénine fut le fondateur du Parti communiste de l’Union Soviétique, l’architecte du premier État socialiste du monde, l’Union Soviétique, et le plus grand dirigeant du mouvement communiste international après Marx et Engels. Dans le domaine de la philosophie, de l’économie politique et de la théorie du socialisme scientifique, Lénine porta le marxisme à un nouveau stade, le stade léninisme. Le léninisme est le marxisme de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne.
La victoire de la Révolution socialiste d’Octobre sous la direction de Lénine a libéré un sixième de la surface du globe du joug capitaliste. Près de trente années plus tard, une série de nouveaux pays socialistes virent le jour en Europe et en Asie, constituant le puissant camp socialiste. Après la victoire de la révolution chinoise, le camp socialiste représente actuellement plus d’un quart de la surface de la terre et compte plus d’un tiers de la population du globe. Le rapport des forces de classe dans le monde a considérablement changé en faveur du prolétariat et du peuple travailleur.
La théorie de Lénine et la cause qu’il a épousée sont chères au peuple chinois, car c’est précisément dans le léninisme que le peuple chinois a trouvé la voie de sa libération. A l’époque où Lénine était encore peu connu en Chine, il a maintes fois souligné dans ses écrits la haute signification et les grandes perspectives de la lutte révolutionnaire en Chine. Dès 1913, Lénine, dans son article Les destinées historiques de la doctrine de Karl Marx, a lancé sa fameuse formule selon laquelle l’Asie était « une nouvelle source de graves tempêtes mondiales ». Plus tard, comme l’a dit le camarade Mao Tsé-toung, « les salves de la Révolution d’Octobre nous ont apporté le marxisme-léninisme ». Avec le marxisme-léninisme et avec un Parti révolutionnaire prolétarien marxiste-léniniste, la révolution chinoise entra dans un nouveau stade.
Lénine a indiqué : l’impérialisme est le prologue à la révolution prolétarienne, l’impérialisme périra inévitablement au cours des luttes combinées du prolétariat international et des nations opprimées ; l’Etat est un appareil de domination de classe par la violence, le prolétariat doit recourir à la violence révolutionnaire pour écraser la violence contre-révolutionnaire, briser la machine d’Etat militariste et bureaucratique de la bourgeoisie et établir un nouvel Etat de dictature du prolétariat ; le prolétariat doit faire tous ses efforts pour renforcer son alliance avec les paysans et donner une solution complète à la question agraire, il doit s’efforcer de prendre la direction dans la révolution démocratique et, quand il forme une alliance avec la bourgeoisie nationale, il lui faut maintenir sa propre indépendance (ou, selon l’expression populaire que cela a pris en Chine, avoir et l’unité et la lutte) ; il doit créer un parti révolutionnaire prolétarien de type nouveau. Ce Parti doit s’opposer au révisionnisme qui trahit le marxisme, vaincre l’aventurisme de « gauche » dans le mouvement communiste, avec une ferme confiance dans les masses et s’appuyer solidement sur elles. Ces enseignements de Lénine ont armé le prolétariat du monde entier aussi bien que le prolétariat de Chine. Si la vérité universelle du marxisme-léninisme a été vite adoptée par le prolétariat et le peuple révolutionnaire de Chine, c’est surtout parce que le peuple chinois, ayant subi de si profondes souffrances, n’avait aucune issue sinon le combat résolu pour la libération. Dans la vieille Chine, sous la domination la plus cruelle et la plus barbare de l’impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique, comment le prolétariat et les masses populaires auraient-ils pu nourrir quelque illusion que ce fût au sujet du « bon cœur » des impérialistes ? Comment auraient-ils pu nourrir l’illusion que la classe dirigeante réactionnaire cédât de son propre gré le pouvoir au peuple ?
Le Parti politique du prolétariat chinois – le Parti communiste – et son guide, le camarade Mao Tsé-toung, appliquant de façon créatrice la vérité universelle du marxisme-léninisme, l’ont combinée avec la réalité concrète de la révolution chinoise et ont impulsé de façon incessante les luttes révolutionnaires en Chine. Lorsque les révolutionnaires bourgeois représentés par Tchiang Kaï-chek trahirent la révolution et plongèrent le peuple dans une mare de sang, le prolétariat chinois et son Parti politique ne purent qu’utiliser la violence révolutionnaire pour résister à la violence contre-révolutionnaire. Après 22 ans de guerres révolutionnaires, ils finirent par renverser la sombre domination de l’impérialisme et des réactionnaire du Kuomintang, établirent la dictature de démocratie populaire dirigée par le prolétariat et conduisirent le peuple chinois à s’engager dans la large voie du socialisme.
La victoire de la révolution chinoise est la victoire du marxisme-léninisme en Chine. Les nombreuses victoires remportées par le marxisme-léninisme dans le monde entier et en Chine ont montré de façon de plus en plus claire que la vérité du marxisme-léninisme est indestructible et qu’il est le guide pour l’action de toutes les classes opprimées et de tous les peuples opprimés du monde en lutte pour leur libération et des peuples qui, dans le monde entier, marchent vers le socialisme et le communisme.
Quelles sont les tâches principales du peuple chinois, au moment où nous commémorons le 90ème anniversaire de la naissance de Lénine ? Selon nous, il y a trois tâches principales, à savoir : construire le socialisme, œuvrer pour la paix mondiale et s’unir avec nos amis internationaux.
La première tâche qui se pose aujourd’hui devant nous, peuple chinois, est le développement accéléré de notre édification socialiste, la transformation de notre pays, dans un délai qui ne sera pas trop long, en un grand Etat socialiste doté d’une industrie, d’une agriculture, d’une science et d’une culture modernes hautement développées. L’accomplissement de cette tâche ne sera pas seulement d’une portée décisive pour le peuple chinois, mais il sera d’une portée de toute évidence considérable pour la cause de la paix et du socialisme des peuples du monde.
Le Comité central du Parti communiste chinois à la tête duquel se trouve le camarade Mao Tsa-toung, en combinant la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la réalité concrète de la révolution socialiste et de l’édification socialiste en Chine, a avancé la ligne générale consistant à déployer tous nos efforts et à gagner toujours l’avant pour édifier le socialisme selon le principe de quantité, rapidité, qualité et économie. La ligne générale est la garantie la plus importante permettant au peuple chinois d’accomplir victorieusement cette grande tâche.
Pour accomplir cette grande tâche, notre peuple doit d’abord s’efforcer de rattraper et de dépasser la Grande-Bretagne en ce qui concerne les principales productions industrielles en moins de dix ans, et établir pour l’essentiel un système industriel complet ; travailler à remplir avant terme le Programme national pour le développement de l’agriculture de 1956 à 1967, réaliser pour l’essentiel la mécanisation, la généralisation de la construction hydraulique et une électrification assez poussée dans l’agriculture ; s’efforcer de poursuivre la révolution culturelle, et, dans un délai qui ne sera pas trop long, généraliser pour l’essentiel l’enseignement primaire et secondaire et l’éducation après le travail ; et s’efforcer d’accomplir avant le délai prévu par le Plan à long terme pour le développement de la science et de la technique de 1956 à 1967. En même temps, il est nécessaire de poursuivre la révolution socialiste sur les fronts économique, politique et idéologique, afin de remporter la victoire complète du socialisme sur le capitalisme dans tous les domaines, et d’élever considérablement la conscience socialiste et communiste des masses populaires. Aujourd’hui, le peuple chinois développe une campagne intense pour augmenter la production et pratiquer l’économie, campagne axée sur les innovations techniques et la révolution technique, pour accomplir et dépasser le plan de l’économie nationale de 1960, en s’efforçant de porter cette année la production de fonte à 27.500.000 tonnes, celle de l’acier à 18.400.000 tonnes, celle du charbon à 425 millions de tonnes, celle de l’électricité à plus de 55.500 millions de kilowatts-heure, et d’augmenter la production des cultures vivrières et du coton d’environ 10% respectivement. Ainsi, la valeur globale de la production industrielle et agricole sera cette année de 23% plus élevée que l’année dernière.
