Note du Centre MLM [B] : Deux ans a peine après l’interview que nous publions ici, c’est à dire en juillet 2010, le camarade Azad, Cherukuri Rajkumar de son vrai nom, était enlevé et assassiné par un commando du vieil Etat indien qui a ensuite mis en scène un affrontement pour justifier le meurtre.

Alors âgé d’environ 52 ans, Azad était originaire du district de Krishna, dans l’Andhra Pradesh. Arrêté en 1975 et 1978, il avait été libéré sous caution avant d’entrer dans la clandestinité en 1979. Sa tête était mise à prix pour 1.200.000 roupies (environ 20.000€).

Azad était le porte-parole du Comité central du CPI (maoïste) et membre du Bureau politique. Grand idéologue, il s’était aussi spécialisé en techniques de guérilla.

Ce meurtre est survenu à un moment-clef de l’opération « Green Hunt », opération visant à anéantir les forces maoïstes de l’État du Chattisgarh. Un processus de paix, ou tout au moins de cessez-le-feu, était en train d’être mis en place, et Azad était le négociateur du côté naxalite.

Mais l’opération Green Hunt ne manquera pas de subir un lourd échec grâce à l’application correcte de la science MLM ! La victoire dans la guerre populaire, en Inde et ailleurs, est inéluctable !


Au sujet des développements actuels au Népal – avril 2008

azad-4.jpgQ : Les résultats des élections de l’Assemblée Constituante du 10 avril au Népal ont donné des résultats largement en faveur des maoïstes, un développement qui n’a pas été anticipé même par les meilleurs observateurs. Comment est-ce que votre Parti en Inde, le PCI (Maoïste), voit les résultats des élections au Népal ?

Azad : Comme cela est dit dans le communiqué de presse de la part du comité central de mon Parti la semaine dernière, le résultat des élections au Népal ont montré que la colère inébranlable des masses contre la domination monarchique féodale dépassée au Népal, contre les intimidations des expansionnistes indiens et leur domination du Népal, contre la domination et l’oppression US, contre les partis compradores-féodaux qui ont permis à cela de continuer et ont trop longtemps trahi les masses.

Les résultats sont un reflet des aspirations grandissantes des masses népalaises pour la démocratie, la terre, les moyens d’existence et la vraie libération de l’exploitation impérialiste et féodale.

Ce sont ces aspirations de la très grande majorité des masses qui ont totalement démoli les partis qui ont soutenu le roi et/ou les classes dominantes indiennes ou ont hésité à s’exprimer fermement contre l’oppression féodale, impérialiste et l’intervention indienne au Népal.

Les royalistes n’ont pas pu gagner ne serait-ce qu’un siège des 240 sièges de la constituante où il y a eu des élections directes.

Et des dirigeants de la prétendue majorité comme Madhav Nepali, Sujata Koirala, ont été totalement rejetés, ce qui a été un grand choc pour les classes dominantes.

Ainsi, quand une alternative comme le PCN (M) vient au premier plan, avec sa volonté ouverte d’abolir la monarchie féodale une fois pour toutes, d’abroger tous les traités inégaux signés avec l’Inde par les anciennes classes dominantes du Népal, et d’assurer la démocratie et l’égalité pour toutes les couches opprimées de la société comme les Dalits [intouchables], les adivasis [aborigènes], les minorités nationales et les femmes, les masses se sont tournées de manière enthousiaste vers les maoïstes.

Pour le dire en un mot, le peuple du Népal s’est résolument prononcé contre la monarchie constitutionnelle, contre l’expansionnisme indien et contre l’impérialisme US ; le résultat des élections reflète les aspirations grandissantes des masses népalaises pour la terre, les moyens d’existence et la démocratie.

Notre Parti voit le résultat des élections au Népal comme un développement positif avec une signification énorme pour le peuple de toute l’Asie du Sud.

Nous envoyons nos salutations révolutionnaires au peuple du Népal pour avoir rejeté complètement la domination monarchique et les partis féodaux-compradores durant les élections du 10 avril élisant l’Assemblée constituante.

Ces résultats soulignent les aspirations réelles du peuple népalais et doivent servir de guide au PCN (M) pour le futur cours de son action.

Q : Quelles sont selon vous les raisons pour les impressionnants résultats en faveur des maoïstes aux élections de l’Assemblée constituante au Népal ?

Azad : Il y a six raisons principales :

Premièrement, les masses du Népal en avaient assez de la domination autoritaire et autocratique du Roi Gyanendra. Une monarchie constitutionnelle est en effet bien un anachronisme au 20ème siècle, sans parler du 21ème.

En fait, le peuple du Népal a trop longtemps supporté une domination féodale aussi réactionnaire, aussi pourrie. Et quand il y a l’opportunité de la renverser, ils l’ont fait.

Il n’y a eu jamais une telle opportunité durant les élections auparavant, comme tous les partis parlementaires étaient soit loyaux vis-à-vis du Roi soit ne menaient qu’une opposition purement formelle au Roi.

Il n’y a que le PCN (Maoïste) qui a montré son ferme engagement à abolir la monarchie une fois pour toutes et est apparue sur le devant de la scène comme alternative aux partis bourgeois-féodaux.

Deuxièmement, les masses en avaient assez de la brutalité, de l’intervention et de la domination de l’expansionnisme indien.

Il y a une atmosphère générale de suspicion concernant les motifs des classes dominantes indiennes au Népal.

