Editorial du Hongqi N° 4, 1967

Alors que dans les conditions de la dictature du prolétariat les révolutionnaires prolétariens, dans une large alliance, engagent la lutte pour arracher le pouvoir des mains d’une poignée de responsables qui, bien que du Parti, empruntent la voie capitaliste, la question de savoir comment traiter les cadres est une question importante, une question clé.

Nous devons traiter correctement les cadres conformément à la pensée de Mao Zedong et à la politique du Parti sur les cadres que le président Mao a préconisée de tout temps. C’est seulement ainsi que nous pourrons former le noyau dirigeant dans la lutte pour la prise du pouvoir, réaliser la large alliance des révolutionnaires prolétariens et créer un organe provisoire du pouvoir de la « triple union », organe qui soit vraiment capable de diriger. C’est seulement ainsi que nous pourrons constituer ou perfectionner des groupes qui dirigent la révolution culturelle, la production et le travail professionnel, afin d’assumer le travail dans divers domaines et d’exercer véritablement le pouvoir.

Estimation de base des rangs des cadres

A travers les épreuves du vigoureux mouvement de masse de la grande révolution culturelle prolétarienne qui se déroule depuis plus de six mois, il a été confirmé que la grande majorité de nos cadres sont bons. Selon les enseignements du président Mao, l’éditorial du Hongqi n° 12, 1966, intitulé « Ne jamais s’écarter de l’orientation générale de la lutte », soulignait :

« Notre pays est un Etat de dictature prolétarienne. C’est foncièrement le prolétariat qui est au pouvoir.

Dans les divers organismes du Parti, du gouvernement et de l’armée, dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, du commerce, de l’enseignement et dans les milieux militaires, la majorité des cadres responsables du travail de direction aux divers échelons soutiennent en général le Parti et le président Mao, et suivent avec fermeté la voie socialiste … Les révisionnistes contre-révolutionnaires qui, après s’être insinués dans des postes de direction du Parti et de l’Etat, s’opposent au Parti, au socialisme et à la pensée de Mao Zedong, ne constituent qu’une infime minorité …

C’est là un fait objectif fondamental de la vie politique de notre pays. C’est justement pour cette raison que notre pouvoir de dictature prolétarienne est solide et que, dans notre pays, nous pouvons· porter haut levé le grand drapeau rouge de la pensée de Mao Zedong et remporter de très brillantes victoires dans les différents domaines de la révolution et de l’édification socialistes. »

Les faits ont prouvé que cette estimation de base est juste. Dans la lutte menée par les révolutionnaires prolétariens pour la prise du pouvoir, la question de savoir comment traiter les cadres doit partir de cette estimation.

Il faut prendre pleinement conscience qu’il existe bien une poignée de révisionnistes contre-révolutionnaires qui ont usurpé dans certaines régions et certains départements la direction du Parti et de l’administration, et ont fait régner la dictature bourgeoise. Cette poignée d’individus du Parti qui, détenant des postes de direction, se sont engagés dans la voie du capitalisme, ont leur base sociale. Ce sont des individus du genre Khrouchtchev et pour nous, prolétaires, les ennemis principaux de l’heure actuelle. Si on ne les renverse pas, notre pays changera de nature et retournera à la condition de pays colonial, semi-colonial et semi-féodal. Arracher le pouvoir de leurs mains est un combat décisif entre le prolétariat et la bourgeoisie. Celui qui nie ce point ne fait aucune distinction entre l’ennemi et nous-mêmes et nie la grande révolution culturelle prolétarienne.

En même temps, il faut reconnaître avec lucidité que la plupart des cadres sont bons, que les éléments étrangers à notre classe qui se sont infiltrés dans les rangs des cadres sont très peu nombreux. La plupart des cadres qui ont commis des erreurs ou même commis de graves erreurs peuvent se corriger grâce à l’éducation du Parti et des masses. Nous ne devons jamais surestimer le nombre des responsables engagés dans la voie du capitalisme et des éléments étrangers à notre classe infiltrés dans les rangs des cadres. Elargir d’une manière erronée le front d’attaque et diriger le fer de lance de la lutte contre les larges masses des cadres, reviennent également à ne pas faire une nette distinction entre l’ennemi et nous-mêmes. C’est très dangereux.