Les impérialistes américains se surpassent dans la calomnie et la moquerie en ce qui concerne la question de savoir si le peuple chinois peut transformer la Chine à un rythme accéléré en un puissant pays socialiste. Si l’on prend un exemple éloigné, remontant à novembre 1958, l’ancien secrétaire d’État américain John Foster Dulles disait qu’ « il est difficile de croire que cet effort réussira ou durera ». Si l’on prend un exemple récent, l’actuel secrétaire d’État adjoint des États-Unis, Parsons, disait en février dernier que la campagne de la Chine pour accélérer son industrialisation « pourrait entraîner l’effondrement du régime intérieur ». Mais, chose bizarre, plus odieuses sont les calomnies impérialistes, plus élevé est l’enthousiasme révolutionnaire du peuple chinois et plus grande son ardeur dans l’édification. La situation économique de la Chine et l’unité politique de notre peuple se sont améliorées d’année en année. Personne ne doute aujourd’hui, dans les larges masses, que nous serons capables d’accomplir avant terme et de dépasser notre grandiose plan de construction.
Le marxisme-léninisme a toujours indiqué qu’en régime socialiste il est possible d’accomplir une grande libération des forces productives de la société et une grande libération de l’initiative et de l’esprit créateur du peuple. Lénine soutenait que la vie, dans une masse socialiste, est véritablement un mouvement de masse sans précédent dans l’histoire auquel une grande majorité de la population, voire toute la population, participe. Il soutenait que cette dynamique force créatrice des masses est le facteur fondamental d’une société socialiste et qu’il se manifeste alors un jaillissement inépuisable de talent créateur parmi les ouvriers et les paysans. Lénine décrivait l’un de principes du marxisme « les plus profonds et en même temps les plus explicites » en ces termes :
« Plus grands sont l’envergure et l’étendue des actions historiques, plus grand est le nombre de gens qui participent à ces actions, et dans un autre sens, plus profonde est la transformation que nous voulons accomplir, plus nous devons éveiller l’intérêt et une attitude consciente à l’égard de cette transformation et plus nous devons convaincre des millions et des dizaines de millions de gens que cela est nécessaire. En dernière analyse, la raison pour laquelle notre révolution a laissé toutes les autres révolutions loin derrière elle est que, grâce à la forme soviétique de gouvernement, des dizaines de millions de gens qui ne s’intéressaient pas, auparavant, au développement de l’État, ont été amenés à prendre une part active au développement de l’État. » (Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple présenté au VIIIe Congrès des Soviets de Russie).
Nous sommes convaincus que le rythme de développement de notre pays, comme celui de l’Union Soviétique et des autres pays socialistes, dépassera de loin tout ce qui n’a jamais été atteint dans les pays capitalistes. Selon l’expression des communistes chinois, il est possible d’avancer au rythme de bond en avant. Ceci, ainsi que l’a dit Lénine, parce que nous avons le plus largement possible mobilisé des millions et des millions de gens pour prendre part à l’édification de notre pays, en déployant au plus haut degré activité et esprit créateur grâce à celui qui suit : la ligne générale, élaborée par notre Parti, de déployer tous nos efforts, et de gagner toujours l’avant pour édifier le socialisme selon le principe de quantité, rapidité, qualité et économie ; l’ensemble des principes que nous appliquons et qui sont connus sous la formule « marcher avec les deux jambes » – le développement simultané de l’industrie et de l’agriculture, de l’industrie lourde et de l’industrie légère, de industries relevant de l’autorité centrale et de celles relevant des autorités locales, des grandes entreprises et des moyennes et petites entreprises, et des méthodes modernes comme des méthodes artisanales de production – ; l’actuel mouvement de masse en plein essor pour les innovations techniques et la révolution technique dans la mécanisation, la semi-mécanisation, l’automation et la semi-automation ; la consolidation et le développement de nos communes populaires rurales et la généralisation en cours des communes populaires urbaines. Comme l’Union Soviétique et les autres pays socialistes, la Chine fait avancer son édification économique selon les lois communes de l’édification socialiste, et la série de principes politiques concrets adoptés par la Chine en ce qui concerne les problèmes de l’édification socialiste sont précisément le produit de la combinaison de la vérité universelle du léninisme avec la réalité concrète de la Chine.
La bourgeoisie des pays occidentaux, que l’ignorance conduit à s’étonner, s’est déjà perdue dans de bruyantes discussions sur le rythme accéléré de l’édification socialiste en Union Soviétique. Maintenant, elle recommence à crier sans fin à propos du rythme accéléré de notre édification socialiste, de notre ligne générale, du grand bond en avant et de la commune populaire. Le grand Lénine a porté un coup mortel à ces gens stupides voilà longtemps déjà dans son fameux essai Sur notre révolution, écrit un an avant sa mort. Lénine soulignait que
«… la Russie, située entre des pays civilisés et des pays que cette guerre [la Première guerre mondiale], pour la première fois, amène définitivement à la civilisation, c’est-à-dire les pays de tout l’Orient, les pays extra-européens, – que la Russie pouvait et devait par conséquent offrir certains traits particuliers, placés évidemment dans la ligne générale de l’évolution mondiale, mais distinguant sa révolution à elle de toutes les révolutions antérieures des pays de l’Europe occidentale, et apportant certaines innovations partielles dès qu’il s’agit des pays orientaux ».
Et Lénine de demander :
« Et si la situation absolument sans issue, en décuplant les forces des ouvriers et des paysans, nous a offert la possibilité de procéder à la création des prémisses essentielles de la civilisation, autrement que l’ont fait tous les autres États de l’Europe occidentale ? ».
Lénine a encore prédit :
« Nos philistins européens ne s’imaginent même pas que les révolutions ultérieures – dans les pays d’Orient à population infiniment plus dense et aux conditions sociales infiniment plus variées – présenteront à coup sûr beaucoup plus de traits particuliers que ce ne fut le cas pour la révolution russe.»
Cela n’a-t-il pas été confirmé exactement par les faits ? L’Union Soviétique n’a-t-elle pas déjà, utilisant une voie différente de tous les pays occidentaux, en une très courte période de temps et à une vitesse fulgurante, dépassé tous les pays capitalistes d’Europe occidentale quant au niveau du développement économique, et n’est-elle pas déjà en train de rattraper les États-unienne et, à certains égard, n’a-t-elle pas commencé à les dépasser ? De même, la Chine, l’ « état de pauvreté et de vacuité », la situation absolument sans issue, des dizaines d’années au cours desquelles on s’est trempé dans la lutte et les expériences accumulées, plus l’aide du puissant camp socialiste ayant à sa tête l’Union Soviétique et les bénéfices tirés d’une expérience de 40 ans d’édification de l’Union Soviétique, tous ces éléments n’ont-ils pas décuplé également les forces des ouvriers et des paysans chinois, en nous donnant la possibilité d’utiliser une voie différente de tout pays occidental, pour aller à une vitesse fulgurante vers une industrie moderne, une agriculture moderne et une science et une culture modernes ? La bourgeoisie occidentale nous condamne à l’échec dans ses malédictions et il y a actuellement dans nos rangs une poignée de ses perroquets qui disent que notre ligne générale, que le grand bond en avant et la commune populaire sont des produits du « fanatisme petit-bourgeois », ne voulant pas voir qu’il s’agit précisément de produits de l’esprit révolutionnaire du marxisme-léninisme. Laissons-les donc attendre et voir, attendre dix ans, et ils verront bien comment les choses ont tourné. En bref, les philistins étrangers et les chinois avec, comme disait Lénine, leur tête farcie de métaphysique, ne connaissent pas d’autre règle d’or que la « normalité » sacro-sainte des rapports bourgeois, et « ils n’ont pas du tout compris ce qu’il y a de décisif dans le marxisme, à savoir : sa dialectique révolutionnaire.» C’est pourquoi, exactement comme ils ont été incapables, dans le passé, de comprendre les grands changements intervenus en Union Soviétique, ils sont aujourd’hui incapables de comprendre toutes les choses pleines de dynamisme et de vie qui se produisent en Chine.