Le peuple du Népal a souffert trop longtemps des traités odieusement inégaux signés par les dominants successifs du Népal avec le gouvernement indien, comme le traité de paix et d’amitié indo-népalais de 1950, le traité Mahakali, etc.

Les dominants indiens ont toujours eu un œil sur les richesses naturelles du Népal, ses réserves naturelles riches en gaz, son potentiel hydro-électrique, ses productions forestières, etc.

A côté de l’exploitation impérialiste, de l’oppression et du pillage, la bourgeoisie compradore bureaucratique indienne est également un obstacle au développement de l’industrie locale et du commerce locale.

En plus de cela, les classes dominantes indiennes ont continuellement interféré dans les affaires politiques du Népal.

Elles ont soutenu la monarchie durant tout ce temps et ces dernières quelques années ils ont mis en place la théorie des soit disant deux piliers consistant à soutenir le Roi en même temps que le Congrès Népalais.

Ils ont formé, donné des armes à l’Armée Royale du Népal, et ont envoyé toutes sortes d’aides pour contenir les révolutionnaires maoïstes au Népal.

Tous ces actes méprisables n’ont fait que nourrir la rage des masses contre le gouvernement indien.

Maintenant, alors qu’il y a une opportunité qui se présente à elles sous la forme du PCN(M) elles votent naturellement pour lui, ce qui doit être vu comme un vote contre la domination indienne.

Aucun des autres partis n’a eu les tripes de se confronter à l’Inde.

Il n’y a eu que le PCN(M) qui a catégoriquement assuré le peuple qu’il mettrait fin à tous les traités inégaux avec l’Inde, bannirait les films hindis obscènes, stopper le recrutement des Gurkhas dans l’Armée indienne et leur fournirait un emploi alternatif, etc.

Troisièmement, les masses du Népal en avaient assez de l’exploitation, de l’oppression et de l’intervention des impérialistes US.

Durant tout le règne du Roi Gyanendra et même jusqu’à aujourd’hui après l’humiliante défaite des partis loyalistes aux élections, les impérialistes US ont été à ses côtés fournissant toutes les aides pour perpétuer son règne et pour brutalement supprimer les maoïstes.

Ils ont mis le PCN(M) sur leur liste de groupes terroristes. C’est une grave insulte pour le peuple du Népal qui voit cela comme une immixtion injustifiée dans les affaires du Népal.

En soutenant le Roi discrédité, les impérialistes US se sont encore davantage discrédités et sont haïs par même par ceux qui n’avaient pas de conscience anti-impérialiste ou ne s’opposaient pas à l’impérialisme US, comme ils voient qu’ils sont un protecteur de la monarchie féodale.

Quatrièmement, les promesses faites par le PCN(M) d’établir un Népal démocratique, fédéral, laïc, avec la liberté, la démocratie et l’égalité pour toutes les couches opprimées de la société comme les Dalits [intouchables], les adivasis [aborigènes], les minorités nationales et les femmes, ont eu un impact électrique. Pour la première fois, les couches opprimées ont reçu une attention considérable lors des élections. Dans de telles conditions, les masses opprimées se sont exprimées de manière enthousiaste dans un soutien aux maoïstes.

Il est considéré, quelque chose d’inimaginable pour un pays féodal comme le Népal, que la participation des femmes était égale ou même plus grande que celle des hommes.

Cinquièmement, le plus important facteur est l’impact positif créé par la guerre populaire, longue d’une décade, dirigée par les maoïstes, sur la balance générale des forces au Népal.

Les maoïstes ont établi le contrôle sur presque les trois-quarts du Népal rural.

Par les gouvernements révolutionnaires populaires dans les campagnes, ils ont mené plusieurs réformes qui ont rapproché les masses d’eux.

La plupart des partis sont ainsi devenus sans valeur aux yeux du peuple.

L’impact du combat armé ne devrait pas être sous-estimé.

Par exemple, même en Inde si nous regardons, le Parti Communiste uni avait obtenu une majorité écrasante (31 sièges sur 32) lors des élections parlementaires de la région du Telangana en 1957.

Cela a eu lieu malgré le fait que le PCI avait cessé la lutte armée dans le Telangana, tellement l’impact de la lutte agraire armée anti-féodale était fort sur le peuple du Telangana.

Enfin, même s’il s’agit d’un facteur moins important, il doit être fait mention du soutien des capitalistes locaux et d’une partie des commerçants qui, même s’ils sont opposés aux maoïstes en général, pensent que les amener au pouvoir est la seule garantie de la paix au Népal.

Ils craignent que les maoïstes reprennent les armes s’ils sont battus aux élections.
Les capitalistes locaux et les petits commerçants aspirent à la croissance et à se développer dans une atmosphère libre de l’hégémonie et de l’étranglement du capital impérialiste et du capital expansionniste indien.

Q : Maintenant que les maoïstes sont arrivés au pouvoir, seront-ils en mesure de réaliser leurs promesses ?

Azad : C’est la plus difficile des questions à répondre. Le problème immédiat pour les maoïstes est d’assurer une coalition de forces qui peut atteindre la majorité des deux-tiers à l’Assemblée constituante, afin d’incorporer leurs réformes radicales dans la nouvelle Constitution.