Depuis plus de six mois, en contre-attaquant violemment la poignée de responsables du Parti engagés dans la voie du capitalisme, certains ont cru par erreur que tous ceux qui détenaient des postes de direction étaient mauvais, qu’on ne pouvait pas avoir confiance en eux et qu’on devait les renverser tous. Ce point de vue est entièrement faux. Il va à l’encontre du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Zedong, et ne correspond pas aux faits.

Le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Zedong, nous apprend qu’il faut procéder à une analyse de classe pour toutes les choses et tous les phénomènes de la société ; il en va donc ainsi à l’égard des responsables. Il faut faire une nette distinction entre ceux qui sont prolétariens et ceux qui se sont engagés dans la voie capitaliste. Toutes les masses révolutionnaires doivent renverser résolument les seconds et soutenir fermement les premiers. Ne pas procéder à une analyse de classe à l’égard de ces responsables, se méfier de tous, les désapprouver tous, les évincer tous et les renverser tous, c’est un courant anarchiste.

Au cours des dix-sept années qui ont suivi la fondation de la République populaire de Chine, la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao a toujours occupé la place dominante. La grande majorité des membres du Parti communiste chinois et de la Ligue de la Jeunesse communiste de Chine et des cadres ont effectivement appliqué cette ligne. Les grands succès enregistrés depuis dix-sept ans sur différents fronts en sont une preuve irréfutable. Renverser tous les cadres, c’est ignorer les faits essentiels de ces dix-sept années, c’est nier les grands succès de cette période.

La poignée de responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste, les propriétaires fonciers, les paysans riches, les contre-révolutionnaires, les mauvais éléments et les droitiers persistant dans leur position réactionnaire confondent sciemment les responsables prolétariens et les responsables engagés dans la voie capitaliste, la révolution et la contre-révolution: ils incitent les masses à se détourner de l’orientation de la lutte, à en diriger le fer de lance sur les bons cadres et les cadres relativement bons et sur les membres du Parti et de la Ligue qui sont bons ou relativement bons, tentant vainement de s’opposer au socialisme, de restaurer le capitalisme, de combattre la dictature prolétarienne et de rétablir la dictature bourgeoise. Tous les camarades révolutionnaires et toutes les organisations révolutionnaires de masse doivent faire preuve d’une haute vigilance et prendre toujours garde au piège.

L’union des cadres révolutionnaires et des larges masses révolutionnaires

Les expériences prouvent que dans les provinces et les municipalités où il est nécessaire d’arracher le pouvoir, il faut établir les organes provisoires du pouvoir reposant sur la « triple union », organes se composant des responsables des organisations de masse révolutionnaires qui représentent authentiquement les larges masses, des représentants des unités locales de l’A.P.L. et des cadres dirigeants révolutionnaires.

Dans les entreprises industrielles et minières où il est nécessaire de s’emparer du pouvoir, il faut de même établir des organes provisoires du pouvoir de la « triple union », composés des cadres révolutionnaires (cadres dirigeants, cadres ordinaires et techniciens), des représentants des ouvriers (vieux et jeunes) et des représentants de la milice. Dans les organismes du Parti et du gouvernement où il est nécessaire de prendre le pouvoir, il faut mettre en application le principe de l’union des cadres dirigeants révolutionnaires, des cadres révolutionnaires des échelons moyens et des masses révolutionnaires. Ainsi, et ainsi seulement, il sera possible qu’un groupe dirigeant ayant un caractère représentatif et jouissant d’autorité se forme pour guider les larges masses révolutionnaires dans l’accomplissement triomphal de cette tâche de combat : arracher le pouvoir à la poignée de responsables du Parti qui s’engagent dans la voie du capitalisme.

A l’heure actuelle, pour établir les organes provisoires du pouvoir de la « triple union », il faut mettre l’accent sur la solution du problème : comment traiter correctement les cadres révolutionnaires ?