La seconde grande tâche du peuple chinois, en commémorant le 90ème anniversaire de la naissance de Lénine, est de sauvegarder la paix mondiale et de s’opposer à la guerre impérialiste, de concert avec tous les pays socialistes ayant à leur tête l’Union Soviétique, avec toutes les forces éprises de paix du monde, et avec toutes les forces du monde entier en lutte contre l’impérialisme et l’agression.
Le marxisme-léninisme a toujours été contre la guerre impérialiste. A la veille de la Première guerre mondiale et durant cette guerre, le mot d’ordre révolutionnaire avancé par Lénine et les autres dirigeants de gauche de la classe ouvrière qui s’en sont tenus fermement à la position marxiste, fut de transformer la guerre impérialiste en une guerre civile, de façon à mettre fin à la guerre impérialiste et à obtenir la paix. L’un des principaux mots d’ordre de la Révolution d’Octobre fut la paix. Après la victoire de la Révolution d’Octobre, Lénine promulgua immédiatement le décret sur la paix, préconisant une paix juste. Par la suite, il formula à plusieurs reprises, une politique de coexistence pacifique entre l’Etat soviétique et les autres pays. L’Union Soviétique, comme c’est bien connu, a fait d’énormes efforts, tant avant qu’après la Seconde guerre mondiale, pour sauvegarder la paix mondiale, assurer la sécurité collective et la coexistence pacifique des pays ayant des systèmes sociaux différents.
Depuis le jour de sa fondation, la République populaire de Chine, en commun avec l’Union Soviétique et les autres pays socialistes, a mené une lutte active en vue de sauvegarder la paix mondiale. De 1950 à 1953, le peuple chinois a envoyé ses Volontaires sur le front de Corée combattre héroïquement, aux côté du peuple coréen, pour arrêter l’agression des Etats-Unis, forçant l’armée d’agression américaine en Corée à accepter un accord d’armistice, et sauvegardant ainsi la paix en Extrême-Orient. En 1954, le gouvernement chinois participa activement à la Conférence de Genève où un accord fut conclu pour le rétablissement de la paix en Indochine. La même année, les dirigeants du gouvernement chinois, avec les dirigeants des gouvernements de l’Inde et de la Birmanie successivement, prirent conjointement l’initiative de promouvoir les fameux cinq principes de la coexistence pacifique qui depuis ont toujours servi de pierre angulaire à la politique étrangère de la Chine à l’égard de tous les pays de systèmes sociaux différents. En 1955, le gouvernement chinois a participé activement à la Conférence de Bandoeng des pays d’Asie et d’Afrique qui s’est tenue en Indonésie, et qui a proclamé, sur la base des Cinq principes, les dix principes qui commandent les rapports entre les pays d’Asie et d’Afrique. En 1958, la Chine a retiré tous ses Volontaires populaires de Corée. Le peuple chinois a constamment pris une part active aux mouvements de la paix mondiaux et asiatiques, et il a maintes fois plaidé pour l’instauration de la sécurité collective et la création d’une zone désatomisée en Asie et dans les régions du Pacifique. Le gouvernement chinois a toujours, préconisé le règlement par des moyens pacifiques et non par la guerre de tout différend avec d’autres pays (y compris les Etats-Unis), et il poursuit encore aujourd’hui des pourparlers sur cette question avec les Etats-Unis qui ont occupé par l’agression le territoire chinois de Taïwan.
Les pays socialistes et les Partis communistes du monde entier ont mené une lutte inflexible pour obtenir et sauvegarder la paix mondiale.
La Déclaration de Moscou de la Conférence des représentants des Partis communistes et ouvriers des pays socialistes, tenue à Moscou en novembre 1957, et le Manifeste de la paix adopté par 64 Partis communistes et ouvriers en ont appelé à la classe ouvrière et à tous ceux qui, dans le monde, sont attaché à la paix pour qu’ils agissent en vue de défendre la paix et ont fait ressortir que c’était là, en ce moment, la lutte la plus importante pour le monde entier. Les deux déclarations de Moscou firent remarquer qu’il existait maintenant dans le monde de puissantes forces pour sauvegarder la paix et que l’alliance de ces puissantes forces avait déjà pratiquement fourni la possibilité d’empêcher l’éclatement de la guerre. Depuis la réunion de Moscou, les forces de la paix ont encore été consolidées. Ceci est dû, en tout premier lieu, au fait que le camp socialiste, ayant l’Union Soviétique à sa tête, a encore grandi en force, que l’Union Soviétique a dépassé encore plus nettement les États-Unis dans le domaine militaire et dans les secteurs les plus importants de la science et de la technique, que le camarade N. S. Khrouchtchev, président du Conseil des Ministres de l’U.R.S.S., a fait une série de visites en faveur de la paix aux États-Unis et dans d’autres pays capitalistes, que le gouvernement soviétique a fait de nouveaux et importants efforts pour le désarmement, l’arrêt des essais des armes nucléaires, etc., que les efforts en faveur de la paix faits par l’Union Soviétique, la Chine et les autres pays socialistes gagnent de plus en plus le cœur des hommes. En même temps, les mouvements pour l’indépendance nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine et les luttes des peuples des pays capitalistes pour la démocratie et le socialisme ont connu un nouveau et important développement. Les contradictions internes du camp impérialiste continuent à grandir ; aux Etats-Unis mêmes, les larges masses populaires montrent partout le mécontentement et l’inquiétude que leur inspire la politique étrangère de leur gouvernement dirigée contre la paix, et les impérialistes américains sont de plus en plus en proie aux difficultés et réduits à l’isolement. Toutes ces circonstances ont obligé l’impérialisme américain, principal instigateur d’une nouvelle guerre, à accepter la proposition de pourparlers Est-Ouest au Sommet et à changer de ton à certaines occasions, prétendant que lui aussi est animé d’un « désir de paix ». Les faits prouvent que les forces de paix dans le monde gagnent sur les forces de guerre, et c’est là une illustration de ce que, selon les paroles du camarade Mao Tsé-toung, « le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest ».
Le vent d’Est l’emporte sur le vente d’Ouest, c’est ce qui caractérise, aujourd’hui, la nouvelle situation mondiale, foncièrement différente de celle du vivant de Lénine et de celle existant à la veille de la Seconde guerre mondiale. Il est de toute nécessité de prendre cette nouvelle situation en considération en menant la lutte contre les plans impérialistes en vue d’une nouvelle guerre. Cette nouvelle situation a donné une confiance et un courage sans précédent à toutes les forces attachées à la paix, à toutes les forces opposées aux impérialistes et à l’agression dans le monde entier. Mais ceci ne signifie nullement que ce changement dans le rapport de forces a modifié la nature de l’impérialisme et que, pour autant, il a déjà éliminé toutes possibilité de guerre dans la vie de la société moderne, et que l’humanité est déjà entrée dans l’époque d’une paix perpétuelle.
Le léninisme a toujours soutenu que l’impérialisme est la source des guerres de notre temps. Lénine a dit : « La guerre des temps modernes est un produit de l’impérialisme. (Projet de résolution de la gauche zimmerwaldienne). La guerre « provient de la nature même de l’impérialisme ». (Réponse à la discussion sur le programme du Parti au VIIIe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de Russie). Ces thèses de Lénine qui ont une signification de principe fondamentale sont le résultat d’une profonde analyse scientifique de l’impérialisme, et d’innombrables faits historiques ont prouvé que ce sont là des vérités inébranlables. La Conférence de Moscou des Partis communistes et ouvriers, qui s’est tenue il y a plus de deux ans, a montré que les derniers événements appuient ce principe émis par Lénine. La Déclaration de la Conférence de Moscou dit :
« Tant que subsiste l’impérialisme, les guerres d’agression conservent un terrain propice. Dans l’après-guerre, les impérialistes américains, anglais, français et autres et leurs valets ont fait ou font encore la guerre en Indochine, en Indonésie, en Corée, en Malaisie, au Kenya, au Guatemala, en Egypte, en Algérie, dans l’Oman et au Yémen. En même temps, les forces impérialistes d’agression se refusent obstinément à réduire les armements, à interdire l’emploi et la fabrication des armes atomiques et thermonucléaires, à conclure un accord sur la cessation immédiate des essais de ces armes ; elles poursuivent la « guerre froide », persévèrent dans la course aux armements, installent sans cesse de nouvelles bases militaires, mènent une politique agressive qui met la paix en péril, créent la menace d’une nouvelle guerre. En cas de déclenchement d’une guerre mondiale, et à défaut d’un accord sur l’interdiction des armes nucléaires, cette guerre serait nécessairement une guerre nucléaire, sans précédent par sa force destructrice.