Mais pour obtenir la majorité des deux-tiers ils doivent se reposer sur des parties réactionnaires compradores-féodaux comme le Congrès Népalais et l’UML [Parti Communiste du Népal (Marxistes-Léninistes Unifiés)] social-démocrate.

Il va sans dire qu’il est impossible de mener à bien les réformes promises avec une telle combinaison gloubi-boulga de forces. Ces partis dans la coalition ne voudront pas être une partie du programme des maoïstes et de plus essaieront de subvertir tout changement radical visant à réduire leurs propres intérêts de classe.

C’est un principe fondamental du Marxisme qu’aucune restructuration radicale du système n’est possible sans la mobilisation militante des vastes masses dans une âpre lutte de classe.

Il est impossible de faire des changements authentiques dans le système au moyen de mesures initiées « par en haut », c’est-à-dire par des décrets et des lois étatiques.

Quel que soit le parti au pouvoir, y compris les maoïstes les plus radicaux, il est seulement au mieux possible de faire des lois, mais pour les rendre effectives il est impératif de mobiliser les masses et de faire avancer la lutte de classe contre les exploiteurs et les oppresseurs.

Sans cela, la libération de la vaste majorité des pauvres est une tâche impossible.

Et pour le PCN(M), même promulguer les lois tellement promises sera une tâche quasi impossible vu la coalition présente à l’Assemblée constituante.

Aucune classe dominante n’abandonne le pouvoir sans mener une âpre lutte de classe et mener des activités contre-révolutionnaires contre la classe opprimée.

Ainsi, la lutte pour le pouvoir, réelle, âpre et la plus cruelle se développera bientôt, après les élections.

Les réactionnaires s’opposeront au moindre changement.

Et, en l’absence d’une majorité à l’Assemblée constituante, les maoïstes seront sans pouvoir pour qu’il y ait des changements radicaux dans la Constitution.

Soit ils auront à faire des compromis et s’ajuster avec une section des forces réactionnaires, sacrifiant par-là les intérêts de classe des opprimés, intérêts au nom desquels ils sont arrivés au pouvoir, ou bien ils auront à mobiliser le peuple et intensifier la lutte par tous les moyens, y compris l’insurrection armée, afin de mettre en application la démocratie authentique et d’établir le pouvoir du peuple.

Il n’y a pas d’autres alternatives.

Nous ne devons pas oublier les expériences de l’Indonésie, du Chili, du Nicaragua et d’autres pays où les Partis Communistes sont arrivés au pouvoir mais ont été soit brisés par des coups contre-révolutionnaires accompagnés de massacres contre-révolutionnaires de cadres communistes, soit rejetés du parti [dominant] dans de prétendues élections comme dans le cas du Nicaragua. L’expérience du Nicaragua est très significative dans le contexte de la prétendue démocratie multi-parti.

Q : Comment envisagez-vous le futur du Népal ? Quel scénario ? Est-ce que l’Inde et l’impérialisme US s’adapteront à la nouvelle réalité apparue au Népal et soutiendront le gouvernement maoïste ou bien créeront-ils des obstacles ?

Azad : Nous serions au paradis des fous si nous pensions que l’Amérique impérialiste et l’Inde expansionnistes seront à l’aise avec les maoïstes au pouvoir au Népal, ou qu’ils s’adapteront à la nouvelle réalité. Bien qu’ils devront nécessairement continuer les relations diplomatiques, ils continueront également à créer une situation contrariante pour le nouveau gouvernement, s’il n’obéit pas à leurs diktats.

Le fait est que les USA ont fourni toute leur aide à leurs partis larbins au Népal pour défaire les maoïstes.

Ils ont tout fait pour maintenir en vie la monarchie, comme le Roi était le pilier le plus sûr pour leur domination indirecte au Népal.

En ce qui concerne l’Inde, elle a reçu un coup au visage quand son larbin en chef, GP Koirala et son parti du congrès népalais, a subi une défaite ignominieuse.

La plupart des fidèles partisans du congrès népalais ont été cassés et balayés par la marée de la rage populaire, vu que leurs accords traîtres avec l’Inde étaient devenus bien connus du peuple népalais.

Cependant, l’Inde a gagné sur un autre front. Dans la région du Térai, elle a soutenu deux partis Madhesis [peuple de la région] qui ont gagné un nombre considérable de sièges, avec le soutien de l’Inde.

L’Inde va utiliser cet atout pour créer des troubles au Népal, si le nouveau régime ne suit pas sa ligne.

Le Madhesi Janadhikar Forum (MJF), dirigé par Upendra Yadav, a déjà exigé que les maoïstes s’expriment clairement quant à leur demande d’une autonomie Madhesi (Ek Madhes Ek Prades) et a demandé aux maoïstes d’abandonner leurs relations avec des forums internationaux comme le MRI et le CCOMPOSA. A la fois les USA et l’Inde tenteront pas différents moyens d’amener le nouveau gouvernement à suivre leur ligne.

Ils peuvent, par exemple, frapper l’Inde au ventre, son économie, en paralysant la production industrielle, en bloquant le commerce et les lignes d’approvisionnement, créant ainsi des famines et des manques de produits de consommation ; en d’autres termes ils peuvent presser le Népal par un blocus économique.

Ceci serait fait s’il est considéré que le nouveau régime va trop loin.

La situation au Népal est déjà trop délicate avec presque dix heures de coupures de courant même dans la capitale Katmandou et une pénurie de tous les biens essentiels.