Les cadres dirigeants qui appliquent la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao constituent un bien précieux pour le Parti et le peuple. Ils doivent avoir la possibilité – ils ont les capacités requises pour cela – de devenir la force dirigeante dans la lutte afin d’arracher le pouvoir à la poignée de responsables du Parti qui s’engagent dans la voie du capitalisme. Ces cadres dirigeants doivent se lier étroitement aux masses, rassembler leur sagesse et se tenir au premier rang de leur mouvement. Les masses révolutionnaires et les organisations révolutionnaires de masse doivent les soutenir.

Le président Mao a dit :

« Le Parti communiste chinois est un parti qui dirige une grande lutte révolutionnaire dans une immense nation de plusieurs centaines de millions d’hommes. Il ne saurait remplir sa tâche historique sans avoir un nombre considérable de cadres dirigeants capables et politiquement intègres. »

C’est une grande vérité. Dans le passé, l’expérience historique de la révolution chinoise la déjà confirmée. A l’heure actuelle, il est également nécessaire d’avoir un grand nombre de cadres dirigeants capables et politiquement intègres qui constituent le noyau dirigeant de la grande union des révolutionnaires prolétariens : telle est la condition pour mener à bonne fin la nouvelle tâche de combat qui nous attend.

Les cadres dirigeants révolutionnaires sont relativement mûrs en matière politique. Ils ont une capacité d’organisation relativement élevée et une expérience de lutte relativement riche. Ils sont capables d’exercer le pouvoir et d’administrer le travail pour le compte de l’Etat du prolétariat. L’expérience a prouvé qu’avec la participation de ces cadres dirigeants révolutionnaires au noyau dirigeant, avec leur intégration aux larges masses révolutionnaires, on peut mener à bien la lutte pour la prise du pouvoir et parvenir plus vite à véritablement l’exercer, à assumer véritablement la révolution et la production et à agir selon la politique du Parti.

Si, au contraire, les cadres dirigeants révolutionnaires étaient exclus, on ne pourrait ni établir un puissant noyau dirigeant, ni unir les larges masses révolutionnaires et les diverses organisations révolutionnaires de masse pour former un contingent révolutionnaire bien organisé, bien discipliné et placé sous une direction centralisée et sous un commandement unifié. Mais il se formerait des groupes indépendants, privés de dirigeants et agissant chacun à sa manière. La poignée de responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste en profiterait pour semer le trouble. Dans ce cas-là, les révolutionnaires prolétariens n’arriveraient ni à s’emparer du pouvoir ni à le faire fonctionner.

La grande masse des cadres des organismes du Parti et du gouvernement est bonne et désireuse de faire la révolution. Parmi la masse des cadres, les révolutionnaires prolétariens constituent la force principale dans la lutte pour la prise du pouvoir dans leur propre établissement. Ils sont le mieux à même de juger s’il convient d’arracher le pouvoir dans leur propre établissement, quels sont les responsables engagés dans la voie capitaliste et à qui il faut arracher le pouvoir.

Ils connaissent bien tout le travail et les caractéristiques de la grande révolution culturelle prolétarienne de leur propre établissement. Ils connaissent bien les cadres et les masses. Ainsi, dans les établissements où la lutte pour la prise du pouvoir est nécessaire, il faut s’appuyer sur eux. Il faut faire l’unité avec les cadres qui n’ont pas encore une conscience élevée et les aider. Il faut gagner à soi la grande majorité.

Ainsi seulement on peut arracher véritablement le pouvoir à la poignée de responsables engagés dans la voie capitaliste et mener à bien le travail. Les masses révolutionnaires et les organisations de masse révolutionnaires des autres établissements doivent faire confiance à ces révolutionnaires prolétariens, les soutenir et leur accorder l’aide nécessaire, au lieu de les exclure et d’agir à leur place.

Il est absolument erroné et impensable que, dans la lutte pour la prise du pouvoir des organismes du Parti et du gouvernement, on évince les cadres révolutionnaires en question et que des organisations de masse d’autres établissements agissent à leur place. Il n’est pas moins erroné et impensable que les organisations de masse révolutionnaires d’un établissement évincent, sans distinction aucune, tous les cadres « chefs ».

Dans certaines régions, une minorité a proposé ceci : « Tous ceux qui occupent un poste de direction doivent être écartés. » Par cette assertion dénuée de toute analyse de classe, on oppose les masses à l’ensemble des cadres et on ne dirige pas le fer de lance contre la poignée de responsables engagés dans la voie capitaliste, mais contre la masse des cadres.