« Avec l’aide des Etats-Unis, le militarisme renaît en Allemagne occidentale, en créant un dangereux foyer de guerre au centre de l’Europe …
« En même temps, les impérialistes s’efforcent d’imposer aux peuples épris de liberté du Proche et du Moyen-Orient la fameuse « doctrine Eisenhower-Dulles », créant ainsi une menace à la paix dans cette région
« Le bloc agressif de l’O.T.A.S.E. crée un danger de guerre dans l’Asie du Sud-Est. »
Le Manifeste de la paix des 64 Partis communistes et ouvriers dit :
« Les forces de la paix sont énormes. Elles peuvent barrer le chemin à la guerre, sauvegarder la paix. Mais nous, communistes, n’en considérons pas moins notre devoir d’avertir tous les gens que le danger d’une guerre monstrueuse et homicide n’est pas écarté.
« D’où vient cette menace à la paix, à la sécurité internationale ? C’est que les monopoles capitalistes, fabuleusement enrichis par les deux guerres mondiales et la course actuelle aux armements, rêvent à la guerre et y trouvent leur intérêt. La course aux armements qui apporte des bénéfices exorbitants aux monopoles pèse d’un poids de plus en plus lourd sur les travailleurs, aggrave sérieusement la situation économique des pays. C’est sous la pression des monopoles capitalistes, américains surtout, que les milieux dirigeants de certains pays capitalistes repoussent les propositions de désarmement, d’interdiction de l’arme nucléaire et d’autres mesures visant à conjurer une nouvelle guerre …
« La paix pourra être sauvegardée à cette seule condition que tous ceux à qui elle est chère unissent leurs efforts, redoublent de vigilance face aux menées des fauteurs de guerre, comprennent jusqu’au bout que leur devoir sacré est d’intensifier la lutte pour la paix encore menacée. »
On voit par là que la théorie léniniste selon laquelle l’impérialisme est la source des guerres de notre temps n’est nullement « périmée » et ne sera certainement pas « périmée ». Aussi longtemps que l’impérialisme existera, la vigilance envers le danger de guerre ne pourra jamais être relâchée. C’est à partir de cette position fondamentale que le peuple chinois mène la lutte pour la défense de la paix mondiale et contre la guerre impérialiste. Nous saluons chaque pas fait pour la détente internationale, nous saluons tous les efforts sincères faits par n’importe quel pays (y compris les États-Unis) en faveur de la paix, mais en même temps nous informons, en temps utile, toute la nation et le public mondial des activités perfides des impérialistes qui continuent à fomenter de nouvelles guerres ; nous attirons leur attention, nous leur faisons remarquer que toutes les forces de paix du monde entier, pourvu qu’elles soient unies, seront sûrement capables de surmonter les forces de guerre ; un brillant avenir nous attend dans notre lutte. Nous avons agi de la sorte dans la passé, nous continuerons d’agir ainsi à l’avenir.
L’impérialisme américain n’a que haine pour tout effort en vue de la paix fait par le camp socialiste qui a l’Union Soviétique à sa tête. Il affiche ouvertement une politique d’hostilité envers la République populaire de Chine et attaque effrontément la juste position assumée par le peuple chinois dans la défense de la paix mondiale et l’opposition à la guerre impérialiste. Le peuple chinois a dénoncé en temps opportun le fait que depuis les entretiens avec le camarade Khrouchtchev et Eisenhower au Camp David en septembre dernier, le gouvernement des Etats-Unis, ayant à sa tête Eisenhower, continue activement à accroître ses armements, à mener des préparatifs de guerre et à étendre son agression. Les porte-parole des impérialistes américains répandent la calomnie selon laquelle le peuple chinois ne semblerait gère enthousiaste devant la détente internationale. Ce monstrueux mensonge est vraiment par trop impudent. Etant donné que le gouvernement des Etats-Unis et Eisenhower lui-même sont en fait en train d’accroître leurs armements, de mener des préparatifs de guerre et d’étendre l’agression, ce qui va à l’encontre de la demande en faveur de la détente internationale, en quoi serait-ce aider la situation internationale si tout ceci était passé sous silence, voire fardé, enjolivé ou louangé ? Au contraire, cela ne pourrait que donner libre cours aux activités de ceux qui créent la tension.
Les faits en disent plus que l’éloquence. Il suffit de jeter un coup d’œil sur cette récapitulation des plus sommaires des paroles et des actes du gouvernement des Etats-Unis et d’Eisenhower contre la paix depuis les entretiens de Camp David en septembre dernier :
Le 16 octobre 1959, Andrew H. Berding, secrétaire d’Etat adjoint américain, déclarait au cours d’un discours que les Etats-Unis ne pouvaient accepter la coexistence pacifique, parce que cela signifierait le statu quo du camp socialiste.
Le 21 octobre, les Etats-Unis faisaient voter une résolution illégale sur la soi-disant « question du Tibet » par l’Assemblée générale des Nations unies et s’ingéraient dans les affaires intérieures de la Chine, calomniant la répression par le gouvernement chinois de la rébellion d’un groupe réactionnaire de propriétaires de serfs dans la région du Tibet.
Le 22 octobre, le Département d’Etat américain publiait une déclaration à l’occasion du troisième anniversaire de la révolte contre-révolutionnaire en Hongrie, calomniant les gouvernements hongrois et soviétique et « louant » les éléments contre-révolutionnaires qui avaient déclenché la révolte.
Le 3 novembre, alors que le peuple de la Zone du Canal de Panama manifestait pour la restauration de la souveraineté panamienne sur la Zone du Canal, les forces d’occupation américaines recoururent à la répression, blessant plus de 120 Panamiens.
Le 13 novembre, le vice-président des Etats-Unis Nixon déclarait : « … les puissances occidentales ne peuvent accepter ce que les Soviétiques appellent la coexistence pacifique. »
Le 22 novembre, le secrétaire d’Etat américain Herter publiait dans la revue américaine Parade un article dans lequel il lançait des calomnies contre l’Union Soviétique, l’accusant de nourrir des « intentions agressives » et de poursuivre une « campagne expansionniste ».
Le 27 novembre, le Département d’Etat américain publiait une déclaration, accusant calomnieusement l’Albanie d’être « assujettie à la domination soviétique ».
Le 1er décembre, McElroy, secrétaire à la Défense des Etats-Unis déclarait : « En 1963, les Etats-Unis disposeront d’une variété plus grande encore de moyens pour lancer des ogives à hydrogène contre la Russie ».
Du 4 au 22 décembre, Eisenhower a visité onze pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique en vue d’étendre la guerre froide. Au cours de ses visites, il a battu, tant qu’il a pu, le rappel pour renforcer les blocs militaires occidentaux, disant que « le Pacte de l’Atlantique-Nord demeure la pierre angulaire de notre politique étrangère », et que les Etats-Unis n’abandonneront pas le CENTO et travailleront activement à étendre le réseau de bases américaines d’engins téléguidés à l’étranger.
Le 9 décembre, les Etats-Unis imposaient une résolution sur la question coréenne par le truchement de l’Assemblée générale des Nations unies. Malgré l’appel publié par l’Assemblée populaire suprême de la République démocratique populaire de Corée le 27 octobre, ils refusèrent de retirer les troupes américaines du sud de la Corée et de laisser se réaliser l’unification pacifique de la Corée, et en outre, ils insistèrent sur la tenue de soi-disant « élections libres » en Corée sous la « surveillance » des Nations unies qui furent un des belligérants.