Ses puissants voisins peuvent modifier l’équilibre par le chantage économique qui pourrait amener à l’augmentation des révoltes sociales et à des protestations massives contre les maoïstes.

Une pénurie aiguë des biens essentiels et des prix qui grimpent peuvent amener un désenchantement vis-à-vis du nouveau régime et une baisse de sa popularité, donnant par là l’opportunité aux partis discrédités de se ré-établir.

Ainsi, la situation au Népal va rester extrêmement délicate et instable, même si les maoïstes ont obtenu une impressionnante victoire électorale.

Les camarades Prachanda et Bhattarai le savent bien et ainsi ont appelé à la coopération de l’Inde.

Ils ont affirmé sans relâche qu’il n’y aurait pas de stabilité au Népal sans la coopération de l’Inde.

Le fait que le Népal soit un petit pays pris en sandwich entre deux voisins grands et puissants, l’Inde et la Chine, et qu’il soit la cible des impérialistes US, rend la gouvernance une proposition assez difficile.

Pour cela, nous ne devrions pas trop voir dans la victoire électorale des maoïstes au Népal.

Les maoïstes font face à une tâche extrêmement difficile eu égard à l’équilibre de toutes ces forces et le fait de continuer leur agenda populaire par les réformes agraires et l’industrialisation locale, vers une économie de nouvelle démocratie.

Q : Ainsi, vous voulez dire que la victoire électorale des Maoïstes et leur prise du pouvoir d’Etat par la voie parlementaire est un exercice futile, et que cela ne peut pas amener le changement radical désiré dans le système social ?

Azad : Je ne veux pas exactement dire cela. Le contrôle du pouvoir d’Etat, s’ils peuvent réellement contrôler, donnent aux Maoïstes un moyen de défendre les acquis accumulés durant les longues années de la guerre révolutionnaire et d’amener des changements radicaux dans le système social.

Mais cela ne peut pas être réalisé par un type d’Etat qui est tombé dans les mains des Maoïstes comme c’est le cas à présent.

En fait, même dans les révolutions classiques comme en Chine, où les révolutionnaires communistes ont pris le pouvoir par une révolution armée, Mao a averti du danger de la formation d’une nouvelle classe sur la base de leurs positions dans la machine d’Etat. Après Mao, l’Etat a dégénéré en une machine d’oppression et de répression des vastes masses.

La leçon que nous Communistes avons apprise de cette expérience est que le Parti doit se concentrer sur l’organisation des masses et leur mobilisation, pour se rebeller contre tous les types d’injustice et d’exploitation perpétrés par l’Etat et les bureaucrates du Parti.
Au Népal, où les Maoïstes sont arrivés au pouvoir en alliance avec une partie des classes réactionnaires dominantes, il est même une tâche encore plus urgente pour les Maoïstes que de continuer la lutte des classes en organisant les masses contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression.

A ce niveau, la Ligue de la Jeunesse Communiste semble avoir effectué un travail louable et est ainsi haï par les autres partis.

Dans la mesure du possible, les Maoïstes doivent utiliser leur contrôle relatif de l’Etat pour aider les masses dans leur combat pour la liberté, la démocratie et les moyens d’existence. Mais il serait illusoire de percevoir l’Etat comme un instrument amenant un changement fondamental dans la vie des gens. Ce changement fondamental ne peut être réalisé que par la continuation de la lutte des classes pour qui l’Etat peut, tout au mieux, rendre quelque service.

Q : Sitaram Yechuri du PCI (Marxiste), parmi d’autres, a dit que les Maoïstes d’Inde doivent apprendre des expériences au Népal et suivre la voie parlementaire vers le pouvoir. Que dit votre Parti à ce sujet ?

Azad : Pourquoi que Yechuri ? Même les Directeurs Généraux de la police du Jharkand, de l’Andhra Pradesh et d’autres Etats où le mouvement maoïstes est fort avaient déjà dit cela. Les dirigeants des partis des classes dominantes réactionnaires n’ont cessé de mettre en avant ce thème depuis que les révisionnistes participent aux élections dans notre pays.

Certains comme l’ancien chef de la section Recherche & Analyse [des services secrets] Thorakan ont dit que la victoire maoïste au Népal aurait un effet démonstratif sur les maoïstes en Inde. Tout d’abord, ceux qui disent cela oublient que les situations au Népal et en Inde sont complètement différentes.

Au Népal, la tâche politique immédiate vis-à-vis des entières masses népalaises était une lutte contre la monarchie, lutte dont les circonstances ont amené à une certaine unité parmi les partis parlementaires et de larges couches du peuple. Le Roi lui-même, avec la supervision active et l’aide de l’impérialisme US, a créé une situation où toutes les forces ont dû serrer les rangs et engager une lutte pour la démocratie.

Le fait que même pas 2% de la population népalaise soutenait la monarchie, comme l’a révélé un sondage de 2008, montre que la base pour une telle lutte unie du peuple népalais et le PCN(M) a utilisé une telle situation.

En Inde, c’est une lutte contre un système social semi-colonial, semi-féodal, dont le système parlementaire est une partie et une composante.

Toute les principaux partis parlementaires sont les représentants des classes compradores-féodales, obéissent aux diktats des impérialistes, et sont ainsi dans le camp contre-révolutionnaire.

Ici, la tâche immédiate est la lutte pour la terre, les moyens d’existence et la libération de la vaste majorité des masses.

