Sur ordre direct de Hitler et de Himmler, Ernst Thälmann a été assassiné le 18 août 1944, après plus de onze années d’isolement. Il avait auparavant été amené de la prison de Bautzen au camp de concentration de Buchenwald, près de Weimar, où son corps a été brûlé après l’assassinat, afin qu’il n’ait pas de tombe. Cette action était si secrète que le journal nazi « Völkischer Beobachter » rapporta que Thälmann avait été tué le 24 Août « par des bombes terroristes » des Alliés.

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Pourquoi les nazis avaient-il tellement peur de publier la vérité? Parce qu’Ernst Thälmann incarnait une attitude, une action, une culture, une idéologie. Ernst Thälmann, cela voulait dire : sortir du national-socialisme, sortir de la guerre, par le Front populaire, pour la démocratie populaire!

Le national-socialisme a prétendu construire le véritable socialisme, avoir trouvé la ligne juste pour l’Allemagne. Avec comme résultat la guerre, la pauvreté et la destruction, et aussi la faillite morale, tout cela comme produit d’un romantisme anti-capitaliste, où le but était d’unir la société, de supprimer les « parasites », ce qui signifiait en réalité établir « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins et les plus impérialistes du capital financier ».

Ernst Thälmann avait mis en garde contre la catastrophe imminente. Il était depuis 1924 le dirigeant du Parti communiste de l’Allemagne, un parti qui a été fondé par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht. Il a tout fait pour mobiliser les larges masses, masses qui ont été paralysées par la social-démocratie, parce que les dirigeants du Parti social-démocrate d’Allemagne n’étaient ni pour la révolution socialiste, ni pour la lutte antifasciste authentique.

Le Parti communiste a de son côté tout essayé pour que la lutte contre le capitalisme et contre le fascisme devienne un mouvement de masse ; c’est pourquoi avaient été fondé l’Union des Combattants du Front Rouge, l’Action antifasciste. Ce n’étaient pas les travailleurs de la social-démocratie qui étaient combattus, mais la ligne de capitulation des dirigeants du Parti social-démocrate d’Allemagne. Le Parti communiste d’Allemagne a défendu la ligne du front uni, et a pavé la voie à la ligne du Front populaire, comme en Espagne et en France.

Les masses emprisonnées dans l’idéologie nazie, ne furent jamais oubliées. Comme Ernst Thälmann l’expliqua en Janvier 1933 :

Le Parti communiste se tourne également vers les larges masses des partisans nationaux-socialistes.

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Il y a une énorme différence entre ces colonnes SA et SS, qui de manière provocatrice tentent de pénétrer dans les quartiers ouvriers ou effectuent des raids sur les maisons des travailleurs et les locaux des ouvriers, et les masses des travailleurs tourmentés par la misère de la crise, les employés, les PME, les artisans et les petits commerçants ou même les paysans travailleurs dans le village, qui apportaient ou apportent leur soutien au National-socialisme, parce qu’ils accordent du crédit à la clameur démagogique et aux promesses frauduleuses de Hitler, Goebbels et Strasser (…).
Nous devons montrer à ces masses, dans un patient travail d’éclaircissement, le rôle réel du parti de Hitler au service du capital financier, des rois des trusts, des grands propriétaires terriens, des officiers et des princes. » (La provocation nazie en face de la maison-Karl-Liebknecht et quelques leçons, 26 janvier 1933)

Il est également à savoir que lors de l’élection générale de novembre 1932, il y avait une perte substantielle de votes de la part du parti nazi. Il y avait en effet plus de onze millions de personnes qui avaient voté pour les nazis, mais il y avait deux millions de suffrages en moins qu’en juillet. Le mouvement nazi commençait à décliner, c’est pourquoi Hitler a ensuite été rapidement placé au pouvoir: ce n’était pas seulement une prise de pouvoir, mais une passation de pouvoir.

Comme Ernst Thälmann l’avait compris en Octobre 1932, avant même les élections :

L’énorme croissance du mouvement de masse fasciste des nazis en raison de la vague chauvine a permis aux dirigeants fascistes de s’emparer du pouvoir.

La politique du capital financier, qui rejette actuellement l’exercice du pouvoir gouvernemental par l’organisation terroriste fasciste de Hitler, correspond d’une part à la crainte d’une intensification trop brutale de conflits internes et externes, d’autre part au désir de la bourgeoisie de maintenir les réserves du mouvement de masse fasciste aussi intactes que possible et en même temps de les « canaliser », c’est-à-dire d’en faire dans un instrument complètement sûr de la dictature fasciste, en surmontant les facteurs perturbateurs.