Le même jour, les Etats-Unis imposaient, par l’entremise de l’Assemblée générale des Nations unies, une résolution sur la soi-disant « question hongroise », qui constituait une intervention dans les affaires intérieures de la Hongrie.
Le 15 décembre, Herter présentait « un plan de dix ans » à la réunion du Conseil de l’O.T.A.N., demandant que le bloc de l’O.T.A.N. dispose d’une « force de frappe » pour engager des guerres de grande envergure et d’une « souplesse suffisante » pour engager des guerres localisées.
Le 24 décembre, les Etats-Unis poussaient une poignée d’ultras pro-américains au Laos à déclencher un coup d’Etat militaire et à étendre davantage la guerre civile au Laos.
Le 29 décembre, Eisenhower déclarait qu’à partir du 1er janvier 1960, les Etats-Unis seraient « libres de reprendre leurs essais d’armes nucléaires ».
Les 7 et 18 janvier 1960, Eisenhower présentait ses messages sur l’état de l’Union et sur le budget, demandant aux Etats-Unis de « consacrer toute la part de nos ressources qu’il faudra » pour avoir « une vraie force de frappe … » Il fixait les dépenses militaires pour l’exercice 1961 à plus de 45.500 millions de dollars, soit 57,1% du budget global. Dans son message sur l’état de l’Union, il traita dans ses calomnies les pays socialistes d’« États policiers », l’Union Soviétique de pays de « communisme impérialiste et le camp socialiste de « système de satellites lugubres ».
Le 15 janvier, Nixon disait : « En aucune circonstance les États-Unis et leurs alliés ne devraient réduire leurs forces. »
Le 19 janvier, le « Traité de coopération mutuelle et de sécurité » entre le Japon et les États-Unis était signé à Washington. Ce traité agressif d’alliance militaire vise directement la Chine, l’Union Soviétique et la République démocratique populaire de Corée, et menace la paix et la sécurité de tous les pays asiatiques.
Le 3 février, Eisenhower déclarait au cours d’une conférence de presse : « J’ignorais qu’il y eût un esprit de Camp David. » Il a également déclaré que les États-Unis fourniraient des informations secrètes sur les armes nucléaires à leurs alliés.
Le 5 février, le Département d’État américain publiait une déclaration, rejetant une fois de plus la proposition formulée lors de la réunion des États membres du Pacte de Varsovie, relative à la signature d’un traité de non-agression mutuelle entre l’Organisation du Traité de Varsovie et le bloc de l’O.T.A.N.
Le 15 février, Herter publiait une déclaration par laquelle il alla jusqu’à présenter la demande que trois républiques fédérées de l’U.R.S.S., à savoir la Lithuanie, la Lettonie et l’Esthonie, « jouissent à nouveau de l’indépendance nationale ».
Le 16 février, Eisenhower disant dans son message de « sécurité mutuelle » que « le fait, si c’est un fait, de la réduction des effectifs militaires soviétiques ne modifie pas la nécessité du maintien de notre défense collective. » « Ce serait de la plus haute folie que d’abandonner ou d’affaiblir notre position de force de frappe commune. » Il déclarait également que pour les Etats-Unis, il s’agissait de « … la nécessité d’une persévérance inébranlable, calme et patiente dans nos efforts pour maintenir nos défenses communes ». Il a annoncé que deux milliards de dollars seraient affectés à l’aide militaire étrangère pour l’exercice de la nouvelle année fiscale, soit une augmentation de 700 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent.
Le 17 février, Eisenhower déclarait dans son rapport sur la situation dans le Moyen-Orient que les États-Unis continueraient à appliquer la résolution adoptée par le Congrès en 1957 relative à la question du Moyen-Orient (c’est ce qu’on appelle la « Doctrine Eisenhower »).
Le 19 février, le secrétaire d’État adjoint américain Graham Parsons déclarait, au cours d’un discours, que les États-Unis continueraient à occuper le territoire chinois du Taïwan et « espéraient » encore que la Chine nouvelle « s’effondrerait ». Il ajoutait que les États-Unis poursuivaient une « politique visant à contrebalancer » la montée de la force chinoise et « devraient persévérer dans les mesures destinées à faire face à cette force ».
Du 22 février au 3 mars, Eisenhower a visité l’Amérique du Sud, préconisant le renforcement du « Système panaméricain », faisant l’éloge de la Conférence de Santiago des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation des États d’Amérique, tenue en août dernier, qui visait à intervenir contre Cuba. Il déclara en outre que les États-Unis continueraient à s’en tenir à ce qui est appelé la Doctrine Monroe, laquelle considère les Amériques comme appartenant aux États-Unis.
Le 26 février, après avoir constamment amené des engins téléguidés en Corée du Sud, violant ainsi l’Accord d’armistice en Corée, les États-Unis lançaient ouvertement un engin téléguidé « Matador » à Usan, en Corée du Sud.
Le 29 février, dans une note au gouvernement cubain, les États-Unis rejetaient la demande du gouvernement cubain réclamant comme condition préalable à la reprise des pourparlers américano-cubains que les États-Unis cessent d’adopter des mesures pouvant être préjudiciables au peuple cubain, et continuaient à menacer, disant que les États-Unis restaient libres de prendre ‘toute mesure » qu’ils jugeraient nécessaire. Avant et après ceci, les avions américains ne cessaient de se livrer à des bombardements de Cuba. Selon la déclaration du 14 mars du premier ministre cubain Castro, les avions américains ont bombardé Cuba à plus de quarante reprises.
Le 9 mars J.C. Satterthwaite, secrétaire d’État adjoint américain pour les Affaires africaines, déclarait que les États-Unis avaient « des intérêts politiques et militaires spéciaux » en Afrique du Nord. Il a dit qu’« il est également d’importance primordiale pour les États-Unis de maintenir leurs droits d’utiliser certaines bases-clés en Afrique, et que les États-Unis et leurs alliés continuent à avoir à leur disposition une grande quantité de matériaux importants en Afrique, principalement des minerais. » Il a également déclaré qu’il était nécessaire de « concilier l’actuelle montée du nationalisme [en Afrique] avec les moyens d’une transition méthodique du passé vers l’avenir. »
Le 16 mars, les États-Unis et la clique de Tchiang Kaï-chek entamaient des manœuvres militaires à grande échelle dans le détroit de Taïwan, avec la participation de 50.000 soldats des États-Unis.
Le même jour, le lendemain du jour où il avait publié un communiqué conjoint avec Adenauer, Eisenhower déclarait : « Nous sommes d’accord qu’il n’y a eu aucun changement de politique de l’un ou de l’autre côté. » « Nous n’abandonnerons pas notre position en ce qui concerne nos droits sur Berlin. »
Le 21 mars, des navires de guerre des États-Unis s’introduisaient à nouveau dans les eaux territoriales chinoises, et le gouvernement chinois lançait un sévère avertissement, le 93ème, aux États-Unis. Depuis octobre 1959, les États-Unis se sont introduits à 21 reprises dans les eaux territoriales et l’espace aérien chinois.
Le 30 mars, Eisenhower affirmait que même si les États-Unis acceptaient maintenant de signer un accord pour suspendre temporairement les essais nucléaires, cela n’engagerait pas le prochain président des États-Unis. Il a ajouté que « tout successeur aurait le droit d’exercer son propre jugement en la matière. » Herter est allé plus loin le 8 avril, en déclarant que du point de vue juridique « le pouvoir d’Eisenhower d’engager les États-Unis pour une plus longue période » « reste toujours conditionné par la durée de ses propres fonctions ».