Même au Népal, pour réaliser cela, la lutte des classes doit être menée et le parlement peut faire difficilement plus qu’atténuer les souffrances des masses.

Maintenant, avec le départ du Roi, quand les véritables questions avec lesquelles le peuple se confronte passent au premier plan, il ne faudra pas beaucoup de temps avant qu’ils ne réalisent cette loi universelle.

Les Yechuris [Sitaram Yechury, responsable international du PC d’Inde (marxiste)], Karats [Prakash Karat, secrétaire général du PCI (marxiste)] et Buddhadebs [Buddhadeb Bhattacharya, responsable bengali du PC d’Inde (marxiste)] ont plus de 40 années d’expérience d’insalubrités parlementaires.

Mais quels changements fondamentaux ont-ils amené dans le système ?

Leur crétinisme parlementaire n’a rien fait de bien pour les masses.

Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres, même dans les Etats où ces révisionnistes ont été au pouvoir.

Sans leur soutien le gouvernement UPA [Alliance Progressiste Unie] conduit par Manmohan Singh n’aurait pas osé mené ses politiques anti-populaires.

Ils se sont correctement appelés un « chien aboyant qui ne mord pas ».

Ils sont d’accord sur le fait qu’ils sont impuissants à faire quoi que ce soit à part « casser le rythme », comme l’a dit un de leurs porte-paroles, dans le courant de leur attaque anti-populaire avec au centre le gouvernement UPA.

Le fait est qu’ils ne sont pas simplement là pour « casser le rythme. »

En fait ils agissent comme des spéculateurs politiques agissant entre les vastes masses et les dominants réactionnaires, essayant d’amener une harmonie de classe au lieu de la lutte des classes.

Dans les Etats où ils sont directement au pouvoir, ils sont devenus des exploiteurs et des oppresseurs, pas moins que le [parti du] Congrès et le BJP.

Singur et Nandigram [au Bengale occidental] sont leurs laboratoires pour mener leurs politiques pro-impérialistes, pro- big business comprador.

Et en cela ils sont devenus même encore plus brutaux grâce à la vaste armée de gangs social-fascistes à leur disposition.

Ces prostituées politiques manipulent une théorie après l’autre, comme « le pire mal contre le moindre mal », comme quoi ils n’ont pas le pouvoir de stopper les Zones Economiques Spéciales à travers le pays, à moins bien entendu qu’ils n’arrivent au pouvoir au centre pour justifier un temps leur collusion avec le [parti du] Congrès, puis avec le TDP [Telugu Desam Party, Parti pour le pays et le peuple télougou], et autre pitreries.

Mais dans le même souffle ils disent de manière hypocrite que sans les Zones Economiques Spéciales, les privatisations, les investissements étrangers, etc., le Bengale occidental et le Kérala ne peuvent pas continuer leur industrialisation, etc.

Pas étonnant que le Capital impérialiste et comprador soit très impressionné par les performances de la « gauche » indienne.

L’industriel NRI [Indien non résident en Inde] Lord Swaraj Paul, président du groupe Caparo qui est en train de mettre en place une unité de production à Singur, a largement félicité le PCI (Marxiste) et son dirigeant Buddhadeb lors de sa visite au Bengale occidental en tant que chef de file d’une délégation de la branche du Royaume-Uni de l’association parlementaire du Commonwealth.

Ces sociaux-fascistes sont maintenant devenus les gentils-garçons-aux-yeux-bleus de la Banque Mondiale, des Tatas, des Salems, des Swaraj Pauls [=grandes familles compradores] et le peuple d’Inde ne s’en sortira pas mieux sous un gouvernement du PCI (Marxiste) qu’avec un du centre. Il n’y a pas à être surpris qu’ils ont demandé aux Maoïstes indiens de suivre leur ligne.

Notre Parti pense fermement qu’un changement essentiel dans ce système ne peut pas être obtenu par la voie parlementaire, mais bien par la lutte des classes.

Dans notre pays, elle prend la forme de la guerre révolutionnaire agraire. Nous, évidemment, ne rejetons aucune forme de lutte et d’organisation à côté de la lutte armée et de l’organisation armée, et vous avez vu cela si vous avez observé avec attention notre mouvement.

Ceci n’a pas de conséquence sur notre Monsieur Yechuri qui ne rêve que de sièges au Parlement comme toute autre parti de la classe dominante. Nous, à l’opposé, invitons quiconque est opposé à l’impérialisme, au féodalisme, au capitalisme bureaucratique compradore et aux politiques néo-libérales des classes dominantes réactionnaires d’Inde, d’avancer pour lutter dans une lutte militante unie au lieu de perdre leur temps dans un Parlement anti-populaire et impuissant et agir comme lobbyistes ou personnes d’influence. Pour des petits chefs révisionnistes comme Yechuri, qui sont enlisés jusqu’au coup dans le bourbier du parlementarisme et du lobbying bourgeois, une telle alternative révolutionnaire est naturellement un anathème.

Q : Prachanda avait dit qu’il serait le premier Président de la République du Népal, mais il y a quelques jours il a changé de fusil d’épaule et déclaré qu’il présiderait le conseil des ministres. Pensez-vous qu’il soit correct, pour n’importe qui dans le Parti Communiste, d’être en même temps à la tête du gouvernement, chef du Parti et de l’armée ?