C’est aller à l’encontre de l’esprit fondamental de la Décision en 16 points sur la grande révolution culturelle prolétarienne, à l’encontre de l’orientation générale de la lutte et à l’encontre de la pensée de Mao Zedong. Objectivement, cette façon d’agir aide l’ennemi de classe. Les camarades qui, sans s’en rendre compte, ont commis ce genre d’erreur, doivent se corriger immédiatement. Il serait très dangereux qu’ils persistent dans cette voie. Pourvu que ceux-ci se corrigent, les cadres révolutionnaires doivent les accueillir favorablement et doivent se garder de les attaquer et d’user de représailles contre eux.

Dans son célèbre article A propos des méthodes de direction, le président Mao a indiqué ceci :

« Quelque actif que soit le groupe dirigeant, son activité se réduirait à un effort infécond d’une poignée de gens, si elle n’était pas liée avec celle des larges masses. Mais, d’autre part, l’activité des larges masses, qui n’est pas organisée comme il convient par un fort groupe dirigeant, ne peut se maintenir longtemps, ni se développer dans une direction juste et atteindre un degré plus élevé. »

C’est là une vérité universelle. A l’heure actuelle, il faut appliquer le principe d’union des cadres révolutionnaires et des larges masses révolutionnaires dans la lutte que mènent les révolutionnaires prolétariens pour arracher le pouvoir.

A l’égard des cadres ayant commis des erreurs, il faut appliquer cette politique : « tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour ; guérir la maladie pour sauver l’homme »

A l’égard des cadres ayant commis des erreurs, il faut appliquer la politique suivante formulée par le président Mao :

« tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour ; guérir la maladie pour sauver l’homme. »

C’est la seule politique juste, un important développement par le président Mao de la théorie marxiste-léniniste sur l’édification du Parti. Chasser du pied les cadres ayant commis des erreurs et les abattre d’un coup de massue va à l’encontre du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Zedong.

En 1942, dans son brillant article intitulé Pour un style correct de travail dans le Parti, le président Mao a souligné ceci :

« Dans notre lutte contre le subjectivisme, le sectarisme et le style stéréotypé au sein du Parti, il est deux préceptes que nous ne devons pas perdre de vue : en premier lieu, ‘tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour’ et, en second lieu, ‘guérir la maladie pour sauver l’homme’. Il est indispensable de dénoncer toutes les erreurs commises dans le passé, en dehors de toute considération de personne, de soumettre à une analyse et à une critique scientifique tout ce qu’il y a eu de négatif dans le passé, afin d’agir à l’avenir avec plus de circonspection, et de travailler mieux : tel est le sens du premier précepte.

Toutefois, en mettant en évidence les fautes et en critiquant les défauts, nous poursuivons le même but qu’un médecin qui soigne un malade : il le soigne pour lui sauver la vie et non pour amener sa mort. Quelqu’un souffre de l’appendicite : le médecin enlève l’appendice et sauve ainsi la vie du malade. Si celui qui, ayant commis une erreur, ne dissimule pas sa maladie par crainte du traitement et ne persiste pas dans son erreur au point de ne plus pouvoir être guéri, s’il manifeste honnêtement, sincèrement, le désir de se soigner, de se corriger, nous nous en réjouirons et nous le guérirons, afin qu’il devienne un bon camarade du Parti.

Nous ne pourrons remplir cette tâche avec succès si, cédant à l’impulsion d’un moment, nous frappons sans merci. Pour soigner des maladies, idéologiques et politiques, il faut se garder des brutalités : la seule méthode juste et efficace, c’est de ‘guérir la maladie pour sauver l’homme’. »

C’est précisément en appliquant cette politique que notre Parti a pu mener d’une façon correcte la lutte idéologique, qu’il a pu éclaircir les idées et unir les camarades, qu’il a pu appliquer la ligne révolutionnaire prolétarienne du président, Mao, diriger le peuple de tout le pays pour vaincre un ennemi puissant. C’est là une expérience historique des plus précieuses acquise par notre Parti. Aujourd’hui, dans la bataille décisive qui se livre entre le prolétariat et la bourgeoisie et dans la lutte menée par les révolutionnaires prolétariens pour arracher le pouvoir des mains d’une poignée de responsables qui, bien que du Parti, se sont engagés dans la voie capitaliste, il faut garder solidement en mémoire cette expérience.