Le 4 avril, Herter prononçait un discours dans lequel il rejetait la proposition soviétique pour un désarmement général et a attaqué le président du Conseil des ministres de l’U.R.S.S. Khrouchtchev au sujet de sa déclaration sur la question allemande, disant que ses paroles « compliquaient la situation ». Il a dit : « Si quelqu’un s’attend à des exploits spectaculaires au Sommet, il pourrait être désappointé ». Il a exprimé sa « satisfaction » pour l’accélération du réarmement de l’Allemagne occidentale et a déclaré : « les forces de terre, de mer et de l’air de l’O.T.A.N. ont besoin d’être encore renforcées ».
Le 6 avril, Eisenhower approuvait officiellement le programme pour le développement accéléré des fusées intercontinentales et des sous-marins atomiques équipés de fusées « Polaris ». Il a été annoncé que le gouvernement des Etats-Unis se préparait à faire passer le nombre des fusées intercontinentales à fabriquer en trois ans de 270 à 312, et celui des sous-marins atomiques de 7 à 40.
Le 9 avril, R. S. Benson, commandant des forces sous-marines de la Flotte américaine du Pacifique, clamait que les États-Unis emploieraient 30 sous-marins atomiques équipés de fusées « Polaris » pour encercler l’Union Soviétique et les autres pays socialistes.
Le 14 avril, Eaton, délégué des États-Unis à la réunion de la Commission du désarmement des dix nations, rejetait la proposition, présentée par les pays socialistes, selon laquelle toute nation possédant des armes nucléaires s’engagerait à ne pas être la première à les utiliser. Il soutenait une fois de plus que les États-Unis ne pouvaient accepter la proposition soviétique d’un désarmement général et complet.
Le 20 avril, le sous-secrétaire d’État américain Dillon prononçait un discours dans lequel il attaquait la politique étrangère de l’Union Soviétique. Il accusait calomnieusement l’Union Soviétique de nourrir « des ambitions expansionnistes ». Il disait que « le mot même de ‘coexistence’ est à la fois inquiétant et présomptueux » et est bon à « jeter aux ordures » et clamais qu’il fallait « maintenir et renforcer » la puissance militaire des États-Unis et le système des blocs militaires d’agression.
Le même jour, des rebelles au Venezuela soutenus par les États-Unis déclenchaient une rébellion armée, cherchant à renverser le gouvernement du Venezuela.
Les faits énumérés ici sont, bien entendu, loin d’épuiser le sujet, et sont limités à des informations publiées ouvertement par le gouvernement des États-Unis et des publications américaines. Néanmoins, nous voudrions demander : Ne sont-ce pas là des faits ? Ne sont-ce pas là les faits principaux de la politique actuelle des États-Unis ? Peut-on dire que tout ceci a été inventé par les communistes chinois ? Peut-on dire que ce ne sont là que d’insignifiantes survivances d’un temps passé, venant au second plan dans la politique des États-Unis ? Bien entendu, telle n’est pas la réalité. En vérité, même après les entretiens de Camp David et même à la veille de la Conférence au Sommet Est-Ouest, nous ne voyons aucun changement de fond dans la politique de guerre des impérialistes américains, dans la politique poursuivie par le gouvernement des États-Unis et par Eisenhower en personne. L’impérialisme américain s’efforce non seulement d’étendre sa puissance militaire d’agression, mais encore s’empresse de soutenir le développement des forces du militarisme en Allemagne occidentale et au Japon, afin de transformer ces pays en foyers d’une nouvelle guerre. Il doit être clairement entendu que tout ceci affecte le sort de l’humanité entière. Il est de toute nécessité de s’opposer au militarisme en Allemagne occidentale et au Japon, et à tout autre militarisme que soutiennent les États-Unis. Mais, à présent, c’est en premier lieu la politique de guerre de l’impérialisme américain qui, dans tout ceci, joue le rôle décisif. S’éloigner de ce point, c’est s’éloigner du cœur et du fond de la question. Si les peuples attachés à la paix du monde entier ne joignent pas leurs efforts pour continuer à démasquer résolument cette politique de guerre des autorités américaines et pour engager sérieusement la lutte contre elle, cela entraînera inévitablement une terrible catastrophe !
Le peuple chinois, debout aux premiers rangs de la lutte pour la paix, aux côtés des peuples de l’Union Soviétique et des autres pays socialistes, a-t-il le droit de garder le silence sur tous ces faits ? Avons-nous le droit de laisser seulement les Américains faire, dire et connaître tout ceci, et de laisser les peuples de Chine et des autres pays dans l’ignorance de ces mêmes faits ? Cela nuit-il à la paix, cela aggrave-t-il la tension, si nous expliquons le véritable état des choses au public chinois et au monde, ou est-ce dissimuler la vérité qui aiderait la paix ou aiderait à relâcher la tension ? Se peut-il que, suivant la logique des impérialistes américains, ce soit ainsi que la paix puisse être « préservée » ? Ou bien est-ce là la « paix dans la liberté » à laquelle Eisenhower et ses acolytes font allusion ?
Les impérialistes américains qui projettent activement une nouvelle guerre espèrent effectivement que nous cacherons la réalité des faits ; ils espèrent que nous abandonnerons les points de vue du marxisme-léninisme ; ils espèrent que nous croirons que la nature de l’impérialisme peut changer ou même qu’elle a déjà changé ; ils espèrent que, dans la lutte pour sauvegarder la paix mondiale, à l’instar des pacifistes bourgeois, nous ne mobiliserons pas les masses populaires les plus larges et ne nous appuierons pas sur ces masses qui sont contre l’impérialisme, contre la guerre impérialiste et contre l’agression impérialiste ; ils espèrent que nous exagérerons démesurément l’importance des geste en faveur de la paix que les forces agressives impérialistes sont obligées de faire, endormant ainsi les masses du peuple, ou que nous exagérerons démesurément la puissance de guerre des forces d’agression des impérialistes, jetant ainsi la panique parmi les masses du peuple. Bref, les fomentateurs d’une nouvelle guerre espèrent que, comme eux, nous ferons semblant de vouloir la paix, de vouloir une paix qui serait factice, afin de pouvoir imposer soudainement la guerre aux peuples comme ils l’ont fait avec la Première et la Seconde guerre mondiale.
Mais, écoutez, fomentateurs d’une nouvelle guerre, vos espoirs ne se réaliseront jamais ! Puisque nous voulons vraiment la paix et une paix véritable, nous ne tomberons jamais dans vos pièges. Nous devons continuer à dévoiler tous les complots et machinations des impérialistes américains et autres qui portent atteinte à la paix, faire tout notre possible pour mobiliser les larges masses qui sont contre l’impérialisme, la guerre impérialiste et l’agression impérialiste, afin que celles-ci poursuivent une lutte opiniâtre contre les fomentateurs d’une nouvelle guerre, et par ailleurs veiller à ce que dans cette lutte les larges masses gardent toute leur vigilance et une pleine confiance et luttent jusqu’au bout pour empêcher toute nouvelle guerre. C’est seulement ainsi qu’on peut désirer vraiment la paix et obtenir une paix véritable. En agissant autrement, ce serait faire semblant de vouloir la paix ou ce ne serait obtenir qu’une fausse paix.
Bien que, comme on l’a dit ci-dessus, la nature de l’impérialisme ne puisse pas changer, nous sommes fermement convaincus que les puissantes forces qui défendent la paix, pourvu qu’elles mènent une lutte unie et soutenue, pourront à coup sûr élever une série de barrière qui empêcheront les impérialistes de faire ce qu’il leur plaît selon ce que leur dicte leur nature. En outre, au cas où l’éventualité s’en présenterait, comme l’indique la Déclaration de Moscou : « Si les maniaques impérialistes belliqueux osent quand même déchaîner la guerre, l’impérialisme signera sa propre condamnation ; en effet, les peuples ne toléreront pas un régime qui entraîne pour eux tant de souffrances et de sacrifices. » Il était absolument nécessaire que la Déclaration de Moscou soulignât cela ; ce n’était pas pour affaiblir, mais plutôt pour renforcer la perspective de paix. Car c’est seulement ainsi que l’esprit des peuples des différents pays ne se laissera pas démobiliser, que les peuples ne capituleront pas devant l’intimidation et le chantage des maniaques de la guerre, et qu’ils ne tomberont pas dans la panique et la confusion dans l’éventualité malheureuses où la guerre éclaterait malgré tout.