Azad : Nous avons également vu ses déclarations à ce sujet. Il dit toujours qu’il veut être le Président si cela est acceptable pour tous, c’est-à-dire de manière consensuelle. En tant que telle, l’actuelle Constitution du Népal n’a pas de base pour un Président Exécutif.
Cela prendra deux années de plus à l’Assemblée Constituante pour adopter un nouveau projet de Constitution et pour en arriver à une décision finale à ce sujet.

Ainsi, le camarade Prachanda peut avoir reconsidéré sa décision passée et décidé de devenir le Premier Ministre.

Maintenant, la question n’est pas de savoir le chef du Parti devrait être le Président ou le Premier Ministre. Nous avons ici une divergence d’opinion.

Nous pensons que le chef du Parti ne devrait être ni l’un, ni l’autre.

Lui/Elle devrait se concentrer sur le développement de la lutte des classes et non pas être immergé dans l’administration de l’Etat.

Si nous croyons que le rôle du Parti est de continuer la lutte des classes jusqu’à l’étape finale, le communisme, alors on peut comprendre notre point de vue.

L’histoire des révolutions a montré qu’une fois que le Parti a mené la révolution à sa victoire finale il pose également la base pour le développement d’une nouvelle classe du Parti et de bureaucrates d’Etat.

Quand le Parti et l’Etat fusionnent complètement, alors il est terriblement difficile de combattre le développement de la classe bureaucratique et de mobiliser le peuple contre les choses mauvaises faites par l’Etat.

Ainsi, il est vraiment essentiel que les dirigeants du Parti restent avec les masses, les organisent et les guident contre chaque et toute forme d’exploitation et d’oppression.
Au Népal, cela est même encore plus crucial alors que les maoïstes doivent partager le pouvoir avec une partie des classes compradores-féodales.

Qui doit diriger un gouvernement, ou tout autre organisme, c’est au Parti de décider.
Historiquement les dirigeants du Parti ont été aux plus hautes positions des gouvernements, comme en Chine et le Parti Communiste de Chine, ou même ailleurs.
Ce n’est pas à nous de formuler un jugement quant au fait d’adjuger les responsabilités des cadres ou dirigeants en ce qui concerne un autre parti.

Seulement, une des leçons les plus importantes de la GRCP [Grande Révolution Culturelle Prolétarienne] a été que, quelle que soit la séniorité d’un camarade, il ne doit pas perdre sa liaison aux masses.

Ils ne doivent pas être au-dessus de masses et devenir comme des bureaucrates bourgeois, mais être au contraire accessibles aux masses et intégrés en elles.

Q : Prachanda and Bhattarai ont déclaré leur souhait d’inviter les Fonds d’Investissements étrangers et de crée un environnement business-friendly [amical avec les entreprises] au Népal.

Ils disent aussi qu’ils encourageront le capitalisme.

Est-il correct pour un parti Maoïste d’inviter les investissements étrangers et de développer le capitalisme ?

Azad : Nous devons tout d’abord comprendre la réalité du Népal.

C’est un pays semi-féodal, extrêmement arriéré, qui manque du minimum d’infrastructure et de production industrielle. C’est une composante du Quart Monde, si l’on peut appeler cela comme ça.

Les Nations Unies l’ont mis dans la catégorie des Pays les Moins Développés. Ainsi, la première tâche au Népal serait de libérer les vastes masses de l’étreinte féodale et de développer l’industrie sur cette base.

En ce qui concerne le fait de développer le capitalisme au Népal, il n’y a pas besoin d’y avoir de quelconque objection de la part des révolutionnaires, tant qu’il s’agit de capitalisme national et qu’il est correctement contrôlé afin de satisfaire les besoins des masses, et est dirigé vers la croissance de l’économie interne et non pas pour les exportations ou pour servir les impérialistes.

Mais si les encouragements sont pour l’afflux de capital étranger, cela sera au détriment des intérêts du pays sur le long terme. Le capital étranger commencerait à contrôler l’économie du Népal même si Maoïstes sont les principaux partenaires du gouvernement, comme il l’a fait jusque-là.

Les Maoïstes doivent encourager le capital local et aider sa croissance tout en éliminant graduellement le capital étranger.

A la fois Prachanda et Monsieur Bhattarai ont eu un meeting avec des businessmen sous l’égide de la Fédération des Chambres du Commerce et des Industries du Népal dès que les résultats [des élections] sont devenues clairs. Il y a de la pression de la part des businessmen pour un environnement ouvert aux investissements, la maximisation des profits, des réformes des impôts, de nouvelles lois pour un travail flexible et une politique industrielle positive.

De par le passé, les Maoïstes se sont opposés aux institutions privées dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Mais maintenant Prachanda a promis que le partenariat privé – public sera encouragé dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Monsieur Bhattarai a promis d’enlever tout obstacle qui pourrait survenir dans le secteur privé.

Nous avons entendu des compte-rendus de discussions entre les dirigeants maoïstes et les officiels de la Banque Mondiale.

Si ces compte-rendus sont vrais, cela pourrait avoir des conséquences dangereuses sur le futur du Népal.

Dépendre des investissements étrangers directs et adopter une approche pragmatique vis-à-vis de l’industrialisation au Népal au nom de dépasser le caractère arriéré de l’économie du pays ne peut avoir que des résultats contraires et renforcer la mainmise impérialiste et faire prévaloir le caractère arriéré.