Aux cadres ayant commis des erreurs, il faut appliquer sans la moindre hésitation cette politique : « tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour ; guérir la maladie pour sauver l’homme. » Il faut les aider à déposer le fardeau de leurs fautes, à se débarrasser de toutes les appréhensions et à se dresser dans la révolte contre la poignée de responsables engagés dans la voie capitaliste. C’est seulement ainsi qu’on pourra unir la grande majorité, isoler les ennemis du prolétariat et triompher de la bourgeoisie et de ses agents au sein du Parti. Sinon, nous serions nous-mêmes isolés et notre révolution prolétarienne ne risquerait d’échouer.

A l’égard des cadres ayant commis des erreurs, il faut adopter le concept « toute entité se divise en deux ». Il faut envisager à la fois leurs erreurs et leurs mérites, considérer à la fois leur comportement au cours de la grande révolution culturelle prolétarienne et leur conduite passée et les apprécier à juste titre en partant des faits.

Le président Mao nous enseigne ceci :

« Ne fondons pas notre appréciation seulement sur un fait isolé à un moment donné de la vie d’un cadre, mais considérons l’ensemble de son passé et de son travail. C’est la méthode essentielle pour juger d’un cadre. »

Attaquer un seul point, sans tenir compte du reste, saisir uniquement les erreurs, les exagérer à plaisir et affubler à la légère d’une grande étiquette ceux qui les ont commises, tout cela relève d’un point de vue métaphysique s’opposant à la dialectique. Tous les camarades révolutionnaires doivent éviter et corriger cette erreur.

A l’égard des camarades qui ont appliqué la ligne réactionnaire bourgeoise au cours de la grande révolution culturelle prolétarienne, il faut également appliquer cette politique. En 1944, dans son article d’une grande portée historique intitulé Notre étude et la situation actuelle, le président Mao a souligné ceci :

« Notre Parti a mené, au cours de son histoire, de grandes luttes contre la ligne erronée de Tchen Tou-sieou et contre celle de Li Li-san ; ces luttes étaient absolument nécessaires. Mais, les méthodes employées ne furent pas exemptes de défauts.

D’abord, les cadres du Parti n’ont pas été amenés à comprendre à fond, au point de vue idéologique, les causes de ces erreurs, les circonstances dans lesquelles elles furent commises et les moyens précis de les corriger, c’est pourquoi des erreurs de même nature ont pu se répéter.

Ensuite, on a trop insisté sur les responsabilités personnelles ; aussi, n’avons-nous pas réussi à unir un plus grand nombre de gens dans notre effort commun. Ces deux défauts de méthode sont pour nous un avertissement. Cette fois-ci, dans les questions soulevées au cours de l’histoire du Parti, nous devons insister, non sur la responsabilité personnelle de certains camarades, mais sur l’analyse des circonstances dans lesquelles les erreurs ont été commises, sur ces erreurs elles-mêmes, sur leurs racines sociales, historiques et idéologiques, et procéder suivant les principes : ‘tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour’ et ‘guérir la maladie pour sauver l’homme’, afin d’atteindre notre double objectif: éclaircir les idées et unir les camarades.

Le soin que nous mettons à régler les cas individuels, sans passer sur les fautes des camarades, mais sans leur faire tort, est un signe de la vigueur et de l’essor de notre Parti. »

Ces enseignements du président Mao sont toujours applicables à la question des cadres dans la lutte actuelle entre les deux lignes.

Généralement parlant, les contradictions entre les cadres qui ont commis des erreurs de ligne d’une part et, de l’autre, le Parti et les masses populaires, sont des contradictions au sein du peuple. Aussi faut-il les régler selon la formule mise au point par le président Mao :

« Partir du désir d’unité et arriver, en distinguant le vrai du faux par la critique ou la lutte, à une nouvelle unité reposant sur une base nouvelle. »

Nous ne devons pas considérer ces cadres comme des ennemis ni les traiter avec les méthodes propres à résoudre les contradictions entre nous et l’ennemi.