Pour la coexistence pacifique des pays ayant des systèmes sociaux différents, souplesse et patience et certaines compréhensions et certains compromis sont nécessaires. Le peuples chinois, dans ses luttes contre les ennemis intérieurs et extérieurs, n’a jamais refuse de faire des compromis qui ne portaient pas atteinte aux intérêts fondamentaux du peuples et il ne refusera pas de faire de même dans l’avenir. Le peuple chinois soutient chaleureusement les efforts du camarade Khrouchtchev et du gouvernement soviétique concernant la Conférence au Sommet Est-Ouest et espère que le gouvernement des États-Unis changera cette attitude obstinée qu’il a adoptée depuis longtemps, permettant ainsi à la conférence d’aboutir aux accord que les peuples attendent sur les questions du désarmement, de l’arrêt des essais d’armes nucléaires, de Berlin-Ouest et de l’Allemagne, et de la détente internationale.
Mais la lutte pour la paix mondiale est une lutte de longue haleine. L’impérialisme n’acceptera pas facilement un accord favorable à la paix. De plus, des faits historiques innombrables prouvent que tout accord consenti par les impérialistes peut également être répudié par eux à n’importe quel moment. C’est pourquoi la lutte est nécessaire à la fois pour aboutir à des accords favorables à la paix et pour les maintenir.
Lénine l’a bien dit :
« Aujourd’hui, la lutte pour la paix est commencée. Cette lutte est difficile. Celui qui pensait qu’il était aisé d’obtenir la paix, qu’il suffisait d’y faire une simple allusion pour que la bourgeoisie nous l’apporte sur un plateau, celui-là est un homme bien naïf. Ceux qui prêtaient ce point de vue aux bolchéviks trompaient le peuple. Les capitalistes se sont pris à la gorge pour partager le butin. Il est clair que supprimer la guerre, c’est vaincre le capital, et c’est dans cet esprit que le pouvoir des Soviets a amorcé la lutte. » (Discours prononcé au 1er Congrès de la marine de guerre de Russie).
Précisément parce que la guerre, à notre époque, est un produit de la nature même de l’impérialisme, nature qui ne peut pas changer, la lutte pour la réalisation et le maintien de la paix mondiale est nécessairement une lutte anti-impérialiste prolongée. C’est pourquoi répandre sans cesse la théorie de Lénine sur l’impérialisme, mettre à nu la nature de l’impérialisme et toutes ses supercheries deviennent une tâche urgente, aujourd’hui, en ce qui concerne la cause de la paix.
Etant donné que l’impérialisme est la source des guerres de notre temps, il est nécessaire, dans la lutte pour la paix mondiale, de rallier toutes les forces qui sont contre l’impérialisme, la guerre impérialiste et l’agression impérialiste. Il est dit dans la Déclaration de Moscou :
« Des forces vigoureuses défendent aujourd’hui la cause de la paix : le camp invincible des États socialistes, l’Union Soviétique en tête, les États pacifiques d’Asie et d’Afrique qui se tiennent sur des positions anti-impérialistes et forment avec les pays socialistes une vaste zone de paix ; la classe ouvrière internationale et, en premier lieu, son avant-garde, les Partis communistes ; le mouvement de libération des peuples des colonies et des semi-colonies ; le mouvement massif des peuples de la paix. Les peuples des pays d’Europe qui ont proclamé leur neutralité, les peuples de l’Amérique latine, les masses populaires des pays impérialistes eux-mêmes opposent une résistance énergique aux plans qui tendent à préparer une nouvelle guerre. L’union de ces forces puissantes peut prévenir l’explosion de la guerre. »
Les impérialistes, particulièrement les impérialistes américains, n’épargnent aucun effort pour rompre cette unité de lutte. Ils rêvent de mettre la lutte pour la paix mondiale en opposition avec les mouvements d’indépendance nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, et avec les luttes des peuples pour la liberté, la démocratie et le socialisme. Ils prétendent que, puisqu’on veut la paix, les nations opprimées ne devraient pas résister à l’agression et les peuples exploités ne devraient pas faire la révolution. Ils disent même que les pays socialistes auraient le devoir d’empêcher les peuples des autres pays de faire la révolution. Tout cela est un pur non-sens. Comme chacun sait, les marxistes-léninistes ont toujours soutenu que, pour les nations opprimées comme pour les peuples exploités, la révolution ne peut pas être exportée. En outre, personne ne peut empêcher ou n’a le droit d’interdire une révolution. Les révolutions des temps modernes sont nées essentiellement de l’agression, de l’oppression et du pillage exercés par les impérialistes à l’encontre des nations retardataires et des masses travailleuses des pays impérialistes. Ainsi donc, tant que les impérialistes ne renoncent pas à l’agression, à l’oppression et au pillage, tant que l’impérialisme reste l’impérialisme, les peuples opprimés des différents pays ne sauraient abandonner leur révolution nationale et leur révolution sociale.
Les pays impérialistes n’ont toujours pas cessé de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays, y compris des pays socialistes, cependant ils affirment de façon mensongère que les pays socialistes s’ingèrent dans les affaires intérieures des autres pays. Les pays socialistes ne s’ingèrent évidemment jamais dans les affaires intérieures des autres pays, y compris des pays impérialistes. Cependant, les pays impérialistes essaient de forcer ou d’amener les pays socialistes à les aider à s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays. N’est-ce pas tout ce qu’il y a de plus absurde ?
Tant que l’impérialisme subsistera et continuera à poursuivre sa politique d’agression, d’oppression et de pillage par la violence, les pays socialistes accorderont leur sympathie et soutien à la lutte de résistance des nations opprimées et des peuples exploités. C’est que leur lutte traduit la volonté du peuple, affaiblit les forces impérialistes et est favorable à la paix mondiale. N’est-il pas totalement absurde de penser que le développement de cette lutte et le soutien qui lui est apporté sont contraires à l’intérêt de la paix ?
Les pays socialistes et les peuples anti-impérialistes et épris de paix du monde s’efforcent de conjurer la guerre. Plus grande sont la force des pays socialistes et les forces anti-impérialistes et pacifiques dans le monde, plus grande devient la possibilité de conjurer la guerre. C’est pourquoi étendre les forces des pays socialistes, du mouvement de libération nationale, du mouvement d’émancipation du prolétariat dans les pays capitalistes et des peuples épris de paix dans le monde permettra encore plus efficacement de conjurer une guerre impérialiste et de défendre la paix mondiale.
Au moment où nous commémorons le 90ème anniversaire de la naissance de Lénine, la troisième grande tâche du peuple chinois est de consolider et de renforcer son amitié et sa solidarité avec les autres peuples et, en premier lieu, avec les pays socialistes ayant à leur tête l’Union Soviétique.
Le marxisme-léninisme est le vrai internationalisme prolétarien. Dès ses débuts, il a été un phénomène international. La victoire de la révolution chinoise et les progrès de l’édification socialiste de la République populaire de Chine sont inséparablement liés au soutien de l’internationalisme prolétarien. Le peuple chinois ne pourra jamais oublier d’être reconnaissant pour ce soutien, ni jamais oublier son devoir de soutenir, par ses propres efforts, le prolétariat international et les nations opprimées. Précisément pour cette raison, le camarade Mao Tsé-toung a souligné la veille de la fondation de la République populaire de Chine :
« En faisant le bilan de nos expériences et en les concentrant sur un point, nous arrivons à la dictature de démocratie populaire sous la direction de la classe ouvrière (par l’intermédiaire du Parti communiste) et fondée sur l’alliance des ouvriers et des paysans. Cette dictature doit s’unir avec toutes les forces révolutionnaires internationales. Telle est notre formule, notre expérience essentielle, notre principal programme. » C’est précisément aussi pour cette raison, comme c’est bien connu, qu’il y a deux mots d’ordre sur le mur de chaque côté de la Porte Tien An Men à Pékin, l’un où l’on peut lire « Vive la République populaire de Chine » et l’autre : « Vive la grande union des peuples du monde ».