L’aspect qui joue le rôle clef pour le développement dans tout pays arriéré n’est pas le capital, mais l’expansion du marché local. Cela ne peut être réalisé qu’en élevant le pouvoir d’achat des masses.

Une fois que celui-ci grandit, il agit comme moteur de développement industriel du pays.
Q : Comment envisagez-vous les futures relations fraternelles entre votre Parti et le PCN(M) ?

Vu le fait que l’Etat indien ne veut pas que les Maoïstes du Népal maintiennent leurs relations avec les Maoïstes indiens, et les demandes du Madhesi Janadhikar Forum à ce sujet sont une indication claire de la pression indienne grandissante, est-ce que les relations fraternelles entre les deux Partis continueront comme avant ?

Azad : Nous croyons et désirons que les relations fraternelles entre le PCI (Maoïste) et le PCN (Maoïste) doivent continuer comme avant.

Tant que les deux Partis restent fermement engagés dans l’internationalisme prolétarien, les pressions internationales et internes ne joueront aucun rôle.

Évidemment, il y a lieu de tenir compte de la pression grandissante de différents endroits pour que les Maoïstes du Népal coupent leurs relations avec les autres partis maoïstes.
En particulier, l’Inde et les USA vont exercer la pression la plus grande à ce sujet.

Nous comprenons la complexité de la situation. Toutefois, nous devons garder à l’esprit que chaque Parti Communiste est un détachement du prolétariat mondial.

Et tout parti prolétarien placera ses intérêts nationaux de manière subordonnée aux intérêts du prolétariat mondial.

Le camarade Prachanda a correctement dit que les liens idéologiques entre les deux Partis resteront intacts. Et nous croyons que les débats idéologiques et les discussions continueront.

Les différents forums internationaux, comme le CCOMPOSA, devraient continuer avec leurs objectifs et leurs activités, malgré la nouvelle situation qui s’est développée. A côté de cela, nous continuerons à renforcer les liens de peuple à peuple entre nos deux pays, et à nous opposer à toute forme d’interférence et de domination du Népal par les expansionnistes indiens.

Nous ferons la promotion de la solidarité en faveur du peuple et de la révolution au Népal à grande échelle parmi le peuple indien. Tout cela est notre devoir relevant de l’internationalisme prolétarien.

Nous attendons la même chose de la part de nos camarades du Népal.

Q : Qu’avez-vous à dire au sujet des commentaires du camarade Prachanda dans son interview à The Hindu comme quoi « pour le parti maoïste indien, ses dirigeants et ses cadres, les efforts de notre part fournissent un nouveau matériel à étudier, pour réfléchir et avancer d’une nouvelle manière. Nos efforts fournissent un point de référence. »

Azad : En tant que marxistes, nous devons étudier de manière critique tout phénomène, en particulier les nouvelles expériences. Pour autant, nous ne devons pas en arriver à des conclusions hâtive, et prudemment observer ce qui ressort de tels efforts.

Tout cela doit être évalué à partir d’un point de vue de classe et non pas avec une approche a-classiste.

Le marxisme est une science et il donne les outils pour analyser tous les phénomènes sociaux de manière scientifique. C’est ce que nous devons faire pour le Népal ou pour toute autre expérience.

Evidemment, nous avons déjà de nombreux précédents historiques, et cela aussi devrait être être considéré, et l’expérience au Népal vue comme un élément de cela, et non pas de manière isolée.

Q : Y a-t-il finalement quelque chose que vous aimeriez dire au peuple du Népal et au PCN(M) ?

Azad : Notre Parti, le PCI (Maoïste), envoie ses salutations révolutionnaires au nom de notre Comité Central, de l’ensemble des membres, et du peuple de l’Inde, au PCN (Maoïste) et le peuple du Népal, pour leur rejet catégorique de la domination monarchique et des partis compradores-féodaux, par le moyen des élections à l’Assemblée Constituante.

Nous souhaiterions leur faire passer le message que la vraie bataille pour la transformation de leurs vies et de la vie du Népal commence maintenant.

Un manque de vigilance, même pour un instant, pourrait coûter cher aux Maoïstes comme au peuple du Népal, alors que des vautours dans le pays et en-dehors n’ont qu’un seul objectif, celui de maintenir l’ordre social existant, étant en même temps impatient de détruire les acquis obtenus par le peuple et les Maoïstes.

Nous aimerions rappeler au PCN(M) et au peuple du Népal qu’ils doivent bien avoir à l’esprit l’avertissement que nous avions donné en novembre 2006 quand ils ont décidé de devenir une composante du gouvernement intérimaire. Je répète ce que nous avions dit alors :

« L’accord entre les Maoïstes pour faire partie du gouvernement intérimaire ne peut pas transformer le caractère réactionnaire de la machine d’Etat qui sert les classes dominantes exploiteuses et les impérialistes. L’Etat peut être l’instrument dans les mains soit des classes exploiteuses soit du prolétariat mais il ne peut pas servir les intérêts des deux, ceux-ci s’affrontant complètement.

C’est le principe de base fondamental du Marxisme qu’aucun changement de base du système social ne peut être amené sans destruction de la machine d’Etat.

Des réformes d’en haut ne peuvent amener aucun changement qualitatif dans le système social exploiteur, quel que soit la manière dont on pourrait considérer comme démocratique la nouvelle Constitution, et même si les Maoïstes deviennent une composante importante du gouvernement.