Nous devons donner aux cadres ayant commis des erreurs l’occasion de faire leur autocritique et de les corriger. S’ils font leur autocritique, rectifient leurs erreurs et reprennent la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, ils pourront encore assumer un travail approprié de direction. Nombre d’entre eux pourront même être admis aux organismes provisoires du pouvoir des révolutionnaires prolétariens qui se sont unis pour s’emparer du pouvoir.

Même les cadres ayant commis de graves erreurs, il faut les traiter avec clémence, une fois qu’ils ont été soumis au processus de critiques et de luttes. S’ils ne sont pas des éléments antiparti et antisocialistes qui s’obstinent dans leurs erreurs et refusent de se corriger en dépit de critiques réitérées, il faut, selon les instructions du président Mao, leur permettre de s’amender et les encourager à racheter leurs méfaits par des actes méritoires.

« Tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour ; guérir la maladie pour sauver l’homme », c’est aussi une politique applicable à tous ceux − cadres de tous les échelons, membres du Parti, membres de la Ligue de la Jeunesse communiste ainsi que jeunes combattants − qui ont commis des erreurs. Il faut reconnaître que les jeunes combattants révolutionnaires ont accompli des exploits impérissables au cours de la grande révolution culturelle prolétarienne.

Le nier revient à la nier. Il n’y a rien de surprenant si certains de ces jeunes combattants révolutionnaires ont commis certaines erreurs voire de graves erreurs. Les cadres révolutionnaires, au lieu de se contenter de les blâmer, doivent les éduquer et les aider avec ferveur et patience, les amener à corriger leurs erreurs, mettre en valeur leurs qualités et protéger leur esprit d’initiative, pour qu’ils grandissent encore plus rapidement et plus sainement.

Il est absolument inadmissible de monter en épingle les moindres défauts des jeunes combattants révolutionnaires pour les attaquer sous prétexte que notre Parti a mis l’accent sur l’application de la politique consistant à « tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour et à guérir la maladie pour sauver l’homme » à l’égard des cadres ayant commis des erreurs. A ce sujet, nous devons être vigilants devant la poignée de responsables au sein du Parti engagés dans la voie capitaliste qui cherchent l’occasion de lancer une contre-offensive et d’exercer des représailles de classe. Nous devons protéger les jeunes combattants révolutionnaires, sinon nous commettrons de très graves erreurs.

Nous devons persister dans la politique traditionnelle du Parti consistant à « tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour et à guérir la maladie pour sauver l’homme ». C’est ainsi que nous pourrons finalement réaliser, par ce mouvement, l’unité de plus de 95% des cadres et de plus de 95 % des masses et demeurer invincibles.

Transformer totalement la conception du monde dans le creuset de la grande révolution culturelle prolétarienne

La grande révolution culturelle prolétarienne est une dure épreuve pour les cadres de tous les échelons. Dans la lutte aiguë qui se déroule actuellement entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la ligne révolutionnaire prolétarienne et la ligne réactionnaire bourgeoise, les cadres de tous les échelons doivent s’armer de la pensée de Mao Zedong et transformer sans cesse, consciemment et consciencieusement, leur conception du monde. La révolution socialiste est maintenant entrée dans une nouvelle phase. Si l’on n’a pas chassé de son esprit la conception bourgeoise du monde, il est absolument impossible de se tenir fermement du côté du socialisme et de la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao : on risque d’être désorienté et de s’écarter de la bonne voie.

Actuellement, la différence essentielle entre la conception prolétarienne et la conception bourgeoise du monde ne peut pas mieux se manifester que sur le problème de l’attitude adoptée par rapport à la grande révolution culturelle prolétarienne et au mouvement de masse de cette révolution.

