L’ami Flor Dewit est parti tôt vendredi matin pour son « dernier voyage ». Il se vivait comme marxiste, comme athée. Alors, nous devons dire que la seule chose qui existait pour lui c’est la matière en mouvement et en transformation.

Flor est donc parti rejoindre mère Nature, ou plus exactement la Biosphère.

Le concept de biosphère élaboré par Vladimir Vernadsky, minéralogiste russo-ukrainien, puis soviétique est d’une utilité fondamentale dans le cadre de la compréhension de la planète Terre comme formant un système unifié, particulièrement élaboré et complexe, en mouvement et en transformation.

Il est clair que les êtres vivants sont faits principalement d’atomes d’hydrogène, et que ces atomes produits par les étoiles sont ainsi organisés à un niveau plus élevé qu’avant : la vie n’est pas faite par Dieu, mais une construction de la matière (en mouvement) elle-même.

Ainsi, en tant que marxiste, Flor n’acceptait ni la vie comme « grâce », car c’est soumettre la vie à un Dieu qui n’existe pas, ni la vie comme « choix », qui est l’existentialisme défendu par le post-modernisme.

Et il est clair aussi que le mouvement peut être vu comme la matière continuant d’exister, malgré la mort des êtres vivants.

Comme dit Giordano Bruno, frère dominicain et philosophe brûlé sur le bûcher en 1600 pour hérésie :

« Ne vois-tu pas que ce qui a été semé obtiendra l’herbe verte, et l’herbe va se transformer en oseille et en pain. Le pain va se transformer en liquide nutritif, qui produit du sang, du sperme, l’embryon, les hommes, le cadavre, la Terre, la roche, les minéraux et donc la matière va changer sa forme toujours et à jamais et est capable de prendre n’importe quelle forme naturelle. »

Ainsi, les arbres et les plantes aussi ont une sensibilité. Et lorsque nous nous nous trouverons face à bel arbre, alors, immanquablement, nous penserons à l’ami Flor.

Honneur à toi, Flor, qui par ton engagement politique de toute une vie, a assumé la dignité du réel.


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