Le peuple chinois a besoin à tout moment d’entretenir son amitié et sa solidarité avec les autres peuples. Le peuple chinois est heureux de voir que l’unité fraternelle entre lui et les autres pays du camp socialiste, avec à sa tête la grande Union Soviétique, se développe chaque jour davantage, que notre amitié avec les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine attaché à la paix et opposés à l’agression impérialiste se développe de jour en jour, et que nos relations amicales avec les peuples des autres pays capitalistes s’étendent également avec chaque jour qui passe. Le peuple chinois fera sur cette base des efforts inlassables pour renforcer son amitié et sa solidarité avec tous les autres peuples, de façon à mener une lutte commune pour les intérêts communs de tous les peuples.
En essayant de saper la solidarité des peuples du monde, les impérialistes, et particulièrement les impérialistes américains, suscitent frénétiquement des campagnes antichinoises dans un certain nombre de pays. Ces campagnes, cependant, n’ont pas obtenu et n’obtiendront jamais l’appui des peuples des différents pays, parce qu’elles sont entièrement injustifiables. Le peuple chinois, diligent, construit une vie nouvelle et de paix à l’intérieur du pays et déploie tous ses efforts pour vivre en amitié avec ses voisins ; il n’est allé sur aucun territoire étranger installer des bases militaires et des bases de lancement d’engins téléguidés. Pourquoi, dans ce cas, s’élèverait-on contre lui ? Comme nous le savons, l’Union Soviétique, qui fut créée par Lénine, a toujours été un pays pacifique, et elle fut aussi longtemps calomniée et attaquée par des gens qui étaient antisoviétiques pour certaines raisons d’ordre intérieur dans un certain nombre de pays, grands et petits, (y compris des pays qu’elle avait aidés, comme par exemple la Chine au temps du Kuomintang). Mais cela ne réussit ni à causer des préjudices à l’Union Soviétique, ni à empêcher le développement de l’amitié entre le peuple soviétique et les autres peuples, mais cela a seulement montré que les éléments antisoviétiques étaient en réalité contre la paix et contre le peuple. Les campagnes antichinoises lancées à l’instigation des impérialistes et des réactionnaires dans certains pays ne peuvent se terminer que de la même façon.
Aujourd’hui, les impérialistes et leurs complices, les révisionnistes modernes, ainsi qu’une poignée de réactionnaires dans différents pays se montrent particulièrement délirants dans leur tentative de saper par tous les moyens les plus vils l’inébranlable solidarité fraternelle entre la Chine et les autres pays socialistes. Ces provocateurs sont des plus perfides comme des plus stupides. Ils ne pourront jamais comprendre que la solidarité des pays socialistes s’est forgée et s’est développée sous le drapeau du grand et de l’inébranlable marxisme-léninisme. La Déclaration de Moscou dit :
« Les pays socialistes forment une communauté unie du fait qu’ils se sont tous engagés dans la voie du socialisme, que la nature de classe du régime social et économique et du pouvoir d’Etat y est partout la même, qu’ils éprouvent le même besoin d’entraide et de soutien réciproque, qu’ils ont les mêmes buts et intérêts dans leur lutte contre l’impérialisme, pour la victoire du socialisme et du communisme, qu’ils s’en tiennent tous à la même idéologie marxiste-léniniste. »
Le fait que les impérialistes, les révisionnistes modernes et la poignée de réactionnaires de différents pays sèment furieusement la discorde attente moins de la solidité de leur position qu’il ne montre qu’ils sont près de leur fin. Les rapides victoires du léninisme dans le dernier demi-siècle et particulièrement dans les quinze années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale les ont mis sur des charbons ardents. En face de ces victoires qui ont ébranlé la terre, et qui bénéficient du soutien des plus larges masses, l’impérialisme, qui cherche vainement à dominer le monde, n’est en fait rien de plus qu’un « géant d’argile », comme Lénine le décrivait dans son article Le bilan de la Semaine de recrutement des membres du Parti à Moscou et nos tâches. Il n’est que naturel qu’ils soient hostiles au développement impétueux et à la ferme solidarité du mouvement socialiste et du mouvement pour l’indépendance nationale sous le drapeau de Lénine. Mais plus ils profèrent d’injures, plus il est clairement prouvé qu’à coup sûr le léninisme triomphera. Lénine se félicitait chaque fois qu’il était attaqué par les ennemis de la révolution, parce que cela prouvait précisément qu’il avait raison. Il a cité plus d’une fois dans ses écrits les vers suivants du grand poète russe Nékrassov :
En butte à la calomnie,
Il entend la voie de l’approbation,
Non dans les sons suaves de la louange,
Mais dans les rugissements de l’irritation !
La justesse du léninisme ne serait-elle pas prouvée par les insultes furieuses des ennemis, mais par leurs louanges ?
Dans ses efforts pour édifier le socialisme, sauvegarder la paix et s’opposer à la guerre, et renforcer l’unité des forces révolutionnaires internationales, le peuple chinois a toujours été furieusement attaqué par les ennemis de la révolution. Mais tout ceci montre précisément que la route choisie par le peuple chinois est juste. Le peuple chinois continuera toujours d’avancer, intrépide, sur la voie du grand Lénine vers la victoire de la cause du socialisme en Chine, la victoire de la cause de la paix mondiale et la victoire de la cause du socialisme à travers le monde !
Nul doute que le marxisme-léninisme remportera de plus grandes victoires encore non seulement en Union Soviétique, en Chine et dans les autres pays socialistes, mais aussi dans tous les autres pays du monde. Certes, l’histoire se développe de façon inégale, mais dans le long cours du développement de l’histoire humaine, certaines vicissitudes et stagnations ne sont malgré tout que des phénomènes partiels et temporaires.
Au début de cet article, nous nous référions à l’essai Les destinées historiques de la doctrine de Karl Marx écrit par Lénine en 1913. Dans cet essai, Lénine soulignait particulièrement que l’Asie était une nouvelle source de tempêtes dans le monde, parce qu’il y avait à cette époque une relative stagnation dans le développement de la révolution en Europe. Lénine concluait alors que cette stagnation était seulement un phénomène passager et superficiel, et que, dans la période historique à venir, de plus grands triomphes encore attendaient le marxisme, la doctrine du prolétariat. Lénine écrivait :
« Les opportunistes n’avaient pas encore fin de glorifier la ‘paix sociale’, et la possibilité d’éviter les tempêtes sous la ‘démocratie’, que s’ouvrait en Asie une nouvelle source de graves tempêtes mondiales …
« A la suite de l’Asie, l’Europe commence à se remuer, mais pas à la manière asiatique … La folie des armements et la politique impérialiste font de l’Europe actuelle une ‘paix sociale’ qui ressemble bien plus à un baril de poudre. Cependant, la décomposition de tous les partis bourgeois et la maturation du prolétariat sont en progression constante. »
Cette prédiction scientifique de Lénine devint une réalité en Russie en 1917 et, ensuite, sur une plus grande échelle encore, après la fin de la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, de nouvelles sources de tempêtes mondiales ont surgi non seulement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique latine. Il ne reste plus aucun arrière sûr pour l’impérialisme sur cette terre. Il existe encore maintenant un certain degré de « paix sociale » dans quelques pays d’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord. Mais, étant donné la course folle aux armements et la politique impérialiste de ces pays, étant donné la puissance du camp socialiste ayant à sa tête l’Union Soviétique et l’essor des mouvements pour l’indépendance nationale et des mouvements révolutionnaires populaires, étant donné la popularité croissante du mouvement pour la paix, la « paix sociale » dans ces pays occidentaux, en fait, se transforme également en plus en plus en un baril de poudre, comme disait Lénine. Que le peuple chinois et les autres peuples du monde travaillent ensemble à remporter encore de plus grandes victoires pour le léninisme, théorie marxiste de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, dans la période historique qui vient !
Renmin Ribao, 22 avril 1960.