C’est une complète illusion que de penser qu’un nouveau Népal pourrait être construit sans détruire l’Etat existant. »

Notre Parti espère que le PCN(M) prendra en considération notre conseil fraternel et nous espérons et considérons sincèrement que le PCN (Maoïste) continuera la lutte des classes pour réaliser la libération réelle du Népal de l’impérialisme, du féodalisme, de l’expansionnisme indien, et avancera vers le socialisme et le communisme.

Il n’y a pas d’autres voies que celle de continuer la guerre populaire pour réaliser l’objectif mentionné, comme il est impossible de mener une transformation essentielle dans le système social par une coalition de forces comme celle qui a pris le pouvoir dans la conjoncture actuelle.

Notre Parti mènera une lutte sans compromis contre les machinations et les plans expansionnistes, les interventions, les contraintes et les actes de subversion au Népal des classes dominantes indiennes, et assurons que nous nous tiendrons fermement aux côtés du PCN(M) et du peuple du Népal dans leur lutte pour la véritable liberté et l’indépendance. Sur le long terme il n’y a que la victoire de la révolution en Inde qui peut assurer l’égalité réelle et le respect mutuel entre les deux pays.

Et notre Parti augmentera ses efforts pour faire avancer la révolution dans notre pays, jusqu’à sa victoire finale.

Q : Avant de nous quitter, je voudrais avoir une clarification concernant certaines nouvelles récentes des médias comme quoi le porte-parole du Comité Central du PCI (Maoïste), Azad, et sa femme Rama, ont été tués dans un affrontement avec la police dans la forêt d’Eturnagaram dans le district du Warangal dans l’Andhra Pradesh. Ainsi, cela n’était qu’une rumeur !

Azad : Ais-je besoin d’en dire plus, alors que vous êtes en face de la personne supposée morte ?

Je m’étonne seulement de l’incapacité des médias de vérifier les faits avant d’informer.
Chaque mensonge qui est balancé par les médias acquiert une certaine dose de crédibilité aux yeux du peuple, au moins pour quelques temps.

Ils créent la confusion et induisent en erreur l’opinion publique. En ce qui concerne le prétendu affrontement qui aurait conduit à ma mort, les premiers mensonges ayant circulé dans les médias, même s’ils ont par la suite été abandonnés dans des nouvelles plus tardives, ont été assez gros pour créer un trouble dans certains esprits. Même si les faits ressortent par la suite, il est trop tard pour corriger les impressions crées.

Beaucoup de gens pensent encore qu’Azad est mort.

Dans le denier Indian Express de mardi (22 avril) par exemple, il y avait un article en page central par l’ancien chef de la section Recherche & Analyse [des services secrets], Monsieur P.K. Hormis Tharakan, qui a écrit que « le porte-parole du PCI (Maoïste) et membre du CC, Azad (Gajarla Saraiah)et sa femme Rama, ont été tués dans un affrontement dans la forêt d’Eturnagaram. »

Cela était dit dans le contexte de ses analyses des résultats électoraux au Népal. On peut imaginer comment est grand l’impact de nouvelles apparaissant dans les médias mises en avant par un vieil officier expérimenté des services secrets de l’élite indienne ! D’un autre côté, cela montre à quel point est atrophié le cerveau de l’ancien chef de la section Recherche & Analyse !

Q : Gajarla Saraiah alias Azad n’était pas membre du Comité Central et de la Commission Militaire Centrale ?

Azad : Non. Même cela n’est pas un fait. Le fait est que le camarade Gajarla Saraiah (également connu sous les noms d’Azad et de Raghu) était un membre du Comité Zonal Spécial du Nord-Telangana jusqu’en 2004, date à partir duquel il a été transféré au Maharashtra où il a servi comme membre en tant que membre du comité d’Etat et secrétaire du comité de la division Gondia-Balaghat jusqu’en août 2006.

Il n’a jamais été membre du Comité Central ou de la Commission Militaire Centrale comme les médias l’ont affirmé.

Lui et sa femme Rama ont été ramassés par le Bureau Spécial d’Enquête de l’Andhra Pradesh de la ville de Kolhapur au Maharashtra et brutalement assassinés après avoir été cruellement torturés.

Leurs corps ont été jeté dans la forêt de Warangal et, comme d’habitude, le fameux Bureau Spécial d’Enquête de l’Andhra Pradesh a masqué ses meurtres de sang-froid derrière un prétendu « affrontement. »

Ils ont également tenté de faire croire qu’il était membre depuis longtemps du Comité Central et de la Commission Militaire Centrale.

La police en Andhra Pradesh sait très bien que ces camarades étaient hors de l’Etat pour plus de quatre années et malgré cela ils ont encore l’audace d’affirmer qu’ils ont été tué dans les forêts de Warangal.

Voilà le pouvoir dont dispose ces criminels rémunérés par l’Etat, dans un pays censé être une République disposant d’une Constitution.

Tout assassinat au cours des affrontements, et il y en a des milliers au cours des années, est une confirmation de la thèse maoïste comme quoi la démocratie indienne est formelle et fausse.

L’absence de loi de la police et des forces de sécurité n’a jamais été mise en question par les tribunaux et pas un seul officier de l’Andhra Pradesh a été inculpé de meurtre malgré les trois mille meurtres de ces deux dernières décennies.


Revenir en haut de la page.