La 34e estampe des Trente-six vues du mont Fuji, intitulé Le lac d’Hakone dans la province de Sagami, est indéniablement l’oeuvre la plus minimaliste de la série. Il s’agit en quelque sorte d’un exercice de style. Il y a une dimension naïve assumée.
Même les mouvement directionnels sont très basiques, avec par ailleurs aucune contre-tendance. Sans doute que c’est le calme du lac qui est ici souligné, mais la perspective n’est ici pas suffisante.
On a par contre une réelle profondeur pour le Reflet du mont Fuji dans le lac Kawaguchi, vu depuis le col Misaka dans la province de Kai, grâce au très bel agencement des couleurs, avec des tonalité de bleu et de vert se combinant de manière particulièrement remarquable.
Le mouvement est très élémentaire, ce qui est notable ; le reflet sur l’eau est le point faible toutefois. Cela reste une approche naïve, assumée par ailleurs.
Hodogaya sur le Tōkaidō clôt normalement les Trente-six vues du mont Fuji, avant que l’éditeur ne rajoute par la suite une série de dix estampes. C’est en quelque sorte un résumé des estampes précédentes, dont divers éléments sont ici rassemblés, afin de marquer les esprits. Si les couleurs rendent bien, la démarche reste toutefois assez élémentaire, malgré la dimension typique montrée, le statut des serviteurs n’étant guère à envier.
Le mouvement est par ailleurs basique. Sans nul doute, c’est un choix de terminer la série par un ralentissement.
La scierie à Honjo, qui ouvre la série ajoutée, repart par contre dans un sens éminemment réaliste. On a ici le travail, présenté de manière typique, on a les masses laborieuses, qui construisent le pays, et d’ailleurs des constructions nombreuses sont visibles. C’est d’un haut niveau de réalisme.
De manière frappante, on n’a plus de mouvement, c’est la matière transformée qui prime, formant deux poids centraux dans l’image. C’est vraiment très fort et on voit que Hokusai est une figure majeure du réalisme, du peuple.