Si l’on considère le problème selon la conception bourgeoise du monde, on adoptera à l’égard de la grande révolution culturelle prolétarienne une attitude de dénégation absolue. Certains camarades ne voient pas clairement la nécessité, l’importance, le caractère impératif et la signification profonde et lointaine de cette révolution. Ils ne voient pas clairement l’essence et le courant principal du mouvement de masse. Chez les jeunes combattants révolutionnaires surgis depuis peu, et dans les larges masses révolutionnaires, ils ne voient que certaines insuffisances ou certaines erreurs et ignorent la justesse de leur orientation générale dans la révolution. Il faut éliminer cette erreur.

Dans les rangs de nos cadres, certains ont une conception essentiellement bourgeoise du monde. Le problème fondamental et inévitable qui se pose à ces cadres est de franchir le cap du socialisme.

Les camarades qui avaient accompli des exploits dans l’intérêt du peuple ne doivent ni se reposer sur leurs lauriers ni compter sur leur acquis. Ils doivent adopter une juste attitude, participer à la grande révolution culturelle prolétarienne, s’aguerrir dans le torrent du mouvement de masse et transformer leur conception du monde. C’est seulement ainsi qu’ils pourront franchir le cap du socialisme et réaliser de nouveaux exploits au service du peuple.

Les cadres ayant commis des erreurs ne doivent, du fait que le Parti applique à leur égard la politique citée plus haut, ni refuser de réformer leur conception du monde, ni refuser d’accepter les critiques des masses ; ils doivent encore moins attaquer les masses révolutionnaires. Sinon, la nature des contradictions entre le Parti et les masses d’une part, et eux d’autre part, se transformera peu à peu ; les contradictions non antagoniques se changeront en contradictions antagoniques et leur mal empirera « au point de ne plus pouvoir être guéri ».

Les cadres ayant commis des erreurs doivent redoubler de vigilance, tracer une ligne de démarcation bien nette entre eux et la poignée de responsables au sein du Parti qui suivent la voie du capitalisme, se séparer nettement de la ligne réactionnaire bourgeoise. Ils doivent se rallier résolument à la ligne révolutionnaire prolétarienne incarnée par le président Mao, se tenir aux côtés des larges masses révolutionnaires et soutenir avec fermeté la grande révolution culturelle prolétarienne.

Les vieux cadres ne doivent ni perdre de vue les qualités des jeunes combattants révolutionnaires ni les mésestimer. Nous sommes convaincus qu’une nouvelle génération se forgera au feu de la pensée de Mao Zedong. Elle représente l’immense espoir de notre grande patrie socialiste. Naturellement, il existe des insuffisances et des erreurs chez les jeunes combattants révolutionnaires. Ils manquent d’expérience de la lutte et ne sont pas politiquement mûrs. Au moment décisif du développement de la révolution, ils peuvent facilement être désorientés. Les tendances au particularisme, à l’esprit de coterie, à l’ultra-démocratisme, à l’individualisme et à l’anarchisme se manifestent chez certaines jeunes gens.

En dernière analyse, ce sont là autant de manifestations de la conception bourgeoise du monde. Les jeunes combattants révolutionnaires doivent également réformer sérieusement leur conception du monde. C’est là un processus douloureux de lutte idéologique de longue haleine. Ils doivent étudier et appliquer avec persévérance et de façon vivante les œuvres du président Mao, afin de se réformer. C’est en agissant de la sorte qu’ils pourront mûrir peu à peu, devenir des continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat, au lieu d’être rejetés par le développement historique.

Au moment critique où la lutte entre les deux classes est décisive, ce sont justement les jeunes qui proposent de balayer l’égoïsme et de le détrôner du fond de leur esprit, dans la lutte pour arracher le pouvoir à la poignée de responsables au sein du Parti engagés dans la voie du capitalisme. C’est là une question universelle de première importance. Elle concerne non seulement les jeunes, mais aussi les vieux cadres.

Tous, cadres révolutionnaires, cadres ayant commis des erreurs mais décidés à les corriger et à faire la révolution, jeunes combattants révolutionnaires, larges masses des membres du Parti et de la Ligue de la Jeunesse communiste, larges masses révolutionnaires, unissons-nous sous le grand drapeau rouge de la pensée de Mao Zedong, réalisons la large alliance des révolutionnaires prolétariens et luttons pour accomplir cette grande mission historique: arracher le pouvoir à la poignée de responsables qui, bien que du Parti, prennent la voie capitaliste !


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