En raison de la montée révolutionnaire croissante du prolétariat, de la radicalisation croissante de la classe moyenne travailleuse de par son appauvrissement par la politique de Papen, de la non-réalisation des promesses électorales sans limites de Hitler, des progrès plus grands de la lutte de masse antifasciste du Parti communiste d’Allemagne, l’élan ayant existé jusqu’à présent du mouvement national-socialiste est venu à un arrêt et a laissé place à un déclin.

Ernst Thälmann

Ernst Thälmann

Le rôle du parti de Hitler comme soutien à l’exploitation sans limites, sa position d’aide au gouvernement de capitalistes, aux junkers et aux généraux et au pacte de tribut de Lausanne, le rôle de la terreur fasciste assassine contre les ouvriers révolutionnaires – tout cela a conduit au début d’une déception chez les partisans du national-socialisme des masses laborieuses (…).

Dans la lutte contre le fascisme hitlérien, il s’agit, en raison de la décomposition naissante dans les rangs du NSDAP et du déclin qui s’engage de la vague nazie en général, de réaliser avec la plus grande énergie, par le développement de l’offensive idéologique, une pénétration dans les rangs des soutiens nationaux-socialistes.

Les communistes et les travailleurs révolutionnaires doivent gagner les partisans prolétaires et travailleurs du national-socialisme à une action commune contre le démontage des salaires et des aides, et contre la dictature de Papen, et les convaincre du rôle du parti de Hitler comme organisation de terreur et de briseurs de grève au service du capital financier.

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Par rapport à l’incitation chauvine des masses, à la politique impérialiste de la guerre et le réarmement militariste de la bourgeoisie allemande, il s’agit, dans la lutte contre le système de Versailles, de développer l’internationalisme prolétarien, de manière étroitement liée à la lutte des communistes et des travailleurs révolutionnaires français contre la bourgeoisie française.

Le Parti communiste d’Allemagne se bat contre la politique de réarmement militariste et de guerre impérialiste du gouvernement Papen, pour l’utilisation des milliards de la Reichswehr au profit des victimes de la guerre et des travailleurs au chômage, pour désarmer la bourgeoisie et l’ensemble de la contre-révolution, pour le transfert complet du pouvoir et de tous les moyens de pouvoir au prolétariat, pour la libération nationale et sociale du peuple allemand travailleur. » (Ernst Thälmann, Conférence du Parti Communiste d’Allemagne, Résolution sur le XII. plenum du Comité Exécutif de l’Internationale Communiste et les tâches du Parti Communiste d’Allemagne, 17 Octobre 1932)

Ernst Thälmann était donc la preuve vivante que le national-socialisme était seulement un obstacle pour sauver le capitalisme, par la guerre impérialiste et le fascisme. Son existence montrait que le national-socialisme n’était précisément là que pour lutter contre le véritable socialisme.

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Sa vie était ainsi l’antithèse du national-socialisme, et les nazis ont su que leur propre défaite amènerait la victoire Thälmann. Ernst Thälmann pourrait être une source d’inspiration scientifique, il pourrait produire une « pensée guide », comme reflet scientifique de la réalité ; Thälmann, cela signifiait une ligne qui conduit démocratiquement la société allemande démocratiquement, après tant d’années de souffrance anti-démocratique.

Il est également à noter que Julien Lahaut a été assassiné, devant son domicile en Belgique, le 18 août 1950, six ans après l’assassinat de Thälmann. Il était une figure importante dans la lutte pour la République, contre la monarchie : il était le dirigeant du Parti communiste de Belgique, il avait conduit la grande grève de 1941 avec 100 000 travailleurs, et avait ensuite été envoyé par les nazis dans un camp de concentration, où il a également été torturé, où il a toujours résisté.

Julien Lahaut a également incarné la ligne révolutionnaire, la perspective révolutionnaire, une compréhension de son propre pays. Par conséquent Lahaut et Thälmann sont immortels.

70 années après – Ernst Thälmann n’est pas oublié !

Ernst Thälmann et Julien Lahaut vivent dans la lutte pour le communisme !

Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, vive le maoïsme !

Guerre Populaire jusqu’au communisme !

Organisation des Ouvriers d’Afghanistan (Marxiste-Léniniste-Maoïste, principalement Maoïste)
Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste [Bangladesh]
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [Belgique]
Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste [France]
18 août 2014

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